30 avril 2013
Dolores en Saint-Martin-de-Crau
27 avril 2013
Parentis 2013, les carteles
Samedi 10 août 2013 - 18 heures
6 novillos de RASO DE PORTILLO pour Jesús Fernández, Imanol Sánchez et Luis Gerpe
Dimanche 11 août 2013 - 11 heures
4 novillos de PALOMA SÁNCHEZ-RICO DE TERRONES pour Ángel Bravo
Dimanche 11 août 2013 - 18 heures
6 novillos de FRANCISCO MADRAZO pour Mario Alcalde, Luis Miguel Castrillón et César Valencia
>>> ADA Parentis
26 avril 2013
« Los Salvajes »
Un film d’Alejandro Fadel, avec Leonel Arancibia,
Sofía Brito, Martín Cotari, Roberto Cowal, César Roldan,
Ricardo Soulé (Argentine, 2012, 1 h 59)
Sofía Brito, Martín Cotari, Roberto Cowal, César Roldan,
Ricardo Soulé (Argentine, 2012, 1 h 59)
25 avril 2013
24 avril 2013
Joséphine Douet expose à Paris
Trois cas de figure possibles :
— Vous n’avez pas vu Manzanita à Séville et il vous manque.
— Vous l’avez vu, vous avez aimé et vous êtes nostalgique.
— Vous l’avez vu, vous n’avez pas aimé et ça tombe bien parce
qu’il ne s’agit pas d’une expo sur Manzanares à proprement parler, mais du boulot de
notre amie Pepina sur la route avec Manzanares et sa cuadrilla del arte, publié
en 2009 sous le titre « Peajes ».
Courez voir l’expo de Joséphine !
23 avril 2013
20 avril 2013
Campos y molosses
À Philippe,
On trouve de tout au campo. Des erales fadas qui zigzaguent au-dessus de crânes sans mémoire, des grenouilles rouges, des vieilles en déco devant une télé et des enclos sans herbe.
Y’a de tout.
Mais, souvent, y’a des clébards. Y’a des chats, aussi, et quand y’a des chats, y’a pas de clébards. Quand y’a des clébards, y’a plus de chats. Quand on arrive sur le chemin, on regarde si les chats sont là. On ne regarde pas les toros. On regarde les chats, ou leur absence. On zieute voir s’ils ont déguerpi ou s’ils s’abandonnent sur une pierre en fièvre, au coin, un peu dans l’ombre. Ça indique si les clébards sont là. S’ils sont attachés. Au campo, la plupart des clébards ressemblent à des molosses ; grands, rayés, l’œil jaune et la dent affûtée, ils hurlent, hurlent et hurlent, deviennent rouge et noir, et tu restes dans la voiture. T’attends la nuit.
Souvent, c’est le mâtin. Pas le lever du jour ! Le chien, le mâtin ! Avec un accent et une gueule à fabriquer de la bave au litre et des affolements de vierge à qui l’on susurre le prénom Rocco.
C’est le genre, le mâtin. Le mâtin, tu ne descends pas de la voiture, tu patientes, tu ne le regardes pas, le mâtin. Le mâtin, il grogne quand tu prends l’apéro. T’as piqué son fauteuil. Tu ne voulais pas, mais son maître a insisté ; toi, tu ne voulais vraiment pas. La nuit a beau tomber, le mâtin c’est pas ton truc.
Bizarrement, chez Miura, les cabots sont minuscules. Ils aboient, mais pas trop. Le soleil de « Zahariche » leur fait fermer la gueule. Assez vite. Ils te suivent partout, après ; gentils, confiants mais sales. Ils reniflent n’importe quoi : des oreilles séchées, des vers blancs dans des bouts de cornes coupées, du sang sur le mur. Y’a de tout au campo.
Chez d’autres, ils font chier les toros. C’est à voir, y’a pas à dire. Vas-y que je te gnacotte le jarret, viens voir ici mon gros tas si tu me chopes, t’vas voir ta gueule à la récré, grande fiotte. Des trucs comme ça ils font ces clébards. On pourrait se dire, en allant loin, mais on s’en moque d’aller trop loin, qu’ils sont un peu toreros. À côté de Madrid, y’en a un il s’appelle Curro. Ils ont dû faire exprès, y’a pas d’autre explication. Chez Tulio, c’était Bruto ; ça posait le canin tout de suite.
Des fois, y’a des poules aussi. C’est normal, c’est un peu des fermes au campo. Mais les poules c’est trop con, ça vaut même pas le coup d’en parler. Les coqs c’est pire — on gâche du vin pour eux !
Des fois, aussi, y’a des toros au campo. Des fois, y’en a plus, mais les chiens aboient toujours et font calter les chats. Y’a de tout au campo.
18 avril 2013
Le cartel des Sánchez-Fabrés de Saint-Sever
Le cartel de cette corrida, qui aura lieu le 8 mai 2013, est désormais connu : Luis Bolívar, Thomas Dufau et José Calvo.
