28 septembre 2013

Rêver un peu


Demain, à Las Ventas, aura lieu une novillada concours de ganaderías dites d’« encastes minoritaires ». Si le principe de novillada concours peut être discutable et discuté (on imagine que le comportement type d’un animal choisi par un ganadero doit s’exprimer quand l’animal est considéré comme adulte), si l’expression « encastes minoritaires » est un doux euphémisme au regard de l’état déplorable et uniformisé de la cabaña brava actuelle, il convient de noter que, à l’intérieur même d’une dénomination réduisant de beaucoup les attendus et les possibles, la plaza madrilène a réussi à composer une affiche ganadera vraiment originale et sortant des sentiers battus. Le résultat sera ce qu’il sera : s’il est négatif, gageons que les critiques s’en donneront à cœur joie pour expliquer que ces élevages ne correspondent pas au toro espéré actuellement (sans prendre en considération les camadas très réduites de certains d’entre eux, qui ne sont maintenus que par pure passion par leur propriétaire et qui ne « lidient » que très rarement) ; s’il est positif, tout sera oublié dès les premières lueurs de la temporada 2014.

Écartées toutes ces prévisions de mauvais temps, force est de reconnaître que présenter le même jour un Juan Luis Fraile, un Sánchez-Cobaleda, un José Joaquín Moreno de Silva, un Manuel Quintas, un Paloma Sánchez-Rico de Terrones et un La Interrogación n’est pas chose habituelle ni classique. Autant les trois premiers sont assez connus des aficionados et extrêmement intéressants, autant les trois derniers sont la bonne surprise du jour pour qui goûte la nouveauté. Les Sánchez-Rico de Terrones ont foulé le sable parentissois cet été, divisant les opinions. Les Quintas sont des berrendos en negro que Goyo et ses frères élèvent à l’abri des regards, comme un trésor dans lequel coule un peu de feu le sang Jijón. Enfin, après les abandons de Mariano Cifuentes, Sánchez-Fabrés et Sánchez-Arjona, l’avenir de la rame Coquilla semblait définitivement scellé, même si le fer El Añadio conserve encore quelques vaches. C’était sans compter sur l’obstination (pour combien de temps encore ?) du jeune ganadero Antonio Martín-Tabernero Ramos, de Casasola de la Encomienda, qui élève — à côté de bestioles plus modernes — les derniers purs Coquilla (origine Matías Bernardo ‘El Raboso’) du campo sur lesquels un étrange point d’interrogation inversé fait office de fer.

Et si la grande vertu de cette novillada était finalement de nous faire rêver…


Photographie Un novillo de Quintas, en 2011. — Laurent Larrieu/Camposyruedos.com

27 septembre 2013

Balade chez Los Maños


Si les carteles de la prochaine Feria del Pilar de Saragosse n’ont rien de folichons pour nous pousser à prendre la route de l’Èbre, c’est pourtant vers là-bas, chez Los Maños, que nous portent ce soir les photographies de notre compañero et néanmoins ami Étienne Barbazan. Coureur invétéré de… campos, il a eu la chance de pouvoir photographier toute la camada de novillos de l’année 2013 — ces mêmes novillos qui ont été « lidiés » dans la plaza d’Andorra, début septembre. Du Santa Coloma plein les yeux pour un Vicois qui en a presque fait une religion.

>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une courte galerie des photographies d’Étienne Barbazan prises dans l’élevage Los Maños.

25 septembre 2013

Si t’es pas content, va à Béziers !


Tous les grands penseurs actuels de la tauromachie s’accordent sur un point : ces dernières années, la corrida a beaucoup changé. Certains voient dans cette évolution un mal devenu incurable, d’autres se raccrochent aux branches et, au gré du vent qui souffle sur le phare, dénoncent ceux-là mêmes qu’ils défendaient encore hier, et le reste n’a de toute façon aucune idée sur la question tout occupés qu’ils sont à recopier Mundotoro sur leur site internet, ou à pleurer face aux inconséquences des antis en vadrouille dans les Landes cet été. Bref ! La corrida a changé, et ces dernières années ont vu l’apparition et/ou l’affirmation de certains phénomènes et pratiques tels que les fundas, les arreglados, qui ont réglé leur compte à l’afeitado, les toreros qui communiquent sur leur capacité à choisir eux-mêmes les élevages qu’ils seront amenés à combattre, les empresas qui placardent une affiche sur laquelle, moins d’un mois avant l’événement, la mention « ganadería à désigner » tient lieu et place d’un nom d’élevage, les empresas, encore (la même que la précédente, en l’occurrence), qui, dans un livre, sont capables de balancer qu’elles ne touchèrent aucun bénéfice de la Très Sainte Corrida du 16 septembre 2012 (pas celle de Céret !). La liste est longue, malheureusement, et vient même de s’agrandir… Ainsi, tout le monde a pu constater, ces derniers lustres, la place grandissante qu’occupait l’indulto dans le cœur du public de corrida. On « indulte » pour un oui, pour un non ; sur les gradins, plus personne ne voit rouge, mais bien plus sûrement orange. Dans cette mode de la vie rendue, il convient aujourd’hui de rendre hommage aux arènes de Béziers, qui ont, cet été, poussé la pratique jusque dans ses derniers retranchements, si l’on ose écrire.

