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20 octobre 2013

Concours photo


Le Domaine des Romarins, à Domazan, nous annonce qu’il organise son concours photo annuel.

Vous pouvez vous procurer le règlement en contactant Francis Fabre à l’adresse suivante : domromarin@aol.com.

La photographie qui illustre ce post n’a presque rien à voir avec le sujet ; il s’agit d’un hastag (« #fotosincensura ») d’Antonio Liébana, que l’on imagine… photographe.


19 octobre 2013

#fotosincensura


Ça va bien au-delà des toros ; et,  trop absorbés par leur haine de l’Espagne, ils ne s’en sont sans doute même pas rendu compte lorsqu’ils ont décidé d’interdire.

La censure de la mairie de Barcelone a logiquement ému les confrères espagnols de Daniel Ochoa de Olza qui, si j’ai tout bien suivi — je ne suis vraiment pas doué avec Twitter —, ont créé le hastag « #fotosincensura » illustré par le montage ci-contre — joli clin d’œil, si j’ose dire.




À lire également le toujours excellent papier de grosse humeur de Vincent Pousson : « Barcelone : quand la fille de joie devient triste ».

16 octobre 2013

Ce sont vraiment des ânes


Barcelone doit accueillir une exposition de photographies présentant les divers photographes primés dans le cadre du prestigieux World Press Photo.

Pour promouvoir la manifestation dans la ville, l’association organisatrice avait prévu de faire figurer une photographie de Juan José Padilla sur des bannières. Il s’agit d’un cliché du photographe Daniel Ochoa de Olza primé par l’organisation.

Fureur de la mairie, qui censure sans appel et demande à ce que la photographie du torero ne soit pas affichée sur les avenues de la capitale catalane.

El País précise que c’est un certain Marc Puig (CiU), directeur de la Communication du gouvernement municipal — le gouvernement municipal (sic) —, qui a demandé aux organisateurs de ne pas choisir cette photographie.


Monsieur Puig ne veut pas d’une photo de torero dans sa ville catalane. Monsieur Puig censure sans que cela ne lui pose à l’évidence le moindre problème, la liberté d’expression ne faisant pas partie de ses préoccupations.


Ceci me rappelle, toutes proportions gardées évidemment, l’obscurantisme des talibans qui dynamitèrent les monumentales statues de bouddhas en Afghanistan. Je reconnais que le parallèle est osé et, même, excessif. Monsieur Puig n’est pas un taliban, mais ce sont vraiment des ânes.

12 octobre 2013

Sin tiempo


Michael, c’est toujours un immense plaisir que de le croiser à nouveau…

27 septembre 2013

Balade chez Los Maños


Si les carteles de la prochaine Feria del Pilar de Saragosse n’ont rien de folichons pour nous pousser à prendre la route de l’Èbre, c’est pourtant vers là-bas, chez Los Maños, que nous portent ce soir les photographies de notre compañero et néanmoins ami Étienne Barbazan. Coureur invétéré de… campos, il a eu la chance de pouvoir photographier toute la camada de novillos de l’année 2013 — ces mêmes novillos qui ont été « lidiés » dans la plaza d’Andorra, début septembre. Du Santa Coloma plein les yeux pour un Vicois qui en a presque fait une religion.

>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une courte galerie des photographies d’Étienne Barbazan prises dans l’élevage Los Maños.

15 août 2013

La faute de goût


Séville, Real Maestranza de Caballería. 18 avril 2004. Toros de La Dehesilla pour Rivera Ordóñez, Juan Diego et El Fandi.

Il y a des jours où l’on se demande pourquoi l’on va aux arènes ; il paraît même que le sujet est d’une inspiration telle qu’il suscite des livres… Ce jour-là, moi, je savais très bien pourquoi j’allais aux arènes. J’allais voir Jua’nm’a.

Jua’nm’a alliait à la fois le meilleur et le pire de l’afición sévillane. Au-delà des connaissances taurines, il y avait le personnage et, par-dessus tout, la culture du bon goût. Si bien que la plus mauvaise des corridas pouvait se transformer en délice, le temps qu’une poignée de mots amputés de consonnes s’échappe de sa bouche.

