Et de mes archives. Je ne l'avais pas spécialement remarquée celle-là. Pourtant elle suggère tellement de choses de nos escapades camperas, ici chez Adolfo Martín... J'en profite pour rappeler que vous pouvez cliquer sur les photographies pour les regarder en grand format...
31 juillet 2007
Au hasard du campo...
Et de mes archives. Je ne l'avais pas spécialement remarquée celle-là. Pourtant elle suggère tellement de choses de nos escapades camperas, ici chez Adolfo Martín... J'en profite pour rappeler que vous pouvez cliquer sur les photographies pour les regarder en grand format...
30 juillet 2007
"Ultragénial" - Orthez 2007
Le lot des frères Jalabert (origine Domecq) était ma foi fort bien présenté quoique l'état des pitones des deux premiers laisse planer quelques interrogations. Au moral, ils furent ultrabons, ultrasavoureux, ultranobles et ultrabiens tout court. Ils furent en somme ultra-"propices au triomphe" comme le rêvent certains ultra-aficionados (?) dépenseurs d'encre dans d'ultragéniaux quotidiens régionaux. Du pain béni ce lot de Jalabert ! Ultrasympa avec la cavalerie de M. Bonijol qui a passé, je le soupçonne en tout cas, un après-midi fort agréable et bien calme. Une pique, toujours ultrabien placée vous le devinez, et pis c'est tout, c'était ultrasuffisant. Les torerasses qui composaient le cartel de cette corrida des fêtes ont été ultra-énormes et deux sont même sortis a hombros avec le mayoral de l'élevage. C'était ultrabeau comme image de fin, cette petite ronde cadencée par les notes ultra-originales de l'incombustible "Vino Griego".
C'était la corrida ultramoderne avec des toros ultramodernes qui ne sont conçus que pour un troisième tiers ultralong et ultra-attendu par tous. Et dans cette fête ultracool, il y avait Medhi, l'ultratorero, celui qui gueule plus fort que le dernier des biturés sur les gradins, celui qui fait des gestes ultra-esthétiques pour lancer les applaudissements des spectateurs, celui qui ose un desplante ultramacho entre le toro et la querencia (pourtant clairement affirmée) de celui-ci. Il a failli se faire ultradéculotter...
C'était donc une corrida ultragéniale au final, corrida qui enchanta deux mille personnes aux sourires "ultra-brite".
A mon extrême-gauche sur les gradins, j'ai pourtant cru deviner sur le visage d'une femme en vert espoir que tout cela était peut-être un peu trop ultratriomphaliste et ultra-inquiétant...
>>> Retrouvez la galerie de la corrida d'Orthez sur le site.
Barcelone
29 juillet 2007
Vaz Monteiro
L’importance de ce cliché ne réside pas dans sa qualité mais dans son ancienneté. Il a été pris fin du XIX siècle et nous montre un toro de pure race Portugaise, de l’élevage Vaz Monteiro. Depuis la révolution des oeillets cette vacada est restée à l’état sauvage, sans être tientée jusqu’à il y trois ou quatre ans. Rafael González y Rodolfo Núñez, à la demande de Rita Vaz Monteiro ont alors été chargés de tienter la totalité du cheptel. Depuis ce jour il a été décidé de continuer à mener l’élevage avec une branche pure Portugaise et croiser une autre partie avec un semental pur Saltillo en provenance de chez le Mexicain Chafik. Nous sommes sur le point de connaître les premiers résultats de ce croisement.
D’après Bastonito
Paloma Aguilar Cubas
C’est l’ami Manon, dont on ne vantera jamais assez la qualité de son blog, qui a attiré notre attention sur le travail de Paloma Aguilar Cubas. Paloma comme le proclame Manon est un pedazo d’artiste ; la photographe qui a gagné le prix de la meilleure photographie de la San Isidro 2007 décerné par Taurodelta.
Elle travaille pour le site espagnol Burladero et nous fera bientôt l’honneur d’exposer sur Camposyruedos. Autant vous dire qu'à Camposyruedos nous sommes enchantés de pouvoir ajouter le nom de Paloma à la liste des photographes qui nous ont déjà fait le plaisir d'exposer ici.
¡Hasta pronto Paloma!
28 juillet 2007
Nouvelles galeries
27 juillet 2007
Muchas gracias y que Dios reparta suerte
Le monde taurin est d’une solidarité sans faille. Ce n’est pas une nouveauté. D’ailleurs, certains se rappelleront l’immense élan de générosité dont avaient fait preuve les taurinos professionnels lorsque quelques aficionados, voulant sauver l’encaste Pablo Romero, s’étaient mis en tête de créer une fondation. A titre personnel, je conserve le souvenir ému des déclarations enflammées d’un très médiatique imprésario sur cette question, à Arles, à l’occasion d’un débat public. Cela avait été très émouvant et nous en avons tous vu le résultat. Parfois, il vaut mieux avoir la mémoire courte. Donc, cette générosité, si spécifique au taurinisme, ne doit pas faire défaut, il faut nous serrer les coudes. Aussi, nous ne pouvons que vous transmettre la demande angoissée mais pleine d’espoir de Rosa, modèle photo qui concours à Top Verano 2007 de Telecinco, chaîne hautement culturelle et taurine s’il en est ! Bref cette charmante créature nous demande de la soutenir, ce que nous ne manquerons pas de faire et avec ferveur !!
Nous vous livrons son message angoissé… Bonne bourre !
El pasado martes 10 de julio, arrancó TOP VERANO, un concurso de simpatía y sensualidad que busca a la chica más popular de toda España. Para participar y ganar las chicas deben registrarse en el sitio de Internet http://www.topverano.telecinco.es/ y conseguir a toda costa votos con la familia, amigos, conocidos y con todos los fans de la comunidad.
De las chicas que tengan más de 100 votos se escogerán a las protagonistas de las cápsulas televisivas que se emitirán en los distintos programas de Telecinco "Aquí hay Tomate", "TNT" y "El Buscador".
Las votaciones se abrieron el 19 de julio, semanalmente se seleccionarán a dos semifinalistas (las más votadas), hasta que el 24 de agosto estén seleccionadas las 10 semifinalistas. Entre ellas se elegirá a la chica "Top Verano 2007", quien será la más votada por el público.
Para votar hay que enviar un Mensaje al 5559, con la palabra TOP + el número de registro de la concursante o llamar desde red fija al 905 445 459 y votar por la concursante seleccionada. Entre todos los que hayan votado al menos una vez se rifará un viaje.
Yo me he inscrito y como taurina que soy , y como no, para poner mi granito de arena apoyando a la fiesta de los toros ésta es una de las fotos con las que participo. Por eso me dirijo a ti, para si estás en España y quieres apoyarme envíes un mensaje al 5559 con la palabra TOP y mi número de referencia para el concurso 32259328. Me gustaría poder averiguar la reacción de estos programas antitaurinos.
¿Cuento con tu voto? Si quieres conocerme un poco más entra en http://www.rosacruz-model.com/.
Muchas gracias y que Dios reparta suerte.
Rosa
26 juillet 2007
25 juillet 2007
La farce d’Ávila... y algo más
Si le retour de José Tomás a été unanimement et justement salué à Barcelone, eu égard aux conditions du bétail et du torero, la suite de sa « Tournée 2007 » semble hélas plus conforme aux pires craintes formulées par certains avant la réapparition du phénomène. La presse « officielle » mise à part, les témoignages, hélas, se multiplient. Juste préciser à ce stade qu’à Barcelone c’est un Tomás première période que nous avons vu. Et si le qualificatif d’historique s’applique, à mon sens, plus au contexte global de la course, qu’aux prestations de Tomás, qui nous en a données de meilleures par le passé, il n’en demeure pas moins vrai que ce jour-là le "cite" était donné à trois bon mètres, la muleta présentée devant et le toro laissé derrière, le tout combiné avec temple et toujours cette aguante hors du commun et un corps où les autres... Oui, nous sommes sortis heureux de la Monumental, rassasiés de notre manque de ce toreo si rare. Pour ce qui est donc de la suite, que je n’ai pas encore vue, les choses semblent se gâter et pas qu’un peu. Le pire ayant été semble-t-il atteint à l’occasion de la farce d’Ávila pour la « défense de la Fiesta » (sic).