Août 2013 : Sébastien Castella est annoncé en solo à Béziers (original, ces derniers temps, les solos et mano a mano !) devant six toros de six ganaderías différentes. Parmi celles-ci, ressort le nom de Victorino Martín, que le public n’a pas coutume de voir combattre par le héros local. Ceux qui recopient Mundotoro parlent de « geste », les autres ne pipent mot, car il faut du courage pour assister à la féria de Béziers, et ils savent déjà qu’ils n’iront pas. Début août (la corrida étant prévue le 16), dans un communiqué de presse, le matador déclarait : « J’avais choisi un toro de Victorino Martín, magnifique, dont l’éleveur m’avait montré les notes, lesquelles offraient beaucoup de garantie. Malheureusement, il est mort au campo. »

Mince alors ! Et comme il est de notoriété publique que Victorino possède une camada très courte, il fut impossible de choisir un autre toro chez lui, et le matador, soutenu par l’empresa, on imagine, s’en alla chez Zalduendo trouver la perle rare.

En vérité, ô lecteur, en vérité… le toro de Victorino Martín prévu pour ce jour-là n’est pas mort et il gambade aujourd’hui même dans son campo de « Las Tiesas » ! Béziers a donc franchi le stade ultime de l’indulto : gracier un toro sans même l’avoir fait sortir en piste, sans même l’avoir embarqué ! Trop forts, à Béziers !

Vous comprendrez aisément que nous ne pouvons dévoiler l’identité de nos informateurs et que, n’étant pas journalistes, comme ceux qui recopient Mundotoro, nous n’avons pas fait le voyage en Estrémadure pour aller caresser le ressuscité, que l’on tient, paraît-il, très loin des appareils photo. Manquerait plus qu’on érige une cathédrale !

24 septembre 2013

La mort de « Toros »


Savoir mourir est un art quand on a le choix. La revue Toros vient d’annoncer sa mort pour le 31 décembre 2013. J’ai appris la nouvelle avec cette tristesse qui ne tire pas les larmes, mais qui enlève encore un peu plus de cette jeunesse qui fout le camp dans le sens inverse de la marche. Toros meurt pour des raisons multiples clairement évoquées par Joël Bartolotti dans le dernier numéro de la revue (n° 1961), et, à bien y regarder, mise à part cette tristesse silencieuse, l’annonce de la mort d’une vieille de 88 ans n’a rien pour susciter l’étonnement. D’autant plus quand la vieille a du mal à marcher, à parler, à respirer.

Toros meurt de son âge (de celui de ses collaborateurs, peut-être, un peu aussi), de sa lassitude de corridas toujours plus décevantes et de décisions — au demeurant respectables — qui l’empêchèrent, ces dernières années, de faire entendre sa voix dans le concert cacophonique de médias taurins de plus en plus médiocres et exponentiels… sur le Net, en particulier. Avoir refusé de prendre le virage du monde 2.0 au début des années 2000 condamnait la bisaïeule à la solitude et à l’effacement, et lui interdisait la visite fréquente des arrière-petits-enfants. Car les jeunes générations d’aficionados ne connaissent que de loin la revue, quand ils n’ignorent pas tout simplement son existence.

Après l’ANDA, il y a quelques années, qui n’avait su ni s’ouvrir ni se renouveler ; après une pluie épaisse et désespérante qui a emporté trop d’élevages de légende et/ou historiques ; après la disparition de grandes plumes dont on mesure désormais l’absence abyssale, vient le tour de Toros, organe autoproclamé torista, noir et blanc et austère. Ce n’était pas la littérature ni les bons mots que le lecteur venait chercher dans Toros, mais bien ce « parler toro » qui manque aujourd’hui si cruellement. Les revues de campo de Pierre Dupuy (ses articles historiques aussi), ainsi que les prises de position toujours intéressantes et argumentées de Joël Bartolotti, furent, ces dernières années, les branches solides sur lesquelles tenait un arbre décati et dont la mise en page subissait l’étonnant manque de goût en matière photographique (une photo bien choisie vaut mieux que dix mauvaises en mosaïque) d’une équipe de « savants » de la chose taurine. Las, certains des collaborateurs de la revue (un, en vérité) témoignaient ces dernières semaines (réseaux sociaux) de l’évolution de leurs goûts en matière taurine ; évolution qui ne pouvait qu’inquiéter sur l’évolution de la ligne éditoriale de la revue. 

Avant de mourir, Toros tire sa révérence avec dignité et sobriété, et espère peut-être un plan B pour survivre… À suivre, donc.