Jua’nm’a n’était pas un bavard, quelques mots lui suffisait pour tout dire. Parfois, même, il commençait une phrase lors de la corrida du lundi pour la terminer au cours de celle du mardi. Il s’empressait alors de défier du regard le tendido pour repérer ceux qui n’avaient pas saisi. Pour eux, la sentence était sans appel : un an de déni. Peut-être leur reparlera-t-il l’année prochaine… Si Dios quiere. Jua’nm’a était le « jefe del tendido », et j’étais à côté de lui. Aux alentours, on me plaignait autant que l’on m’enviait, car il y avait une seule place à côté du Jua’nm’a. Non, ce n’était pas un cadeau d’être à côté de lui, mais, moi, je me régalais ; j’étais en compagnie du Guerrita des temps modernes.

Ce jour-là, lorsque le troisième toro sortit en piste, Jua’nm’a attendait El Fandi. Il savait que je ne le portais pas dans mon cœur, mais parce qu’il était andalou il fallait attendre. Lorsque le Granadino prit les palos, la musique se mit à jouer Nerva. Jua’nm’a esquissa un discret sourire. La première paire le fit bouillir, la deuxième se lever, et le tendido avec. Mais, à la troisième, le toro fut difficile à placer. Cela ne constituait pas un problème, puisque le trompettiste était dans son solo et les Sévillans proches de l’extase. El Fandi s’élança et cloua la paire. Le public applaudit et recouvrit la fin du solo, amputant ainsi le fameux « Olé ! » de clôture. Jua’nm’a faisait la moue ; il me jeta un regard noir et lança : « Quelle faute de goût ! » Pour Jua’nm’a et son tendido, c’en était fini du Fandi, qui n’était plus un torero andalou, mais un torero de Grenade, de par là-bas dans les montagnes.

Une des nombreuses choses que m’a apprise Jua’nm’a est la perception du temple1, au sens large du terme, c’est-à-dire la situation des actions dans l’espace temporel. L’action a un sens, mais sa situation dans le temps, dans un environnement, lui confère également une signification, qui est tout aussi importante. Séville entretient des rapports bien particuliers avec le temps ; et savoir prendre ou ne pas prendre le temps est tout un art. La patience n’a rien d’un acquis binaire pour l’homme, mais représente une qualité qui va et vient selon les instants de la vie, selon que l’on soit en voiture ou aux arènes. Son à-propos se révèle indispensable aux arts vivants, et fait toute la différence entre le bon et le mauvais goût.


Vic-Fezensac. 9 aôut 2013. Novillos de Valdellán pour Manuel Dias Gomes, Rafael Cerro et César Valencia.

La nuit est maintenant tombée, le dernier novillo de Valdellán vient de mourir et César Valencia entame une vuelta al ruedo. Aux trois quarts du rond, César, le callejón et le public forcent le temps pour associer le mayoral au tour de piste. Du coup, le tour de piste n’en est plus un, et il a fallu recommencer. Pendant ce temps, les toreros sortent des arènes et les applaudissements pour le mayoral se mêlent aux sifflets adressés aux toreros — la boiterie du mayoral renforçant encore l’impression de pagaille.

C’est alors que je me mis à penser à Jua’nm’a. Cette faute de goût l’aurait mis hors de lui, certainement. Pourtant, cette vuelta était des plus méritée, récompensant un excellent lot de novillos. Mais on n’avait pas envie d’y inviter les novilleros.

Le bon goût aurait voulu qu’on laissât le novillero terminer sa vuelta, puis qu’on laissât les novilleros sortir, et, enfin, qu’on fêtât le mayoral, et seulement lui. Oui, c’est comme ça que cela aurait dû se passer : donner de son temps pour choisir le moment juste afin que l’ovation trouve toute sa résonance, que la fête du triomphe atteigne son point culminant. Ce qui n’aurait été que justice, tant les novillos de cette soirée, et seulement eux, furent bons.

Par les temps qui courent, il est rare de voir des toros ou des novillos avec du poder au cheval. Cela arrive parfois, mais sur une pique ou deux. Il est également rare de voir du bétail avec du moteur et qui le conserve jusqu’à la mort. Lorsque l’on peut apprécier l’une ou l’autre de ces qualités rares, on sort généralement satisfait des arènes. Vendredi soir, nous eûmes la chance de voir ces deux qualités fondamentales se conjuguer.