Voici la traduction que nous espérons assez fidèle de l’humeur de Costillares, un blogueur espagnol de la file 7 de la grada du 6, publiée sur le site Toro, torero y afición. La ponctuation initiale est étrange mais je ne la modifie pas. Et puis si ! Je modifie !
Voici donc : « De nombreux claviers ont laissé échapper de la fumée le 17 juin 2007, jour de la réapparition de José Tomás à Barcelone, annonçant l’arrivée du messie, tout en sachant que Rome ne s’est pas faite en un jour, et dans l’attente de voir quel message il apportait au monde de la tauromachie. Un peu plus d’un mois plus tard et après 5 corridas de « toros » 5, les pires présages sont maintenant une réalité établie. José Tomás n’est pas revenu sauver quoi que ce soit. José Tomás s’est converti en pasteur du nouveau toreo, ou du toreo moderne, toreo sans toro, toreo sans vérité, toreo sans fonds, toreo pour taurinillos. Il est un bon pasteur du toreo moderne, principalement car il remplit les églises, et crée une grande "expectation", ou publicité, nous ramenant, comme toujours, à l’éternel problème d’une société actuelle gouvernée par l’apparence. Peu importe ce qui s’est passé à Ávila, peu importe que la fête ait été plus fausse qu’un billet de 17 euros. Il importe que l’on a présenté cela comme la Fiesta.
Dans le fonds, les taurins savent que cela va mal, que la poule aux œufs d’or est à l’agonie, qu’ils l’ont asphyxiée. Ils s’en moquent, ils se contentent de la maintenir en vie, bien que ce soit avec du sirop, ils ne veulent pas la voir rajeunir, et pour cela comptent avec l’appui de nombreux aficionados au taurinisme.
Le coup d’Ávila a été dur, mais nous continuerons la route. Nous ne le faisons pas pour « nous faire avoir », bien que cela soit une conséquence de notre voyage. Nous le faisons car nous en avons envie, parce que nous avons l’afición, l’Afición au toro et au torero. »
>>> Un autre lien sur la question... Trop long à traduire mais, franchement, ce n'est pas très compliqué. Démerdez-vous !
La théorie du complot
Une équipe vétérinaire a osé refuser une corrida entière de Zalduendo qui devait être tuée en mano a mano par le Juli et Castella à Santander. Le ganadero, le même qui a fourni le matos pour la corrida d’Ávila en « défense » de la Fiesta, s’en étonne et n’y va pas par quatre chemins. Il dénonce, sur le site Burladero, un complot anti-Juli : « Personalmente creo que es una de estas que hay contra El Juli. Igual que no le dan las orejas hay como una situación contra él…». Ce refus de ses bêtes irait donc, selon le ganadero, de pair avec les manigances obscures de ceux qui refusent les oreilles au Juli. A Camposyruedos nous sommes très inquiets car nous n’avons aucune piste et le ganadero n’en donne aucune. Mais à la réflexion il a raison, il doit bien y avoir complot. Mais qui ? L’ANDA ? Les francs-maçons ? L’église de scientologie ? Ou pire... Le Hezbollah ? Affaire à suivre. En fait non. Car le fer titulaire déchu a été remplacé par bien plus "terrorifique" : Montalvo. Ouf ! L'honneur est sauf.
PS Nous ne pouvons nous empêcher de mettre ici en exergue le truculent commentaire d'el truco : "Putain, tous ces types qui refusent des oreilles (encore un à Mont-de-Marsan dimanche), ça fait vraiment froid dans le dos..."
24 juillet 2007
Carteles de Cenicientos 2007
C'est Bastonito qui nous les communique :
Martes, 14 de agosto: Toros de Alcurrucén para Eugenio de Mora, Javier Valverde y Serafín Marín.
Miércoles, 15 de agosto: Toros de Prieto de la Cal para El Renco, Jesús Millán y Álvaro Ortega.
Jueves, 16 de agosto: Toros de Araúz de Robles para Luis Vilches, Fernando Cruz y Andrés Palacios.
Viernes, 17 de agosto: Toros de Adolfo Martín para José Ignacio Ramos, Fernando Robleño e Iván Fandiño.
Sábado, 18 de agosto: Toros de José Escolar Gil para El Fundi, Sergio Martínez y Sergio Aguilar.
Fuente Emilio Pérez, de la Asociación Cultural La Cabaña Brava.
Mito y niño a la vez
Voici un poème de Pablo G. Mancha, journaliste professionnel et auteur de l’excellentissime blog Toroprensa. Comme beaucoup d’aficionados, Pablo a été touché par la tragédie d’Esplá.
agitador de causas imposibles
herido por la muerte que ni a rozarte se atreve
desmadejado en un suelo francés donde eres mito y niño a la vez
espuma y arena
Esplá granítico
Esplá imposible
Esplá impenetrable
Has surgido triunfal, redimido,
peregrino en un tiempo que no parece el tuyo
y has reaparecido en una mesa redonda
para filosofar con la herida fresca de la cicatriz cosida
Esplá, idolatrado por la intelectualidad, mito y niño a la vez
y por la gente misma que entiende tu lenguaje
Esplá que no vuelve la cara al toro
porque...
Esplá es granítico, imposible, impenetrable.
23 juillet 2007
Adolfo
Après Ávila, reprenons un peu de couleurs avec ce cliché de Rafael Martínez Montesa, un aficionado de La Cabaña Brava de Zaragoza. Au hasard du campo, un Adolfo Martín pour Cenicientos 2007.
Défense de la Fiesta ?...
Ce week-end a eu lieu, à Ávila, le très médiatique et attendu mano a mano, Juli – José Tomás, en faveur de la plateforme de défense de la Fiesta, de Luis Corrales. Il y a ce que vous pourrez lire dans les médias officiels et puis il y les aficionados sur le Net.
Bastonito nous renvoie chez Martínez Marcos de La tienta ou chez Israel Cuchillo dont les publications sont très éloignées des versions « officielles ». Ci-après un passage provenant de chez Martínez Marcos. Pas le temps de traduire. Et pour ceux qui ne lisent pas l’espagnol les photographies suivantes devraient suffirent... Les taurinos sont et resteront dans leur immense majorité : ¡unos impresentables!
Que se sepa con claridad, los antitaurinos están dentro y son: los que afeitan toros, los que drogan toros, los que seleccionan lo más ovino de la camada, los que piden torillos afeitados, los que piden torillos drogados, los que torean ovinos, los que hacen pagar a los novilleros por torear, las “figuras” que torean en portátiles quitando el sitio de los novilleros, los publicistas que se hacen llamar periodistas y viven de contarnos mentiras. Estos son los verdaderos antitaurinos. Los otros, los que se pasean en pelota picada recordándonos que la tortura no es arte ni cultura, cada vez cuentan más con mis simpatías y mi comprensión.
22 juillet 2007
Charro de Llen
Guadalquivir
Philippe Taris, que vous connaissez bien, nous revient. Il est des personnages que l’on prend toujours plaisir à croiser. Cette fois-ci il nous propose une escapade, émouvante, le long des rives du Guadalquivir. Incontournable.
21 juillet 2007
Les déclarations du Héros : "Je ne suis pas un héros"
Les personnes qui font quelque chose de glorieux n’ont pas forcément conscience de cela, car il s’agit, pour eux, de quelque chose de naturel, alors que, pour nous, cela touche au sublime. Tel est le cas de Luis Francisco Esplá (50 ans, matador de toros), qui, avec tous ses défauts, est probablement le dernier représentant d’une saga de toreros qui, à la force du poignet, pas à pas, se sont gagnés le qualificatif de « Maestro » que leur attribue une partie de l’Afición.
Dans une conférence de presse donnée dans un hôtel d’Alicante, après avoir été libéré par le corps médical cérétan, entre son apoderado et son fils Alexandre, le maestro Esplá nous a offert ces quelques perles tirées de divers médias.
Nous vous les proposons tout d’abord en VO puis en français (pardon pour la traduction).
