23 décembre 2006

Edifiant


A l’occasion de la dernière féria de Logroño, des toros de la ganadería de Joselito combattus par El Juli et El Cid ont été déclarés afeités. Eh oui ! Y'a pas qu’à Nîmes !
Oscar Chopera, plus intelligent mais aussi plus cynique et pragmatique que les autres, s’est laissé allé à déclarer (avouer) : "... no estaban manipulados en el sentido de afeitados sino arreglados como se hacen en todas las ferias de España, incluidas Madrid, Sevilla o Bilbao".
Soit en Français : « … ils n’étaient pas manipulés dans le sens d’afeités mais arréglés comme cela se fait dans toutes les férias espagnoles, y compris Madrid, Séville ou Bilbao »… Vous apprécierez sans doute la nuance . Bref, en conclusion, ils sont tous manipulés... Remarquez ! On s’en doutait ! Allez... Joyeux Noël... Pour ceux qui y croient encore, sait-on jamais. Et pendant ce temps les antis peuvent dormir tranquille, ou se frotter les mains, c'est selon...

21 décembre 2006

Last night a DJ save my life, yeeah !


Ouf ! Dans l’affaire qui nous occupe ici depuis quelques jours le Midi Libre relève enfin la tête par le biais de la plume d’un certain Arnauld Pasquier. Je n’ai pas l’honneur de connaître ce Monsieur mais grâce à lui le quotidien local a pris, pour un temps au moins, le visage d’un véritable organe de presse. Qu’il en soit ici remercié.
Ceux qui ne relèvent pas la tête en revanche ce sont les responsables nîmois qui continuent pitoyablement leur chute en avant dans le ridicule dont ont se demande si elle se terminera un jour.
Après le Président de la CTEM c’est le conseiller municipal DJV qui s’y colle. Records battus ! Pulvérisés même ! Dans l’édition du 21 décembre 2006, Arnauld Pasquier a fait part à ses lecteurs du communiqué du professeur Sautet et des précisions amenées par l’ANDA. Le sujet fait même la "une" avant d’occuper une grosse page intérieure. Les faits et le communiqué du professeur Sautet sont longuement évoqués. Et Arnauld Pasquier de mettre le doigt là où ça fait mal.
Sur la même page et dans une colonne à gauche on trouve une série de questions à DJV. C’est à hurler de rire. Le bonhomme s’étonne du communiqué du professeur, ne comprend pas. Nous nous sommes pourtant réunis avec Jean-Paul Fournier, annonce-t-il, pour étudier ces résultats avec soin. Heureusement qu’ils étaient plusieurs. Et DJV de maintenir le chiffre de deux toros afeités !
Ça fait penser à ces gosses pris la main dans le pot de confiture, la bouche barbouillée et qui nient, maladroitement et honteusement les faits. A la différence qu’ici il n’y a visiblement plus aucune honte de quoi que ce soit. Remarquons au passage que DJV contredit même les chiffres annoncés par le président de la CTEM sans parler évidemment de ceux que leur propre expert leur a communiqués puis confirmés, des chiffres totalement niés. Ahurissant… Et dire que DJV passe pour être le plus futé de l’escadron… J’espère en tout cas qu’ils ne l’ont pas chargé de faire les comptes des finances de la ville. Comble de malchance, le hasard fait décidément bien mal les choses pour notre illustre DJV. Le journaliste lui demande si des sanctions seront prises, notamment contre l’élevage d'El Pilar. DJV répond qu’il n’en sait rien, que la trêve des confiseurs, qui ci, que mi, et que tout ce beau monde se réunira en février pour en discuter et décider.
Et paf ! Au même moment, le site Mundotoro annonce les villes dans lesquelles les toros d’El Pilar seront combattus en 2007. Et devinez quelle ville française figure en bonne place ? Nîmes évidemment. DJV est une fois de plus à côté de plaque. C’est vrai qu’Internet pour tous ces politiques c’est terrible. Les informations fusent à une vitesse bien supérieure à leurs petits calculs minables et arrangements divers.
Annoncer que l’on va se réunir en février pour décider ou pas de programmer un élevage acheté en décembre… Voilà qui ne manque pas de sel.
Jusqu’où tomberont-ils plus bas ? Allez savoir ce que l’avenir nous réserve ? Car visiblement rien ne leur résiste. "Last night a DJ save my life, yeeah !"