23 septembre 2013

‘Santanero’


‘Santanero’, de l’élevage El Solivo (pure caste Navarra), propriété de Juan Bautista Giménez Martín et marqué du numéro 76, sortira dans le quartier Carbonaire de la Vall d’Uixó à la mi-octobre.

Félicitations à la peña Victorino, de la Vall d’Uixó, pour son acquisition et pour apporter de la variété dans nos rues. ¡Suerte ganadero!

21 septembre 2013

Barrancos


Ma découverte de Barrancos a débuté il y a bien longtemps avec les mots de Pierre Dupuy dans la revue Toros, puis ceux de Jacques Durand dans Libération.

Barrancos est un village improbable du bout du monde du Portugal, là où les Lusitaniens passent les toros au fil de l’épée. 
Barrancos… Un village perdu dans un territoire isolé de tout, tellement isolé qu’il ferait paraître immense ce grand pays pourtant si petit. Un village cerné par le Porço Preto et les oliviers, luxe suprême. Barrancos, dont les deux « r » se roulent à la portugaise, entre la jota espagnole, sèche, et les « r » roulés. Deux « r » qui restent coincés sur le haut de la langue, contre le palais.

Grégoire Fabvre, qui vit chez nous, au pied du pic Saint-Loup, a eu un jour l’idée lumineuse d’aller se perdre à Barrancos, caméra à l’épaule, accompagné d’un preneur de son. De ses voyages il a fait un film, étonnant, émouvant, profond, superbe. Alors Barrancos est devenu autre chose qu’un nom ou un symbole, autre chose que le village de la résistance. Barrancos est devenu une envie de voyage et de territoire vierge, de retour aux sources.

Passara, le film de Grégoire, est distribué par les éditions Atelier Baie. Le contact fut donc facile, les échanges immédiats, et l’envie de partir tourna rapidement à l’obsession. J’avais l’impression de discuter avec un type qui venait de marcher sur Mars, et depuis que j’en suis revenu, j’ai le sentiment d’être allé moi aussi sur cette autre planète. Sensation délicieuse, entêtante et déjà empreinte de nostalgie. Saudade. Ça n’a rien à voir, mais le lendemain, pour mon retour sur terre, Ugo Ceria, un poète italien qui vit à Madrid, m’expliquait qu’il n’existe pas de Pessoa espagnol. Finalement, si, ça a peut-être à voir.

Ma préoccupation principale étant les images, j’ai beaucoup interrogé Grégoire pour savoir comment envisager ces courses de deux toros et comment pouvoir photographier au plus près de l’action. 


« Salut François,
Pour pouvoir accéder à la piste, il y a quatre possibilités, que j’ai expérimentées, aussi galères les unes que les autres :
— La première, très rock’n’roll : avec les jeunes, perché sur les rondins, sous les places assises. À la sortie du toro, on ne voit rien. Il fait cinquante degrés, c’est la panique, impossible de faire des images. En revanche, on est au cœur de l’action, c’est très sympa. Dès que le toro est canalisé, après les banderilles, on peut alors sauter en piste sans problème et même s’asseoir sur le sable pour regarder la faena. C’est une bonne expérience à vivre qui permet de faire de superbes images dans le dernier “tiers”.
— La seconde : derrière les rondins amovibles, entre la sociedade “du haut” et l’église. C’est par là que passe l’arrastre. On est “quiché” debout tout au long de la course et, à moins d’être arrivé très tôt (au moment où ils fixent les rondins pour fermer l’arène) on ne voit rien à part des nuques. Le seul intérêt est de pouvoir accéder à la piste en même temps que l’arrastre.
— La troisième : être dans l’une au l’autre sociedade. Là encore, il ne faut pas espérer voir grand-chose de la course, mais on peut accéder facilement à la dépouille du toro.
— La quatrième : le top ! L’emplacement depuis lequel j’ai filmé les courses présentes dans Passara, derrière le burladero de la banque. C’est l’endroit idéal, mais, pour m’y faire accepter, il m’aura fallu deux ans, quatre voyages à Barrancos, boire un verre avec chaque habitant du village, prouver mon afición, apprendre à parler le dialecte barranquenho, aller à la messe… Je plaisante, mais c’est un peu ça… Tu peux tenter le coup. Pour cela, il faut que tu rencontres Hernani, ou son collègue dont j’ai oublié le nom. Ils travaillent à la banque. C’est en quelque sorte leur place réservée. Hernani est sympa ; il passe ses journées à s’éclipser de son guichet pour aller boire et jouer aux cartes. Il peut être lourdingue, mais je pense qu’il m’aime bien. En lui montrant tes bouquins et en lui parlant de Passara, ça peut le faire. Il supporte le Sporting. De notre côté, sauf retournement de situation, nous ne descendrons pas cette année. On reste en contact. 
À bientôt.
Grégoire. »


20 septembre 2013

Indulto tragique à Baza


Ils ne se vantent pas de tout, les taurinos ; Mundochoto et les autres ont l’info sélective. Là, il s’agit d’un indulto qui a tourné au ridicule, ou au tragique, c’est selon.
 À Baza (Grenade), El Cid a gracié un toro du fer de Benjumea. Impossible de faire rentrer l’animal dans les corrals. Résultat des courses : un assoupissement par tranquillisants, par là, puis retour à la case départ, en tracteur…



19 septembre 2013

Le saviez-vous ?