* "En ningún momento temí por mi vida"
* "Esto forma parte del toreo, los toros cogen y eso forma parte del presupuesto. Pero no hay que hacer un drama de esto, el toreo tiene estas cosas"
* "No soy como esos toreros que cuando tienen una cogida salpican de sangre toda España"
* "Se ha dicho que la culpa fue del viento, pero no, la culpa fue mía. Lo del viento fue lo de menos. Me equivoqué al dejarle crudo. El toro me había avisado ya y alargué la faena hasta que me echó mano"
* "Esta ha sido la cornada más grave que he sufrido. Me ha dejado la cara como el doctor Jekyll y Mister Hyde"
* "Hijo, esto es lo que te espera"
* "Reapareceré el día 18 de agosto en Estepona junto a Juan José Padilla y David Galán y habré perdido sólo la corrida que tenía que haber toreado en Roquetas de Mar"
* "En cuanto Alejandro enderece la proa, será el primer signo de que yo ya busco puerto. *Tengo la intención de darle la alternativa, pero como no soy Nostradamus, no sé cuándo será"
Traduction approximative
* A aucun moment je n’ai craint pour ma vie.
* Cela fait partie du toreo, les toros attrapent et cela fait partie du contrat. Il ne faut pas en faire un drame. Cela fait partie du toreo.
* Je ne suis pas comme ces toreros qui lorsqu’ils sont pris éclaboussent de sang toute l’Espagne.
* Il s’est dit que c’était la faute du vent, mais non, ça a été ma propre faute. Le vent a été une cause mineure. Je me suis trompé en ne le faisant pas assez piquer (« le laissant cru »). Le toro m’avait déjà averti et j’ai allongé la faena jusqu’à ce qu’il me prenne.
* C’est la cornada la plus grave que j’ai reçue. Elle m’a laissé le visage comme celui de Docteur Jekyll & Mister Hyde.
* Mon fils, voilà ce qui t’attend.
* Je réapparaîtrai le 18 août à Estepona aux côtés de Juan José Padilla y David Galán et j’aurai seulement perdu la corrida prévue à Roquetas del Mar.
* Pour ce qui est d’Alexandre, lorsqu’il aura trouvé sa voie (prendre la proue) ce sera le premier signe pour que je me cherche un port. J’ai l’intention de lui donner l’alternative mais, comme je ne suis pas Nostradamus, je ne sais pas quand cela se fera.
Logiquement, on peut supposer que l’alternative d’Alejandro Esplá se fera à Alicante. Cependant, il serait impressionnant de les voir ensemble, père et fils, faire le paseo, en juillet de l’année prochaine à Céret, soit pour une corrida de toros, ou pour une mixte, avec le bétail sérieux que l’ADAC a l’habitude d’exiger. Et pourquoi pas en septembre prochain le jour de la Saint-Ferréol, patron du village catalan, pour une corrida extraordinaire ?
D’après Bastonito
A Camposyruedos, nous applaudissons des deux mains et commençons à rêver ! Voilà bien le seul endroit du monde taurin où une mixte aurait notre assentiment. Et pourquoi pas un mano a mano ?
20 juillet 2007
Le départ
L’ADAC publie ce soir, sur son site, une photographie du Maestro Esplá en compagnie du corps médical qui lui a sauvé la vie. Pour voir la photo en grand, allez sur le site de l’ADAC et cliquez sur l’image. C’est étrange, mais beaucoup de témoins de ce drame l’ont évoqué, toute la semaine, avec autant d’émotion que si le Maestro avait été tué. Il ne fait aucun doute que cette tragédie marquera la mémoire collective. C’est peut-être difficile à réaliser pour ceux qui n’en n’ont pas été les témoins mais cette cornada entrera dans l’histoire. Nous y reviendrons.
Suite et fin heureuse
L'ADAC a donné, hier en fin d’après-midi, la nouvelle suivante :
Jeudi 11h : Luís Francisco Esplá et son épouse quittent la clinique Médipole de Perpignan pour Alicante. La capacité de récupération du maestro est impressionnante. L'ADAC lui souhaite une bonne convalescence et continue à lui transmettre toutes les marques de respect qui nous parviennent.
19 juillet 2007
¡Cenicientos!
Le week-end denier à Céret, avec mon pote Cepeda (oui, oui, Cepeda... mais pas celui auquel vous pensez, non, l’autre, moins... moins... moins mais plus !) nous refaisions le monde, coincés entre le bar du grand café de Paris et une demi-bouteille de pastis.
L’alcool aidant – un peu –, nous évoquions des souvenirs maintenant lointains. Et parmi ceux-ci, il en est un qui demeure très vivace, inoubliable : CENICIENTOS. Cenicientos, valle del Tiétar, Cenicientos et ses rues en terre battue, ses Corruchos (adorables !), son sorteo, ses toros (¡Sánchez y Sánchez!) plus grands que la portative qui reculait lorsqu’ils remataient au burladero. Cenicientos et ses toreros machos, Rafael González (¡Cómo no!), ou fracasados (El Triguereño), ses peñas « Fuerte movida » et « Ata la jaca a la reja » (ça ne s’invente pas !), ses feux d’artifice tirés à l’horizontale, ses gamins à l’arrastre... Cenicientos et ses mollejas, ses pimientos rellenos, son maire même... Glissons sur les nuits... L’inventaire n’est pas précisément à la Prévert.
Bref, nous nous disions que nous étions devenus de vieux c... On a même arrêté le pastis depuis, sauf quelques rares occasions. Bref, Cenicientos. Aussi, ma joie n’est pas feinte de vous annoncer l’arrivée des Corruchos sur le Net. C’est par là : ¡Cenicientos!
Pour illustrer ce post : le portail Internet et un Escolar Gil pour cet été... tiré du portail.
"Koh-Landa"...
En février, au jour d’une novillada anodine de Palla dans un petit village des Landes, il fallait faire preuve d’unité face à la menace de ceux qui ne nous aiment pas, il fallait se serrer les coudes et faire corps face à ce visage anonyme et indéfini de la cause anti-taurine. Tout le monde était convié et tout le monde devait signer cet appel « universel » de la défense de nos « traditions ». Et tout le monde (ou presque) a suivi, a signé, a soutenu. « On ne pouvait pas faire autrement » disaient certains.
C’était le début du jeu, les équipes se formaient et étaient obligées de s’entraider si elles voulaient vaincre leur adversaire dans les épreuves de cour d’école. Pour manger des vers de terre ou des araignées poilues, il faut être solidaires !
Les mois ont passé, l’appel a eu moins d’écho et chacun s’est installé à sa manière sur cette île déserte. Face au meneur de l’équipe, celui qui avait prôné l’unité et le rassemblement face à l’adversité, des voix se sont levées, discrètement en pointant du doigt certaines manies comme celle de tirer la couverture à soi et de « s’y entendre pour faire parler de lui ». Vous l’imaginez, ça n’a pas plu au meneur de l’équipe. Loin de là même !
La vengeance, petite et fort mesquine, ne s’est pas faite attendre. Loin des idéaux affichés dans la profession de foi de l’appel de février, le meneur de l’équipe s’en est pris à certains qui avaient eu le tort de perdre un procès face à l’organisateur de spectacles de la première ville taurine du cosmos. Balaise la mauvaise foi ! Maintenant que chacun joue pour gagner sur ce bout de sable, le meneur de l’équipe n’a pas hésité, au cours de la séance d’élimination au coin du feu, à voter pour l’élimination de certains qui l’avaient soutenu quelque temps auparavant. C’est le jeu me direz-vous.
En ce qui concerne le procès précédemment cité, n’étant pas un spécialiste des labyrinthes juridiques, je me garderai de donner un avis même si l’impression qui ressort de cette affaire est qu’un organisateur de spectacles taurins et un éleveur ne s’en sortent pas trop mal voire même très bien. Quand on pense que ce même éleveur a nié être le ganadero d’un toro très suspect lidié à Aire en 2005 lors d’une conférence sur l’éthique taurine à Madrid... Edifiant !
Ils ont perdu leur procès et certains semblent s’en réjouir et s’ingénient à mettre de l’huile sur le feu par rancœur personnelle. La perte de ce procès devrait plutôt inquiéter une Afición qui ne peut pas ou plus se défendre face aux abus de l’afeitado. Qu’y a-t-il à reprocher à quatre membres de l’équipe qui ont tenté de confondre des pratiques frauduleuses qui vont à l’encontre des aficionados d’une part et qui, surtout, mettent en péril l’intégrité du toro brave ? Je me pose franchement la question.