Lien utile : Le
Midi Libre.

20 décembre 2006

"Si la connerie n'est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille"


C'est la "Noyel" les amis.
C'est l'heure où le mauvais goût reprend enfin ses droits sur les façades des bicoques, la nuit, quand tout le monde dort. Faut penser à acheter un nouvel intestin, en prévision, on sait jamais. A l'entrée des magasins qui bavent la bonne humeur, y'a des faux gros en baskets qui se collent une barbe de neige et font peur aux bambins en rigolant comme des phoques tuberculeux. Vous rêvez d'un beau cadeau génial ? Que nenni mes chéris. Ça sera une nouvelle fois la chemise à carreau qui se porte avec... rien, le collier de nouilles (quoique ça, c'est plutôt pour la fête des pères ou des mères) voire, pour les plus "chanceux", le dernier livre de Pascal "Navrant"...
Pour Noël, si on veut s'en sortir indemne, faut du rêve, je vois que ça.
Alors du rêve, en voilà mes amours, fidèles lecteurs qui courez à l'heure-même les rayons de la consommation de masse.
Ça parle un peu de toros (faut pas oublier) et puis aussi de Chine et de voyages, le tout au coin d'un zinc, un rêve au goutte à goutte...

"- J'espère qu'elle me fera tout de même la grâce d'assister à mes débuts dans les arènes monumentales... Y'aura du monde !.. Luis Miguel attire toujours la foule !.. Y'a longtemps que je rêve de triompher à Madrid... Le public sera exigeant... surtout derrière Miguelito... Je vais être obligé de prendre des risques... Je vais mettre mon costume blanc, celui de mes débuts... Vous vous souvenez de cette novillada de Tolède... Ce vent froid... Ce public affreux... Et ce taureau qui ne voulait pas mourir... Depuis j'en ai estoqué plus de cent !.. Je suis le plus grand matador français !.. Gabriel Fouquet... Plus celèbre que Fierchoul... Yo soy unico !.. Ça vous intéresse, papa ? - Peut être ? - Et qu'est-ce qui vous intéresse ? La matador, le taureau ou l'Espagne ? - Le voyage, votre façon de voyager - Ah ça c'est un secret !- Oh la la !.. Le véhicule je le connais, je l'ai déjà pris, et c'était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire... Moniseur Fouquet, moi aussi il m'est arrivé de boire... Mais ça m'envoyait un peu plus loin que l'Espagne... Le Yang Tsé Kiang... Vous avez déjà entendu parler du Yang Tsé Kiang ?... Ça tient de la place dans une chambre, moi j'vous l'dis !- Sûr !... Alors deux xérès ?... - Je ne bois plus, je croque des bonbons... - Et ça vous mène loin ? - En Chine toujours, mais plus la même... Maintenant c'est une espèce de Chine d'antiquaire... Quant à descendre le Yang Tsé Kiang en une nuit c'est hors de question... Un petit bout par çi, un petit bout par là... Et encore, pas tous les soirs... Les sucreries font bouchon."
"- Le Yang Tsé Kiang n'est pas un fleuve, camarade... C'est une avenue... Une avenue de 5000 kilomètres qui dégringole du Tibet et qui s'arrête à la mer Jaune... A gauche et à droite des jonques, des sampans... Au milieu, en plein courant, des tourbillons d'îles flottantes... Des orchidées hautes comme des arbres et des troupeaux de buffles... Des millions de mêtres en cubes d'or, de fleurs et de limon qui descendent vers Nankin, au milieu des pagodes et des villes en bois... Des villes pontons où tout est à vendre : l'alcool, le poisson cru, les putains, l'opium..."

