31 janvier 2010

Idiosyncrasie* du taurino


Du discours trompeur et décomplexé ou comment donner l'impression de se plaindre d'une situation que l'on souhaite voir perdurer.

* Tempérament personnel (in Le nouveau Petit Robert). Pour faire simple...

Que nos voisins se le tiennent pour dit, le grand timonier, le guide de la révolution taurine à venir a pour nom André Viard. Chantre du taurinisme, taurino parmi les taurinos, lui et lui seul sera capable de mener celle qu'il appelle la « quatrième fracture structurelle ». Arrivé à Madrid gonflé à bloc — accompagné de sa marionnette de l'UVTF, sans la barbe mais avec une de ces triques ! —, il prononça son discours au sénat espagnol avec l'œcuménisme de celui qui ne perd jamais de vue les intérêts qu'il est venu défendre !
J'ai sélectionné pour vous le cœur de ce discours fondateur (en couleur) : un argumentaire où sont cités « trois exemples concrets qui démontrent qu'une réglementation inadaptée peut accélérer le risque de décadence. » Tiens-tiens, décadence... Sauf que, comme l'a clairement exprimé Laurent dans son Taisez-vous !, nous nous fichons royalement de sa schizophrénique « quatrième fracture structurelle » basée sur une interprétation pour le moins trompeuse des faits et textes...

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NB Impossible de prendre en compte tous les textes réglementaires... Les liens et les remarques renvoient au principal règlement, le Real Decreto 145/96 du 2 février 1996.

Pour avoir imposé en son temps un poids minimum uniforme qui ne tenait pas compte de la grande diversité des encastes, le règlement de 1960 a provoqué la quasi disparition de plusieurs d'entre eux : Santa Coloma, Contreras, Patas Blancas, Coquillas, Gracilianos... Il est certain que les toreros accélérèrent leur disparition en refusant de continuer à affronter leurs toros, mais leur décision s'explique par le fait qu'en perdant leur phénotype ces encastes avaient aussi modifié leur comportement.
Commençons par préciser que le Reglamento de las corridas de toros, novillos y becerros de 1924 fixait le poids minimum des toros à 545 kilos (entre octobre et avril) et 570 kilos (le restant de l'année)... En 1930, le poids minimum des toros en plaza de 1ère catégorie chute à 470 kilos, avant de tomber à 460 kilos en 1962 (inchangé depuis). On peut légitimement imaginer que si ce poids minimum a tant baissé, c'est en partie pour permettre, en théorie, à tous les éleveurs de présenter leurs toros dans des arènes de première catégorie, car avec un poids minimum de 460 kilos aucun encaste n'est a priori oublié et le règlement ainsi formulé ne saurait être mis en cause. Quant à savoir si la modification du phénotype de certains encastes ait pu avoir une incidence directe sur leur comportement (encasté ?...), nous tenons là l'exemple parfait du raccourci aisé au service d'une cause : défendre le point de vue des taurinos... engagés dans l'uniformisation de la Fiesta, symbolisée par la mainmise de l'encaste Domecq.

Le second exemple de décadence consécutive à une réglementation mal adaptée concerne l'actuel premier tercio qui n'est plus, la plupart du temps, qu'une formalité médiocre et vite expédiée, quand il n'est pas carrément simulé, situation qui ne satisfait pas les aficionados et relègue le picador dans un rôle subalterne très éloigné de celui qu'il occupa jadis. Quand au toro, il est le plus souvent châtié de manière inopportune sans que sa bravoure, garante de l'authenticité de la Fiesta, ne soit mise en scène comme elle le devrait.
Inutile de revenir en détail sur sa marotte, à savoir la taille trop importante de la pique : la pyramide d'acier. Tous les maux de ce premiers tiers y sont, selon lui, concentrés. Son rêve tient en deux mots : pique andalouse. Que l'on élève des chèvres sans force ni puissance ni bravoure, que l'actuel règlement soit systématiquement foulé aux pieds (carioca, poids des chevaux — « aveugles » — et des petos, piques pompées, etc.) pour être achevé par, entre autres, des puyazos longs et traseros ; tout cela ne servirait à rien d'être dénoncé sous peine de desservir la cause : soutenir les taurinos engagés dans l'abandon du premier tiers et son corollaire : enlever la force au toro qui, sans elle, n'est plus « toro ».