Photographie Laurent Morincome (Merci à lui.)
Libellés :
Collectif Pedrollen,
Laurent Larrieu,
Laurent Morincome,
Saint-Sever,
Sánchez-Fabrés
17 avril 2013
Tienta à Orthez
La démarche est intéressante, d’autant plus qu’elle entre parfaitement dans la ligne éditoriale de cette commission taurine en ne choisissant que des élevages ou des encastes que nous n’avons pas l’habitude de voir (2011 : Pérez Escudero, Saltillo ; 2012 : Aurelio Hernando, Veragua).
Pour cette année, il s’agira de vaches de l’élevage aragonais Los Maños, d’origine Santa Coloma.
Aire-sur-l’Adour 2013
Quelques images des novillos de Jacques Giraud (Ganadería Giraud) qui seront « lidiés » à Aire-sur-l’Adour le 1er mai 2013. Il s’agit de la présentation de cet élevage en novillada piquée.
Libellés :
Aire-sur-l'Adour,
Ganadería Giraud,
Laurent Larrieu,
Vidéos
Slogans et sophisme
Non, ne voyez pas malice à ce nouveau
post, ce n’est pas parce que ma chère Joséphine m’a mis un
demi-puyazo en commentaire de ma reseña du solo de
« Manzanita » que je reviens sur cette histoire.
L’Alicantin n’est pas au top en ce moment, c’est une affaire
entendue, et il n’est pas interdit de penser que cette « pierna
contraria atrasada » érigée en principe de liaison dans les
séries pèse aujourd’hui davantage sur le poder de son toreo
que sur les toros qui demandent à être dominés.
Le mundillo au sens large (pas
seulement les professionnels) marche par modes, et il n’est pas rare
que certains bons mots soient repris comme paroles d’évangile et
érigés en slogans. Il faut se méfier des phrases toutes faites
comme des trop jolies formules. Récemment, j’ai beaucoup entendu
que certains élevages étaient passés de mode, car ils ne correspondaient
plus au toreo actuel… Ah ! Peut-être, mais cette
affirmation ne me semble pas moins contestable que le dogme auquel je
fus biberonné : « Cada toro tiene su lidia. »
Revenons aux bases : le toreo,
c’est avant tout la lidia et, ensuite, les jolies choses. Les
temps sont peut-être révolus désormais, mais il fut une époque où
l’on se confrontait à l’animal sauvage pour montrer ses couilles
au village, au quartier, à la cour… L’intention paraît grégaire,
un poil rétrograde, mais l’anachronisme est consubstantiel à la
fiesta brava. Je reprends : le toreo commence par la
lidia ; la lidia, c’est la domination du toro, et ceci
est même l’essentiel de la chose taurine. Il fut un temps où les
classiques et les modernes s’étripaient sur la technique de
Joselito et le sentiment de Juan Belmonte. José Bergamín lui-même passa le
reste de sa vie littéraire taurine à justifier et minimiser le fait
d’avoir démonté le sentimentalisme qu’il voyait dans
l’interprétation sensible du toreo par Belmonte, dans L’Art de
Birlibirloque (1930), par rapport au génie de la raison et de la
technique qu’était Gallito. Le recueil de Bergamín, paru chez Les
Fondeurs de Briques, est éloquent à ce sujet — le bonhomme semblait
assez obsédé par ce qu’il écrivait, au point d’y revenir tout
le temps et de se citer continuellement. Et laissez-moi un
commentaire, si je me trompe.
J’entends dire que chaque arène a
son public et que chaque public a ses propres goûts et préférences — Dédé parle d’idiosyncrasie, parce que ça fait savant. C’est en
partie vrai. C’est également faux. Si je me souviens bien, Pepín
Liria n’a jamais été un grand artiste ; il était un bouseux de
Murcia, pas un señorito andalou. Il a pourtant été reconnu
et acclamé à Séville face à des corridas difficiles, et même si
le Guadalquivir n’est pas le Tech — ni l’inverse, d’ailleurs —, ne sous-estimons pas la
clairvoyance de son afición pour reconnaître et apprécier un combat
âpre.
« Cada toro tiene su lidia »
donc, mais chaque toro n’a pas la faena de quatre-vingts passes avec
laquelle on nous enquiquine trop souvent ; chaque toro n’a pas
vocation à aller chercher cette jambe contraire qu’on lui cache ; chaque toro n’a pas envie de faire des tours et des pirouettes : les
Albaserrada sont peut-être malades dans les virages en voiture,
après tout. Grâce à l’excellent blog Contraquerencia, qui évoque
l’inquiétude de Manzanares de voir bouger les oreilles du Victorino,
je suis tombé sur cette interview du diestro, dans Aplausos, dans laquelle il déclare : « Los toros estaban remirados
por nota, por hechuras… Todo se había mirado mucho para que fuera
una tarde bonita, y luego fue dura. » En fait, de jolie, la corrida fut
dure… La belle affaire.