Antoine Blondin

Vous avez reconnu, je le sais... Ça peut être un beau cadeau de Noêl de rêver...

Bonnes fêtes à tous et à 2007

19 décembre 2006

Petits arrangements avec les faits


Ce n’est pas la première fois que le président de la CTEM nîmoise prend ses aises avec des faits pourtant avérés. La dernière fois ce fut à l’occasion de l’affaire Palha. Le motif invoqué par la municipalité nîmoise pour programmer cet élevage, contre l'avis de l'UVTF, avait été qu’aucune manipulation de la pointe des cornes n’avait été détectée. Cela lui avait d'ailleurs valu son exclusion de ladite UVTF.
Il s’agissait d’un « raisonnement » spécieux qui relevait soit de l’incompétence soit de la mauvaise foi. Je vous laisse choisir.
Les vétérinaires pour détecter le manque de substance à la pointe du pitón utilisent la méthode de la biométrie. Et dans le cas des toros incriminés les résultats étaient sans appel. J'ai pu en discuter personnellement avec le Docteur Maillard Président de l'AFVT et le Professeur Sautet ayant réalisé la contre expertise. Ils m'ont tous les deux confirmé cet état de fait : des mesures biométriques catastrophiques pour l'éleveur portugais. Pourtant le président de la CTEM nîmoise s’était répandu à plusieurs reprises dans les médias locaux expliquant qu’aucune perte de substance n’avait été détectée au niveau de la pointe. C’était évidemment faux et archi faux, grossier même. Laquelle presse locale, soit dit en passant, s’était contenté de prendre ces affirmations pour argent comptant sans jamais procéder aux investigations qui auraient pu permettre de rétablir la vérité sur les conclusions des expertises. Aujourd’hui ce sont les analyses du Professeur Sautet qui ont été passées au filtre de la très particulière vision/version nîmoise. Et comme jamais deux sans trois… nous verrons bien quelle bouffonnerie il nous reserve pour l'avenir :-)

Communiqué


L'ANDA vient de mettre en ligne un communiqué du Professeur Sautet concernant cette lamentable affaire. Voici.
Sans oublier bien sûr le billet d’humeur de l’ANDA sur une très typique brandade d’arithmétique à la nîmoise.

RECTIFICATIF DU Pr. JEAN SAUTET AU COMMUNIQUE DE LA VILLE DE NÎMES paru sur le site internet TERRES TAURINES et sur l'article du MIDI LIBRE (16 décembre 2006).

Un peu surpris à la lecture du communiqué de la ville de Nîmes paru sur le site internet Terres taurines puis à celle de l'article du Midi Libre, je tiens à compléter ces informations en apportant les éléments qui ont été omis.
Ayant été mandaté par la ville de Nîmes pour effectuer une expertise en aveugle (anonymat des élevages d'origine) j'apporte donc aussi ces compléments de façon anonyme :

* Sur 18 toros analysés, ce ne sont pas 2 toros (Terres taurines) ni 4 toros (Midi Libre) qui présentaient un raccourcissement artificiel des cornes mais 6 toros qui ne répondaient pas aux critères : n° 121, 97 et 52 pour la Pentecôte et n° 87, 76 et 69 pour les Vendanges.

* Le toro 59 n'a pas été "remarqué par le Professeur Sautet comme un exemple d'armure intacte ", comme il est dit dans le communiqué de Terres taurines, mais a tout simplement été analysé, comme il est précisé dans le rapport, "à titre d'armure intacte"… /… "afin de donner un exemple de ce qu'est une biométrie normale (mensurations, courbes)".