Le troisième exemple de dérive réglementaire nous est donné par la surenchère que l'on observe lors de nombreux reconocimientos, laquelle a pour conséquence d'exiger des normes inédites dans toute l'histoire de la Fiesta. Jamais le niveau d'exigence en ce qui concerne la présentation du toro ne fut si élevé, au point que les ganaderos, pour y satisfaire, ont été obligés de développer des méthodes d'élevage incompatibles avec l'éthique des générations passées.
« Jamais le niveau d'exigence en ce qui concerne la présentation du toro ne fut si élevé » : imaginez un peu ce que serait la présentation des toros sans ce niveau d'exigence tant décrié dont on ne trouve curieusement aucune trace dans les textes officiels... Remplacer ces vétérinaires incompétents par d'autres à la solde des taurinos : en voilà une belle idée pour que leurs ganaderos chéris, engagés dans la moralisation de la Fiesta, en finissent enfin avec ces « méthodes d'élevage incompatibles avec l'éthique des générations passées. »

Pour présenter ce toro qui n'existe pas de manière naturelle, ils ont dû renoncer à l'élevage extensif dont celui-ci bénéficia toujours, pour le maintenir au contraire dans des espaces restreints où il est soumis à une alimentation "hors sol", seul moyen pour eux de le doter tout à la fois du poids et de l'énergie nécessaires aux exigences du spectacle moderne. Depuis toujours, le monde taurin a justifié la mort du toro dans l'arène par la vie idéale qui lui était offerte avant, laquelle n'est plus du tout la même.
Quand on prétend vouloir vendre entre 15 et 20 corridas par an, il est certain que le concept d'élevage extensif a de quoi battre de l'aile (de poulet de batterie). Au sujet du poids, le problème ne viendrait-il pas du fait que l'on combatte en corrida des animaux de tout juste quatre ans (utreros adelantados) ? En les lidiant à cinq, peut-être n'auraient-ils point besoin d'être soumis à ce régime si accéléré... et si rentable ! De l'énergie ? Sûr qu'il en faut pour résister aux faenas sans fins dont se délecte les taurinos... également engagés dans le productivisme de la corrida-spectacle que n'encouragent nullement, que je sache, le(s) règlement(s) en vigueur.

Si l'on ajoute à l'exiguïté des cercados actuels l'usage des fundas qui ont pour objet principal d'éviter que le toro ne soit refusé lors des reconocimientos en raison de l'usure naturelle à laquelle sont soumises ses cornes si elles ne sont pas protégées, il est facile de comprendre que peu à peu nous sommes en train de détruire ce qui fut toujours une des richesses de la Fiesta : l'image imposante du toro en liberté. Loin de demeurer le Roi de la Nature qu'il fut longtemps, nous le convertissons aujourd'hui en un produit de grande consommation et cette image particulièrement néfaste pour la Fiesta, c'est à la rigueur excessive d'une règlementation inadaptée que nous la devons.
Les actuels arguments des taurinos pour légitimer la pose des fundas (garantir l'intégrité des cornes pour assurer une meilleure présentation afin de franchir des reconocimientos soi-disant de plus en plus sévères, prévenir toute suspicion d'afeitado) ne sont qu'un tissu de contrevérités éhontées ne trouvant leur fondement dans aucun règlement... Dans la plupart des cas, les fundas permettent surtout à ceux qui vendaient déjà beaucoup de vendre encore plus et, éventuellement, de faire d'une pierre deux coups (dont l'un « imaginaire ») : « Pour toute demande de manipulation des cornes, et ce pour des raisons évidentes de commodité, prière de nous contacter au plus tard la veille de l'enlèvement des fundas. Merci de votre compréhension. » Serait-ce pour cela que les taurinos appellent leurs ganaderías chouchous des élevages de garantie ?

M. Viard, à l'eau trouble qui coule de votre fontaine et de celles de vos amis taurinos, nous préfèrerons toujours l'eau du robinet que jamais, ô grand jamais, vous nous confisquerez !

En complément Retrouvez sur La Brega les Vers un Munich taurin ? de Xavier Klein et Vers un Munich taurin (II) de Bernard Grandchamp.

Images Un toro Veragua de Javier Gallego © Camposyruedos Un cebada à la pique à Pamplona © Camposyruedos Veterinario, « Toros para hoy » © Juan 'Manon' Pelegrín A « Comeuñas » chez Cuadri © Camposyruedos

30 janvier 2010

Taisez-vous !