Il y eut de la puissance et de belles poussées franches, la tête dans le peto, la bête forçant sur ses reins et faisant reculer le groupe équestre jusqu’aux planches. Le scénario se répéta dans une majorité des rencontres, allant de deux à quatre par exemplaire. Et le châtiment fut loin d’être excessif ; deux novillos auraient mérité une pique supplémentaire. Le Santa Coloma de ligne Ibarra est brave au cheval, mais gratte généralement le sable avant de s’élancer tardivement au cheval. Ce soir-là, les Valdellán contredirent la littérature, le cinquième se permettant même d’être allègre et pronto.

Par la suite, les novillos gardèrent toute leur mobilité grâce à un moteur attisé par la caste. La caste santacolomeña du meilleur aloi, celle qui fait parler la poudre, fait monter l’émotion et honore le travail des hommes qui osent la contrer. Bouche fermée, d’une grande fijeza, ils allaient et venaient au moindre site. Tous imposèrent une forte présence en piste et une personnalité toutes particulières. Les seuls regrets de la soirée iront aux novilleros, auxquels on reprochera surtout de ne pas nous avoir permis d’apprécier plus encore les qualités de charge d’excellents novillos.

Aucune vuelta al ruedo ne vint couronner le lot, et je ratifie cette décision du palco. Pourtant, il y eut des novillos de vuelta — un, deux et peut-être même trois —, mais le manque de métier et/ou d’intelligence des novilleros ne permit pas de le démontrer. Peu importe car, une fois n’est pas coutume, les vertus (évidentes) du lot firent l’unanimité auprès des aficionados.

Si le sixième baissa d’un ton, c’est davantage en raison du haut niveau du lot que de ses qualités propres, bien au-dessus de la moyenne des autres courses. Resteront dans la rétine des moments rares. Outre les poussées rudes et sérieuses au cheval, on se remémorera la grande noblesse « encastée » du premier ; la classe et les ardeurs du deuxième, très typé Graciliano ; la force brute du troisième ; l’excellente charge, lourde et longue sur les deux cornes, du quatrième ; l’alegría et la promptitude du cinquième, typé Coquilla, qui allait de partout — dommage de ne pas l’avoir positionné au toril pour la troisième pique.

Si Jua’nm’a avait été là, il aurait lancé, à la mort du dernier novillo : « Si señor, también hay toros bravos en León. »

1 Le temple est un terme tauromachique, mais sa signification, universelle, s’applique à tous les instants de la vie.


Photographie Lionel Thuriès

27 juillet 2013

Bernadette


Dans Le Monde du 27 juillet, Jacques Mandelbaum rend hommage à Bernadette Lafont, « la petite Nîmoise » : « Très triste matinée pour le cinéma français. C’est qu’elle était diablement attachante, Bernadette Lafont, qui incarnait une liberté, une insolence, un goût du risque et un mépris de la bienséance dont on sent bien à quel point ils manquent aujourd’hui, dans une époque à la fois vendue et pudibonde. »

Jeanloup Sieff lui avait déjà rendu hommage du temps de sa jeunesse, avec un inoubliable portrait que vous retrouverez dans la monographie du photographe, Demain le temps sera plus vieux.

02 juillet 2013

Les Rencontres d’Arles 2013


Ça commence comme ça, par une citation de Victor Hugo : « L’homme qui ne médite pas vit dans l’aveuglement. L’homme qui médite vit dans l’obscurité. Nous n’avons que le choix du noir. »

Lue comme ça, la chose peut paraître pessimiste, mais, vue au travers de l’objectif et des tirages argentiques de Klavdij Sluban, elle devient toute lumineuse. Je n’ai pas encore parcouru les cinquante expositions des Rencontres 2013. Je me suis pour l’heure seulement attardé dans les jardins de l’hôtel d’Arlatan, pour y découvrir la maison de Victor Hugo, pas celle de la place des Vosges, mais celle de Guernesey. On n’est pas déçu. 

Le travail de Sluban est, comme on l’espérait, lourd, délicieusement et lumineusement noir, envoûtant, presque entêtant. Il y a déjà cette expo, immanquable, gratuite, ce qui est rare ici. 

Et puis il y a aussi une autre exposition, très attendue, la rétrospective de l’œuvre de Sergio Larrain, à l’église Sainte-Anne, sur laquelle nous allons nous précipiter sans attendre. Larrain, photographe culte, photographe des photographes, photographe rare et dont les éditions Xavier Barral viennent de publier la monographie de ses dix ans de travail. On ne fera pas non plus l'impasse sur le travail de Daido Moriyama, plus contemporain mais d’une puissance rare.

