29 mars 2007

Beneficiencia


La préparation du cartel de la Corrida de la Bienfaisance madrilène n'en finit pas de faire les gorges chaudes des médias taurins. Un tel toréera ? Toréera pas ? En solitaire, mano a mano ou avec deux compagnons ?

Les propositions de geste se multiplient, mais les différents candidats au paseo du 6 juin ne s'accordent que sur un seul point : aucun d'entre eux ne semble vouloir combattre les pupilles de Don Álvaro Domecq y Díez. Les torrestrellas seraient-ils si terrifiants ? N'apporteraient-ils pour cette occasion aucune chance de succès ? L'histoire ne le dit pas. De même qu'aucune critique sur le comportement capricieux et dépourvu de pundonor de nos "figures" actuelles ne perle des sites Internet autorisés, pourtant peu avares de développements, d'informations et de contre-informations sur le sujet. Au contraire, c'est vers la Comunidad que convergent toutes les critiques, pour avoir commis l'erreur invraissemblable de faire le choix de l'élevage avant celui des diestros (sic).

Tout cela serait risible si une fois encore la preuve ne nous était pas apportée que la majorité des personnes qui composent le mundillo sont prêtes à tout pardonner (voire justifier) pour que nos chères têtes d'escalafón nous fassent l'insigne honneur de fouler le sable de nos arènes, fût-ce devant des chèvres préalablement et consciencieusement choisies par leur entourage.

Le tout dans l'indifférence quasi-générale du public...

28 mars 2007

Perle


"J'ai composé la féria comme une dramaturgie, comme une oeuvre théâtrale. Ainsi, l'année où réapparaît José Tomás, j'invite Alejandro Talavante et également Esplá compagnon de cartel de Nimeño II."
Simon Casas

Nous sommes d’accord avec lui... C’est dramatique...

27 mars 2007

Retour vers le futur (II)


Solysombra,
C'était un jeudi ! Jeudi 7 février 1991. Il faisait très froid, paraît-il. Au cartel de la portative de Valdemorillo ce jour-là : Mariano Jiménez, Erick Cortés et Niño de Leganes face à du bétail de El Álamo "trop" fortement présenté d'après la revue Aplausos. Mariano Jiménez coupa deux oreilles à son second, les deux autres écoutèrent le silence... Il devait faire trop froid pour applaudir. Pourtant, à l'heure de rentrer au bercail réchauffer la carne endolorie, sortit en septième position un becerro de Carmen Legoria (origine Torrestrella) combattu par un jeune inconnu, le futur ex-futur immense José Tomás Román.
Et c'est ainsi que la revue de Valence relate l'épisode, bien loin des mots savoureux de Don Joaquín, faut-il le souligner...
"Incidencias: Después de la novillada, digamos en septimo lugar por orden de lidia, actuó el becerrista José Tomás Román, con un eral muy bueno de la ganadera Carmen Legoria, procedencia Torrestrella. Toreó mucho y bien el joven Román pero, a la hora de matar, perdió los nervios, las fuerzas y, por supuesto, las orejas que tenía ganadas por su buen hacer toreo."

Plus tard, sous les arbres des cours de récréation, sur les terrains de foot, ailleurs aussi, le petit pull de laine en muleta de circonstance, les enfants se racontaient au creux de l'oreille qu'il existait un torero au visage figé par l'hiver qui déposait son corps dans le terrain de feu des toros de combat. L'homme a besoin de mythe...

Revue Aplausos, n° 698, 11 février 1991.

Retour vers le futur


La première fois que Joaquín Vidal a écrit sur José Tomás, sauf erreur de ma part, c’était à l’occasion d’une novillada de la féria de Valdemorillo, en 1991. Après trois jours avec les novilleros vedettes, et les toros qui vont avec, le très regretté critique madrilène – enfin, regretté par les aficionados, pas par les taurins et leurs cireurs de pompes – se félicitait de l’arrivé de toreros plus modestes et d’un type de bétail qui, du coup, l’était moins. Il titrait d’ailleurs : "Les soltaron toros".
A Camposyruedos, nous nous refusons à traduire les écrits de Joaquín Vidal, par respect, et aussi tout simplement car nous ne nous faisons aucune illusion sur nos capacités à traduire une telle plume. Nous sommes déjà très approximatifs sur nos interprétations des écrits de Bastonito, alors vous imaginez pour ceux du Maestro Vidal. Et puis c’est tellement mieux de les lire en VO... Allez ! un petit effort pour ceux qui ont du mal. Et puis voilà une formidable opportunité d’améliorer votre castillan. Le papier dont nous vous proposons quelques extraits a donc été publié par le quotidien El País le 8 février 1991. C’était encore l’époque où les novillos pouvaient recevoir les trois piques réglementaires. Mais ne vous faites pas trop d’illusions, cela ne présage en rien sur les conditions du retour du phénomène. Par contre, je suis confus, impossible de mettre la main sur le nom de l’élevage... Oups !

Después de tres días feriales con figuras de la novillería, el cuarto ya no tenía figuras ; o sea, que menguó el cartel pero creció el toro. No novillo, según había sido anunciado y correspondía : toro. Además, toro-toro. Porque tampoco se trataba del torín que suelen lidiar las figuras del escalafón superior ; antes bien, se trataba del torazo que recibe las varas reglamentarias, o más incluso, y a pesar del castigo, llega a los siguientes tercios tan entero como si en lugar de puyazos le hubieran puesto inyecciones de vitaminas. Tres de esos toros tomaron en toda regla, las tres varas que el reglamento prescribe, y uno, cuatro, y ese uno de cuatro, lidiado quinto, se convirtió en un barrabás enfurecido, que no le admitía ni un pase…
Pero menos se quería morir el sexto, un bronco reservón de los que desarrollan sentido, y lo desarrollaba con tanta rapidez, …, ya sabía más tauromaquia de la que encierra el Cossío.
No es nuevo en la fiesta que para espadas modestos salga el toraco y para figuritas, la mona. Por el contrario, esa es la norma.
La fiesta tiene unas características que ha ido configurando en el transcurso de su ya larga historia, y son la casta, el arte, el valor, y junto a esto, la poca vergüenza, en complicada amalgama. El porcentaje en que se distribuyen esas características varía según los casos, y en el presente montaba la poca vergüenza el porcentaje mayor; pues hace falta tener poca vergúenza para soltar lo que les soltaron a los modestos novilleros…
La corrida duró muchísimo y aún se prolongó con la presentación de José-Tomás Román, un muchacho de 14 años de edad, poquita cosa en lo físico, pero grande en lo artístico, pues torea como los ángeles. A pesar de que había caído la noche, nevaba de vez en cuando y hacía un frío siberiano, la afición se quedó a verle y disfrutó con su toreo. La afición no tenía más que palabras de admiración para el chaval debutante, y más aún para los asendereados novilleros que le precedieron. Y para quien les metió en la encerrona de los torazos pregonaos, reservó un selecto surtido de vocablos, elegidos entre los más gruesos que atesora la rica lengua castellana.
Joaquín Vidal

26 mars 2007

Ça continue...