"1. Les assistants s'engagent en faveur de la Fiesta dans le cadre de leurs légitimes compétences conformément au droit des aficionados d'assister à des spectacles taurins = RIEN !
2. Les assistants ont manifesté à l'unanimité leur engagement à travailler en vue d'aboutir à une réglementation basique commune de la Fiesta en tenant compte des spécificités de chaque Comunidad autonome = QUE DALLE !
3. Ils expriment également leur volonté de voir l'évolution de la Fiesta s'inscrire dans le cadre de son universalité comme patrimoine culturel, en vue de son harmonisation = NADA !
4. Ils s'engagent à ce que chaque Comunidad autonome étudie la possibilité d'initier le processus de déclaration de la Fiesta comme bien immatériel des Comunidades respectives en vue d'une déclaration universelle postérieure par l'UNESCO = VIDE !
5. Enfin, au regard de ce qui précède, les Comunidades autonomes présentes et le Ministère de l'Intérieur considèrent nécessaire, afin d'atteindre les objectifs fixés lors de la présente journée, que soit convoquée au plus vite la Commission Nationale des Affaires Taurines en y incluant les représentants du secteur = MDR (mort de rire) !"

Dans le langage "primaire" qui nous anime, on pourrait qualifier les mots qui précèdent par l’expression "sodomiser les diptères". En langage d’homme politique espagnol, qui plus est sénateur, ces cinq points se traduisent par "nous avons bien mangé et bien bu ce jour-là".
Cette réunion du Sénat espagnol a accouché d’un mulot auquel on ferait bien ingérer une palette de mort au rat. Ils vont "s’engager" (faut-il traduire le mot en langage commun ?) à défendre la corrida, à réfléchir à un règlement commun tout en prenant en compte que les aficionados boufferont de la paella dans la communauté valencienne au moment de l’almuerzo alors qu’ils s’empiffreront de chorizo pamplonico et d’espárragos à Pamplona en juillet. Ils vont "étudier la possibilité d’initier..." et peut-être aussi que "dans les milieux autorisés, ils vont s’autoriser à penser que..." ! Et ils vont remettre ça et convoquer une "Commission Nationale des Affaires Taurines" en invitant... des représentants du secteur taurin ! Mort de rire, je me répète. Quand l’huître va mal, demandez pourquoi aux apiculteurs !
Derrière les mots, c’est l’édifice nauséabond d’une tauromachie confisquée par un petit groupe bien décidé à la rendre "acceptable" aux yeux de tous, réglée et uniformisée sur un même moule qui rapporte du fric qui montre son nez.

Et Monsieur Viard fait partie de ce groupe, lui qui a trouvé dans la tauromachie un moyen de faire parler de lui, de montrer à tous qu’il a encore des cheveux à son âge. Chaque année, quand s’annoncent les cartels de la féria pascale de la ville d’Arles, M. Viard est encore plus omniprésent et encore mieux coiffé. C’est normal, en plus d’un titre auto-décrété de journaliste taurin, d’un statut abusif de photographe (spécialiste du mode rafale) du monde taurin, M. Viard est le chargé de communication de l’empresa des arènes d’Arles, la casa Jalabert. Las but not least, il est également président de l’Observatoire National des Cultures Taurines. A ce titre, M. Viard s’est donné pour mission de défendre la corrida sans interférer dans les affaires internes de celle-ci. Or dans son discours devant les édiles espagnols, au nom de l’ONCT, M. Viard y est allé de son couplet sur la mise en scène nécessaire du tercio de piques, "[...] Doit-il être une phase de châtiment, ou plutôt une démonstration de la bravoure qu'il faut mettre en scène" et sur les failles du ou des règlements taurins car selon lui "la réglementation doit se mettre au service du spectacle que nous voulons pour le XXIème siècle". Pour assurer ses arrières, M. Viard avait annoncé que l’ONCT serait secondé dans sa démarche par une représentation de l’UVTF, "l'Observatoire n'ayant pas vocation à s'immiscer dans les affaires internes de ses membres, un représentant de l'UVTF m'accompagnera - Guillaume François de Mont-de-Marsan a été délégué par la présidence arlésienne - et l'Observatoire proposera que l'UVTF intègre le groupe de travail qui va dans les prochains mois essayer de reconstituer le puzzle d'une réglementation aujourd'hui éclatée". Tout aficionado le sait, l’UVTF a évidemment les moyens de donner des leçons de règlement taurin aux Espagnols, elle qui n’est même pas capable (ou qui n’en a aucune envie) de faire appliquer les semblants de règles qui sont censées encadrer le déroulement d’une corrida en France (minimum de deux piques, présidence sans pression, toros limpios...). Et pour couronner le tout, c’est M. Guillaume François, président de la commission taurine de Mont-de-Marsan où depuis 2 ans les peñas locales ont le droit de... se taire et où ledit M. François passe le plus clair de son temps à courir dans le callejón derrière la figura du moment, qui est désigné comme représentant de l’UVTF. Il semblerait que depuis quelques années certains soient en train, doucement mais sûrement, de mettre la main sur la tauromachie et de lui donner une direction inquiétante sous couvert d’une défense existentielle face à la menace des antis (Ah ! Catalogne chérie !). De cette manière, plus personne, sauf quelques-uns dont nous pensons faire partie à notre humble niveau (c’est-à-dire le piètre niveau de la blogosphère que M. Viard et d’autres suiveurs béats aimeraient faire taire), ne traite de ce qui va tuer un jour la corrida : l’oubli de ce qui doit être au centre de l’affaire, le toro, son comportement, son intégrité et sa place première dans ce spectacle.
Alors M. Viard, causez autant que vous le voudrez, jacassez ou mettez à l’index mais surtout, sachez-le, vous n’avez aucun droit ni aucune quelconque légitimité pour vous présenter comme le représentant de l’Afición française ! Votre afición n’est pas la nôtre et tant que des personnages controversés comme vous, par mégalomanie ou intérêts divers, se targueront de nous représenter tous, l’Union que vous implorez à longueur d’édito ne sera jamais possible ni d’ailleurs souhaitable. M. Viard, ayez l'obligeance de vous taire enfin et faites donc seulement votre boulot de scribe d'une partie du taurinisme français !