Le Landais est gueulard. Bon, ça, vous le saviez. Dans les arènes, autour d’un stade, au bistrot, mais sur les champs de course, le saviez-vous ?

Eh bien autour des champs de course, aussi. Il n’y a guère que perché sur sa palombière qu’il soit à peu près calme.

18 septembre 2013

Comptine du pitón


Pundonor et point de suture sont dans un ruedo. 
Pundonor tombe devant le toro.
Qu’est-ce qu’il reste ?
Adalid.

David Adalid blessé par un Miura, à Nîmes. — JotaC 2013

17 septembre 2013

Montserrat


Je n’aime pas faire ça. En tout cas, pas de cette façon. Normalement, on ne me voit pas, car je n’aime pas être vu. J’ai peur des réactions. Mais là, c’est différent, je n’ai pas vu que tu me regardais. Sinon, j’aurais baissé l’appareil, détourné la tête, et je serais parti plus loin, pour me faire oublier.

Je n’étais pas venu pour ça. J’étais venu voir le toro et les vaches de La Paloma : ‘Goloso’, ‘Morisca’, ‘Oscura’, ‘Golondrina’ et ‘Fugitiva’. Je suis venu mesurer leur hargne, leur envie d’en découdre, de poursuivre les imprudents, de travailler les obstacles, de s’abîmer les pattes sur la pyramide, de se hisser à la fontaine, de se défoncer le crâne contre les barreaux. Je suis venu contempler la bravoure valencienne. Je veux profiter de cette ambiance, écouter les cris et les invectives, me faire oppresser dans le cadafal, sentir la sueur, le sang ou l’odeur âcre de brûlé des sabots frottés contre l’asphalte. Je suis venu m’imprégner de cette folie qui s’empare de Montserrat sur les coups de treize heures pendant toute une semaine du mois d’août.

Ils sont tous présents sur la place de l’église : les plus petits, accrochés aux barreaux des fenêtres, que leur maman retient par l’épaule pour ne pas qu’ils se jettent ; les jeunes, ceux qui portent débardeur fluo ou maillot de foot, ou bien ceux qui ne portent rien du tout pour exhiber leurs tatouages sur des torses épilés et gonflés en salle de gym ; les jeunes filles et les femmes qui crient aigu, le visage caché dans leurs mains, à chaque démarrage de la vache ; les vieux, ceux qui pensent avoir encore leur vingt ans, qui rentrent les derniers s’abriter derrière les barrières, et que la vache, lassée, épargne à chaque passage ; d’autres vieux, encore plus vieux, qui cherchent une place assise, à l’abri, entre le petit et sa maman. Il y a ceux, au bar, pour qui les vaches ne sont qu’un prétexte, qui rigolent à gorge déployée en se tachant la chemise de cazalla, de bière ou de rouge limé ; et, enfin, il y a ceux qui regardent tout ça (l’immense majorité) et remplissent les lieux en donnant du volume à cette foule délirante et bariolée qui s’enflamme sur les coups de treize heures dans le cagnard du mois d’août.

Tu vois, je suis venu pour ça. Et toi, tu es là. Je t’ai vue, c’est vrai, entre les ivrognes et la multitude qui se presse aux fenêtres. Je t’ai vue comme j’ai vu les enfants et les petits vieux. Je t’ai vue dans cette atmosphère étouffante, dans ce vacarme et cette folie, mais, dans la pénombre du bar et l’obscurité du viseur, je n’avais pas vu ton regard. Si je l’avais deviné, je n’aurais certainement pas fait la photo ; j’aurais baissé l’appareil et détourné la tête.

16 septembre 2013

Théorème


Oui, c’est sûr, les mathématiques c’est un peu compliqué, mais faites un effort sinon vous ne comprendrez rien à toute cette alchimie qui préside à la beauté taurine.

Théorème d’Archimiura : « Tout toro qui décolle de quelques centimètres au-dessus de la piste ensablée de l’arène subit, de la part de l’atmosphère, une poussée exercée du bas vers le haut, et égale, en intensité, au poids du vide intersidéral de la caste qu’il vient de déplacer, qui le conduit inexorablement à s’écraser au sol comme une bouse molle, jusqu’à ce que l’on sorte enfin un cinquième sur six… et encore. »


Photographie Premier « miurasse » de la course de Nîchmes du dimanche 15 septembre 2013. — JotaC

07 septembre 2013

Je préfère les antipasti


Anti-anti ! Ça devient grave.