L’ANDA se fait l’écho des dernières péripéties nîmoises. C’est par ici.
Alors qu’un d’un côté on annonce que Nîmes a demandé sa réintégration à l’UVTF, de l’autre Jean-Paul Fournier affirme, à l’occasion de la conférence de presse de présentation de la féria, que l’UVTF leur fait du pied pour réintégrer le bercail. Qui croire ?
En tout cas l’ANDA n’a toujours pas reçu l’autorisation de consulter les résultats des analyses de cornes effectuées par le professeur Sautet. Heureusement qu’ils en avaient fait la demande par lettre recommandée avec AR. Dans le cas contraire, nous n’aurions pas manqué de considérer le courrier égaré par les fonctionnaires de La Poste. Si c’est pas impoli ça de ne même pas répondre à quelqu’un qui vous écrit ? La suite au prochain épisode.

21 mars 2007

"Somethin'else" Campo Charro (VI )

Dix fois, au bas mot, il s’est confondu en excuses. Ce n’était pas le jour, c’était seulement cela. Avec un pinceau fin, on aurait pu passer le ciel au bleu profond pour partir plus au sud, le cul collé sur ces murs blancs traînés de rouge sombre. Avec des si... Il s’est encore excusé au pied de l’escalier, au coin du feu peut-être. Nous ne verrons pas les Coquilla aujourd’hui. Ce n’était pas le jour, c’était seulement cela. Bonhomme en diable mais presque timide, Javier Sánchez-Arjona palabre gentiment au milieu de cette placita estampillée carte postale.

Tout ce petit monde s’affaire, du mozo de espada qui déplie les trastos aux vaqueros de la casa qui surveillent, de loin, les quelques vaquillas terrorisées dans les corrales attenants.
Ça tiente aujourd’hui chez Sánchez-Arjona, nous ne verrons donc pas ces survivances santacolomeñas labelisées Coquilla. Ce n’était pas le jour, c’était seulement cela.
José Ignacio Uceda Leal, long comme un pin tout fier, attend les petites, l’œil abyssal, son pantalon en ombre portée du regard. La marron lui plaît a-t-il dit tout bas à son apoderado, "en el tipo". En el tipo Domecq, direct de chez Jean Pierre depuis 1983. Faut bien vivre ma bonne dame !
José est amusé une petite heure avec deux ou trois mangeuses de flanelle, sa cour gueulait "Biiiiiiiiiieeeeeeeeeeeeeeennn, Ignacio, biiiiiiiiiiieeeeeeeeennnnnn" et le campo mangeait l’écho, indifférent à cette hypocrisie. Comme quoi, certaines cuadrillas s’entraînent vraiment dur pendant l’hiver…
Quand le ciel a lancé ses premiers au-revoir, trois "fashion victimes" se sont posées au coin du feu, sur la terrasse de la placita. Ils ont déballé des caméras, des micros, des trucs comme ça, des trucs improbables dans ce trou de campo. Ils venaient pour filmer le grand pin, un reportage pour le vanter dans le tube. Ça passe par ça aussi la tauromachie, se regarder toréer derrière un écran et dire qu’on existe... Faut bien vivre ma bonne dame !
Ce n’était donc pas une tienta comme l’on peut – peut-être naïvement – se l’imaginer, lourde de silences, de sentences de vieux ganaderos, d’air libre et de bravoure à l’épreuve. Ici, des passes et des passes, peu d’indications, peu de piques et beaucoup de communication par caméra interposée.
Ce n’était donc pas une tienta, c’était quelque chose d’autre, un anti "Somethin'Else".
En quittant la carte postale d’"El collado", c’est cet album des dieux qui courait d'encinas en murets de pierres mortes, des notes bleues, infinies, lancées dans une nostalgique nuit en quête de cet "autre chose" idéalisé...
Et puis, vous avouerez, Cannonball Adderley, ça en jette un max à côté de Domecq…

>>> Retrouvez des clichés de cette "tienta" dans la rubrique CAMPOS du site.

20 mars 2007

En direct du Campo Charro


Vous allez sans doute trouver que nous accordons ici depuis un certain temps une importance démesurée à la région de Salamanque, et plus précisément aux élevages de braves qui s'y trouvent. Ce n'est sans doute pas tout à fait faux, même si, d'une part, la région compte de nombreuses ganaderías prestigieuses qui méritent que l'on s'y attarde et, d'autre part, tant que la langue bleue empêchera nos Gentils Organisateurs d'aller voir au-delà, c'est de cette zone que seront issus la plupart des taureaux qui seront combattus dans les arènes françaises.

Grâce au très sympathique blog Toro, torero y afición, j'ai appris aujourd'hui l'arrivée d'un nouveau venu dans le monde de la blogosphère taurine, à qui nous souhaitons la bienvenue si par hasard il lit ces pages. Son nom, Desde el Campo Charro, invite à aller voir régulièrement ce qui s'y passe.

Il y est question, dans un message consacré à la course de Victorino Martín combattue à Castellón, de la pique portée par Ismael Alcón, un jeune et talentueux piquero de la cuadrilla du torero de la casa (Bolívar), au troisième toro de la course. Notre nouveau compagnon nous rappelle qu'il s'agit du même picador qui avait fait se réveiller l'orchestre de la Maestranza au cours du seul tercio de piques de cette féria dont je garde un souvenir agréable. Les qualités de ces messieurs au castoreño sont rarement mises en avant ; il faut bien reconnaître qu'on n'en a pas souvent l'occasion...