Arles 2010


La direction des arènes d'Arles vient de nous communiquer les cartels de la prochaine féria pascale...



Vendredi 2 avril

11h – Novillada non piquée – 6 novillos de Piedras Rojas
Mateo Julián (Ecole taurine de Nîmes) – Borja Jiménez (ET Espartina) – José Mari (ET de Huamantla) – Verónica Rodríguez (ET San Fernando) – El Tolosa (ET Arles) – Mojales Balti (ET Arles)

17h30 – 6 toros de Garcigrande
El Juli – Sébastien Castella – Marco Leal (alternative)

Samedi 3 avril
11h – 6 novillos de Blohorn
Patrick Oliver - Thomas Joubert 'Tomasito' - Juan del Álamo

17h – Corrida concours
La Quinta – Prieto de la Cal – Samuel Flores – María Luisa Domínguez Pérez de Vargas – Dolores Aguirre – Flor de Jara
Uceda Leal – Javier Valverde – Luis Bolívar

Dimanche 4 avril
11h – 6 toros de Ana Romero
Antonio Ferrera – Joselito Adame – Román Pérez

17h – 6 toros de Miura
Juan José Padilla – Rafaelillo – Mehdi Savalli

Lundi 5 avril
11h – Corrida de Rejón – 6 toros de Fermín Bohórquez
Fermín Bohórquez – Pablo Hermoso de Mendoza – Andy Cartagena

17h – 6 toros de Puerto de San Lorenzo
El Juli – Juan Bautista – Matías Tejela

LOCATION : 0 891 70 03 70 www.arenes-arles.com
Vente des abonnements à partir du 1er février – Vente des billets à partir du 10 février.

Fabrice Torrito à Madrid...


Fabrice Torrito, que vous connaissez bien maintenant, sera reçu à Madrid, en février, par l'association EL TORO DE MADRID à la fameuse Casa Patas, Calle de los Cañizares, 10.

Jueves día 11 de febrero.
Tertulia sobre el oficio de mayoral de reses bravas con los mayorales Octavio Leiro (ganadería Flor de Jara, antes Bucaré) y Fabrice Torrito (ganadería Marqués de Albaserrada).
Se proyectará un vídeo sobre el trabajo de los mayorales en el campo.


Nous vous engageons également à aller visiter le blog de Fabrice créé il y a peu : Les carnets du mayoral...

27 janvier 2010

Orthez - Concours d'affiche 2010


La commission taurine d'Orthez a le plaisir de vous annoncer le lancement du concours d'affiche de la journée taurine 2010. A partir du 1er février 2010, vous pourrez (amateurs ou professionnels) envoyer vos œuvres (picturales, infographiques ou photographiques) au service communication de la ville d'Orthez. Les œuvres pourront être déposées jusqu'au 13 mars 2010 et le thème qui a été retenu cette année par la commission taurine est le Tercio de piques.

Un prix de 500 euros sera remis au vainqueur qui sera désigné par un jury. Les internautes, comme les années précédentes, pourront prendre part au vote sur le site de la ville d'Orthez du 22 au 26 mars 2010 : http://www.mairie-orthez.fr/.