Au-delà des résultats décevants de ce procès, il est une question que je ne me pose plus, c’est celle de l’unité de la soi-disant Afición. Elle n’existe pas et n’existera certainement jamais, malgré les conjoncturels appels à une union derrière un meneur qui n’accepte pas la remise en cause de ses opinions. Appeler à s’unir en février et dézinguer à tout va en juillet en réglant des comptes d’amour propre, ça ressemble définitivement à ce jeu télévisé dans lequel la solidarité s’arrête au moment de partager la couleuvre à manger...
18 juillet 2007
Esplá (VI)
Sur son site officiel, l’ADAC donne des nouvelles, excellentes, du Maestro Esplá. Les informations sont plus que fiables puisqu'elles proviennent directement des médecins qui s’occupent du blessé : « Mardi 17h - Le docteur Jean-Pierre Mau, responsable médical des arènes et membre de l'ADAC, confirme l'évolution positive de l'état de santé de Luís Francisco ESPLÁ. Celui-ci se remet très vite de ses graves blessures et garde un moral excellent. Il est très touché par les nombreux témoignages d'encouragement et d'amitié qui lui parviennent. Il devrait quitter la clinique Médipole de Perpignan dès jeudi. » D'autres infos sur le site officiel de l'ADAC.
Nous avons même lu, ailleurs, que la reprise en habit de lumière serait déjà envisagée. En tout cas, la carrière n’est pas abandonnée. Décidément, ces types ne sont pas faits comme tout le monde. Mais qui en doutait ? Au moment ou certains... « aficionados » (?) sont tentés de remettre en cause la légitimité du ruedo cérétan en utilisant cette tragédie, il ne nous paraît pas inutile de rappeler que Céret et Esplá c’est une véritable histoire. L’Alicantin, qui n’a pas pour habitude de se forcer à aller où il juge bon ne pas devoir se produire, se plaît à y venir. Il en dessina même l’affiche en 2002. Le chasseur qu’il est a même envisagé d’y passer quelques jours pour y débusquer le sanglier.
Pour notre part, à Camposyruedos, nous n’avons qu’un souhait : voir la plaza de Céret se lever comme un seul homme pour applaudir l’apparition du Maestro Esplá, bondissant du patio de cuadrillas, pour le paseo de la première corrida du Céret de Toros 2008. Vous imaginez ?
Esplá (V)
Dans la vie, notre ami Facundo est architecte, à Madrid, et abonné à Las Ventas. Sans doute fait-il parti de l’ancienne école, ceux d’avant Autocad, et donc qui savaient manier le crayon... (sourire). Il vient de nous faire passer ce dessin, superbe, avec ces quelques mots. Muchas gracias y un fuerte abrazo, Facundo.
François:
¡Magníficas y terribles las fotos de la cogida de Esplá!
Te envío un dibujo que casualmente le hice días pasados a Luis Francisco Esplá. Se trata de un inicio de faena a un victorino en Las Ventas.
Es un pequeño homenaje al recuerdo del maestro en este momento difícil que comparto con la afición de Ceret.
Saludos
Facundo
17 juillet 2007
Esplá (IV)
C'est la dernière fois que j'assiste à une course à l'affiche de laquelle figure Luis Francisco Esplá. Pendant les minutes interminables qui se sont écoulées entre la cornada et l'annonce de son état stabilisé, j'ai bien craint que ce soit par la force des choses. Le Maestro s'en tirant vivant, je me suis fait très vite la réflexion que ce serait par choix.
Non que sa tauromachie me soit insupportable, loin s'en faut. Au contraire, sa présence au cartel, malgré les reproches parfois justifiés que l'on peut formuler à son égard, a plutôt de quoi rassurer, à défaut ces dernières années de totalement enthousiasmer, en particulier lorsqu'il s'agit de voir lidier des toros.
Mais il semble que je lui porte la poisse. La dernière fois, c'était le 14 août 2005 à Béziers, face à un toro de Valdefresno (j'entend déjà les potes se gausser), certes compliqué mais pas terrifiant. Même si le choc fut moins violent, il n'en fut pas moins choquant, sans compter qu'il fallut cette fois aussi supporter Juan José Padilla au-delà des deux adversaires de son lot.
L'excès de confiance, déjà...
Sans vouloir vous abreuver d'images gores, et même si les causes de cette terrible cornada importent finalement assez peu, je voudrais y revenir rapidement, simplement pour confirmer l'addendum de Solysombra dans son message ci-dessous, image à l'appui : le premier coup de corne n'est en rien dû au vent, comme certains ont pu le croire de prime abord. Même les plus grands lidiadores peuvent commettre des erreurs, et le triste après-midi vécu par Esplá est venu nous le rappeler.
La suite des événements vous a été contée ci-dessous. Inutile, donc, d'insister sur le sujet. Chacun en tirera les conséquences ; mon avis étant que l'attitude réelle du Ciclón de Jerez ayant été scandaleuse (malgré ou en raison des circonstances), il ne sert à rien d'y ajouter des légendes et supputations fallacieuses.
Ce dimanche à Céret fut aussi riche de moments moins dramatiques, notamment grâce à la novillada matinale qui, sans être parfaite, a permis aux présents d'apprécier un lot très intéressant de Miguel Zaballos. Des galeries plus gaies sont donc à suivre.
Esplá (III)
En voyant la torería quitter l’arène pour le patio de cuadrillas, nous étions hélas convaincus qu’une immense tragédie était en train de se nouer dans l’infirmerie. Nous les imaginions au chevet du maestro.
Pour ma part, je ne pensais qu’à Esplá. Antoine Mateos, mon voisin de callejón, change sa carte mémoire, la remplace par une vide, et range dans son sac celle qui témoignera de ces instants tragiques, comme pour conjurer le sort.
Nous avons vécu de terribles moments de doute. Ce n’est qu’assez tard que nous avons été informés que Padilla refusait de continuer la course, sans pour autant être très rassurés sur la gravité des blessures de l’Alicantin.
Cette attente, interminable, a grandement contribué à alourdir le climat, à dramatiser plus encore une situation qui n’avait pas besoin de l’être. Il y avait dans l’air quelque chose de pas bon du tout. Ceux qui l’ont vécu comprendront et se rappelleront.
Francis Manent, qui présidait cette corrida, lorsqu’il a vu les toreros prendre la direction du patio de cuadrillas où se trouve l’infirmerie, a, comme beaucoup, pensé que cela était dû à la gravité de la cornada. Les minutes passant, il a demandé à un membre de l’Adac proche du palco de s’enquérir de la situation. Dès que Francis a eu connaissance de la réalité des faits, (Padilla refusant de reprendre) il a normalement décidé de rejoindre le patio pour y jouer le rôle qui est le sien. Les discussions étaient vives. Francis peut témoigner et les faits ci-après, c’est lui qui nous les a communiqués.
Tout d’abord, à aucun moment, ni le matin au sorteo, ni juste avant le paseo, le problème du vent n’a été évoqué par les matadors. Simplement, plusieurs coletudos, et notamment la cuadrilla de Padilla, étaient effrayés par la course, ce qui est surprenant car bien que sérieuse elle n’était pas non plus terrifiante, mais ce sont des Valverde...
Dans le patio, Juan Carlos Careño a informé Padilla que s’il quittait l’arène sans toréer personne ne serait payé. Padilla a rétorqué que ça n’était pas le problème, que le vent et les conditions ne permettaient pas de continuer. C’est le seul moment où Francis a entendu parler d’argent.
Sánchez Vara, dans un premier temps, a dit suivre le maestro mais lorsque le président de l’Adac a évoqué la possibilité qu’il puisse tuer les cinq Valverde restant, il a dit oui. Il a dit oui sauf que se posait un problème de cuadrilla, celles d’esplá et de Padilla n’étant probablement pas disposées à assurer la course sans leur patron.
L’état de santé d’Esplá et son décès éventuel ont également été évoqués et des renseignements ont été pris par téléphone auprès de l’hôpital qui l’avait accueilli. Esplá vivant, et au-delà de l’émotion bien légitime, il n’y avait pas de raison d’interrompre la course.
Cela n’excuse absolument rien, car l’attitude de Padilla fut irresponsable, mais je veux bien croire que ce dernier, entre le vent et la cornada d’Esplá - qui n’est pas le premier venu - dont on ignorait encore réellement l’état de gravité, ait pu perdre les papiers.