Déjà que je refusais d’être un anti tout court, un tout petit anti, un minuscule et monoanti, faudrait que je devienne anti-anti ! Pourtant, les tentations étaient nombreuses d’être un anti tout court : j’aurais pu devenir anticonsommateur de lasagnes au bourrin rom, ou antitouriste japonais qui n’en finit jamais de sourire à l’Occidental velu, qui l’accueillerait volontiers à coups de pied au cul son sourire à la con. Un chien aurait pissé dans mon jardin qu’il ne m’aurait pas fallu longtemps, si je m’écoutais, pour créer ma page Facebook anticlébard du voisin et de sa salope de femme qui lui lèche le groin (au chien), mais ça fait un bail que je me méfie de ce que je me raconte ; je serais même devenu antitaurins ! Ouaaais, c’est vrai ! Pas antichose taurine, faut pas pousser, j’ai la passion façon limace ; elle s’accroche, elle bave, elle laisse des traces depuis trop longtemps, et je crèverai avec, ça c’est sûr, y a pas d’autre solution. Antitaurins avec un « s », le « s » de la servitude offerte à la nullité, le « s » de suiveurs, de tous ces inutiles qui copient, commentent, gaspillent des lettres et des mots trop rares aujourd’hui à vouloir nous causer tous les jours de leurs corridas faisandées, ici sur le Net et ailleurs dans les bouquins, les revues, la radio. Oui, j’aurais dû devenir antitaurins, mais il ne tient finalement qu’à moi de ne pas les fréquenter, et la loi fait qu’ils ont le droit d’exister — comme Dieu, l’État de droit exagère tout de même !

J’aurais pu devenir tout ça et j’avais mes raisons, et j’avais raison ! mais je suis resté moi, pas anti pour deux sous ; c’est fatigant d’être anti, c’est con, surtout ! Alors imaginez qu’en n’étant déjà pas anti je sois devenu d’un coup, d’un seul, comme ça, sans préparation, sans entraînement et sans dopage, anti-anti ! Un coup à me coller un infarct à la première manif, et crever d’un infarct pour arriver à être un con au carré, très peu pour moi, au final.

Si Rion-des-Landes a connu cette année un éclairage médiatique plus large que le derrière de la fantasque Maïté, la faute n’en revient pas entièrement aux anticorrida, qui ont profité de la situation que les forces de l’ordre ont laissé s’installer en permettant à quelques mangeurs de courgettes à l’eau — tout en sachant qui ils étaient et d’où ils venaient — de pénétrer dans l’enceinte de ce « cordon sanitaire » de 500 mètres autour des arènes mis en place par nombre de municipalités de villes taurines. Le reste — les agissements des anticorrida — relève de la justice, et point. Que les forces de l’ordre n’aient pas fait correctement leur travail à Rion-des-Landes est plus inquiétant pour la pérennité du calme de l’aficionado que les gesticulations très visuelles de personnes dont la capacité intellectuelle le dispute quotidiennement à leur talent littéraire et orthographique.

La corrida n’est pas du monde qui se construit. Elle ne tient à rien face à l’évolution sociétale actuelle, sclérosée par les grandes théories écologistes. La corrida devrait fermer sa gueule et rester discrète pour vivre mieux et plus longtemps, au lieu de croire se défendre sur des concepts moisis de traditions et d’ériger le triomphalisme comme une norme susceptible de faire d’elle un spectacle acceptable par tous duquel le public sortirait toujours satisfait. La corrida n’est en rien consensuelle et n’a rien à faire au patrimoine immatériel de l’humanité. Mais la connerie n’a pas de camp, et les antitaurins sont obligés de la partager avec nombre d’aficionados qui sont prêts en un clic à s’inscrire sur une page Facebook des anti-antitaurins, nouvellement créée par on ne sait qui pour « montrer au grand jour les pratiques des anticorrida ». Et montrer au grand jour les pratiques du monde taurin, non ? C’est comme l’ONCT, surtout ne pas regarder les affaires internes, ne s’occuper que du crépi ; laissons les fondations au mundillo espagnol, le bâtiment va bien, là-bas !

Ben voyons ! (II)


Merci à Romain Tastet et à Gloria pour son post sur Facebook !
C’est traduit en russe — pas sûr qu’on y perde grand-chose…



Les Bijoutiers du clair de lune de Roger Vadim,
avec Brigitte Bardot, Alida Valli, Stephen Boyd,
José Nieto, Fernando Rey (Fr., It., 1958, 1 h 35)

06 septembre 2013

À vendre… (III)


Deux places « Tendido haut - Soleil » (19 € chacune) pour le samedi 7 septembre, à Dax. Corrida de Torrestrella pour Juan José Padilla, Iván Fandiño et Saúl Jiménez Fortes.