Vous pouvez télécharger le bulletin d'inscription ainsi que le règlement du concours.

Nous espérons que vous serez nombreux à participer à ce concours de l'affiche de la journée taurine d'Orthez qui aura lieu le dimanche 25 juillet 2010.

26 janvier 2010

Les asperges sont cuites !


Les compères du blog Diario de San Fermín viennent de publier la mauvaise nouvelle de ce début d'année concernant Pamplona et la San Fermín.

À partir de 2010, TVE ne diffusera plus que l'encierro, faisant disparaître du programme toutes les publicités qui précédaient ou qui suivaient la course. Finis les espárragos de Navarra, les sandales Mapfre ou le chorizo pamplonico ! Tout fout le camp !

Plus de renseignements ici et même une petite vidéo pour se souvenir...

Photographie Espárragos de Navarra © http://www.turismo.navarra.es/

25 janvier 2010

Mode d'emploi


« Bonjour,
Quel produit me conseillez-vous d'utiliser pour enlever un autocollant d'une voiture ?
Josette de Mont de Marsan »


Ce lundi 25 janvier, nous avons reçu ce commentaire de Josette où, derrière la neutralité du style, l'on décèle une angoisse à peine dissimulée qui, je dois le dire, m'a ému... Avant toute chose, il convient de prévenir Josette que si l'autocollant en question porte la mention « Culture taurine » (OCT), alors il lui sera très-très difficile de l'enlever impeccablement — c'est une vraie saloperie qui tient davantage de la sangsue que du sticker. Si, en revanche et comme cela semble être le cas, elle a retrouvé sa Twingo souillée du truc présenté ci-dessous (3 € !!!), alors là oui elle a une chance même si la partie n'est pas gagnée d'avance.

Josette, ne faites pas votre forte tête, détendez-vous et suivez scrupuleusement nos conseils experts ; l'objet de vos nuits blanches ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir :
1/ A l'aide d'un chiffon doux, nettoyez la surface (pare-brise ou carrosserie) autour du truc, et le truc lui-même ;
2/ Grattez-le avec votre ongle (n'utilisez rien d'autre que votre ongle malheureuse !) afin d'en décoller un bout à peu près aussi grand qu'une languette que vous, Josette, saisirez entre le pouce et l'index ;
3/ Tirez délicatement (ah oui, ça, pour coller ça colle !) en prenant garde de laisser un minimum de colle sur la surface ;
4/ Il reste de la colle ? Ne vous inquiétez pas, Josette, Camposyruedos a pour vous le produit miracle : l'anti-adhésif Gilbert® (125 ml) qui décolle tout, même le torito de L'Echo (2€50 !!! Voleur !) dont la « taille [est] spécialement adaptée à votre véhicule » (sic)... Bref, appliquez l'anti-adhésif Gilbert® en faible quantité sur un morceau de coton, frottez sans forcer en dessinant des ronds puis essuyez une fois l'opération terminée ;
5/ Enfin, précision d'importance, il ne faut pas avaler l'anti-adhésif Gilbert® — ce qui peut arriver lorsque l'extrême satisfaction du travail bien fait annihile toute lucidité — et ne l'utiliser qu'à un usage externe — ce qui revient au même, mais on n'est jamais trop prudent.

Josette, bon courage et tenez-nous au courant en contactant le SAV (contact@camposyruedos.com) ou en laissant un nouveau commentaire.

Bien cordialement,
Toute l'équipe

Image Et celui-ci d'autocollant, le trouve-t-on encore ? Est-ce un collector ? Dessin de l'Américain Weymann (1978) pour le © Club Taurin Vicois

23 janvier 2010

Sofa's Knock Out (III)