19 mars 2007

"Muleland drive..." Corrida concours de San Sebastián 2007


Faut-il l’écrire encore ?
Les saisons de toros défilent et les mêmes consternations paradent chaque année, malgré nous, passionnés masos et autoflagellés. Ça commence à Donostia avec cette presque traditionnelle concurso de ganaderías. Ça commence en niveaux de gris, des cimes vertes du Jaizquibel jusqu’au béton « 100 % pur brebis » des laides arènes d’Illumbe. Laides ? Euphémisme ! Au sous-sol du complexe taurino-cinématographo-commercial, deux bars façon « club » de perdition nocturne se disent merde, vulgairement, sans chichi ni exotisme aucun. Au milieu, les retrouvailles des flagellants bourdonnent dans un écho étouffé d’un modernisme sans imagination. Faut vraiment aimer les toros !
Des toros, il y en avait quand même. De tout, rien de complet mais certains présentaient un réel intérêt... et pas toujours ceux que l’on cru de prime abord à la lecture du programme. Fernando Cruz blessé (à Valencia), c’est Antonio Barrera qui le suppléait, en toute logique évidemment tellement ce fin torero, ce grand lidiador a prouvé ses mérites ces dernières années ! Passons.
Padilla ? Passons également car il fit ce qu’il savait faire, un peu de communication (voire beaucoup trop), beaucoup de gesticulations et un violín, évidemment... Il est toujours là, incontournable encore (malheureusement) pour s’envoyer ce que les autres refusent, reconnaissons lui au moins cela.
López Chaves était à Illumbe hier mais son chemin, de moins en moins caillouteux, ne croisa que l’ombre d’un victorino, que dis-je, le mirage lointain d’un Albaserrada, invalide dès la première passe de cape et seulement bon, par la suite, à exhiber deux pointes en étoiles, stupidement peu filantes.
Avec eux, à côté d’eux plutôt, des ersatz de cuadrillas qui devaient avoir trop longtemps traîné leur guenilles le long d’un des deux bars, au sous-sol. La CFA2, la promotion d’honneur balancées en Elite... Ça détonne mais ça n’étonne plus personne malheureusement. Au début, ça ressemble à un bal des débutantes, les capes roses virevoltent en ronde, rivalisent entre elles à tous les coins de burladero, donnent de la couleur au gris ambiant. Le toro, lui, il danse sans connaître les pas, comme une débutante mal préparée. Après, le vulgaire devient loi, un charivari, forcément bordélique, se fait maître de danse. On interrompt la course allègre vers le cheval par un capotazo ignare, on colle des remates cinglants au moment des palos, ça fait capea de village... en corrida concours. Quand vient l’heure de prendre l’épée, aux ordres on imagine, l’amateur se rue sur la débutante pour la faire tourner une dernière fois, avant l’estocade ! Bravo, encore bravo.
C’est le sérieux qui a le plus manqué à cette corrida concours. Le sérieux, le respect (une fois de plus) de certains canons de la lidia, l’envie aussi.
Il n’y eut pas de toro complet, n’en déplaise à un site espagnol baba de Domecq et de faenas interminables. 'Solterón' de Fuente Ymbro fut un toro fort intéressant mais pas forcément un grand brave. De manière générale dans cette course, l’allégresse prévalut sur la bravoure pure, cette bravoure qui fait mettre les reins à un toro de combat malgré la souffrance du châtiment, oui le toro souffre quand même… Qu’il s’agisse du Palha, superbe chorreado en verdugo, du Cebada Gago ou de l’Alcurrucén, tous partirent avec allant et envie depuis le centre du ruedo. Personnellement, leurs poussées me déçurent par le manque de puissance et d’insistance et par une propension à sortir seul de la lutte. Cependant, comme me le faisait remarquer assez justement mon voisin et ami, le mur sur lequel viennent buter et s’éclater les toros ne fait rien pour les mettre en confiance. C’est une autre triste réalité mais Illumbe, comme tant d’autres places, mériterait de se pencher sur le problèmes de ces "rideaux de fer" destructeurs et écoeurants pour les braves. Certains montrent du doigt le principe même de la corrida concours qui viderait les toros à la pique, ne laissant rien de leur caste pour le dernier tiers. C’est un faux procès dicté par la mode actuelle des faenas sans fin. Le problème n’est pas dans le fait de faire trop piquer les toros, le problème réside dans l’exécution même des piques et dans les conditions de leur réalisation. Si les piqueros savaient faire leur travail, s’ils savaient piquer à l’endroit requis et non pas dans les reins, s’ils ne s’amusaient pas à carioquer et à vriller, la pique serait un formidable tercio prompt à emballer tous les publics. Si les empresas avaient un soupçon de réflexion, elles se dépêcheraient de choisir des chevaux plus légers et plus mobiles. Si les cuadrillas faisaient leur boulot avec sérieux, elles ne casseraient pas les toros dès leur entrée en piste. Si les maestros étaient professionnels, ils ne discuteraient pas pendant les piques, ne se recoifferaient pas pendant le tercio de banderilles, attendant, certains avec une impatience avérée, que sonne l’heure de la muleta laissant ainsi leurs subalternes maltraiter l’animal. Le problème est là et pas ailleurs et l’on se fout comme de l’an 40 qu’une faena dure 10 passes ou 200 passes.
Faut-il l’écrire encore ?
A cette corrida aux grises teintes, seul le bleu qui décorait les mules donna quelque couleur. Une arrastre d’opérette anima notre ennui et nos désillusions. Comme un troupeau d’adolescentes pré-pubères à la vue d’Apollon, nos mules, presque pottock pour l’une, franchement cheval pour l’autre, s’ébouriffèrent les naseaux en découvrant les cadavres tout chaud des toros morts pour rien. Comme chez Bartabas, dans une ronde incontrôlée, elles allèrent, emballées, paniquées... grandioses et ridicules. Sur les gradins, ça y allait du sourire, du rire, un moment de bonheur.
- Chez nous, y’a que ça qui fonctionne, les mules !, se hasarda notre voisin montois.
- C’est bien vrai... mais le problème c’est qu’on s’en sert pour les piques
, rétorqua son voisin.
Ça a du bon ces premières corridas de saison en fin de compte, les potes sont là à nouveau... en bas c’est pas terrible mais au-dessus de cette agaçante mêlée, ça rigole plein de caste !

>>> Vous pourrez retrouver sous peu une série de clichés de cette corrida concours dans la rubrique RUEDOS du site.

18 mars 2007

Vic, Feria del Toro 2007

Les carteles de la Féria de Pentecôte 2007 sont les suivants :

Samedi 26 mai
11h /
Novillada de Adelaida Rodríguez pour Joselito Adame, El Santo et Marco Leal.
18h / Corrida de Barcial pour Denis Loré, Rafaelillo et Sánchez Vara.

Dimanche 27 mai
11h / Corrida concours avec des toros de Juan Luis Fraile, Justo Nieto Santos, Valverde, Adelaida Rodríguez, Sánchez-Fabrés et Clemares Pérez-Tabernero pour El Fundi, Luis Vilches et Julien Lescarret.
18h / Corrida de Robert Margé pour Luis Miguel Encabo, Fernando Cruz et Iván Fandiño.

Lundi 28 mai
17h / Corrida de Charro de Llen pour Antonio Ferrera, Domingo López Chaves et Mehdi Savalli.

16 mars 2007

“Juan Pedro et Martín Arranz sont responsables des maux du toreo”

Ainsi s’exprime Antonio Peláez Lamamié de Clairac, dont il a été question dans un précédent post publié sur ce blog, lors d'une entrevue réalisée pour le journal Tribuna de Salamanca.

Ce personnage du Campo Charro, sous le charme duquel nous étions littéralement tombés à l’occasion de la visite de sa célèbre ganadería, livre au journaliste ses pensées d’éleveur mais également d’aficionado sur l’évolution de la corrida et des mentalités de ses différents acteurs.

Comme vous pourrez le constater, l’homme n’a pas la langue dans sa poche, et il est malheureusement difficile de le contredire.

Une lecture passionnante et un homme décidément hors du commun.

http://www.tribuna.net/noticia.asp?ref=29218

14 mars 2007

Céret de Toros 2007


Samedi 14 juillet
18h / Corrida de Andoni Rekagorri pour Luis Miguel Encabo, Domingo López Chaves et Iván Fandiño.

Dimanche 15 juillet
11h / Novillada de Miguel Zaballos pour Alberto Lamelas, El Santo et un autre à désigner.
18h / Corrida de Valverde pour Luis Francisco Esplá, Juan José Padilla et Francisco Javier Sánchez Vara.

13 mars 2007

Atmosphère ? Atmosphère ? – Campo Charro 2007 (V)

La Moral de Castro, Garcirrey, province de Salamanque, dimanche 11 février 2007.