&

Deux places « Tendido haut - Soleil » (19 € chacune) pour le dimanche 8 septembre, toujours à Dax. Corrida avec deux toros de Victorino Martín, deux de Fuente Ymbro et deux de Garcigrande pour Morante de la Puebla et Sébastien Castella en mano a mano.


Contact  06 61 43 07 52

04 septembre 2013

Andorra 2013


Chaque année, la petite plaza d’Andorra (un bout du monde) rempile en organisant deux novilladas dans l’esprit de ce que certaines petites places françaises font depuis des années : des novillos d’élevages mal catalogués de « durs » honorent l’Aficíon locale de leur combat. Cette persévérance assez rare en Espagne est digne d’intérêt et méritait d’être soulignée.
Notre compañero Josemi nous a envoyé cette photographie d’un novillo de Los Maños (Santa Coloma) qui sera « lidié » cette année. Merci à lui et suerte para todos !

03 septembre 2013

Ben voyons !


Oh, certes, le cliché n’est pas de bonne définition, et je suis même incapable de vous dire d’où il sort (que son auteur me pardonne), mais il suffit tout de même pour comprendre qu’il fut une époque où la sainte éthique ne l’étouffait pas, notre Brigitte. Peut-être que son ambition de l’époque aveuglait sa très pure vision sur les horreurs de ce monde sanguinaire et cruel, et qu’au fond l’arrivisme et la quête du succès la protégeaient outrageusement des éclaboussures de la dignité.

Après tout, que ne ferait-on pas pour un quart d’heure de gloire, au moins ! En fait, c’est désormais prouvé, l’amour-propre ne fait visiblement pas partie de son monde. Malgré cela, on pourra se consoler en imaginant qu’en ces temps innocents une once de compassion pour ses semblables bipèdes humains coulait peut-être encore dans les veines du monstre blond le plus sexy de l’histoire du cinéma. 

Enfin, moi ce que j’en dis, c’est que les antis, c’était mieux avant…

Pas frais, mon poisson ?…



Si vous ouvrez Burladero.com, comme je l’ai fait par accident ce matin, vous tomberez sur tout ce qui suit, placardé en une, tel un étalage de poissonnier affichant ses promos immanquables pour mieux appâter le chaland :
Triunfal tarde de Talavante en Mérida. Gran tarde de toros ofrecida por el torero extremeño. El cénit de la tarde ofrecida llegó con el indulto de Taco, un gran toro de la divisa Zalduendo.
Daniel Luque da vuelo a la tarde cortando tres orejas. Gran actuación del Sevillano.
El Cid y Fandiño, a hombros en la goyesca.
Triunfo de Hermoso y percance de Noelia Mota.
— Illescas. Tarde de trofeos.
Armendáriz, tres orejas en Molina de Aragón.
Sólo un toro, el quinto, y sólo un torero, Manuel Escribano, levantaron la tarde y los tendidos de Campos Góticos.
Tarde cumbre. Gran tarde de toros con tres toreros dando la cara ante una gran corrida de Victoriano del Río.
Oreja para Robleño y Flores ante los Cebada. Al toro de Robleño se le dió la vuelta al ruedo.
Fotografia: triunfal tarde en Berja.
Curro Díaz pleno en su tierra, tres orejas. Adrián de Torres mostró una buena actitud y se le escapó el triunfo por la espada.
Exitosa terna valenciana: Jesús Duque, Román y Vicente Soler salen a hombros con el encierro de Los Millares.
— Nueva Puerta Grande para Alberto Escudero. Jesús Martínez le acompañó a hombros.
Casar de Cáceres. La verdadera grandeza del toreo.
Emilio de Justo y Jairo Miguel triunfan en su mano a mano.

À ce moment-là, vous chercherez à savoir d’où provient cette odeur forte qui vous prend les naseaux, et, en l’occurrence, il vous suffira de soulever un peu la came pour comprendre que la limande n’est pas de ce matin, que la rascasse est en fait un peu maigrichonne et que la daurade ne sent pas vraiment le frais. Vous conclurez vite que le poissonnier n’en est pas un, et que pour chercher à refourguer si grossièrement pareille marchandise c’est forcément que les capitaines des chalutiers doivent oublier quelques petits billets entre deux rangées de sardines hasardeuses.

Maintenant, vous pourrez dire que vous savez à quoi ressemble un média à la botte de financiers…

01 septembre 2013

Des Cebada à gogo


‘Astuto’, numéro 85, novillo de Cebada Gago, Carcassonne — Jotac 2013
Les Cebada Gago n’étaient pas qu’à Bayonne. Samedi après-midi, au même moment, se déroulait une novillada du même fer à Carcassonne. Félicitons les organisateurs pour la présentation de cette course, largement supérieure à ce que l’on voit généralement dans des arènes de plus grande notoriété. Le comportement des novillos fut très varié. Même s’il fut plutôt décevant à la pique, une dizaine de puyas seulement, encaissées sans beaucoup de résistance et peu d'enthousiasme, la novillada conserva pourtant du piquant aux banderilles et de l’allant à la muleta.