— Bonjour madame, vous reste-t-il des autocolants 'Desgarbado'... comme celui qui est en devanture ?
— Bien-sûr, combien en voulez-vous ?
Combien on en veut ? Vas-y pour 6 000 eh fadasse ! On en veut un, pas un de plus, c’est déjà énoooorme un, ça pourrit déjà bien assez le champ visuel un, un c’est trop !
— Ça sera tout ?— Oui, merci et bonne soirée.
Ça y est, on l’a... l’autocollant 'Desgarbado' ! Dans le sac à main, bien planqué au fond entre deux pages du calendrier 2010. Faudrait pas non plus qu’on nous surprenne avec ça dans les rayons. Ici c’est Dax mais quand même... Cache-le bien !
Des légumes ! Claire Chazal, comme toujours caressée par le frémissement du néant émotionnel, vient d’annoncer qu’ils avaient sorti un petit Haïtien de l’enfer mais que les recherches s’arrêtaient là. Entre deux Curly parce qu’il n’y avait plus d’olives fourrées aux anchois (voir ici), j’ai pris conscience que j’allais devoir ingurgiter des légumes ce soir, un samedi soir ! Je le savais depuis tout à l’heure mais j’étais persuadé au fond de moi que tout cela serait oublié une fois rentrés.
— C’était le deal ! J’achetais ton autocollant et on mangeait des légumes... POUR UNE FOIS !
Foutre dieu ! Elle ne pouvait pas comprendre, non ? Comprendre qu’il m’était physiquement impossible de me présenter devant une vendeuse dacquoise, de lui demander s’il lui restait une croûte du style qu’elle exposait en devanture et de lui lâcher 3 euros comme ça ? Comprendre que j’aurais rougi, balbutié, bégayé voire pire, que je me serais peut-être évanoui là, devant tous ces gens, de Dax qui plus est, comme une outre percée et qu’en plus cela m’était impossible parce que j’avais mal à la tête ? De sang-froid et malgré la désespérante idée de bouffer ces courgettes de saison lascivement montées par de vigoureux haricots verts (extra-fins les haricots !), j’ai éteint Claire Chazal et ce souffle de rien qui la parcourt régulièrement entre 20h et 20h30.
— C’est pas des bio au moins ?
— Bouffe tes Curly !
L’idée m’avait pourtant paru bonne. Elle était même évidente. En passant devant ce marchand de journaux et de billets de loto, j’ai tout de suite repéré le truc, la chose, l’alien. L’autocollant de 'Desgarbado' ! Quelqu’un avait eu l’idée de commettre cela ! En se baladant dans les rayons d’un centre commercial, les occasions de se confronter au mauvais goût sont aussi nombreuses que les mauvais toros l’été. Mais ça !

Il me le fallait. Je voulais prouver aux copains que ça existait mais il était évident que je ne pouvais pas l’acheter moi-même et puis j’avais très mal à la tête.
— Ma chérie (oui je fais partie de ces hommes qui appellent leur femme "ma chérie" malgré les haricots verts), ça serait sympa si tu achetais cet autocollant pour moi.
— Pourquoi tu n’y vas pas tout seul ?
— Non, je peux pas ! Chérie, 'Desgarbado' ! Et puis j’ai mal à la tête... S’il te plaîîîît ?
— Bon ok mais ce soir on mange des légumes frais alors... Ça changera !
En regardant, à distance certaine néanmoins, l’autocollant hommage au miraculé des eaux de Dax, j’ai senti m’envahir une bouffée de violence. Il n’y avait plus de Curly, Claire Chazal avait fini de sauver le petit Haïtien et j’eus l’envie soudaine de moudre la gueule du Géant vert, de le déstructurer façon sarladaise pour lui donner des airs de topinambour. "Oh ! Oh ! Oh !..."
J’ai mangé jusqu’aux derniers. Aucun n’a survécu, aucun... Pas de gras, pas de grâce !
Manquerait plus maintenant qu’on bouffe des pommes au campo...

Premios de la asociación El Toro de Madrid / Temporada 2009


En la Asamblea anual celebrada el pasado día 17 de Enero en Madrid se celebró la votación de los premios pertenecientes a la temporada 2009 en la plaza de Las Ventas de Madrid, encierro más completo y mejor toro, siendo el resultado en sus primeros tres puestos el siguiente :

Encierro más completo de la temporada 2009

1º- Ganadería de PALHA con un 51,45 % de los votos - 27 de Mayo de 2009.
2º- Ganadería de D. JOSÉ JOAQUÍN MORENO DE SILVA con un 47,53 % de los votos - 30 de Abril de 2009.
3º- Ganadería de D. JOSÉ ESCOLAR GIL con un 46,37 % de los votos - 16 de Mayo de 2009.

Mejor toro de la temporada 2009

1º- 'CAMPANERO' de la ganadería de D. José Escolar Gil, con el 55,81 % de los votos.
2º- 'CAMARITO' de la ganadería de Palha, con el 44,18 % de los votos.
3º- 'BEATO' de la ganadería de D. Victoriano del Río Cortés, con el 20,93 % de los votos.