Zocato, dans son papier de Sud Ouest, a
donc raison sur les deux premiers de ces trois points concernant le
choix du Victorino : « Marketing d’hiver, communication à
outrance, défi inutile. »
Voilà donc le geste de Manzanares
expliqué à tous : tout fut fait et choisi pour que ce soit une
tarde bonita, et le Victorino était bel et bien un coup
marketing sur lequel il fut beaucoup communiqué. Mais la magie, dans la corrida, tient
dans le fait que même chez Victorino, aujourd’hui, sort parfois une
sale bestiole pas tout à fait d’accord pour être expédiée joliment dans l’autre monde ; la Maestranza vit alors
« Manzanita » perdre les papiers, incapable de donner à
son adversaire la lidia appropriée. L’esbrouffe fit tomber
les masques, et le geste n’était qu’un effet de manche !
Le « seul contre six » de
Manzanares fut un échec, retentissant au troisième toro en
particulier. Manzanares est un torero qui n’a désormais plus besoin
de Vogue ou de Séville, de son père ou de Madrid pour toréer ses soixante corridas par an — nul doute qu’il sait qu’il doit à Séville une
revanche, et qu’il fera en sorte de le prouver dès son prochain
contrat. Il y a pourtant peu à parier que cette revanche passera de
sitôt par un toro de Victorino. C’est dommage. Personne ne le
lui demande… Lisez Zocato : « Demandons-nous alors pourquoi
l’artiste d’Alicante avait besoin d’inscrire cet élevage à
son menu. […] défi inutile. » Voici la réponse, mon
cher Vincent : quand on s’enferme avec six toros, on vient généralement
démontrer la palette de son art, et cet art (on parle d’artiste)
c’est de combattre et tuer des toros, pas de répéter si possible six
fois la même faena pour moissonner un nombre record d’oreilles dans
une Maestranza acquise d’avance. Ce qu’avance Zocato, dans la trinité
« marketing d’hiver, communication à outrance, défi
inutile », n’est rien d’autre qu’un sophisme ; un raisonnement
complaisant et malhonnête.
Il serait torero de la part de
Manzanares de ne pas écouter les flatteurs, qui ne doivent pas
manquer de lui dire depuis samedi que ce genre de toros ne mérite
pas mieux que le matadero, et de reprendre un jour là où il n’y
a fondamentalement pas de honte à avoir échoué.
« Et sans dire un seul mot te
remettre devant un Albaserrada. Tu seras torero, mon fils », aurait dit Rudyard Kipling, en 1910, à Rafael El Gallo — qui ne voyait pas l’intérêt de comprendre l’anglais…
16 avril 2013
15 avril 2013
Cortés y Hemingway
Ce portrait, je l’ai aperçu dans la nature morte de Jérôme et dans le noir et blanc de Frédéric ; je me rappelle l’avoir vu sur les hauts murs chargés d’histoire d’une de ces grandes familles, mais j’ai dû rêver. Cette élégante affiche tabac, œuvre du peintre Hernán Cortés Moreno, incarne à merveille « la beauté maladive et mystérieuse de Belmonte » (Ernest Hemingway).
Libellés :
Affiches,
Ernest Hemingway,
Hernán Cortés,
Juan Belmonte,
Peinture,
Philippe Marchi,
Sevilla 2013
14 avril 2013
L’échec et la rémission, Manzanita et Séville seuls contre six
À Jean, maître d’élégance et de cérémonie
La Maestranza est une planète, une société ; sa piste est un monde et la corrida fut une vie. Nul doute que « Manzanita » vit passer hier une éternité en un éclair à mesure que le temps se dilapidait, que passaient les toros, le train de la chance, les opportunités de triomphe, le crédit des dernières années. José Mari fils est un héritier qui a bâti seul son cartel sévillan, et c’est en enfant chéri qu’il pénétra dans le ruedo saturé de soleil et accompagné d’une rumeur où s’exprimaient l’attente, la promesse d’une tarde cumbre et le soulagement d’avoir pu gagner son tendido à temps malgré la cohue.
Le paseíllo s’interrompit pour une minute de silence en hommage à doña Dolores Aguirre Ybarra. In petto, je pensais alors au scandaleux solo de Manzanares père aux Vendanges nîmoises de 1995, alors même que les novillos de la Bilbaína mettaient le sable cérétan de la Saint-Ferréol à feu et à sang. Sur les gradins sévillans, les Maestrantes étaient apparus, avaient rangé leur épouse dans la grada attenante et sorti la duchesse d’Albe au palco des invités. En face, l’arène parlait beaucoup français, suffoquait au soleil de justice enfin de mise et, çà et là, l’escalafón des deux dernières décennies attendait l’événement.