Je tiens à la disposition de toute personne intéressée le contenu intégral de ce rapport sous réserve de la présentation d'une autorisation préalable individuelle accordée par le commanditaire de l'expertise, la Mairie de Nîmes. Connaissant le soucis de transparence de la municipalité de Nîmes en la matière, celle-ci n'hésitera pas à donner ces autorisations et à fournir les noms des élevages correspondant aux numéros mentionnés ci-dessus.
Jean Sautet

Jusqu’où peut-on tomber plus bas ? (II)


Il y a quelques jours la Mairie de Nîmes s’est fendue d’un communiqué annonçant les résultats des analyses de cornes pratiquées par le Professeur Sautet pour la temporada 2006. Vous l’avez sans doute lu, puisqu’il a été abondamment diffusé sur Internet. Il s’agissait d’un exercice d’autosatisfaction programmé annonçant que deux toros uniquement avaient fait l’objet de manipulation. Compte tenu du contexte je n’ai pas réellement prêté attention à ce communiqué préférant sourire de l’esprit soviétique de ceux qui, ici, s’autoproclament. Bref, l’histoire en serait restée là et n’aurait jamais été abordée par ma pomme sur Camposyruedos si quelques jours plus tard on ne m’avait informé de l’interprétation tendancieuse (restons polis…) de ces résultats. Je ne me suis pas fait écho ici de ces dires, préférant attendre leur confirmation par d’autres sources. C’est aujourd’hui chose faite. Et nous pouvons donc annoncer que sur les 18 toros expertisés ce ne sont pas deux toros qui se sont révélés positifs mais six, soit trois fois plus que ce qui a été avoué, sans parler des certificats d’arreglado, de la marge d’erreur importante prise sur les mesures biométrique, des toros afeités sur une corne (combien ?) et, cerise sur le gâteau, du fait que les bestioles combattues en corrida mixte, n’entrent pas dans le processus d’expertise.

Le plus cocasse aura été atteint le samedi 16 décembre à la lecture du papier du Midi «Libre» : « ce que voient les yeux et ce que dit la science », ou un truc dans le style. Lire en connaissant la réalité des chiffres, une interview du président de la CTEM poursuivant l’exercice soviétique d’autosatisfaction, se délectant au passage d’épingler l’ANDA et s’auto félicitant de résultats que nous savons tronqués m’aura au moins permis de rire à gorge déployée dix bonnes minutes.
Quoique, notez bien, avec cette interview nous arrivons à comprendre que ce ne sont plus deux mais quatre toros qui ont été déclarés positifs. C’est bien ! On progresse… Allez ! encore un petit effort les enfants ! Et vous finirez par annoncer les vrais chiffres !
"Ce que le rapport d’expertise annonce et ce qu’en lisent les yeux des édiles nîmois…" : voilà quel aurait pu être le titre du Midi Libre. Ça ne s’invente pas.

Par rapport à l’annonce initiale, nous sommes donc passés en quelques jours de deux toros manipulés à six, soit trois fois plus que le communiqué officiel, c'est à dire 33,33% du bétail analysé. Les records de l’UVTF sont pulvérisés. Il n’y a vraiment pas de quoi se taper sur le ventre, parler de transparence et tutti quanti ! Jusqu’où tomberont-ils plus bas ? Eh bien aujourd’hui il sont tombés encore un peu plus bas qu’hier… et moins que demain ?

18 décembre 2006

Person of the Year : Campos y Ruedos !


Tu vois Laurent, il ne faut pas désespérer. Bastonito nous informe que nous avons gagné un prix ! Le TIME - rien que ça ! - a désigné comme homme de l’année les bloggeurs, sans doute pour leur influence sur la diffusion des informations. Nous en faisons donc partie.

Tiens !, à ce propos je reviendrai très prochainement sur la publication des résultats des analyses de cornes commandées par la Mairie de Nîmes. Et tu verras qu’il y a information et information. Et nul doute que l’info que nous allons donner ici sur le blog tu ne la trouveras ni dans le Midi «Libre» ni dans la presse radio ou écrite. Comme quoi le Time a eu raison !

Nous faisons donc partie des quelques millions d’hommes et de femmes de l’année mon cher Laurent ! Ça y est Laurent, tu es une star !

17 décembre 2006

Soyons des stars...