Photographie Salut du mayoral de Palha au terme de la course du 27 mai 2009 à Las Ventas © Juan 'Manon' Pelegrín

21 janvier 2010

Palha chez Pablo Romero


Une date à retenir pour une soirée prometteuse. Ce sera à Nîmes, le vendredi 29 janvier prochain, à 20h, au local de l'association Les Amis de Pablo Romero.

Une soirée qui aura pour thème un truc en totale désuétude et pas du tout à la mode chez 99 % des taurinos : "La force du toro". Seront invités : non pas l'inénarrable mais l'incombustible Pierre Dupuy, ancien directeur de la revue Toros, ainsi que l'éleveur João Folque de Mendoça qui préside aux destinées de la ganadería Palha, un des derniers élevages à justement proposer des toros souvent puissants.

Je ne voudrais pas dévoiler trop en amont le déroulement de la soirée, mais il semblerait qu'en fin de débat un invité surprise, un taurino professionnel qui pour l'heure souhaite garder l'anonymat et que nous appellerons "DD de Vieux-Boucau", vienne courageusement porter la contradiction au très encasté ganadero portugais. Voilà qui promet !

Notez donc : le 29 janvier 2010, à 20 heures, au 12 rue Emile Jamais à Nîmes.

Céret de Toros 2009 / Résultats des analyses des cornes

L'Association des aficionados cérétans (ADAC) a rendu publics les résultats des analyses des cornes à laquelle il a été procédé à la suite de la féria 2009. Les informations figurant ci-dessous sont disponibles sur le site Internet de l'association.

Selon la procédure librement mise en place par l'ADAC, le choix des toros dont les armures sont analysées appartient aux seuls vétérinaires.

RESULTATS DES ANALYSES DES CORNES DES TOROS DE LA FERIA 2009 :

COIMBRA (le 11.07.2009) :
# Toro n° 14 (lidié en 2ème position) :
- corne droite, moyenne 47 cm ; pitón théorique : 6,71 cm, mesuré 8,1 cm
- corne gauche, moyenne 49,5 cm ; p. th. : 7,1 cm, mesuré 6 cm
Corne gauche : perte de substance.

# Toro n° 11 (lidié en 1ère position) :
- corne droite, moyenne 48,5 cm ; p. th. : 6,93 cm, mesuré 6,3 cm
- corne gauche, moyenne 47,5 cm ; p. th. : 6,79 cm, mesuré 9 cm
Corne droite : perte substance.

SÁNCHEZ-FABRÉS (le 12.07.2009, matin) :
# Novillo n° 7 :
- corne gauche, moyenne 46 cm ; p. th. : 6,57 cm, mesuré 7 cm
Corne OK.

# Novillo n° 8 :
- corne gauche, moyenne 43,5 cm ; p. th. : 6,21 cm, mesuré 6,7 cm
Corne OK.

CUADRI (le 12.07.2009) :
# Toro n° 23 (lidié en 1ère position) :
- corne droite, moyenne 50 cm ; p. th. : 7,4 cm, mesuré 9 cm
- corne gauche, moyenne 53,5 cm ; p. th. : 7,64 cm, mesuré 8,5 cm
Cornes OK.

# Toro n° 36 (lidié en 3ème position) :
- corne droite, moyenne 45 cm ; p. th. : 6,43 cm, mesuré 6 cm
- corne gauche, moyenne 42 cm ; p. th. : 6 cm, mesuré 7 cm
Corne droite : perte de substance.


Les organisateurs en concluent que, conformément au règlement de l’Union des Villes Taurines Françaises (UVTF), aucun toro n’ayant de perte de substance à ses deux cornes, il ne peut y avoir suspicion d’afeitado, et se montrent satisfaits de ces résultats.

Il importe de noter, avec l'ADAC, que le lot le plus conforme, selon ces analyses, est celui de l'élevage de Sánchez-Fabrés.

Il est toujours difficile, dans des cas comme ceux relevés ci-dessus, d'en tirer une conclusion définitive ; comme le font remarquer les organisateurs cérétans, il est fort compliqué de transporter des toros, en particulier lorsqu'ils sont très armés et astifinos, sans que de légers dégâts ne se produisent (camion, corrales, etc.). Dans d'autres cas, la messe est dite plus vite...

En tout état de cause, la pratique systématique des analyses, et la publication transparente de leurs résultats, est une initiative à saluer et qui devrait se généraliser.

Photographie Fernando Cruz et un taureau de Manuel Assunção Coimbra, Céret 2009 © Camposyruedos

20 janvier 2010

Darjeeling ou Earl Grey ?