Le doute apparut au premier (Núñez del Cuvillo poids plume et sans transmission), légèrement, puis se fit jour quand le lourd Domingo Hernández sortit en piste, réclama les papiers et une leçon pour son impertinence. Les amis disaient que « Manzanita » n’était pas en forme, et nous en eûmes alors la confirmation. Le toro méritait d’être essoré ; il fut châtié en entame de faena, par le bas comme il convient, mais le sitio resta inédit, les tandas fades et les aciers laborieux. L’arène fit saluer « Manzanita » à la fin des deux premiers toros, par patiente politesse.
Sortit le Victorino, très typé… Buendía, commode de trapío et d’armure — moins dans les intentions. Curieux de tout et désordonné en tout, la lidia désastreuse acheva de révéler ses défauts. Nous n’avions pas à faire à une alimaña dans le style ancien de la maison, mais l’Albaserrada imposa un sentido et un danger qui ne ressemblent plus guère à ce que la maison produit. Après quatre rencontres catastrophiques au cheval, la piste était sienne et l’habituelle cuadrilla de « Manzanita » sua sang et eau pour lui coller trois paires de banderilles, dont deux supérieures de torería, d’exposition et d’aguante de la part de Juan José Trujillo. Le subalterne fit exploser la plaza et jouer la musique, pensant ainsi redonner un peu de lustre et d’espoir à son matador. Il n’en fut rien.
« Manzanita » débuta à gauche, se fit accrocher et avertir, mais jamais ne trouva la solution au problème posé, jusqu’à perdre les papiers et patience à la mort. Le demi-geste très relatif d’inclure un Victorino dans le lot, au regard de l’évolution de la ganadería, s’avéra un Everest, une interro surprise pour laquelle il rendit copie blanche. En fait de sommet, au mitan, la course avait précipité le prince de Séville dans un cul-de-basse-fosse, un abîme de doutes et de dépression. La vie passait, les trains avec. Le public, douché.
« Manzanita » débuta à gauche, se fit accrocher et avertir, mais jamais ne trouva la solution au problème posé, jusqu’à perdre les papiers et patience à la mort. Le demi-geste très relatif d’inclure un Victorino dans le lot, au regard de l’évolution de la ganadería, s’avéra un Everest, une interro surprise pour laquelle il rendit copie blanche. En fait de sommet, au mitan, la course avait précipité le prince de Séville dans un cul-de-basse-fosse, un abîme de doutes et de dépression. La vie passait, les trains avec. Le public, douché.
Sortit alors un porc colorado invalide d’El Pilar dont il fallut abréger l’existence publique pour inutilité manifeste, puis un Toro de Cortés, qui fut rendu au toril pour faiblesse et remplacé par un Juan Pedro auquel fut tiré enfin une série de la droite célébrée par un poing brandi. Mais l’affaire tourna court et l’orchestre rangea les instruments après trois séries. Le sixième allait sortir et « Manzanita » se perdait en rituels superstitieux à la barrière quand le public décida de le tirer de là ; une ovation debout le résolut à s’agenouiller a porta gayola. Le rituel recommença de longues secondes, la main droite sur l’épaule gauche, les signes de croix, le grigri dans le chaleco…
Le Juan Pedro fut accueilli par trois largas de rodillas et une série électrique au capote qui fit bouillir les gradins. Le petit prince était de retour et allait nous dessiner un toro. De peu de trapío, mais d’une fijeza et d’une classe dans l’embestida à faire pâlir d’envie tout l’escalafón, le Domecq fut le moteur de la fête, l’indulgence faite chair, l’agneau sur l’autel de l’absolution du fils prodigue. Celui-ci servit alors un quite par tafalleras « rématé » par une cordobina de cartel, puis Trujillo dut saluer pour sa brega millimétrée, avec Curro Javier et Luis Blázquez aux palos.
La faena commença au centre et, enfin, José Mari récita le couplet qu’attendait la Maestranza, dans son style personnel, déchargeant la suerte pour lier sans fin, ornant son élégance naturelle de quelques adornos magnifiques : un desprecio souverain, une passe des fleurs, pour célébrer le printemps revenu, et une trincherilla sèche et magique. La tentative à gauche ne culmina pas en de tels sommets, mais la Maestranza ne bouda pas son plaisir. Épuisé de tant de bonté, le Juan Pedro baissa et fut expédié ad patres d’un recibiendo maison.
Deux oreilles tombèrent l’une après l’autre ; l’arène au comble de l’extase tant attendue demanda une vuelta al ruedo que la présidence refusa. Le public réclama un toro de regalo qui ne vint pas. Le train était passé et l’émotion devait rester au climax afin de voiler l’amertume de l’échec global du rendez-vous. Les abrazos dans le callejón exhalaient un parfum de soulagement — le petit s’était rattrapé aux branches. En cette saison, à Séville, celles-ci sont couvertes de fleurs d’oranger. Il n’y a de moments pareils que dans une corrida.