Après quelques heures d’un sommeil lourd et profond, et sans même avoir pris le temps de boire un café, nous arrivons avec quelques minutes d’avance à notre rendez-vous avec don Antonio. Le temps de tenter un bref coup d’œil derrière la barrière qui ressemble au premier cercado de l’élevage et voilà le représentant de ce dernier qui descend de son 4x4 et vient à notre rencontre. Après quelques mots de présentation (le verbe est encore rare à cette heure matinale) et une poignée de mains, nous embarquons dans la voiture et partons à la découverte de cette ganadería presque oubliée de tous.

La devise connut le succès mais aujourd’hui elle est oubliée des organisateurs, malgré sa gloire passée et le prestige de ses origines : au mieux une course complète par saison et une bête isolée de-ci de-là. La dernière fois que les pupilles de don Antonio sont sortis en France, ce fut le 8 avril 2001 dans les arènes de Saint-Martin-de-Crau, aux côtés de toros de El Palmeral.

L’élevage de Clairac est pourtant emblématique, avec ses origines Gamero Cívico, et constitue à lui seul un petit morceau d’histoire du Campo Charro. Jugez-en plutôt :

"Qui dit Lamamié de Clairac évoque l’histoire de la cabaña brava, un nom mythique, des plus illustres associé au prénom Rafael et à l’encaste traditionnel Parladé par son prédécesseur Luis Gamero Cívico. Mais cet encaste introduit dans la vacada en 1924 n’est pas toute l’histoire de la célèbre devise, mais simplement, si on peut dire sa période moderne, certes toute relative. Avant tout, il y eut une première étape, initiée par le père de Rafael, Eloy Lamamié de Clairac. En 1882, l’homme forme sa ganadería avec du bétail de Juan Antonio Mazpule, d’origine « Raso de Portillo », dans sa finca « Muchachos » proche de Salamanque. Ce bétail rustique sera enrichi quelques temps après par des vaches de Vicente Martínez, l’éleveur de Colmenar. Le mélange est antique, et à notre époque, il est très difficile, voire impossible d’imaginer les toros de don Eloy. En guise de témoignage, reste les affiches de la fin du XIXème siècle où trône la dénomination « Lamamié de Clairac ». Rafael hérite de l’élevage en 1913. Attiré par l’élevage de Fernando Parladé, il importe déjà des étalons de ce sang en 1912 : 'Civilillo' et 'Azulejo', qui, dit-on, ont grandement amélioré l’élevage. Les résultats ne semblent pourtant pas lui suffire et il introduit l’année suivante du bétail des Sánchez-Rico d’origine Contreras. Après des années de travail, en 1925, Rafael acquiert un quart du troupeau de Luis Gamero Cívico, héritier de Fernando Parladé. Il supprime la souche ancestrale de Lamamié de Clairac pour débuter la seconde phase de la ganadería. En même temps, Rafael profite de l’acquisition du bétail parladeño pour créer un second fer, au nom de son fils Leopoldo, le C de Clairac avec à l’intérieur quatre traits, héritage du fer de Fernando Parladé. Deux fers pour un même élevage, en tout point identique. Au décès de Rafael, l’élevage est segmenté en cinq lots. Leopoldo poursuit avec son fer sous l’appellation « Lamamié de Clairac » tandis que sa sœur Aurora, récupère le fer historique et nomme son élevage « Valdelama ». Cependant, les deux élevages sont menés conjointement. Depuis 1985, c’est le neveu de Leopoldo, Antonio Peláez Lamamié de Clairac qui, sous le nom de la société Clairac S.A., dirige la ganadería. Des deux fers, ne subsiste que le plus ancien, les droits du fer de celui de Leopoldo ayant été vendus à Domingo Hernández en 1992."*

Aujourd’hui don Antonio lutte seul contre les maladies qui s’acharnent sur son élevage et contre ce fléau, pire que la tuberculose, qui ronge la Fiesta de l’intérieur : la recherche systématique du toro « de garantie » et la chute en désuétude de toute forme d’intérêt pour la lidia d’opposants difficiles. Le jour de notre visite, il régnait sur le campo pourtant magnifique une ambiance de fin de règne, un sentiment diffus mais bien réel de lassitude et de mort. Comme une étrange atmosphère sombre et désespérée. « Atmosphère ? Atmosphère ? Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » semblaient répondre à nos paroles tues les brutes de don Antonio, encore vêtues de leur pelage d’hiver et tout ébouriffées de sommeil. Comme à la fin du chef d’œuvre de Marcel Carné, nous pouvions lire, cependant, un maigre espoir, encore un peu de force et de désir de lutte tout au fond des yeux bleu délavé de don Antonio.

A la vue des quelques exemplaires splendides et uniques qui passèrent sous nos yeux, de quelques vaches au pelage si caractéristique, nous reprîmes un peu de poil de la bête.

- Recevez-vous beaucoup de visiteurs comme nous ?
- Pensez-vous, personne. Tout le monde m’a oublié, et mes
toros avec moi.

Voilà qui nous replonge quelques temps dans notre tristesse contemplative... Puis nous songeons que parmi ces toros que nous voyons, certains pourront, grâce à l’anti-conformisme de la nouvelle empresa des arènes d’Istres, être combattus dans le rond. Bernard Carbuccia a en effet décidé de clôturer la sixième édition de la féria istréenne par une corrida de six toros de Clairac, pour laquelle Juan José Padilla, Rafaelillo et Domingo López Chaves ont été retenus.

Après notre visite, nous échangeons encore quelques mots, puis don Antonio nous quitte sur un dernier regard triste, accompagné d’un sourire énigmatique qui semble nous dire : « Tant que je serai là, les toros de Clairac seront là. » Mais après lui ? Après lui, la fin d’un monde.

Les photos de la camada 2007 de Clairac seront bientôt en ligne sur Camposyruedos.

* Source Thomas Thuriès (Terre de toros).

08 mars 2007

A propos du marquage des toros...


A la lecture de l’article "A droite ou à gauche ?" de Pierre Dupuy, article paru dans le dernier numéro de la revue TOROS, un texte de Alfonso Navalón a ressurgi de ma pourtant courte mémoire. Pour ceux qui ne lisent pas la "vieille dame" de Nîmes, Pierre Dupuy y mène une étude, au demeurant fort bien documentée, sur les raisons qui poussent les ganaderos (en Camargue et en Espagne) à marquer leurs toros sur le flanc droit ou sur le flanc gauche. Succinctement, il semblerait, et ce n’est pas une révélation, que l’immense majorité des éleveurs actuels opère un marquage sur le flanc droit à l’exception des ganaderías descendant de Contreras et de Yonnet en France, pour d’autres raisons.