Franchement, Solysombra, je suis déçu. Très déçu même. Après une "Chica Yeye" qui remue comme un poulpe sous ecsta, tu oses balancer sur ce blog la vidéo de "J'adoreeeeeee". Et le sérieux dans tout ça ? Et les toros ? Au crépuscule de 2006, est-ce vraiment le moment de dévaler ainsi sur la vague de la facilité et de la "ringardise" ? N'avons-nous pas une plus haute mission à laquelle donner corps ? Ne nous devons-nous pas de poursuivre ce sacerdoce engagé il y a de cela déjà une année pour la défense du toro de combat ? Notre lutte est belle et juste, Solysombra, et, jusqu'au bout de nos forces, elle doit être notre "chemin de croix"... Sus donc aux pensées hérétiques, aux images impies qui nous détournent du chemin des toros.

Et puis, sérieusement, comment veux-tu que nous devenions Le Site de référence, El Numero Uno de la toile taurine ? Pour cela, nous devons être la lumière, la main éclairée qui conduit l'afición à la clairvoyance... de la bougie à l'allogène en quelque sorte. Ne polluons donc pas cette allée de l'espoir de tâches ombrageuses. Devenons des stars Solysombra... Soyons les premiers...

Je veux être une staaaar !

J'adoooooooooore... regarder danser les gens...


Nous avons reçu de très nombreux « emilios » (e-mail dans la langue de Cervantès) de protestation eu égard à l’interprétation catastrophique de la Chica Yeye… Aussi, pour relever le niveau musical de Camposyruedos nous vous proposons un retour à la chanson française bien de chez nous. Vive le terroir ! J’adoooooooooooore … regarder danser les gens…. Je peux vous dire qu'il y a peu le bonhomme a mis le feu au Théâtre de Nîmes ! Alors ne coupez pas le son...

Quite du lupanar


L'Espagne de nos parents et grands-parents, ce n'était pas que les toros, le flamenco et les tapas. C'était ça, aussi. Il y en a même des plus contemporains, parmi nos lecteurs, qui se reconnaîtront...

"C'étair un bordel d'Alicante. Le seul recommandé par le concierge de l'hôtel. La maquerelle présenta son maigre cheptel, trois putes grasses, l'une en peignoir douteux, l'autre aux chairs écrasées par un corset, la troisième en jupe courte découvrant deux colonnes, qui traversèrent sans un sourire la petite salle à manger-salon au milieu de laquelle un vase vide en forme de flûte s'emmerdait sur une nappe de dentelle, ronde et pas plus grande qu'une assiette. Quoi de plus solitaire qu'un vase de verre blanc en forme de flûte et aux lèvres roses sur une table de bordel alicantin, qui brillait pourtant avec une bonne volonté appliquée ? Efflanqué, le vase. Monceaux de viande blanche, les filles. Trois banderilleros et moi. Eux, l'oeil cupide et affamé. Moi, l'oeil vague sous la paupière basse. Que ces dames furent trois gorgonnes blêmes montées sur talons rouges, n'épouvantait pas mes trois amis. Au contraire. Le mâle ibère, en ces années-là, aimait l'abondance charnelle et quand il feuilletait les "revistas con pelo" (revues avec du poil, sic) achetées en France - et interdites en Espagne - il fallait que les donzelles photographiées eussent des poitrines au moins à la Mae West et des croupes de percherons pour provoquer des sifflets d'admiration. Cà, c'est une belle femme ! Là, il y a des ressorts et tu ne vois pas les os ! [...]
Le plus vieux des banderilleros déclara qu'il prendrait Carmen, celle au corset, la plus lourde.
- Et vous, les deux autres ? Pepita et Teresa ?
- Non, Carmen.
Etonnée, la maquerelle me demanda :
- Et toi ?
- Non, merci, j'attendrai, je...
D'un geste, je désignai le salon, la fenêtre au store baissé, Alicante, l'Espagne, la terre entière, le néant où tout est chaste.
[...]
Chère Carmen aux yeux de veau, où es-tu ?"