Le Juan Pedro fut accueilli par trois largas de rodillas et une série électrique au capote qui fit bouillir les gradins. Le petit prince était de retour et allait nous dessiner un toro. De peu de trapío, mais d’une fijeza et d’une classe dans l’embestida à faire pâlir d’envie tout l’escalafón, le Domecq fut le moteur de la fête, l’indulgence faite chair, l’agneau sur l’autel de l’absolution du fils prodigue. Celui-ci servit alors un quite par tafalleras « rématé » par une cordobina de cartel, puis Trujillo dut saluer pour sa brega millimétrée, avec Curro Javier et Luis Blázquez aux palos.
La faena commença au centre et, enfin, José Mari récita le couplet qu’attendait la Maestranza, dans son style personnel, déchargeant la suerte pour lier sans fin, ornant son élégance naturelle de quelques adornos magnifiques : un desprecio souverain, une passe des fleurs, pour célébrer le printemps revenu, et une trincherilla sèche et magique. La tentative à gauche ne culmina pas en de tels sommets, mais la Maestranza ne bouda pas son plaisir. Épuisé de tant de bonté, le Juan Pedro baissa et fut expédié ad patres d’un recibiendo maison.
Deux oreilles tombèrent l’une après l’autre ; l’arène au comble de l’extase tant attendue demanda une vuelta al ruedo que la présidence refusa. Le public réclama un toro de regalo qui ne vint pas. Le train était passé et l’émotion devait rester au climax afin de voiler l’amertume de l’échec global du rendez-vous. Les abrazos dans le callejón exhalaient un parfum de soulagement — le petit s’était rattrapé aux branches. En cette saison, à Séville, celles-ci sont couvertes de fleurs d’oranger. Il n’y a de moments pareils que dans une corrida.
Mustapha voulait toréer
Mustapha est maghrébin. Il est né là-bas. Il y retournera peut-être pour voir venir à lui les vieux jours de sa vie. Mustapha bosse comme vaquero dans la finca des héritiers Sanz Colmenarejo, au nord de Madrid, à trois jets de pierres de la très blèche Colmenar Viejo. Sur les hauteurs de la finca, on distingue parfaitement les tours de la Castellana et les nouveaux buildings de la capitale. Ça brise un tantinet l’horizontalité sans faille de la Meseta ; c’est le sud, et Mustapha doit se dire certains matins que c’est de là qu’il vient. Ses parents élevaient des vaches à lait, alors Mustapha connaît bien le bétail et sait se comporter avec lui.
Un jour, pourtant, Mustapha a découvert, entre naïveté et orgueil, qu’un taureau de combat n’était pas une prim’holstein. En voyant se garer la grosse Mercedes grise devant le patio de la finca, Mustapha a pris la mesure de ce que pouvait être le monde taurin. Jusque-ici, ses connaissances sur le sujet se bornaient aux discussions qu’il entretenait avec l’éleveur et le bétail. De la Mercedes descendirent deux beaux et jeunes hommes, fashion victimes tendance Massimo Dutti, gominés, parfumés et briqués comme savent si bien le faire les Espagnols. Mustapha les observa tout en nourrissant les bêtes, les pieds dans la merde et la combinaison bleue saupoudrée de paille. Des toreros ! Il n’en avait encore jamais vu ! Ces types-là venaient ici dans cet accoutrement pour toréer ? Et on les payait pour ça ? Et vu la bagnole des bonshommes, on devait les payer un bras et la jambe avec.
Mustapha acheva son ouvrage et attendit que le soleil déclinât pour s’entretenir avec son patron :
— Tu sais, y’a un truc qui me chagrine avec ces gars qui sont venus.
— Ah bon ? Que s’est-il passé ?
— Rien, non c’est pas ça. Mais ils débarquent en Mercedes, pomponnés comme des femmes, et toi, tu les payes pour venir tester tes vaches. C’est pas très normal tout ça.
— …
— Ce que je veux dire, c’est que j’ai une autre solution à te proposer et qui te coûtera bien moins cher : moi, je peux toréer toutes tes vaches. Ça te reviendra moins cher, c’est sûr !
— Euh, Mustapha, c’est un métier de toréer, ça s’apprend, c’est très difficile.
— Très difficile ??? Tu rigoles ? Franchement, ça a pas l’air, je suis sûr que je m’en sortirais aussi bien que ces voleurs en Mercedes.
— Mais, Mustapha, ce n’est pas moi qui les paye pour venir toréer ici. Ils viennent s’entraîner, ici. Ils « tientent » les vaches. L’argent, ils le touchent après, quand ils font des corridas avec du public.
Mustapha se rendit aux arguments de son patron, non sans avoir quelque peu regimber à l’idée que ces types pouvaient être aussi bien payés pour faire un boulot aussi simple que toréer.
Les semaines passèrent. Les saisons aussi. Mustapha se plaisaient au milieu de la ganadería, mais certaines idées ne l’avaient pas quitté. Vint le jour où le ganadero organisa une petite fête pour ses amis. La capea faisait bien-sûr partie des immanquables de la journée, et Mustapha se planta aux premières loges. Il aimait bien ça, le toreo.