Entre autres citations, l’ancien directeur de la revue cite ces mots de Luis Fernández Salcedo, extraits de son ouvrage La vida privada del toro (1955) : "Mais le plus fréquent, peut-être, est de numéroter du même côté toutes les bêtes nées la même année, et de changer chaque année…" Il est facile d’imaginer par exemple que les camadas des années paires fussent marquées sur la droite et celles des années impaires sur la gauche, et vice versa. Dans son savoureux Viaje a los toros del sol, Alfonso Navalón relate, au sujet justement de ce marquage, une anecdote intéressante concernant la ganadería de Miura ; anecdote qui "complique encore plus les choses" que les aveux du señor Salcedo. Dans le chapitre consacré aux toros de Zahariche, Navalón offre au lecteur ces paroles d’Eduardo Miura Fernández évoquant la mémoire de son grand-père, l’autre Eduardo Miura qui eut la ganadería en charge de 1893 à 1917 : "Miura parle maintenant de son grand-père, de celui qui avait 1000 vaches et qui lidiait chaque année 300 toros.
- On imagine le problème qu’était le maniement d’un tel volume de corridas…
- Et pour l’
herradero ? Pour ne pas atteindre un chiffre si haut, ils posaient à deux toros le même numéro, de telle manière que la moitié était marquée sur le côté droit et l’autre sur le côté gauche. Ainsi dans chaque camada, il y avait deux numéros 16 et deux 97…"
Cette façon de marquer les bêtes n’a plus cours de nos jours, on l’imagine aisément, car le nombre de bêtes par ganaderías a été fortement réduit (exceptons de ce constat certains élevages-usines comme peuvent l’être celui d’Alcurrucén voire même celui de Victorino Martín) pour des raisons budgétaires compréhensibles mais également, et cela est lié, pour des raisons d’espaces qui tout au long du XX° siècle n’ont cessé de se restreindre et d’être affectés à d’autres tâches agricoles.

Le marquage, comme beaucoup d’éléments inhérents au campo, a longtemps été, et reste parfois encore, une affaire de tradition. C’est ce que rappelle Pierre Dupuy en évoquant les élevages descendants de la ligne Contreras. A ce sujet, il interroge le vétérinaire basque Joseba qui lui répond que "il n’y a pas plus de certitude en ce qui concerne la ligne Contreras. Baltasar Ibán répond à la tradition de cet élevage en marquant à gauche, mais ce n’est pas le cas de tous les Contreras." La revue propose une photographie d’un exemplaire de Cortijoliva lidié à Barcelone en 1994 et marqué à gauche alors que l’encaste actuel est de l’Atanasio. Cependant mentionne la légende, l’élevage fondé en 1930 par Gonzalo Barona fut le fruit d’un croisement entre Albaserrada et Contreras. La tradition Contreras du marquage à gauche fut donc maintenue, malgré le changement de sang. Il existe pourtant, comme le souligne Joseba, des élevages mâtinés de Contreras mais qui ont abandonné la droite (ou plutôt gauche) ligne de la tradition. Il en va ainsi, semble-t-il, de l’élevage du Conde de Mayalde.

Ainsi, les exemplaires du Conde sont marqués à droite (voir photographie) bien qu’historiquement la ganadería fut détentrice de sang Contreras car le Conde avait acquis en 1958 la moitié de l’élevage de Ignacio Sánchez Sepúlveda qui détenait du pur Contreras par Sánchez Terrones. L’élevage fut préservé ainsi jusqu’à l’arrivée, en 1986, d’un semental de Juan Pedro Domecq puis en 1995, Mayalde alla se servir chez El Ventorrillo (Domecq également). Si ce croisement Contreras-Domecq (Mayalde mena une ligne croisée et une ligne pure Domecq) avait déjà été opéré chez Baltasar Ibán, il semble que le Conde de Mayalde n’est pas agi comme son confrère d’El Escorial en marquant, lui, les bêtes à droite. A moins qu’au fil des ans et de la prédominance du sang Domecq sur le reliquat Contreras bientôt absorbé ou disparu, le Conde n’ait petit à petit tout marqué à droite, comme chez Domecq. C’est une question que je me posais en lisant la fin de l’article de Pierre Dupuy. Peut-être certains lecteurs seront-ils détenteurs d’une vague réponse... ?

Revue TOROS, n° 1797, 2 mars 2007.

Avec les autres


Une finca, deux hommes, une vache... une fiction de campo.

Ce matin-là Luis est revenu au cortijo plus tard encore que d’habitude. Il a gardé sa casquette, ses bottes et, au lieu du traditionnel café au lait, s’est servi un verre de fino. J’ai pensé que quelque chose s’était passé et j’ai demandé avec un peu d’inquiétude : « Comment ça va Luis ? Comment vont les veaux. Avec toute cette pluie, ce froid... Les veaux ça va, c’est la 'Clavellina'... »
Entre deux gorgées Luis répétait inlassablement le nom de cette vache merveilleuse, sa vache, qui lui a donné tant de fils inoubliables : 'Capitán', 'Sacristán', 'Poleo'. 'Clavellina' avait dix-neuf ans mais Luis n’avait jamais pensé qu’elle puisse mourir. Il a fermé les yeux et j’ai vu l’eau perler sous ses paupières : « Elle est morte cette nuit. » Il n’y avait rien à dire.
Je lui ai servi un autre verre. D’une main tremblante, il l’a porté à ses lèvres, lentement, sans relever la tête, a ravalé un sanglot et a dit : « Ça devait arriver, avec ce temps... »
Luis m’a regardé, comme de glace et, tout bas, dans un souffle, a lâché : « Peut-être aurions-nous dû la rentrer, la ramener au mas. » J’ai secoué la tête, esquissé un sourire : « Tu sais bien que non, que c’est là-bas qu’elle devait finir, avec les autres. »
Luis a porté le verre à ses lèvres et l’a bu d’un trait. Il a grimacé et une larme a roulé sur sa joue : « Je sais, mais elle souffrait tellement. Tu sais, cette nuit, avant de partir, elle a mis bas… une dernière fois ; c’est un mâle. » Il a relevé les yeux vers moi, j’ai vu la lueur dans son regard, perdu dans l’infini : « Nous l’appellerons 'Clavellino' ».

Photographie Une vache de Cuadri.

07 mars 2007

Photos d'arènes


Après la création de "PhOtAuRiNeS", notre ami Laurent (celui du Moun) récidive avec un nouveau blog cette fois entièrement consacré aux arènes de France et d'Espagne.

Celles et ceux qui le connaissent un peu ne seront pas surpris d'y voir figurer en bonne place les ruedos landais, ce dont on ne saurait se plaindre dans la mesure où, comme on pourra le constater ou se le faire rappeler par ce biais, il en existe de très photogéniques.

Souhaitons donc bienvenue et longue vie à Arènes dans la blogosphère taurine : http://photodarenes.blogspot.com/.

06 mars 2007

Offrez-nous un "Du Manoir" !


Avec l'accord des auteurs, la Peña Escalier 6 de Mont-de-Marsan, nous publions ici le dernier édito en date du site web de ladite peña... Bonne lecture...