Pour finir, Francis Manent a enfin indiqué à Padilla que s’il refusait de toréer, une annonce serait faite en ce sens au micro et le public informé de ses agissements. Le Jerezano a très mal pris la chose et après avoir accusé le président d’être quelqu’un d'inhumain, a accepté de reprendre mais en se laissant la possibilité d’arrêter si le vent demeurait perturbant.
Francis Manent a été très clair sur ce dernier point. Il acceptait ces conditions sachant pertinemment qu’il s’agissait d’un vent marin et non de tramontane. À Céret, ce vent baisse et s’éteint en fin de journée. Il avait d’ailleurs déjà commencé à baisser à cet instant-là. Francis nous a confié avoir été très serein sur ce point, ne pas avoir eu le moindre doute sur une éventuelle annulation de la course eu égard aux conditions climatiques. Restait ensuite à savoir s’il fallait ou pas l’annoncer au micro, ce qui fut fait dans le brouhaha que l’on sait mais avec un palco serein et sûr de son fait.
L’Adac a peut-être cafouillé sur la manière d’annoncer les choses mais ces instants étaient réellement terribles et, dans la tempête, le navire n’était sans doute pas évident à manœuvrer. Quoique l’on puisse penser, le pire a été évité et le cap maintenu. Le reste demeurera anecdotique.
Personnellement, ce qui m’a le plus choqué, c’est ensuite, l’attitude en piste de Padilla, toréant essentiellement sur une corne « absente », sans la moindre vergogne dans ce contexte et malgré des protestations justifiées de quelques spectateurs.
De toute évidence, l’Adac se passera l’an prochain de la présence du Jerezano. Il ne manquera pas à grand monde.
PS Pour illustrer ce post, une photographie très, très, très, rare, que très, très, très peu de photographes auront pu capter : le patio de cuadrillas au moment où absolument tout le monde aurait aimé savoir ce qui s’y tramait. Nous la devons à Yannick Olivier et franchement, Yannick, elle est superbe.
16 juillet 2007
Esplá (I)
On n’apprend pas à photographier les cornadas, les passes non plus, notez bien. Lorsqu’on décide de faire de la photographie taurine, que l’on débute, on tâtonne, on se gâche quelques courses. Et puis, peu à peu, on prend ses marques, on commence à comprendre, et on finit même par y prendre du plaisir. On observe le travail des grands photographes. On essaye parfois de les imiter, ou s’en inspirer, et ensuite on cherche à obtenir des choses plus personnelles. Pour les accidents de la lidia il n’y a pas grand-chose à faire, appuyer, laisser éventuellement le moteur se débrouiller, tâcher de cadrer, ne pas perde la mise au point, penser au cadrage tout de même et espérer que ce ne soit rien au bout du compte. On peut anticiper le batacazo d’un picador. On le souhaite même, on l’attend, souvent en vain. La cornada d’un matador on ne la souhaite pas, on ne l’anticipe que très rarement et la plupart du temps elle nous surprend.
Dimanche après-midi à Céret le vent soufflait, le marin, et Luis Francisco Esplá, le maestro Esplá, malgré les éléments semblait très en confiance, trop sans doute, souriant et sûr de lui, pas spécialement sur la défensive.
Le hasard fait parfois bien les choses, mais pas toujours. Le maestro Esplá maîtrise son sujet, je ne suis pas inquiet, mais je me dis qu’avec ce vent… C’était entre deux passes je crois, je ne me souviens plus très bien. Je ne l’ai pas vraiment vu au fonds, surtout après ce que nous avons vu ensuite. Je pose mon appareil, assez lourd, sur le bord de mon burladero, en pensant au vent et aux risques. Et c’est à cet instant que ce putaing de hasard a, aujourd’hui, très mal fait les choses. C’est à l’instant même ou je me dis que ce vent est un problème qu’il découvre le maestro Esplá et l’offre au Valverde. J’attrape mon Nikon aussi vite que je le peux. Tout en amenant le viseur à mon œil je vois dans mon champ de vision la taleguilla déchirée, les parties génitales à l’air, un corps désarticulé pris et repris, comme un fétu de paille, avant de retomber lourdement, inerte.
Je l’ai maintenant dans mon viseur, et un mauvais sentiment m’envahit. Sans y réfléchir, sans vraiment y penser je tâche de cadrer, ne pas trop perdre la mise au point et espérer que ce ne soit rien au bout du compte, mais j’ai des doutes...
PS Après visionage d'une vidéo, il semble qu'en fait le vent ne soit pas le responsable de la cogida.
"Un toro = une lidia" - Novillada de Bayonne 14 juillet 2007
Quelques-uns à peine et derrière nous le grand vide d’une afición en vadrouille entre Navarre (final des Sanfermines) et Catalogne (Céret de Toros).
La novillada d’Antonio Palla (origine Jandilla) est sortie mignonne à Lachepaillet. Des novillos bien faits, armés correctement et qui ont tenu sur leurs pattes dans l’ensemble. Les deux colorados et le castaño sont sortis "modernes", c’est-à-dire sans grand vice ni gros problème à résoudre, teintés d’une noblesse de bon aloi et d’une bravoure très discrète. Les trois noirs (1, 5 et 6) ont, eux, montré beaucoup plus de peps et d’envie d’en découdre. Peu braves voire manso claro pour le 5ème aux piques mais avec du moteur et une caste vive lors du troisième tiers ; caste que les novilleros du jour ont eu du mal à canaliser… disons-le franchement, ils se sont faits manger, dignement mais réellement.
Sans entrer dans le détail d’une reseña que vous trouverez ailleurs j’imagine, cette novillada, qui ouvrait la saison bayonnaise, permet de susciter deux ou trois interrogations concernant la lidia d’un toro de combat.
1/ ¿Viva la carioca?
J’ai écrit ça moi ? Oui et je resigne s’il le faut. 'Duque', negro listón sorti en 5ème position était un novillo clairement manso. Sur la première pique, peu poussée et très trasera, il cabecea à l’envie, tête haute et sortit comme il était venu, seul. Sa fougue dans la charge, sa course très allègre imposait une deuxième rencontre que notre bicho esquivait comme une queue de Mickey se dérobe au gamin sur un manège de fête. Intelligemment, Joselito Adame demanda à son picador (un piètre besogneux) de changer de terrain. Déjà grondait la vindicte publique ! Quand le picador osa franchir la sacro-sainte ligne blanche, une avalanche de sifflets et de noms d’oiseaux brouilla le cours d’une novillada jusque-là pépère. Le public, qui ne dit absolument rien sur l’ignoble pique trasera que venait de subir 'Duque', s’emportait tout-à-coup pour quelques malheureux centimètres franchis par un sabot. Derrière, un gros ventre insistait pour faire savoir à tout le monde qu’il existait un règlement et qu’il devait être respecté. On ne franchit pas la ligne blanche comme on ne franchit pas la ligne jaune dans le métro de New York ! Un point c’est tout. C’est pourtant un point important voire majeur pour la lidia de ce type de bestiole atypique dans les habitudes de la torería moderne. Il fallait piquer 'Duque', le coincer entre le cheval et les planches et le châtier… ce que ne fit pas le picador. Il fallait franchir la ligne blanche pour aller chercher et provoquer un novillo qui ne voulait pas y revenir… le règlement pouvait attendre.
La carioca est-elle un mal ? Oui ! Sauf dans certains cas bien précis, comme celui de ce 'Duque' par exemple, cas typique du manso con casta qui, s’il n’est pas piqué, garde toutes ses facultés physiques quasiment intactes.
Ce fut le cas !
2/ ¿Para qué los palos?