Surgit une vache plus grande qui plongea les convives dans l’expectation et le doute.
— Mustapha ! lui lança le patron. Tu disais que toréer était facile. Cette vache n’attend qu’un bon torero.
Pour toute réponse, Mustapha sauta dans le ruedo de la petite arène de tienta, d’où l’on devine Madrid, le sud et son passé. Il s’empara sans peur du morceau de flanelle rouge et se planta au centre de la piste en haranguant la vache devant le regard médusé du mince public et les regrets dissimulés du ganadero, qui comprenait que certaines provocations doivent se faire avec les personnes requises. Mustapha n’avait pas conscience du danger et rien ne l’aurait arrêté.
La vache s’élança, elle traversa tête haute le rond, direction Madrid, et, d’un coup, violent, sourd, malsain, elle envoya Mustapha goûter l’air pur des hauteurs, d’où ses yeux purent certainement, l’espace d’une fraction de seconde, le temps que tous les visages se figent devant l’inévitable, deviner l’esquisse de montagnes bleues sous le soleil au-delà du détroit.
Depuis ce jour, Mustapha sait que toréer est un métier.
>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée à la ganadería madrilène Herederos Sanz Colmenarejo.
Libellés :
Campo Madrid,
Herederos Sanz Colmenarejo,
Laurent Larrieu,
Mustapha,
Vaquero
13 avril 2013
On les évite
Préparer une sortie au campo est devenu un exercice schizophrène. Le bonheur d’imaginer ce que l’on y trouvera s’égratigne au fil des pages d’un annuaire que l’on égrène avec une rigueur chirurgicale pour n’en conserver que l’information digne d’intérêt. Il en va de la lecture des annuaires de ganaderías comme de celle des magazines féminins dans lesquels une fois survolées les pubs, on se sent plus léger. Le Domecq, dans les annuaires de ganaderías, c’est la pub dans la presse féminine. Le Domecq enlevé, on se sent plus léger, mais l’exercice prend du temps et racornit la joie que l’on se fait d’y être bientôt… au campo.
Alors soyons francs, on les évite… les Domecq. Soyons francs aussi, il y a dans ce choix une part assumée de sectarisme et d’idéologie tout à fait critiquables. Il y a aussi et avant tout le goût de la diversité et des encastes moins chanceux, plus rudes, moins formatés, plus âpres… Alors voir des centaines de Domecq, que ce soit dans les noms de gala ou dans le réseau plus modeste des discounts, ne nous enchante guère. Et puis il y a les fundas chez beaucoup de Domecq.
Pour autant, le Domecq n’existe pas. Il y a des Domecq et non pas un Domecq ! Ce sont les ganaderos qui font les toros et le sang originel est excellent. Physiquement, qu’y a-t-il à voir entre un Juan Pedro Domecq préparé pour Nîmes (c’est à peu près le standard de la maison) et un Sánchez de Ybargüen qui achèvera sa vie dans les rues du Levante ? Rien. Un Garcigrande a les mêmes ancêtres qu’un Guadaira, mais l’un ne s’envisage pas de la même façon que l’autre pour un torero ou un aficionado.
Bref, nous sommes sectaires, mais il existe des circonstances — ô joie de l’incertitude de vivre ! — qui incitent à se faire mal et à s’imposer la visite d’une ganadería de sang Domecq. Sánchez de Ybargüen reste un mémorable souvenir, Guadaira une belle rencontre et les Infante da Câmara ont laissé en nous cette impalpable sensation agréable et douce de la beauté naturelle et sans fard, livrée telle quelle, libératoire pour se libérer de rien, belle juste pour elle-même. Sensation qui revit sans prévenir, sans coup, délicate, soyeuse quand le vent glisse le matin dans les arbres éveillés, jubilatoire quand la lumière s’irise dans les épis mouvants des blés qui s’annoncent.
Et dans tout ça, des Domecq ! Des de chez Juan Pedro, depuis 1986, quand les héritiers de José Infante da Câmara (mort en 1962) décidèrent de rafraîchir leur croisement Campos Varela/Parladé/Tamarón avec du moderne et du toréable.
Alors on peut regretter les choix, on peut se dire que c’est dommage d’en trouver ici aussi, mais il faut se rendre à la raison : qu’ils étaient beaux ces toiros dans cette forêt tapissée de sable fin. Des toros qu’il fallait chercher, guetter, suivre entre les arbres, dans les rais de lumière et au loin des fougères. Des Domecq un brin sauvages !
Ils sortiront le 1er mai 2013 dans une tourada à Alcochete.
>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée à la ganadería Herdeiros de José Infante da Câmara.
Libellés :
Campo Portugal,
Domecq,
Infante da Câmara,
Laurent Larrieu
12 avril 2013
Le téléphone de Miss Espagne et la « caspa » maestrante
Séville, le 11 avril 2013
6 toros de Hijos de D. Celestino Cuadri pour Antonio Ferrera, Leandro et Eduardo Gallo.