Lettre ouverte à qui veut l'entendre...
Au lendemain du second conflit mondial, craignant que le rugby par trop se fige, d'aucuns se réclamèrent d'un jeu plus fleuri, plus aéré, plus inspiré. Un rugby moins formel, moins rugueux, plus joyeux ! Les souvenirs de guerre étaient trop proches, beaucoup trop présents...
Nous étions loin du professionnalisme. L'argent n'était que marginal, jamais essentiel. Pour aller disputer le Tournoi, les joueurs se payaient alors leurs billets de train ! Les clubs n'étaient que des associations, pas des entreprises. Les présidents n'étaient pas des patrons. Notre rugby pourtant se sclérosait. Déjà, « l'enjeu tuait le jeu »...
A côté du fameux Championnat, de sa rigueur, de ses dommageables et regrettables exigences, l'on créa le Challenge Yves Du Manoir. Compétition sans pression. Rien que pour le plaisir, pour la beauté du sport.
Le Gascon, dit-on, ne se laisse pas facilement « ficeler ». Le Gascon développerait, paraît-il, un goût pour les aventures un peu folles. Nous entrions dans les années 1960, le Stade Montois se fit une spécialité de cette “récréation”.
Nous savions courir, nous aimions sauter et danser. Nous n'avions plus envie de calculer. Sombres guerriers. Toujours, le Championnat nous échappait...
Un fois, en fait, nous le gagnâmes. Sans panache. A contre personnalité. Nous prîmes les Dacsois à leur propre jeu. Ils nous l’avaient promis. Ils allaient nous écrabouiller (au sens propre comme au sens défiguré). Nous n’avons rien tenté ou presque. Aucune envolée, aucune excentricité. Seulement de la « ougnère » et des coups de pieds. De véritables rustres... Nous l’avons emporté comme ça !!!
Un titre certes mais sans vraie fierté. Un titre mais sans gaieté ! Fade !!!
Le 1er février dernier, au sein de la « Nouvelle Commission Taurine », d’évidence, une opposition de style se préparait. Une sorte de Toulouse/Stade Français ! Par 15 à 5 nous fûmes défaits : un essai en coin, inspiré, contre 5 minables mais précieuses pénalités...
Le risque ne paye pas. C’est triste. C’est comme ça !
Point de salut pour les romantiques. Place à la seule et morne rationalité.
La Madeleine, c’est le Championnat. En tout cas, les Montois s’en persuadent.
S’il vous plaît, offrez-nous un « Du Manoir » ! On étouffe !!!

Pour les fanas de rugby, voici un lien sur lequel vous retrouverez l'historique de cette belle compétition ainsi que son palmarès : http://fr.wikipedia.org/wiki/Challenge_Yves_du_Manoir.

04 mars 2007

Comme un linceul qui se déploie... Campo Charro (IV)

Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.


Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Le chant du condamné à mort.
Face au linceul qui se déploie, promis, incantatoire, sinistre. Les heures sont comptées, sans cesse, comme le chapelet glisse entre les phalanges usées des vieilles posées à chaque heure du jour sur les bords du monde. On attend Godot dans ces confins des terres charras où l’hallucinée Thérèse se fait caresser l’éternité par le modeste río Tormes. On attend Godot mais viendra-t-il Godot ? Et qui est-il Godot ?
Les toros sont là, eux. Et Juan Mateos Sánchez paraît fier de les montrer, de dire quels sont leurs historiques sobriquets comme ces 'Carafeo'. C’est pas du 0 %-100 % light, on s’en serait douté, c’est bas, dans le style La Corte originel (non Atanasio), armé façon « me cassez pas les c... » mais sans exagération ni outrecuidance. C’est beau à voir, même ceux qui iront gratouiller les culs bénis des chevaux de rejón. La camada est courte, pas plus d’une grosse vingtaine de toros, ça nous fera un lot voire deux si ces "brutos" ne se mettent pas trop les tripes à l’air d’ici le début de la temporada.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

L’amant verse sa larme. Devant lui, malgré lui, fuient ces heures d’idylle qu’une corde maligne voudrait rendre à l’oubli. Autrefois "mangetripes", l’amant, maintenant Catalan, miroite son diamant , "assassin si beau qu’il fait pâlir" les hommes. Les toros de feu le "cura" sont-ils ces condamnés à la potence que voudraient l’évidence d’un monde taurin acquis tout entier (pas complètement heureusement) à la benoîte messe de troisième tiers ? Ne sont-ils plus aujourd’hui que sursis voire remise de peine ? Tout le monde le dit : "tu verras c’est à l’abandon", "c’est la décadence"... "Valverde, c'est fini !"

Soit, et seuls les Cérétans, savoureux barjots de la cause taurine, alchimistes fadas d’encastes en désuétude, parlent encore à l’amant, le regardent, le veulent. Ils l’auront en juillet !
La maison blanche est petite, comme Juan, et semble être là depuis bien longtemps, comme Juan. Elle a une douceur toute simple, sans ostentation ni prétention, comme Juan. Il parle lentement, comme un papi au petit dernier. Ça doit lui venir du temps où il apprenait à voir les toros avec son abuelo dont il évoque un souvenir omniprésent. Les toros vus, il nous a fait entrer dans la bicoque... On sait où on va, "Valverde" est écrit gros à gauche de la porte.
Derrière elle, une photographie ! La traversée du temps et du siècle dernier...
A droite, au fond, Leopoldo, le frère de Juan, regarde la télévision (une corrida de Mexico et les toros ne sont pas bons !). Il n’est pas comme Juan, plus grand, plus « coquet » semble-t-il, sorte de lord anglais évadé au campo. Face à lui, dos au poste, Sinforosa (oui, oui Sinforosa ! ou est-ce Consolación ?) bloque sur un coin de fenêtre, attendant peut-être elle aussi, dans son immobilisme couvert de noir, que le Tormes vienne border ses nuits. Ils sont là, les deux, face à face, seuls, silencieux, dans une pièce où chaque bibelot respire le vermeil. Il y a des photographies qui restent dans les yeux !
Juan nous a parlé de ses toros, et de ceux des autres, du besoin de rafraîchir le sang, oui mais avec quoi (pur Conde de la Corte) ? Il nous a dit ce qu’il pensait des indultos de la modernité et de ce qu’était un toro brave. Il a ri, il avait l’air bien à parler de toros. Il avait des milliers de mots à nous dire...

Ô traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.

Qu’adviendra-t-il de Valverde dans quelques années ? Nous n’avons pas osé poser la question, c’est gênant de parler de la mort quand elle sent à plein nez. Pourtant, Juan avait des lueurs de sursis dans les yeux. Bah ! Le romantisme vit jusqu’au bout, même "une heure avant ma mort".

Dans quelques jours, voire quelques heures, la galerie de la camada 2007 et du lot de Céret 2007 des toros de Valverde sera en ligne sur le site, ainsi que la photographie du toro qui défendra la devise à la corrida concours de Vic 2007.

>>> Vous pouvez d'ores et déjà consulter la fiche de l'élevage Valverde ainsi que l'entretien de Juan Mateos Sánchez sur le site Terre de toros.

Le poème est de Jean Genet (Le condamné à mort, 1942).

03 mars 2007

De l'importance de la lidia - La Faena du Montepío


Dans son ouvrage consacré à Gallito, Joël Bartolotti nous conte, dans un chapitre consacré à la competencia entre José y Juan, le triomphe reçu par ce dernier le 21 juin 1917 à Madrid lors de la corrida du Montepío de toreros face au toro 'Barbero' de la veuve de Concha y Sierra.

Ce jour-là, le Trianero réalise une faena cumbre, que le grand Joselito considéra comme la meilleure de son ami dont il fut le témoin.