Arles, pour encore quelques jours, c’est la quinzaine d’ouverture et des off, qui disparaîtront trop vite, et puis ce sera plus calme. Il ne me reste plus que quarante-neuf expositions à découvrir, sans oublier le off.

La quinzaine d’ouverture n’est pas forcément le moment le plus apaisé pour aller se rincer l’œil. En 2010, pour le magazine Prosper, l’Arlésienne Sophie Aubert s’en était agacée dans une chronique grinçante… Cette année-là, la mascotte des Rencontres était un rhinocéros. En 2013, c’est un oiseau, une sorte de flamant bleu, ou de pélican, je ne sais pas. 

Attention, lâcher de rhino !…


* * * * *

« “Ah, bientôt les RIP !” (Rencontres internationales de la photographie) me suis-je exclamée l’autre jour en voyant les nouveaux programmes fleurir dans les boutiques. Soixante expos à découvrir, de nouvelles images, de nouveaux regards, même ce bon vieux Mick (Jagger) sera de la partie cette année. 

Donc, durant un bref instant, je me suis réjouie que ma ville délaisse son costume traditionnel pour revêtir son habit culturel. Mais c’était sans compter sur cette angoisse insidieuse qui naissait en moi : “Le safari-photo”. Je sens l’incompréhension poindre à ce stade de votre lecture ; un instant, je développe. 

Ce que je nomme “safari-photo” se déroule durant la première quinzaine d’ouverture des RIP. La ville se remplie d’une faune étrange, badgée à l’effigie de l’affiche annuelle (cette cuvée est un rhinocéros rose aux cornes vertes), appareil photo en bandoulière, magazine artistique sous le bras et téléphone dernier cri vissé à l’oreille. Ce sont les “pro”. 

Les pros se divisent en plusieurs castes.

“L’argentique baroudeur badgé”, repérable de loin à sa veste saharienne, dont les multitudes petites poches contiennent des “cartouches à images”. Armé de la sorte, l’argentique baroudeur badgé erre et traque sa proie : l’autochtone ! En bas des maisons, à l’angle du minimarché de quartier, à la sortie de votre voiture, l’argentique est là, prêt à tirer, pointant son arme en mode rafale sur vous, ou votre chien, même votre poisson rouge…

“Le numérique badgé” est plus vicieux, sournois, moins détectable vestimentairement parlant. Il se fond dans la masse, s’assoie aux terrasses des cafés (c’est justement sa posture statique, sa main greffée à un petit appareil photo, le plus souvent camouflée sous la table, qui le rend repérable) et attend sa proie. Il guette, épie, scrute et tire… Coriace à éviter, celui-là !

Il y a aussi, et j’avoue que ce sont mes préférés, les addicts du “shooting de macadam”. Pour les trouver, rien de plus simple. Ils sont souvent dans une posture particulière, à quatre pattes, tournant autour de 4 cm2 de bitume surchauffé en plein milieu d’une route ou d’une rue. Le shooteur de macadam vous fera un signe autoritaire de la main afin que vous arrêtiez votre véhicule le temps qu’il immortalise ce bout d’asphalte… 

Comme cette attitude est assez récurrente, je me questionne : “Et si le macadam arlésien était une sorte de terre promise ignorée de ses usagés ?…”

Les badgés, toutes castes confondues, ont pour doctrine de toujours arborer de manière nonchalante leur laissez-passer. Vous les croisez dans les soirées, à une heure du matin, quand toutes les expos et conférences de la journée sont terminées, un verre à la main, rhinocéros roses à cornes vertes autour du cou comme s’ils étaient nés avec ! Vous finissez même par vous dire : “Mince, je n’aurais pas autant d’assurance avec un rhino en guise de collier !” 

Du 3 au 13 juillet, je vais donc rentrer dans une phase de paranoïa aiguë, la peur du flashage intempestif va m’envahir. Mais cette année, c’est juré, on ne m’y reprendra plus. Je ne vais donc plus enfiler le premier vêtement qui traîne au pied de mon lit, je n’aurai plus le cheveu hirsute et le regard bovin pour aller acheter ma baguette matinale ! Poses étudiées pour boire mon café en terrasse, démarche aérienne, port de tête remarquable : voilà le quotidien qui m’attend pour ne pas risquer l’horreur photographique. Je vous abandonne donc vite pour m’entraîner. Les expos de cette 41e édition des RIP ? Je les découvrirai après le 13 juillet, sereinement, en tongs et cheveux rebelles… J’espère vous y croiser, chers lecteurs, mais sans appareil photo ! Par pitié… » — Sophie Aubert, juin 2010.