Je me pose la question depuis pas mal de temps déjà et la réponse tarde à venir et ne viendra peut-être jamais. A observer l’exécution actuelle de ce tercio, j’aurai tendance à répondre que les poses de banderilles ne représentent plus qu’un intermède artistique dans le cours de la lidia. Popelin écrivait que ce tercio devait être exécuté proprement et rapidement. Aujourd’hui, il n’en est rien. Soit il est rapide mais bâclé le plus souvent par des péons aux ordres d’un maestro qui boit sa copita au coin d’un burladero, observant souvent ses hommes et le toro d’un œil distrait, soit il est trop long et n’a pour objectif que de faire briller le matador-banderillero dans des figures de plus en plus spectaculaires et/ou démagogiques. Joselito Adame est un bon banderillero, poderoso, engagé et qui saute haut avant de planter. Ses poses requièrent l’allant du toro (c’est peut-être pour cette raison qu’il abrégea le tercio de piques) et mettent en valeur sa charge. Qui s’en plaindrait ? Lui, le premier ! Comme un toro peut être écoeuré par un châtiment assassin aux piques (voir certains Barcial de Vic en 2007), un toro peut prendre une confiance dangereuse pour la suite des événements lors du tercio de banderilles. Ce fut le cas ! Adame proposa à 'Duque' deux poses au "cuarteo" au cours desquelles il incita le novillo à galoper à l’envie, dans de larges courbes peu contraignantes et susceptibles de l’aérer encore plus qu’il ne l’était. Nombre de mansos le cul collé aux planches ne peuvent être banderillés que "al sesgo por fuera" ce qui permet de les obliger à sortir de leur querencia ; celui-ci était à l’inverse, maître du centre et de tous les terrains ce qui décuplait la difficulté en définitive. Dans cette lidia au grand air, l’on peut se poser la question de savoir si le jeune torero mexicain n’aurait pas eu tout intérêt à réduire sacrément les terrains et à imposer à son adversaire des courbes beaucoup plus courtes et marquées pour le contraindre encore plus. Je comprends l’envie essentielle de Adame de se faire valoir dans un tercio qu’il maîtrise très bien mais j’ai du mal à saisir qu’il ait laissé tant d’espace et de terrain à ce novillo super mobile. D’autant plus qu’il le banderilla dans un terrain (sous la présidence) que le bicho affectionnait particulièrement.
La question reste ouverte, il s’agit seulement d’une interrogation.
Le tercio de banderilles, au sujet duquel on n’écrit plus que pour notifier les saluts des banderilleros, me paraît être pourtant un tercio essentiel dans le déroulement de la lidia. C’est le moment opportun pour voir un toro. Il sort des piques (ou le plus souvent de la monopique habituelle, quand ce n’est pas du picotazo obligé) et reprend quelque peu ses esprits. Il est passionnant de l’observer charger les banderilleros à ce moment-là. Les terrains dans lesquels il mettra plus facilement la tête, dans lesquels sa charge sera plus allègre ou plus "sincère" se révèlent souvent lors de ce tiers. Lors de la dernière Corrida del Aniversario de Bilbao, El Juli observa avec grand soin le tercio mené (parfaitement d’ailleurs par Carretero) par ses hommes et vint attaquer sa faena sur le terrain dans lequel le toro avait montré le plus d’alegría et de franchise. L’œil du maître ! S’il sert donc à redécouvrir un toro (après la séance des piques), le temps fort des banderilles peut aussi devenir le moment au cours duquel des erreurs de lidia irrémédiables peuvent être commises. Le travail souvent destructeur des peones qui abusent des passes de recorte, la multiplication des cibles dans le ruedo qui n’apprennent pas au toro à fixer son attention, l’habitude stupide que prennent certains maestros de faire des esquives avant de planter les palos donnent au toro une série de défauts qui peuvent s’accentuer lors de la faena et ce d’autant plus, quand le toro est déjà avisé. La pose des banderilles est un art de la géométrie de la courbe. Comme pour une voiture, si la courbe est large et longue, elle contraint moins le véhicule. Si au contraire elle s’avère très sinueuse et courte (une épingle par exemple), les pneus vont crisser et le moteur subira plus de contraintes. La comparaison est peut-être osée mais elle a l’avantage de parler. C’est la même chose pour un toro, surtout si ce toro est un manso plein de caste voire de sentido. A titre d’exemple, rappelons la mésaventure connue par El Fandi en 2002 dans le coso pamplonais. Face à une très encastée course de Dolores Aguirre Ybarra qui ne demandait qu’à courir en tout sens, le diestro de Grenade, alors en pleine competencia avec Antonio Ferrera, voulut faire vibrer les tendidos en plantant les bâtons à reculons. C’est un exercice qu’il maîtrise bien, très spectaculaire et qui porte donc sur le public. Oui, mais ! Pas avec un tonton de Dolores, épris de galop et maître du ruedo. Le Fandi s’en tira par une "petite voltereta" et dut se jouer la vie ensuite pour maîtriser la terrible charge du toraco. En une paire de banderilles, en voulant se montrer spectaculaire, il avait appris au toro l’étendue de la superficie de l’espace où il se trouvait et il lui avait aussi appris le contact de la corne contre l’homme.
Comme le tercio des piques, celui des banderilles connaît un âge sombre dans lequel le spectaculaire et le visuel ont pris définitivement le pas sur l’efficacité et le sens de la lidia.
3/ ¿Una faena de doblones?
Joselito Adame a été débordé par les charges incertaines et pesantes de 'Duque'. Il est resté devant et c’est déjà là un acte à saluer mais il faut avouer qu’il a été "bouffé" par ce toro. Pourquoi ? Parce que tout ce que nous venons de dire avant certainement (mais il ne s’agit que d’un avis d’un spectateur assis sur les gradins) et parce que la majorité des matadores actuels ont oublié qu’il existait des passes de châtiments promptes à régler un peu mieux la tête et les charges d’un toro. Actuellement, ces passes par le bas qui cassent la course de l’animal et qui l’obligent à des mouvements de cou très brusques et très violents (contraignant par là même la cage thoracique et le souffle de la bête) se transforment en souvenir. La plupart des toros modernes n’en ont pas besoin et chargent déjà sans problème pour le torero. Pis, beaucoup de faenas s’entament par le haut pour faire tenir debout des bêtes trop fragiles. Adame fit quatre doblones, genou plié, quatre, pas un de plus. C’est à croire que les novilleros apprennent tous la même faena. Trois ou quatre passes de réglage (parfois aucune) et puis vas-y mon petit, deux séries de derechazos et deux séries à gauche, quelques circulaires et/ou des manoletinas et puis tu tues. Voilà, c’est fait, le contrat tacite passé avec le public est rempli et tout le monde repart content. Oui, mais ! Pas avec un novillo comme 'Duque' qui n’avait rien d’un assassin mais qui mettait juste la tête comme un fou en passant comme un Concorde. Les coups de tête vinrent après, quand le novillo comprit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait et surtout qu'il pouvait chercher ce qui se cachait derrière le leurre rouge. Je ne jette pas la pierre à Joselito Adame qui hier fut le novillero le plus en vue, mais qu’aurait-il perdu à poursuivre son œuvre par des passes courtes, par le bas… Qu'aurait-il perdu à faire une faena de doblones ? Rien, il n’y aurait rien perdu si ce n’est la compréhension d’un public venu voir de "vraies passes" lentes et bien arrondies. Le public ne vit rien de ce qu’il attendait sauf un môme qui s’arrimait dans la tourmente et qui finit par être clairement désarmé par son opposant.
Je ne suis pas un apologiste du passé ni un nostalgique d’une tauromachie que je n’ai pas connue mais certains toros imposent une manière de faire qui sort des canons contemporains. Personnellement, j’aurai préféré voir Joselito Adame nous servir un travail exclusivement fait de doblones techniquement efficaces que d’assister à son échec dans la résolution des problèmes posés par 'Duque'.
Au-delà de tout cela, ce type de toro actuellement détesté par les taurinos permet au moins de conforter l'idée que chaque toro de combat génère une lidia propre et unique et qu'en outre, la lidia d'un toro débute dès sa sortie du toril et se construit à tous les moments de sa vie publique.
>>> Retrouvez la galerie de cette novillada d'Antonio Palla sur le site.
12 juillet 2007
Rekagorri II ou l'humour à la catalane...
Nous étions nombreux en janvier dernier à nous étonner de la présence des Rekagorri à Céret.
En ces terres catalanes, l’innovation concernant les encastes rares est de mise, sans concession aucune. De Rekagorri, excepté l’exotisme phonétique, quoique l’accent basque rime bien avec les toros, je ne voyais pas bien en effet l’attrait d’une telle ganadería. Ce n’était pas une première, deux sobreros étant déjà sortis dans nos ruedos, ni une lutte pour la préservation des encastes, les basques d’Andoni Rekagorri étant de pur Valdefresno, mélange d'Atanasio Fernández et de Lisardo Sánchez, caste bien loin de l’extinction.
Nous étions donc quelques-uns pincés par ce choix et dans l’interrogative. Et une fois de plus, l’ADAC nous a bernés, nous a surpris, en remplaçant quelques jours à peine avant le début de « Céret de Toros », les Rekagorri par les Charro de Llen. C’était en fait une surprise !