On annonçait de la pluie à Séville, mais le dieu Tlaloc a décidé que les Cuadri étaient trop importants pour nous gâcher l’après-midi. Il avait raison ; les Cuadri d’hier étaient très importants, avec une présentation impeccable.
Comme d’habitude, je suis allé aux arènes en vélo. Un vélo vieux et laid, mais qui fonctionne très bien et m’amène partout à Séville. En arrivant à la Maestranza, je me suis rendu compte qu’il n’y avait de place pour garer la mocheté que sur le poteau qui se trouvait juste en face de la maison des seigneurs maestrantes.
Assis à côté de Raquel Revuelta, Miss Espagne 1989, plus intéressée par son iPhone que par les toros, nous avons applaudi à la sortie du premier Cuadri : un tío ! Pourtant, le bonheur a très peu duré… La présentation était irréprochable mais, quant au comportement, ils étaient fixés à l’albero.
Nous n’avons vu qu’une bonne pique — ce qui est rare à Séville, car normalement nous n’en voyons pas —, celle de José Ney Zambrano à ‘Pleamar’, le premier opposant d’Eduardo Gallo.
Comme Rémi Monnier l’aurait écrit, Antonio Ferrera a laissé « le cœur au milieu » de la Maestranza, et les aficionados ont apprécié ses efforts. Sa première faena a été pleine de valeur et d’intelligence. Il devrait néanmoins savoir qu’il y a des toros auxquels il ne faut pas qu’il pose lui-même les banderilles — et, par là même, laisser les subalternes faire leur travail.
Eduardo Gallo est brave et courageux, mais quand il n’y a pas de toro il lui reste très peu à faire. Sur Leandro, mieux vaut ne rien écrire…
À la fin de la corrida, quand je suis allé chercher mon vélo, le concierge des Maestrantes est venu me blâmer d’avoir osé laisser pareil déchet devant la porte des nobles — sur le trottoir que nous avons tous payé avec nos impôts !
Los « casposos » maestrantes adorent sortir de chez eux et contempler le Guadalquivir. Il paraît qu’ils n’ont pas apprécié qu’une vielle bicyclette leur abîme la vue…
Texte et illustration Carlos Salgado
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Sevilla 2013
11 avril 2013
10 avril 2013
Onze ans
Il y a onze ans s’éteignait la dernière grande plume de toros. Depuis, rien, le désert… total. Il y avait l’aspect littéraire, bien sûr, mais aussi cette liberté de pensée et de ton. J’ai bien peur, hélas, qu’oser espérer l’arrivée d’une nouvelle plume de cette catégorie, ce serait un peu comme avoir la naïveté de croire que tous les élus de la République roulent dans des bagnoles vieilles de onze ans.
Mais peut-être suis-je trop pessimiste ; paraît qu’un nouvel écrivain est parmi nous. Il paraît même que le père Larrieu se serait laissé aller à le lire et qu’il va nous en parler… La relève est peut-être assurée, finalement. Allez savoir.
09 avril 2013
Coquilla en Saint-Sever
Aujourd’hui 7 avril, les Coquilla de Juan Sánchez-Fabrés s’éloignent de l’abattoir et se rapprochent des arènes de Saint-Sever.
L’Afición a été sensible à notre appel ; nous avons réunis les deux tiers de la somme que nous nous étions fixés comme seuil pour permettre à l’unique corrida de quatre ans d’encaste Coquilla d’être combattue dans l’arène.
Nous tenons à remercier les nombreux soutiens et les marques d’encouragement reçus depuis le début de cette aventure.
Les tous prochains jours seront décisifs, et une décision sera prise dans la semaine qui vient.
Vous pouvez encore nous adresser vos dons :
— Par chèque libellé à l’ordre du Collectif Pedrollen (8 impasse Gayon, 64100 Bayonne).
— Par virement en nous demandant un RIB sur notre e-mail : collectifpedrollen[@]gmail.com (remplacer « [@] » par « @ », mesure antispam).
— Par chèque libellé à l’ordre du Collectif Pedrollen (8 impasse Gayon, 64100 Bayonne).
— Par virement en nous demandant un RIB sur notre e-mail : collectifpedrollen[@]gmail.com (remplacer « [@] » par « @ », mesure antispam).
P.-S. : Avec vos dons, merci de nous communiquer vos e-mails. Pour nous joindre par téléphone, contacter Luc Larregain (06 40 22 40 66) ou Antoine Capdeville (06 33 15 02 82).
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L’ADA Parentis présente ses carteles…
… le 26 avril 2013, comme annoncé sur le communiqué qu’elle vient de nous envoyer.
Le vendredi 26 avril à 19 h 30, salle René-Labat à l’étage du centre administratif, place du 14-Juillet à Parentis-en-Born, se déroulera la présentation des carteles de la prochaine féria taurine des 10 et 11 août 2013.