Les premier, second et sixième novillos furent les plus intéressants de l’encierro, par leur présence et par le jeu qu’ils développèrent. Le premier novillo, un joli castaño plus retors que ses frères, surtout à gauche, demandait une lidia ferme et solide. Alberto Pozo se montra courageux mais souvent brouillon. Le second, qui illustre le post, finit par déshabiller Tomás Angulo après trois accrochages violents, le novillero manquant de peu la blessure grave. Le sixième fut le plus complet, le seul à s’employer à deux reprises au cheval en venant de loin avec entrain. Il méritait une grande faena. César Valencia reçut trop facilement deux oreilles qu’il aurait dû décrocher en bataillant, en donnant du rythme, de la distance et en se croisant. Il conclut cependant d’une étonnante et fulgurante estocade. Le novillo fut honoré d’une vuelta un tantinet exagérée et la course s’acheva dans une satisfaction générale qui emporta le novillero et le mayoral dans un triomphe surdimensionné. Quant aux Cebada negros du sorteo, sortis en troisième, quatrième et cinquième positions, ils furent tous un ton plus bas que les autres et affadirent le lot. 

Nous reviendrons sur cette course pour aborder l’attitude résolument agressive et vindicative de ces groupuscules « antis », qui dérapent dangereusement à fréquence de plus en plus régulière.


Note personnelle Avec un tel prénom et un tel patronyme, j’attendais mieux de Tomás… Angulo. Une oreille tout de même, pour y avoir laissé un costume.

Citation (X)


« Un lecteur me reproche d’être “négatif” et toujours “en train de critiquer”. Le fait est que nous vivons à une époque où les raisons de se réjouir ne sont pas nombreuses. Pourtant, j’aime faire des éloges quand il y a quelque chose à louer. Aussi voudrais-je écrire ici quelques lignes — rétrospectives, malheureusement — à la louange des rosiers de chez Woolworth. » — George Orwell


Photographie Fer de l’élevage Hijos de D. Celestino Cuadri Vides, finca « Comeuñas », province de Huelva. — Laurent Larrieu

H, huitième lettre et sixième consonne de l’alphabet latin : h capitale (H), h bas de casse (h).
« Lettre qui ne correspond à aucun son en français […], sauf dans certaines interjections où elle note un bruit de souffle produit par une friction glottale de l’air expiré (ha, ha, ha !) ou parfois de l’air aspiré dans le soupir. » (Le Petit Robert.) Dans les mots commençant par h, celui-ci peut être muet (l’herbe) ou aspiré (le haschich — trois h !).

S’il n’est pas indispensable de se rappeler que Hiroshima, sur l’île de Honshū, est jumelée avec Honolulu, sur l’île de Hawaii, n’oublions pas, bien que les références datent un peu, que c’est le héros grec Héraclès qui captura le Taureau de Crète et qui aurait tué Hippolyte ; que ce sont les Romains qui nommèrent la péninsule ibérique Hispanie ; que la déesse égyptienne de la joie, de la musique et de l’amour (rien que ça), Hathor, est représentée sous la forme d’un visage de femme, ou d’une tête de vache, avec le disque solaire entre ses cornes ; que les Huns emmerdèrent sérieusement le monde dans la première moitié du Ier siècle ; que Hannibal était carthaginois et Hamlet, danois.

Enfin, vous pourrez dire bonjour en espagnol (hola) ou en anglais (hello) sans crainte du ridicule, mais vous éviterez, je vous en conjure, de dire au revoir en gallois (hwyl fawr — « Crache tout, on triera. »).

Le prix Con tout court


Exception française, la rentrée littéraire est un phénomène qui donne l’occasion à une foultitude de journaux, revues, fanzines et autres de nous conseiller quoi lire dans les mois d’automne qui se profilent. Chaque année ou presque on nous vend du Nothomb, du Angot et autre littérature industrielle sans aucun intérêt, si ce n’est celui — et ce n’est tout de même pas le moindre — de focaliser un temps l’attention des Français sur les livres, parmi lesquels, peut-être, ils dénicheront une pépite… rare, faut-il en convenir. 

Aujourd’hui, appliquons cet exercice à l’envers en ce qui concerne la « critique » taurine, qui n’a plus rien de critique et encore moins de littéraire. À l’envers, c’est-à-dire qu’au lieu de conseiller nous allons déconseiller la lecture de certains compte rendus de la très gentillette corrida de Cebada Gago « lidiée » samedi 31 août dans les arènes bleu ciel et blanc de la basco-gasconne Bayonne.