Pauvre de nous qui y avons cru. Nous sommes bien bêtes, évidemment que l’ADAC n’aurait jamais osé programmer des Rekagorri ! Imaginez-vous tous les efforts qu’a dû déployer l’ADAC pour maintenir intacte la surprise ? C’est colossal, tout simplement fantastique et d’un sens de l’humour sans commune mesure.
Vous me rétorquerez que le choix des Charro de Llen n’est pas plus exotique, voire même très classique. Mais pour préserver l’effet de surprise, pour que personne ne doute du canular, l’ADAC a dû rompre toute ses investigations et se contraindre à choisir un lot en quelques jours. Ce qui, compte tenu de ses exigences relève de l’exploit. Alors soyons bien indulgents sur les Charro de Llen, qui, cela dit, sont parmi les toros dégageant le plus de poder lors du premier tiers, et félicitons nos amis Cérétans pour leur sens de l’innovation, de la surprise et... de l’humour.
11 juillet 2007
"Un Villagodio !"... Agustínez 2007
D’invisibles milliers de petits aigus appelaient le jour. Lui, dans sa lumière noire comme l’encre, désirait seulement déposer un soupçon de lui-même sur l’écorce grise d’ancestrales encinas, vieilles pieuvres sublimes qui engloutissaient l’océan de verdure. Et sous cette oppression, des toros de combat, noirs et gris, au diapason. Le seigneur Ricardo Sánchez y Sánchez, propriétaire de l’élevage Agustínez, n’est pas peu fier de ces troncs immémoriaux au creux desquels les toros d’origine Atanasio Fernández jouent à cache-cache. Les toros, pour le coup, ne sont que novillos. De jolis novillos, bien faits déjà en mars, sans exagération mais construits dans le respect du type de l’encaste. Hauts sur pattes, le cul en angle droit, noirs et burracos pour l’essentiel. La ganadería de Agustínez, pourtant ancienne dans le panel ganadero salmantin, reste préservée de la curiosité des empresas et même des aficionados. Les toros ne sont donc que novillos. Ce sexagénaire "so british" élève des Atanasio parce qu’il les aime bien, évidemment, et parce qu’il faut bien vivre, surtout. Ça marche bien l’Atanasio du côté de Salamanque. Euphémisme ! Pourtant, dans le flot doux de ses mots, l’on sent rapidement que son gallion assailli de pieuvres d’écorce grise recèle d’autres trésors que les pilleurs de sarcophages taurins ont définitivement abandonné au silence des profondeurs. Dans un cercado anodin, au bord d’une petite route anodine elle aussi, jouent comme des gosses, frontal contre frontal, une quarantaine de novillos et d’utreros. Le coffre du trésor est là, ouvert devant nous. L’uniformité chromatique de l’Atanasio fond derrière un castaño claro, un tostado bragado meano sortis de la semence de l’imposant semental tostado à la tronche pas du tout Atanasio. Les Villagodio que nous étions venus chercher sont là, imposants pour leur âge, moyennement armés mais surgis malgré tout d’une centaine d’années d’épuration ethnique. Les Villagodio sont le résultat d’un croisement de bêtes Veragua/Trespalacios avec des étalons du Conde de Santa Coloma. Un truc rare donc et resté quasiment inédit dans la sphère taurine. Ricardo Sánchez y Sánchez parle de toros "de la casa", c’est mignon et ça dit l’attachement qu’il voue à ces bestioles que vous ne verrez peut-être jamais vendre leur peau préhistorique dans un ruedo innovant. C’est ainsi, les modes passent. D’ailleurs, ont-ils jamais été à la mode ces Villagodio?
En 1905, un peintre espagnol du nom de Francisco Iturrino tomba en amour, comme disent les Québecois, de la Fiesta Nacional. Ça arrive me direz-vous. Cet homme, pourtant, allait devenir le fossoyeur de la réputation des Villagodio inventés par Don José de Echevarria y Bengoa, sixième Marquis de Villagodio (titre qui datait de 1764). Notre peintre, classé parmi les fauvistes et ami de Pablo Picasso, demanda au dit Marquis la possibilité de venir peindre ses toros dans son campo localisé dans le pueblo de Coreses (Zamora). Le "Marquesito", comme on le nommait en ce temps-là car son père était encore titulaire du titre, n’en tint pas cas et Iturrino prit cela comme une injure à laquelle il promit vengeance. Celle-ci prit corps en 1909 quand le Marquis de Villagodio eut la lubie de faire construite une plaza de toros à Indautxu (Bilbao) pour que ses toros puissent connaître la gloire d’être vus par le public bilbaíno. Un rêve fou qu’il mit sur pied avec un coso pouvant accueillir 8500 personnes et qui fut inauguré le 15 août 1909 avec au cartel trois de ses bichos et trois Clairac face à Ostioncito, Recajo et Reverte II. La chance n’accompagna pas le Marquis car au quatrième toro la course fut suspendue à cause d’un temps exécrable. Iturrino, qui était sur les gradins ce jour-là, prit alors l’habitude, accompagné d’un ami aficionado Serafín Menchaca, d’entrer dans les restaurants de la capitale de Vizcaye en claironnant qu’il voulait qu’on lui serve un "Villagodio" ! Face à l’effarement des serveurs, Iturrino se justifia de la sorte en déclarant que :
- "Oui, nous avons demandé un Villagodio, une entrecôte de toro appartenant à cette ganadería qui produit seulement de la viande !"
La vengeance fut donc un plat mangé chaud mais qui acquit une telle réputation qu’aujourd’hui encore le "Villagodio" est un met considéré parmi les plus notables des tables basques et du nord de l’Espagne. Pour ce qui est des toros de Villagodio, ils survivent dans un coffre à trésor d’un navire englouti au creux de pieuvres centenaires à l'écorce grise.
1/ Retrouvez la galerie sur l'élevage Agustínez sur le site.
2/ Retrouvez la fiche complète sur l'élevage Agustínez sur le site Terre de toros.
3/ Une galerie des oeuvres de Francisco Iturrino.
10 juillet 2007
Céret de Toros 2007 - Les premières photographies
Le site officiel de l’ADAC propose les photographies des toros qui seront combattus le week-end prochain. Vous y avez accès en cliquant sur la rubrique "actualités". Ici, les toros de Charro de Llen.
L'encierrillo
En provenance de leurs élevages, les lots de toros devant être courus puis combattus à Pampelune sont débarqués aux Corrales del Gas, dans le quartier de la Rochapea, alors que l’encierro, lui, prend son départ aux Corralillos de Santo Domingo, de l’autre côté du fleuve Arga en lisière du Casco Viejo.
Il faut donc transférer les toros, mettre un trait d’union entre les deux lieux pré-cités, la veille de l’encierro sur le coup de 23h : c’est l’encierrillo, le "petit encierro", autant dire le calme avant la tempête... Il y fait généralement nuit, parfois presque jour les soirs de pleine lune, et en dehors des principaux acteurs (toros, cabestros, et pastores) nul ne doit se trouver sur le parcours — Corrales del Gas > Puente de la Rochapea > Cuesta de Santo Domingo > Corralillos de Santo Domingo.
Cette année, pour voir les encierrillos, il était indispensable de se rendre, le mardi 3 juillet à partir de 8h30, à la distribution gratuite des passes (dans la limite de 2 par personne et jusqu’à épuisement du stock) au bureau de l’Área de Cultura del Ayuntamiento (c/ Descalzos, 72).
En plus Sur l'encierrillo : un article de 1998 (la première partie conte les raisons de son apparition) & un petit ouvrage historique.
Image Départ de l'encierrillo aux Corrales del Gas © Juantxo Erce
Le truc (IV)
Chers lecteurs de Camposyruedos, pendant ces quelques jours vous avez donc été aux premières loges de « l'affaire » qui a défrayé la chronique du mundillo nîmois. De façon plus sérieuse cette fois-ci, et sous le contrôle du grand horloger cosmique. Non, ça va, j'arrête... Donc, de manière tout à fait sérieuse cette fois-ci, nous allons mettre un terme à cette tragi-comédie et vous donner, nous aussi, notre éclairage en trois points sur cette polémique nîmo-nîmoise.