17 juin 2013

La Fiesta par SMS


Samedi
Ma copine Anka : « Tu viens à Istres, demain ?
— Bof… Victorino… Après Arles et Madrid, je vais m’épargner Istres… Je préserve l’afición qu’il me reste… »

Dimanche
Anka : « Istres t’aurait achevé !
— Ah bon ?
— Ouaip… Imprésentables… Une seule pique pour la plupart…
— Aïe ! Victorino…
— Et Castella qui passe à côté du meilleur de l’après-midi…
— Et Aguilar ?
— Aguilar, bien plus mature qu’avant, plus posé…
— Bon… On se voit à Saint-Gilles ?…
— Oui, Saint-Gilles, peut-être que les Ibán… Peut-être…
— Tu peux m’envoyer une photo d’hier ? Ça fera un post débile.
— OK… lol
Ben ouais, quoi, c’est par SMS…
— Et l’indulto de samedi ?
— J’y étais pas, mais il n’a visiblement pas été piqué… »

Normal…


>>> La photographie est de ma copine Anka.

13 juin 2013

Patac-sur-Adour


La commission taurine d’Aire-sur-l’Adour nous envoie cette photo du débarquement des toros de Prieto de la Cal qui seront combattus dimanche 16 juin 2013, à 18 heures, dans les arènes Maurice-Lauche.

Photographie Baston de Veragua © Cyrille Vidal

02 juin 2013

« Las rutas del toro » font une pause à Pamplona


Pour celles et ceux qui feraient un petit tour à Pamplona durant le mois de juin — évidemment on a souvent tendance à y aller plutôt en juillet —, nous vous conseillons vivement de vous rendre au Nuevo Casino (Plaza del Castillo) pour y découvrir l’exposition de photographies de nos copains du site Internet Por las rutas del toro. ¡El campo en su ley!

Enhorabuena Gorka y Arsenio.



01 juin 2013

Adieu, torero


« Adieu, torero. »

C’est l’histoire d’un matador pas tout à fait abouti et d’un Français pas tout à fait soldat. Mais les deux sont tout à fait, parfaitement, totalement dans la merde de la guerre d’Espagne, sur le front de l’Èbre, coincés sous l’ombre caressante d’un olivier.

J’ai lu quelque part que c’était construit comme une scène de théâtre. Peut-être, mais j’ai trouvé que ça ressemblait à une lidia en trois tiers durant laquelle on passe de la brutalité de la rencontre à la prise de conscience de son adversaire et à la tentative désespérée de le « lidier », de tendre le bras bien devant en avançant la jambe, puis d’emballer le tout, de guider la charge, de convaincre ! Et de « rémater » la sortie.

Il y a des toros dans ce livre, il y a du toreo, il y a du sang, il y a des tripes, il y a des larmes et il y a le furieux désir de vivre ce que l’on a décidé de vivre — être matador ou baiser Fanchon —, quitte à mourir si l’impossible prend le pas sur l’espoir.

Deck vient d’écrire un très beau livre ; lisez-le.


>>> Olivier DECKAdieu torero, Au diable vauvert, 2013.

Photographie José Calvo, Saint-Sever, 8 mai 2013 © Olivier Deck

25 mai 2013

Images singulières 2013


Ça se termine demain, alors si vous êtes dans le coin il n’est pas trop tard.


Nous aurions pu vous le dire avant, mais nous avions déjà attiré votre attention, l’an passé, sur ces Images singulières sétoises.

Le millésime 2013 est excellent, vraiment excellent, à commencer par le travail du photographe résident Cédric Gerbehaye. On ne laissera pas  non plus passer le noir et blanc argentique du Polonais Adam Panczuk, au Théâtre de la mer, ou les atmosphères envoûtantes de Martin Bogren avec ses « Daybreakers », toujours dans un noir et blanc somptueux. 

Plus dérangeant (comme un clin d’œil à Diane Arbus), les portraits de Roger Ballen en format 4x4, etc., etc. Incontournables, donc, les rencontres sétoises, moins conceptuelles que trop d’expositions arlésiennes, gratuites ! et plus proches de nous sans doute que Visa pour l’image à Perpignan, moins photo-reportage brut, certainement plus sensibles.