En présence de plusieurs ganaderos, l’Association des aficionados et la commission taurine dévoileront les noms des toreros qui seront à l’affiche de la prochaine édition.
Entrée libre et gratuite.
Cette manifestation sera suivie d’un repas au restaurant Au Cochon qui rit, situé au port du lac, moyennant une participation de 25 € par personne. Réservation avant le 18 avril, dernier délai : 05 58 78 45 34 ou ada-parentis[@]wanadoo.fr (remplacer « [@] » par « @ », mesure antispam).
08 avril 2013
Picasso, artiste torero
Il y a quarante ans mourrait Picasso. Si l’on parle souvent de torero artiste, ne peut-on pas parler, dans son cas, d’artiste torero ?
C’est sans doute ce que pensait un autre Pablo célèbre, Neruda :
« Mais le taureau se montra depuis les coulisses
au centre du monde, je vis sa voix, il arrivait
foulant les terres de Picasso… »
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07 avril 2013
Les pieds dans le bac à sable
« Tiempo de tienta », a lâché quelqu’un au passage.
Cela voulait sans doute dire « froid devant ! », ou peut-être « l’hiver se rebiffe ! », ou encore « malgré l’heure qui s’avance et la lueur qui monte, on va sévèrement se cailler les miches, car le fond de l’air est frais, ce matin. N’est-il pas ? » Machinalement, les cols se sont relevés et les têtes ont suivi la course des nuages dans un ciel tourmenté.
Debout pognes en poches, l’assistance s’est vite regroupée autour de la petite arène. Momentanément réchauffés par cet élan grégaire, tous se sont rangés à l’abri du vent, certes, mais à l’ombre. Seul, le vieux ganadero occupait son siège habituel au soleil. Le cavalier était en piste, les subalternes derrière les planches, le parterre de pingouins aficionados derrière le muret et les vaches derrière la porte. Tous derrière, tous derrière et personne devant. Au-dessus du toril, l’éleveur sur son trône tonnait. Il triturait un carnet de notes défraîchi, mâchouillait convulsivement un trognon de stylo, grognant à intervalles réguliers : « Mais qu’est-ce qu’ils font ?… Ils n’ont pas bientôt fini de se pomponner ! » Décidément, le vieil homme ne comprenait rien aux manières de la nouvelle génération. De tempérament paisible, cette attente interminable dans la froidure l’exaspérait. « Mes bêtes n’ont pas besoin de chichiteux malpolis et attardés. » Il est vrai que, d’ordinaire, son bétail était réservé à de rudes titis, pas aux gominés. Ils ont fini par se montrer…
« ¡Puerta! » Deux apprentis « torerrasses », deux novices parés pour le chic, pas pour les chocs. Verts comme l’espérance d’un printemps tauromachique que l’on nous vante constamment mais qui n’est pas prêt d’arriver. J’ai songé à tous les Fuente Ymbro que ces deux-là ne manqueraient pas d’« indulter »… Fatalement. Le froid est devenu mordant, la pluie pénétrante, la nostalgie insidieuse. J’ai pensé aux toros, au soleil, à Navalón, qui aurait eu quatre-vingts ans ces jours-ci. Et, je suis parti.
« “Écrire et toréer”
Hier soir, en quittant l’arène de tienta de “Terrones”, j’ai senti le froid qui me saisissait par la plante des pieds en s’engouffrant directement depuis la terre. Mes bottes de baroudeur venaient de rendre l’âme, crevées d’avoir longtemps buté sous les chênes, d’avoir parcouru tant d’enclos, d’avoir surtout autant piétiné pendant les bregas et les tentaderos quand les pieds atteignent cette incroyable mobilité qui naît de la peur, de l’impatience ou de l’ardeur d’un combat obstiné avec une vache accrocheuse. Ce fut hier la première belle journée de campos. Le sol de la piste commençait à sécher et un soleil quasi printanier nous laissait toréer en bras de chemise. Jusque-là, nous avions connu vingt jours de vents porteurs de pluies et même une matinée neigeuse. Le froid engourdissait nos doigts qui agrippaient la muleta lors des faenas, et nous les réchauffions en soufflant dans nos mains pour éviter qu’ils ne gèlent. » Extrait de Viaje a los toros del sol, Alfonso Navalón, Alianza Editorial, Madrid, 2005, p. 19.
À quoi bon ressasser le passé quand l’avenir tapote le baromètre. Il est grand temps que le sable séchauffe.
Saint-Perdon 2013
>>> Pour tout renseignement complémentaire, consulter le site de la peña La Muleta.
Le jeu des deux erreurs
05 avril 2013
02 avril 2013
Vic 2013, l’affiche
Affiche François Boisrond pour le Club taurin vicois — dans ce lot, doit bien y avoir un ou deux ‘Lagarto’ ?…
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Vic-Fezensac 2013
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