Plus tard, Juan Belmonte déclara au sujet de cette œuvre taurine passée depuis lors à la postérité : "Non, ce toro n'était pas aussi extraordinaire que vous croyez. Et même il n'était pas très bon. C'est nous-mêmes qui l'avons rendu bon, nous tous, mes peones, Gaona et Joselito qui l'ont toréé de cape exactement comme il convenait, et me l'ont préparé, si bien que j'ai pu enchaîner ma faena tout naturellement. Vous ne pouvez pas savoir ce que peut représenter pour un toro, même s'il n'est pas très brave, le fait d'être toréé au moyen de passes de cape bien conduites, quand chacun y met du sien. Ce jour-là, tous m'ont aidé, comme s'ils s'étaient unis pour préparer mon triomphe !"

Combien de taureaux gâchés par les multiples capotazos, ravageurs et idiots, de peones aux ordres de maestros indifférents, planqués dans le callejón ?

'Bravo'


La mascotte de l’Eurobasket 2007 s’appelle 'Bravo'...

02 mars 2007

Ah, malice quand tu nous tiens...


Qu'il me soit permis de publier ce commentaire reçu la semaine dernière sur ce même blog et d'y répondre...

Monsieur,
Merci de l’intérêt que vous portez à l’émission Face au toril et de l’attention avec laquelle vous avez regardé, dans le dernier numéro le reportage intitulé "La question de la grâce". Je suis moi-même un lecteur plutôt assidu de Campos y Ruedos dont j’apprécie la pertinence et l’impertinence. Et c’est un honneur de faire un programme regardé par des gens de qualité ! J’ai bien noté votre malicieux conseil, mais je n’ai pas l’intention pour l’instant de "courir" chez Juan Pedro Domecq. Du reste, c’est vous qui trouvez "géniales" les paroles de Fernando Domecq, pas moi. Nous nous sommes contentés de les recueillir et de les diffuser. Cela ne préjuge en rien de notre point de vue sur la question. En revanche, vous reconnaîtrez que c’est "grâce" à notre émission que les positions de cet éminent éleveur ont pu être connues du plus grand nombre (vous-même, peut-être ?). Vous relevez un passage du commentaire faisant état de l’unanimité du callejón à propos de la grâce obtenu par 'Desordenado', toréé par Ponce à Murcie. J’ai donné cette indication parce qu’elle est le reflet de la réalité, et aussi parce qu’elle vient tout de suite après ce commentaire, je me cite : "Desordenado, ça fait désordre, n’a subi qu’une petite pique et il est sorti tout seul de sa rencontre avec le cheval, comme un qui fuit la bagarre. En plus, il s’est cassé la figure tout seul au début de la faena, comme un quelconque mou du genou". C’est vous qui indiquez que le point de vue du callejón est "un gage de reconnaissance et de qualité", pas moi. Je ne regrette pas d’avoir intitulé le reportage "La question de la grâce". Il me semble que les réactions qu’il provoque (dont la vôtre !) justifient ce choix. Je reconnais volontiers que mon but n’est ni de "mettre en perspective les abus de l’indulto", ni même de conduire quelque "réflexion" que ce soit. Nous essayons simplement – objectif immodeste – de tenir la chronique du petit monde des toros comme il va. Je ne sais pas du tout si "l’afición" n’est plus intéressée que par les "records". Contrairement à vous sans doute, je ne dispose d’aucune étude me permettant de déterminer ce qui l’intéresse le plus. Et pour tout vous dire, je m’en fiche un peu. En outre, nous nous efforçons de nous adresser à tous les téléspectateurs, qu’ils soient ou non aficionados. Nous pensons qu’il n’est pas nécessaire d’être marin pour regarder (et apprécier Thalassa). Nous espérons qu’on peut regarder Face au toril sans être un aficionado chevronné. Ce qui nous guide dans les choix de nos reportages, c’est notre seule curiosité. Et nous essayons de faire en sorte que cette curiosité soit aussi libre que possible. Nous avons la chance, depuis maintenant 20 ans, de faire cette émission avec le soutien constant des directions successives de France 3 Sud. Nous n’avons à faire, au moment de choisir les sujets, qu’à des contraintes de budget et de planning. Je me répète : notre libre curiosité est notre seul guide. Voilà pourquoi nous ne courrons certainement pas chez Juan Pedro Domecq. Bien à vous.
Joël Jacobi