À éviter absolument, donc :
— La chronique pitoyable de Maurice Berho (Mundotoro.com), qui ne comprend pas un public qui conspue David Mora et qui prend fait et cause pour le ganado de Cebada Gago. Berho fréquente de trop près les toreros et tout ce qui tourne autour pour être un minimum critique, audible et crédible. Au final, il est à l’unisson du niveau du site Internet pour lequel il « travaille ».
— La reseña espagnolesque de ce cher Patrick Beuglot (Toros2000.com), qui faisait la moue en callejón parce que, chez lui, le public ne comprend jamais rien alors que lui « sabe »
— Le compte rendu de Pierre Vidal (Corridasi.com)… Oups, lui n’était pas là, toujours à Mimizan. Donc, l’éphéméride de Pierre Vidal a été pompée sur Opinionytoros.com, qui n’avait a priori personne pour « reseñer » la course et qui a dû recopier l’entête de la reseña de Jean-Louis Haurat pour Aplausos.es. Là, on y apprend que Mora ne s’est pas entendu avec le cinquième. Point. Euphémisme, merci Jean-Louis, l’information est intéressante.
— Sur Burladero.com, Roger Martin témoigne d’un talent certain pour le résumé et pour ne froisser personne, en particulier David Mora, qui a juste agacé le public en ne voulant pas trop voir le cinquième. Ah bon ?
— Ce matin, dans Sud Ouest, Zocato est le seul à critiquer un tant soit peu l’attitude minable de Mora à son cinquième, tout en omettant d’écrire un seul mot sur le tercio de piques responsable de la colère du public.

Vous avez donc la possibilité de ne pas lire tous ces textes sur cette gentillette et très desigual corrida de Cebada Gago, à la sortie de laquelle nous étions deux ou trois « brameurs » avec le sourire aux lèvres d’avoir assisté à une belle bronca à l’encontre de ce grand tricheur qu’est David Mora, qui, non content d’avoir sciemment laissé assassiner le cinquième sous une pique trasera et interminable, a pris la mouche et a refusé de voir le toro au troisième tiers. La bronca du public a débuté aux piques pour ne s’achever qu’au moment où les areneros nettoyaient la piste. Pour passer définitivement pour un morveux, le gominé David Mora ne trouva rien de mieux que de faire des gestes déplacés à l’endroit de la colère du public pour la provoquer encore plus. Souhaitons maintenant ne plus revoir ce torero profilé, abuseur de pico et de tricheries en tout genre, dans les ruedos l’année prochaine.

Vous pouvez éteindre votre ordinateur.


Dernière minute. — Évitez aussi la chronique de Jean-Michel Dussol dans Torobravo.fr… Non, vraiment, n’y allez pas !
Dernière minute bis. — Selon certaines sources (à confirmer évidemment), le troisième toro de Cebada Gago, annoncé 462 kg, ne passait pas, paraît-il, la barre des 400 kg… Nous savons tous que trapío et poids sont deux choses différentes, mais tout de même !
Dernière minute ter. — Fuera la cuadra éléphantesque et immobile de monsieur Heyral qui nous gâche tous les tiers de piques partout où elle passe !


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Ruedos » du site, une petite galerie consacrée à la corrida de Cebada Gago combattue à Bayonne.

Veragua or not Veragua ?


Si la rentrée vous met le blues, et que vous trouvez la jetée de Capbreton trop bucolique, il ne vous reste plus qu’à vous rendre à la controversée novillada que donne Aurelio Hernando, aujourd’hui, à Las Ventas, en ouverture du « cycle des encastes minoritaires ». Un événement en soi puisque la polémique enfle sur l’origine à confirmer de ces toros annoncés Veragua qui ne le seraient peut-être pas autant que le prétend le charmant Aurelio, et puis aussi parce qu’il s’agit tout simplement d’une novillada complète d’un encaste devenu pièce de musée — jusqu’à ce qu’on nous démontre le contraire.


OrdenGanaderíaNúmeroGuarismoNac.NombreCapaPesoNovilleros
1
Aurelio Hernando
16
0
2/10
Bombonero
Negro
506
Jorge Escudero
2
Aurelio Hernando
17
0
1/10
Algarrobo
Jabonero
460
Diego Fernández
3
Aurelio Hernando
13
0
4/10
Extremeño
Negro bragado
490
Jesús Duque
4
Aurelio Hernando
4
0
4/10
Vieira
Negro salpicado
487
Jorge Escudero
5
Aurelio Hernando
14
0
4/10
Secretario
Jabonero
492
Diego Fernández
6
Aurelio Hernando
27
0
10/09
Casero
Jabonero
505
Jesús Duque
Sob.
Toros de Mollalta
8
0
10/09
Tremendo
Castaño
468
Sob.
Toros de Mollalta
20
0
5/10
Escandaloso
Negro listón
526







Alors, Aurelio, Veragua or not Veragua ? Affaire à suivre…


>>> Sorteo et photographies (de Juan ‘Manon’ Pelegrín) extraits du site Las-ventas.com.