Jean Cau, Le roman de Carmen.

15 décembre 2006

"C'est mes yeux ou quoi ? - Oui, ça doit être vos yeux !"


Ben oui, ça devait être ses yeux au piquero ce jour-là. Elle n'était certes pas grosse la vaquilla tientée ce matin fade sur les bords de l'Adour, à Aire. Plutôt osseuse même ! C'était l'heure du casse-croûte et il devait se rêver un bon rosbif le monsieur à cheval pour avoir réussi à faire cette autoroute rouge vif dans l'épaule et le ventre de la fine cornue. C'est M. Bouix, grand varilarguero des années passées, qui déclarait que "c'était difficile de piquer". Je veux bien le croire, sincèrement. Toutefois, la myopie ou le strabisme se corrigent très convenablement de nos jours et l'offre en lunettes diverses et variées n'a jamais été aussi "folle". Faudrait voir quand même à consulter !

A noter, pour en terminer avec ce court aparté occulaire, que le novillero Román Pérez réussit l'exploit de ne pas maculer son traje marron triste. Technique aboutie ? Non, un bras très long...

14 décembre 2006

"Photaurines", un nouveau blog


Parce que ça cause de toros, de photos et d'afición ; parce que c'est le blog d'un "pote" qui crèche du côté du "Moun", parce que c'est un aficionado, tout simplement...
Photaurines mérite un regard (et même plusieurs), un détour et un voyage... évidemment virtuel.

Welcome, donc, dans la blogosphère taurine qui croît lentement mais sûrement.

Bonne visite à tous.

http://photaurine.blogspot.com/index.html

13 décembre 2006

Décidément...


... notre ami Bastonito a des yeux partout... Il est un peu le Big Brother de la blogosphère. En attendant voici les voeux de Juan José Padilla pour Noël 2006.

08 décembre 2006

Histoire de cornes


La Ville de Nîmes vient de rendre public le résultat des analyses de cornes qu’elle avait confiées au Professeur Sautet, de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. On se souviendra en effet que l’Association Française des Vétérinaires Taurins (AVTF) avait refusé, par une décision prise à la majorité absolue des voix, de réaliser l’expertise des cornes prélevées à Nîmes pendant la saison 2006. Sans interpréter ce choix dont je ne connais pas les motivations officielles, il ne me semble pas (opinion toute personnelle) qu’il doive être tenu rigueur à l’association de n’avoir pas accueilli favorablement cette demande, dans la mesure où celle-ci émanait d’une ville qui s’est de facto exclue de l’Union des Villes Taurines de France (UVTF).

Dans un communiqué publié ce jour, donc, la Ville de Nîmes, adoptant pour la circonstance un langage très satisfait, se félicite du fait que sur dix-huit paires analysées, « seules les cornes de deux toros (n° 97 et 52) de la ganadería d’El Pilar (corrida du vendredi 2 juin après-midi), présentent un "raccourcissement artificiel des deux cornes" ».

Et la municipalité de poursuivre : « On remarquera avec intérêt, que le toro n° 59 de la ganadería Valdefresno, lidié le lundi 5 juin après-midi, a été remarqué par le Professeur Sautet comme "un exemple d’armure intacte" ». Diable ! Des cornes intactes ! Même pas un petit peu « arréglées », « escobillées » ou autrement réglementairement abîmées ? Que nenni mon bon monsieur, intactes, vous dis-je ! Réjouissons-nous de cette grande nouvelle : un taureau mis à mort dans la cité des Consuls représentant un exemple d’armure intacte !