Si vous avez l’opportunité d’y aller, profitez-en pour passer un moment de franche rigolade en ne vous épargnant pas les leçons photographiques du Belge Thomas Vanden Driessche. La leçon sur la photographie conceptuelle est particulièrement savoureuse ; nous vous l’offrons ici — cliquer sur l’image pour la voir en grand et en profiter pleinement —, ou rendez-vous sur le site du photographe pour retrouver l’intégralité du délire

Vous avez jusqu’à demain pour découvrir tout cela, et bien plus encore.

11 mai 2013

Estampes (III)


La photographie est signée Étienne Barbazan ; il s’agit d’un toro de Juan Luis Fraile « lidié » à Vic, en 1996.



10 mai 2013

Étienne Barbazan


Étienne Barbazan est une des nouvelles têtes pensantes du Club taurin vicois. Il est donc amateur de campo, mais aussi photographe.

Tout ceci vient de se conjuguer dans un nouveau site de photographies, Al campo… qui n’a rien à voir avec la chaîne de supermarchés ibérique. Enjoy.

08 mai 2013

Un signe du ciel


Ce fut un peu un don du ciel, au moment justement où vous veniez d’y débarquer. Un juste retour des choses, un ultime cadeau, dernier témoignage de ce que peuvent donner, savamment dosées, la caste, la bravoure et la force. 

C’était à Saint-Martin-de-Crau, le mercredi premier mai 2013, jour de la fête du travail, mais pas pour les trois toreros, qui n’étaient pas à la fête et qui, malgré leur bonne volonté et, surtout, leur bagage limité, n’ont jamais pu se hisser à la hauteur de cette immense course de cinq ans. Oui, cinq ans, because cinq ans c’est beaucoup mieux.

Une « coursasse » pour le souvenir, pour se souvenir de ce qu’est un toro brave et toucher du doigt que ça existe encore, que ça n’aura pas été qu’une illusion ou un délire d’amateur plus ou moins romantique et de plus en plus perdu, marginalisé, en voie de disparition — comme pour la diversité des encastes.

Le toro moderne de troisième tiers et non piqué, ou piqué lors d’un simulacre, n’est pas une fatalité. Encore faut-il avoir les couilles de l’affirmer. Et vous les aviez. 

Cette corrida était un peu un aboutissement. La course presque parfaite, cinq toros passionnants et importants sur six, un miracle.
 Nous ne verrons rien de mieux de la saison, c’est joué d’avance j’en ai bien peur.

Il y eut d’abord le premier, simplement correct, sans plus, sorte de mise en bouche avant que ne se déverse le courant de caste. 

Les trois toreros n’étaient pas à la fête, mais ils ne furent pas non plus en perdition, car la course fut noble dans l’ensemble, sans le danger ou l’âpreté habituelle qu’exposent généralement les grandes carcasses venues de Constantina… Souvenirs madrilènes… Pepín Liria… héroïque… Miguel Rodríguez… déshabillé un soir d’octobre… C’était il y a longtemps maintenant… Il faisait très froid ce soir-là.

Nous ne vous croiserons plus, presque anonyme dans le métro au milieu de la foule des aficionados… línea dos… direction Sevilla, juste avant Sol… 

C’est un bel hommage qu’ils vous ont rendu, Madame, vos toros, ici à Saint-Martin-de-Crau — bien plus qu’un hommage : une affirmation, les points sur les « i » et les barres sur les « t ». La démonstration éblouissante que vous avez eu raison de ne jamais céder ni écouter les sirènes nauséabondes du mundillo et de ses porte-cotons rampants.

Demain, sans doute, pour une autre course, ils sortiront très couards, comme parfois, et alors là ils vous pointeront du doigt, comme ils l’ont déjà fait. Ça n’aura aucune importance. 

Un toro fort et noble, mobile et infatigable, ça existe. Il y en eut cinq à Saint-Martin, et certains, très braves, s’employant sous le fer, de toutes leurs tripes et de toute leur âme, les chairs labourées par un fer qui semblait ne rien leur faire, ne rien pouvoir atténuer.