M. Jacobi,
J’ai coutume, lorsque des lecteurs postent des commentaires sur ce blog, d’employer le tutoiement, c’est peut-être l’anonymat de la toile qui veut ça. Ce soir, face à tant d’honneur du seul fait de votre présence en ce lieu (certes virtuel), j’agirai comme Espartaco usait de le faire avec Antoñete (du temps où Espartaco était numéro uno de l’escalafón !), j’emploierai donc le "usted". Voyez-y toute ma considération au moment de vous écrire tous les mots qui vont suivre.
Tout d'abord je tiens à vous écrire que vous avez tort !
Personnellement, je me rendrai chez Juan Pedro Domecq dans les, disons, deux mois à venir, más o menos. Pour quelle raison me direz-vous ? Mais parce que le Jean Pierre remet le couvert en mars à Morón de la Frontera et que ça fleure bon l’indulto tout ça, voire même une doublette lors du même spectacle (vous remarquerez que je ne nomme pas cela une corrida de toros), sait-on jamais ? Ça va concurrencer le Fernand à force ! Ainsi, peut-être serait-il envisageable que Face au toril élabore une série de reportages intitulée : "La guerre des frères" ou "Brother’s in arms" ou "Un Domecq peut en cacher un autre" ou même, oui osons, "Je vous salue Domecq pleins de grâce"… J’ai bien noté moi aussi que mon conseil était "malicieux" et sachez que je prends acte de vos remarques, elles aussi malicieuses, me semble-t-il. C’est de bonne guerre !
Je prends acte tout d’abord de cette phrase écrite et lue par vous dans le reportage "Desordenado, ça fait désordre, n’a subi qu’une petite pique et il est sorti seul de sa rencontre avec le cheval, comme un qui fuit la bagarre. En plus, il s’est cassé la figure tout seul au début de la faena, comme un quelconque mou du genou". Je l’avais relevée mais je ne l’ai pas citée car elle me semblait bien légère et bien seule dans l’intégralité du document. Elle m’a même paru tomber comme un cheveu sur la soupe, trop isolée, trop solitaire sans doute. Cependant, je vous accorde que j’ai mis le doigt sur ce qui m’avait agacé dans le reportage et c’est peut-être un peu facile. Je bats donc ma coulpe… pas trop longtemps quand même.
Ecrire que le point de vue du callejón est "un gage de reconnaissance et de qualité" était, je pense que vous l’aurez compris étant donné que vous êtes un lecteur "plutôt assidu" de Camposyruedos, une note d’humour ou de malice, comme il vous plaira. Ecrire également que le Fernando distille de "géniales" paroles sur l’indulto relève du même cheminement, dicté comme souvent sur ce blog, par la dérision.
Pour le reste, je vous accorde que "grâce" (j’ai bien aimé vos guillemets à cet endroit) à vous un certain nombre de téléspectateurs connaît mieux les "positions de cet éminent éleveur" sur l’indulto mais je vous avoue ne pas être entièrement convaincu par la démarche. Vous écrivez que vous ne faites pas Face au toril pour le seul public aficionado (de toute façon c’est aussi un public aux multiples facettes) et que vous espérez "qu’on peut regarder Face au toril sans être un aficionado chevronné". Bien, je ne peux que louer ce parti pris d’ouverture et de volonté d’étendre notre passion à d’autres cercles de personnes. Néanmoins, après ce reportage, que restera-t-il chez le téléspectateur lambda comme souvenir de l’émission ? Certainement pas votre phrase isolée et pourtant fort à propos mais plutôt l’idée qu’il y a un éleveur en Espagne qui est si balaise que les maestros ne veulent même plus porter le coup de grâce aux bestiaux qui naissent chez lui. Il leur restera l’idée que l’indulto s’octroie à des animaux qui courent sans fin après une muleta capable de faire des centaines de passes. Il conserveront l’idée que la "grâce" n’est pas quelque chose d’aussi "extra-ordinaire" que cela (ce que cela devrait être en définitive). Et puis, sobre todo, ils garderont en eux l’idée que l’indulto ne s’applique qu’à des animaux de troisième tiers et peut-être même que pour eux, la corrida se résumera à cela. C’est là que mon désaccord est le plus grand. Votre émission est une émission de télévision, de ce fait elle est fondée sur le pouvoir de l’image. Evidemment il y a votre voix, évidemment il y a vos textes mais finalement c’est l’image que viennent voir les téléspectateurs, vous en conviendrez j’imagine. Alors, pourquoi ne pas montrer les tercios de piques dans ce reportage ? Ils me paraissent pourtant fondamentaux, primordiaux, pour déclarer un indulto. Pourquoi ne pas montrer à ceux qui découvrent la corrida qu’un toro indulté peut être "mou du genou" et sortir "seul de sa rencontre" ? C’est aussi cela la triste réalité de ces indultos de pacotilles qui fleurissent aujourd’hui. Certes, je comprends que l’on ne puisse pas tout montrer. Faire des choix est difficile. Peut-être aussi que les droits télé des chaînes espagnoles coûtent chers (je ne connais pas bien le sujet je l'avoue) et qu’ils imposent de n’exposer que "l’essentiel" (donc la faena aux yeux de beaucoup) ? Peut-être mais tout de même.
Enfin, j’ai également conscience que votre émission ne soit en rien une émission à but éducatif ou plutôt pédagogique. Ainsi, je salue votre logique dictée par "la curiosité" "aussi libre que possible", c’est à peu de choses près cette même logique qui nous porte à Camposyruedos, mais je reste persuadé que la curiosité, flanquée d’un zeste de liberté, n’empêche pas de montrer les choses avec un peu de recul et d’analyse ; ne serait-ce que pour créer des interrogations chez vos téléspectateurs. Mais nous touchons là un débat plus large sur le rôle et la place de la télévision dans la société.
Voilà donc, rapidement, ce que je désirais vous répondre M. Jacobi. Je lisais il y a quelques jours une critique cinématographique concernant le dernier film de Clint Eastwood, Lettres d’Iwo Jima. A priori amateur de ce grand cinéaste, l’auteur de l’article concluait pourtant en ces termes : " …on aime et respecte Clint, mais pas au point de visiter pendant deux heures vingt-deux un monument aux morts". J’ai alors pensé à votre émission, avec qui j’ai eu la chance de grandir et qui mérite le plus grand respect mais vis-à-vis de laquelle j’ai été déçu quand elle m’a contraint à passer une dizaine de minutes à regarder un campo de miraculés absurdes. Mais Clint va se reprendre…
Sachez enfin que nous aussi sommes sous le couperet de "contraintes de budget et de planning" et c’est d’ailleurs ce qui me cause un grand regret. Celui de ne pouvoir offrir à nos lecteurs la possibilité d’enregistrer les commentaires vocalement car ça aurait eu de la gueule tout de même d’avoir la voix de Face au toril rien que pour nous... Cela aurait été "bat" comme disait Gabin !
Bien à vous et à bientôt sur Camposyruedos
Laurent Larrieu

Tortilla española...


... sans commentaires. Enfin, les commentaires ce sera pour plus tard...

01 mars 2007

Le retour de José Tomás (II)


J'avais dit que nous y reviendrions, et bien c'est chose faite : rien à ajouter pour le moment au message de Solysombra ci-dessous. Comme ils disent outre-Manche, wait and see. Cette nouvelle incroyable a presque failli nous faire passer à côté de cette autre information capitale : après l'avoir vu parmi les spectateurs de la Maestranza ou de Las Ventas, voici un autre personnage qui fait beaucoup parler de lui, mais cette fois descendu dans l'arène. Etonnant, non ? Merci à Javier de Toro, torero y afición.

¡Vuelve!


Allélulia !
Amen !
Ainsi soit-il !
¡Estoy de enhorabuena!
¡Joooder!
¡Ostia!
Son corps où les autres mettent leur muleta
Oublier son corps à l'hôtel
Les naturelles de Madrid
Le rabo de Barcelone
La leche
Vous pouvez ranger Talavante
¡No me lo creo!
Pffffffff… ¡No me lo creo!
El monstruo…
Adolfo Martín
Al natural
La zurda
Izquierda
¡Loco, loco, loco!

Bon d’accord... mais pourquoi ?

Le retour de José Tomás


Serait-ce la bonne ? Après tant d'hivers à spéculer sur le retour du diestro de Galapagar, et des rumeurs de plus en plus insistantes l'annonçant prochainement de l'autre côté de l'Atlantique, il semblerait que celui-ci ait finalement décidé de faire son retour dans les ruedos dans la cité comtale où il a si souvent triomphé.

Il ferait le paseíllo aux côtés de Finito de Córdoba et de Cayetano Rivera Ordóñez, face à des toros de Núñez del Cuvillo.

Si cette information se confirme, nous y reviendrons.

Un dimanche à Madrid


Depuis plusieurs jours, dans les milieux aficionados, il se parle du cartel qui aurait été confectionné par Taurodelta, adjudicataire irrégulier à la gestion de la Monumental de Madrid, pour le dimanche de Résurrection.
Il s’agirait de la confirmation d'Alejandro Talavante par le Juli, avec pour témoin un des hijísimos (de fils... à papa...) qui pullulent dans le monde taurin : José María Manzanares. Les médias dont je me refuse à donner le lien parlent de cartelazo, d’événement historique... et il s’avère qu’à ce stade nous ne savons rien de la provenance des toros qui seront combattus et qui représentent, au moins, la moitié de l’histoire.
Tout ce battage médiatique très en avance sur la date de la course nous démontre que la matière première du spectacle, le toro, n’intéresse personne à l’exception des aficionados. J’ai lu que la corrida serait prise dans les lots prévus pour la féria de San Isidro ou pour celle de l’Anniversaire, ce qui veut dire que les toros seront plus jeunes encore que la date pour laquelle ils ont été prévus. Et si l’on prend en compte que les toros présentés habituellement ont juste l’âge requis, nous risquons de nous retrouver le 8 avril avec une corrida de chats, ce qui ne manquerait pas de venir dévaluer pareil événement et même le convertir en quelque chose d’assez insupportable.
D’après Bastonito