Malgré le caractère savoureux de cette invitation à manifester un intérêt particulier pour ce qui semble devenu de façon officielle une exception, mon passage préféré reste le suivant : « N’entrent pas en jeu les toros des corridas mixtes. » Admirez le style : c’est bref, concis, tout est dit en quelque mots. Un exercice consistant à s’assurer de l’absence d’une fraude est un jeu… Rien qu’un jeu serait-on tenté d’ajouter. Mais surtout, à quel titre les corridas mixtes n’entrent-elles pas en jeu ? Chacun savait déjà qu’à l’occasion des courses de rejones les taureaux sont réglementairement (et néanmoins outrageusement) afeités ; nous apprenons ainsi que les matadors de toros (ou de novillos, voire les deux à la fois) à pieds défilant aux côtés d’un rejoneador, qui bénéficiaient déjà de l’absence de sorteo, pourront également dormir sur leurs deux oreilles, de même que leurs opposants, qui ne seront pas gênés par leurs cornes.

Mais cela constitue-t-il un réel changement ? Et bien non, justement, aucun. En effet, tout cela n’est relaté que pour l’anecdote, en quelque sorte, et dans le but de se racheter une conduite. Car on connaît le sort que réservent les arènes de Nîmes aux sanctions prononcées par l’UVTF. On en oublierait presque de se demander quelles seront les suites du verdict rendu par le vétérinaire toulousain s’agissant des deux taureaux d’El Pilar. Sans doute la Ville de Nîmes se fendra-t-elle d’un nouveau communiqué pour nous l’indiquer.

05 décembre 2006

Feria de Abril 2007


Alors que la temporada américaine suit son rythme dont les échos lointains nous parviennent comme étouffés, l’empresa Pagès annonce déjà les dates de la Feria de Abril dans son édition 2007.

La traditionnelle corrida de la Résurrection aura lieu le 8 avril, et il faudra attendre le treizième jour du même mois pour voir le premier taureau de la féria fouler le sable des arènes.

Pour la troisième année consécutive, les présidents, accompagnés d’un vétérinaire et d’un delegado gubernativo, se rendent actuellement au campo pour un premier reconocimiento, dans l’espoir souvent vain mais louable d’éviter des déconvenues majeures.

Pas de révolution ganadera prévue cette année à la Maestranza, les élevages retenus étant sans surprise les suivants : Celestino Cuadri, Palha, Cebada Gago, Victorino Martín, Núñez del Cuvillo, Zalduendo, Jandilla, Torrestrella, Juan Pedro Domecq, Torrealta, Parladé, El Puerto de San Lorenzo et Miura.

Il convient d’ajouter à cette liste les élevages de Murube et Fermín Bohórquez, puisque deux spectacle de rejones seront organisés au lieu d’un seul, ce dont il faut se réjouir même si l’on est peu sensible aux charmes équins de l’art du rejoneo dans la mesure où cette seconde course aura lieu au détriment d’un spectacle mixte (et donc sans sorteo) pour star locale.

El Torréon, Alcurrucén et Valdefresno seront absents cette année. Ce n’est que justice en ce qui concerne les deux premiers, qui sont « sortis » de façon parfaitement catastrophique ; avec tout le respect qui lui est dû, nous préférons voir le maestro Colombien pour son dernier paseo à Séville, en lui souhaitant plus de chance qu’en 2006, plutôt que ses taureaux espagnols. On peut en revanche regretter l’absence des pupilles de Nicolás Fraile Martín, même s’ils ne se sont pas montrés au meilleur de leur forme cette année dans le coso del Baratillo (malgré une pique mémorable réalisée par le piquero de Luis Bolívar qui a presque pu nous faire oublier la prestation de son employeur, proche du niveau de la marisma). En effet, leur disparition du cartel ne se fera malheureusement pas au profit d’un élevage offrant des espoirs de respect équivalents.

C’est à l’occasion de la première semaine de la féria (au sens tauromachique et non festif du terme), c’est-à-dire avant les Farolillos, que les chances d’apercevoir quelques bons taureaux seront les plus importantes. En tout état de cause, même si chaque édition apporte généralement son lot de désolation et d’ennui, la Féria d’Avril est toujours l’occasion d’un bon coup de fouet à l’afición, grâce à la proximité du campo. Et si vraiment rien ne va plus, il reste tout de même quelques sources de réjouissances locales qui permettent d’oublier… Un peu…