1°/ Vote CTEM. Aucun intérêt à s'attacher à pareille institution dont le Président lui-même explique et justifie sur une télévision locale qu'il autorise à ce que sortent des toros en deçà du poids réglementaire. Nous sommes loin, très loin, d'une prétendue arène de première catégorie. Voter contre des lots pour ensuite, ne pas faire de communiqué de presse, ne pas organiser une protestation énergique ou même monter au palco n'est d'aucune utilité. Il suffit de constater la présentation des bestioles présentées à Nîmes pour s'en convaincre. Pas besoin d'avoir le compas dans l'œil.
2°/ Procès Tribunal de Police. Faire condamner Simon Casas pour injure c'est bien. Mais aller ensuite lui demander de l'argent (500 ou 1 000 c'est pareil) pour organiser sa journée ça fait désordre et rend la première démarche peu crédible.
On se souviendra d'ailleurs du silence assourdissant ou du soutien de ces entités lorsque le maire de Nîmes a décidé de persister dans la programmation d'une corrida de Palha malgré le veto de l'UVTF. Et pire encore ! Le sommeil observé lors de la programmation des toros du Pilar, ganadero convaincu d'afeitado par le propre vétérinaire de ladite ville.
En outre, ne pas être capable, à 32 clubs taurins, de réunir 10 000 euros, soit à peine plus de 300 euros par entité, voilà qui est assez affligeant. Pour mémoire, l'ADAC de Céret n'a jamais demandé le moindre centime à la municipalité. Et l'organisation de Céret de Toros, est d'une toute autre envergure que celle d'une fiesta campera, fut-elle de prestige.
Voilà. La chute du truc est sans doute décevante pour beaucoup d'entre vous. C'est exact. C'est qu'en fait le truc est tout simplement ce que d'autres, en d’autres temps et avant nous, on appelé : une nîmoiserie. Et, même si ça nous amuse beaucoup, cela ne vole jamais très haut.
09 juillet 2007
Le truc (III)
Et alors L. L. ? Et alors, Camposyruedos ne reculant de devant rien pour informer ses lecteurs, voici enfin la lettre dont copie a été remise à la moitié de cité. Nous vous la livrons telle quelle avant d’en faire bien évidemment l’exégèse. Nous avons seulement remplacé les noms par les initiales. Voici donc la lettre qui a fait le tour du cosmos nîmois.
Monsieur le gérant, cher JC,
Nous le savons tous, la tauromachie est un monde de passionnés et quelques fois d’excès.
Les propos que tu as tenus, le dimanche 27 mai, publiquement au Restaurant Le XXL à l’issue de la corrida m’ont profondément déçu et affecté. J’ai donc préféré laisser du temps au temps avant de réagir plusieurs semaines après, sans aucun doute avec plus de modération.
Tenir des propos mensongers et particulièrement agressifs tels que : « Vous êtes tous des vendus à Casas. Il vous a achetés avec ses 10 000 euros pour votre fiesta campera des clubs taurins, et votre procès pour 1 euro symbolique, ça vaut rien ! »
Cette accusation et ces sous-entendus de collusion que tu as exprimés ce soir-là à JG, vice-président de PR, membre actif de la CTEM, imposent de ma part une clarification.
Tout d’abord, ton expression : « vous êtes tous » et tes propos complémentaires visent notre club mais également les autres clubs taurins siégeant à la CTEM ou membres de la coordination. Je réagis donc au titre de PR mais connaissant l’engagement désintéressé des autres clubs taurins, je m’autorise à m’exprimer en leur nom.
Tes propos sont inadmissibles à double titre. D’une part en tant que gérant de la plus ancienne revue taurine, d’autre part en tant qu’ancien membre des conseils d’administration de l’Union Taurine et de PR.
Je pensais que tes nouvelles responsabilités t’avaient assagi et permis de prendre de la hauteur. Puisque tel n’est pas encore le cas, je me permets de t’apporter des précisions et un regard plus juste sur les faits que tu colportes.
Nous ne sommes pas vendus à Casas, ni à vendre à personne.
1°) Vote CTEM : je t’informe au cas où tu ne le saurais pas que notre représentant JG a voté avis défavorable pour les lots du Pilar, José Vázquez, García Jiménez. Il en a été de même de l’Union Taurine et de 3 autres clubs taurins.
2°) Procès Tribunal de Police : nous avons considéré que Simon Casas avait tenu des propos injurieux à l’encontre de P et JG : comme des hommes responsables et libres, nous avons saisi le Tribunal de Police. Nous avons gagné en première instance. Il a fait appel et nous avons regagné. Comme nous ne sommes pas des gens d’argent, nous n’avons demandé que l’euro symbolique. Je suis surpris du silence de la revue T…S dont tu es le gérant, sur un fait et une condamnation rarissime et unique en 30 ans de politique taurine à Nîmes.
3°) Fête des clubs taurins : fort du succès des 1 500 participants de l’année dernière au Clapas, nous avons persisté et signé.
Quel bonheur de voir 32 clubs taurins travailler ensemble la main dans la main, d’arrache-pied pendant plusieurs mois, tous animés par le seul objectif d’initier des jeunes à la tradition et à la culture qui nous unissent tous, d’accueillir de nouveaux habitants de la région et de permettre à des aficionados d’accéder durant ces 2 journées portes ouvertes à des lieux impénétrables.
Quand en plus le succès est au rendez-vous avec plus de 15 000 personnes sur le week-end, je ne comprends pas tes propos méprisants balayant d’un revers de manche "notre fiesta campera" comme tu l’appelles.
Je ne comprends pas d’avantage le manque de soutien et d’enthousiasme de la revue T…S pour une telle initiative. Je t’invite à plus de respect à l’égard du travail bénévole et désintéressé des clubs taurins.
Comme je souhaite rétablir la vérité jusqu’au bout, je t’informe que Casas ne nous a pas versé les
10 000 euros que tu prétends. L’an dernier, il avait versé 500 euros, il nous avait annoncé 1 000 euros pour cette année, qui à ce jour ne nous sont pas encore parvenus.
Enfin, comme je trouve particulièrement injuste ton agression à l’encontre de JG, tu me pousses à dévoiler un point jusqu’à ce jour complètement confidentiel, à savoir que JG qui a été l’artisan fédérateur, travailleur infatigable de cette 2ème fête des clubs taurins, a en plus avancé la somme de 10 000 euros pour payer immédiatement subalternes et ganaderos dans l’attente des subventions de la ville non parvenues à ce jour. Chapeau bas !
Alors avec ces 3 points de rappel de la vérité, tu comprends mieux les raisons qui m’amènent à t’écrire. Se voir traiter de vendus ou d’achetés rappelle de sombres moments de notre histoire. On ne joue pas avec l’honneur et la dignité respectable des aficionados.
Tu es jeune, compétent en connaissance taurine, promue à un bel avenir à la tête de la revue T...S chère à tous les aficionados. Il est déjà arrivé à de hautes personnalités comme Messieurs Jospin et Villepin de déraper dans leurs propos, malgré leur haute fonction. Pour effacer leurs propos injurieux, ils n’ont pas hésité une semaine après à revenir à l’Assemblée Nationale pour s’excuser auprès des parlementaires. Malgré que tu ne sois pas encore Premier Ministre, je te suggère de présenter des excuses à notre club taurin Les Amis de PR.
Le plus important c’est l’afición que nous partageons et les actions que nous saurons inventer et mener ensemble dans les prochaines années.
Cordialement,
08 juillet 2007
"Destrozones y Tancredos"
La commande d’une affiche taurine relèverait-elle du traquenard artistique ? On peut le penser fortement après avoir admiré ces quelques gravures de Manuel Alcorlo (l’auteur du cartel de la Feria del Toro 2007*) et plus particulièrement celles appartenant à la série Destrozones y Tancredos. Ces magnifiques eaux-fortes colorées mettent en scène d'étranges et truculentes figures, comme sorties d’une espèce de carnaval baroque, aux prises avec des toros un poil mieux fichus que ceux de Goya lors d’épiques festejos populares. Ci-contre, l’estampe Azuzando al mar de toros aurait pu faire une sacrée belle affiche des fêtes et cette autre serait rentrée, par la grande porte, dans le cercle très fermé des affiches taurines que l’on n’oublie pas.
* Cf. Toro lija.
Image Azuzando al mar de toros, eau-forte © Manuel Alcorlo