Je n’ai pas compté, mais les chroniques annoncent vingt piques. Moi, je me souviens juste de ces queues dressées au moment de la charge, porte-drapeaux de la caste, de ces reins qui se cambrent et se tordent, de ces contorsions pour tenter de renverser l’adversité, pour lutter, exister, ne rien lâcher, jamais.

Certains furent très braves, un autre, le sixième, ressortant vite et seul mais y revenant avec puissance et sans hésitations, avant d’aller et venir, bouger et charger, attentif, empressé, pesant et répétant, « encasté »… La caste.

On se foutait bien à ce moment-là de savoir si la pique était andalouse, française, bonijolienne ou roumaine… On se foutait bien de savoir si elle était tenue à l’envers ou à l’endroit… si elle était trop derrière ou de côté. On se moquait bien de tout ça, car d’où qu’elle vienne, la pique, elle n’y pouvait rien ; vos Aguirre étaient plus forts. On se foutait bien de connaître les noms des chevaux. On aurait juste voulu les voir valdinguer.

Le débat sur la pique est une blague de mauvais goût que les taurins nous font avaler pour mieux affaiblir le toro qu’ils veulent produire. Il n’y a rien d’autre à ajouter. Ils sont les fossoyeurs de la Fiesta ; vous en aurez été une lumière.

Je ne me souviens pas avoir vu une course aussi complète, aussi globalement passionnante depuis celle des Conde de Murça, à Céret ; c’était en 1992.



Il aura manqué, ce premier mai, un Fernando Cámara transcendé, un Califa sur un nuage, comme à Madrid en 2000, ou un type dans le genre, pour accentuer plus encore le relief de cette après-midi. Qu’importe. 

Les toros étaient là. Et, subitement, nous étions à nouveau fiers d’être aficionados et pleins d’une envie régénérée de dévorer des kilomètres pour jouir une fois encore de la grandeur de la Fiesta. 

La course a duré trois heures. J’ai été étonné en l’apprenant. J’ai encore le sentiment que cette après-midi ne fut qu’un souffle ; le souffle infatigable de ces immenses toros qui se sont grandis et nous ont fait penser à vous.

Cette course, c’est un peu un doigt d’honneur, mais classieux celui-là — c’est possible —, fait au mundillo. 

Oh ! bien sûr, ce signe du ciel ne changera rien à la face de la planète des toros, il n’éclipsera rien, et les choses continueront comme si de rien n’était. Le mundillo va persister à se noyer dans la crasse médiocrité de l’adoucissement chaque jour plus irréversible du campo.

On vient de me dire qu’aux impressionnantes carcasses noires que vous aviez réservées pour Madrid, ils ont préféré des Samuel Flores… Les cons !


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Ruedos » du site, une galerie consacrée à cette corrida de Doña Dolores Aguirre Ybarra. Les photographies sont signées Morgan Mirocolo, merci à lui.

24 avril 2013

Joséphine Douet expose à Paris


Trois cas de figure possibles :

— Vous n’avez pas vu Manzanita à Séville et il vous manque.
— Vous l’avez vu, vous avez aimé et vous êtes nostalgique.
— Vous l’avez vu, vous n’avez pas aimé et ça tombe bien parce qu’il ne s’agit pas d’une expo sur Manzanares à proprement parler, mais du boulot de notre amie Pepina sur la route avec Manzanares et sa cuadrilla del arte, publié en 2009 sous le titre « Peajes ». 

Courez voir l’expo de Joséphine !



26 mars 2013

Antoine d’Agata


Écoutez pour voir… D’Agata, c’est différent. D’Agata ne peut laisser indifférent. Et pour provoquer, j’aurais tendance à penser que d’Agata, dans son genre, ce serait Nan Goldin avec une énorme dose de talent en plus… Blasphème ? Peut-être. M’en moque.

En tout cas, d’Agata est là, et bien là. Et c’est par là…


>>> Exposition « Anticorps. Antoine d’Agata », jusqu’au 14 avril 2013, au Bal, Paris 18e.

02 mars 2013

Les toros de Vic 2013


Étienne Barbazan, membre de la nouvelle équipe dirigeante du Club taurin vicois, grand connaisseur du taureau de combat et excellent photographe taurin, nous a transmis quelques photos des toros de l’édition 2013 de « Pentecôtavic » prises lors de la dernière sortie au campo de la commission.

Merci à lui pour ces clichés et pour nous faire espérer que le mois de mai arrive au plus vite.


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée aux toros de Vic 2013.