Souffle frais et parfums gaditanos sur le col de chemise, on filait au Puerto, en laissant Séville derrière nous. La suavité d'une caresse nous berçait encore. Quitter Séville, c'est abandonner une passion d'un soir pour vivre péniblement le reste de ses jours avec le remords d'avoir tourner le dos à une grande promesse. C'est ça, quitter Séville...

Panneau Barbate, direction Tarifa... Algeciras... Terre rouge et vent d'Afrique, rien d'autre qu'une main tendue vers les frères de cuivre, là où tout a commencé, et là où tout s'arrête aujourd'hui. D'ici, la poussière que tu respires a ce parfum de désert... Là-bas au fond, tu crois voir déjà les croissants dorés de Tanger et tu imagines les plaintes du muezzin qui coulent le long du minaret... La même complainte que celle qui réveillait Séville, du temps où cette Terre éclaboussait le monde d'une splendeur spirituelle et Humaine, qu'on ne revit jamais. Les douces complaintes du grillot qui content le berceau des Hommes, la terre et les cailloux, l'eau et le petit buisson... Algeciras, basse Andalousie, la mèche de l'Europe qui traine langoureusement vers la Terre d'Afrique en lui disant : "Je t'attends..."

Le long de cette route trop rectiligne, où seuls les dingues que personne n'attend viennent pour se perdre, on cherchait la finca "Los Derramaderos", Carlos Núñez, canal historique.
Cligno à gauche... une vieille baraque aux volets clos. Personne. 3 poules et 2 carcasses de bagnoles dans une cour qui se laisse aller. C'est pas là. Pourtant, une silhouette longue et fine découpée à la hache dans la caillasse, casquette vissée et regard noir et tranchant surgit de nulle part, nous y attendait. Tout s'installe. A cet instant, l'horizon se fait sépia. Ici, il y a 40, 50 ou 60 ans, Manolete, Dominguín ou Ordóñez y laissaient éclater leur sourires "émail diamant" après avoir délié langoureusement leurs poignets dans la placita, là-bas au fond... Ils étaient ici chez eux, à une époque où les murs devaient en péter d'être blanc, où les allées étaient évidemment strictes et droites, bordées de mille couleurs, quand forcément le domaine rayonnait d'autant de splendeur, signe que la vie fleurissait, autrefois....
Mais tu vois bien que tout ça est loin... bien loin. Et tes rêves de vieilles gloires se perdent dans les rayons d'un soleil déjà déclinant, fatigué aussi, sans doute.

"Los Derramaderos", c'est un vieux livre usé. Les pages cornées, un peu jaunies, certes, mais quand t'y plonges le nez, la Légende refait surface et des images en noir et blanc surgissent de ton esprit. Cette porte que tu passes, ce volet qui claque, le petit banc là-bas dans le coin te raconteraient que, bien avant toi, ici, juste là... Bref, des histoires d'un passé lumineux, d'un nom qui retentit encore aujourd'hui, celui d'un encaste royal qui se laisse couler parce que c'est la vie, parce que c'est comme ça, et parce que les rois ne sont éternels que dans les histoires merveilleuses.

Dedans, les rayons percent les murs avec la douceur d'une fin de journée d'avril, et viennent finir sur ces vieux clichés placardés aux murs, déco désuette d'une finca dans laquelle on doit se lever chaque matin pour supporter le poids du passé. Le bois est déjà dans la cheminée, on ne sait jamais... La salle à manger, qui sent bon le vieux chêne, ne sert plus beaucoup, mais elle est là. On y expose les trophées d'antan et c'est déjà bien. Au fond, il y a le bureau, les vieux bronzes, les vieux dossiers oubliés, et là, sur l'étagère, un vieux capote de soie usée que Manolete avait laissé traîner là, en espérant sans doute l'y retrouver pour un hypothétique tentadero, plus tard, après Linares.
Souvenir d'un temps révolu que les maîtres des lieux entretiennent au moins dans leur émouvante prestance. La noble dégaine de lords anglais à l'heure du thé, au coeur de la sèche désolation andalouse. Un concept. Cet endroit me plait. Il respire la maison de mémé, celle que le "vin blanc du dimanche ne fait plus chanter", celle où la pendule austère guide les vies des gens d'ici, celle où l'on conjugue à l'imparfait en rappelant les confidences croustillantes de la haute futaille du mundillo, de ceux-là même qui venaient à "Los Derramaderos" pour s'y pavaner et y être vus, en n'oubliant pas d'y négocier quelques lots pour Madrid, Séville ou ailleurs, des incontournables pépites de l'Historique Carlos Núñez.

Mais voilà, Carlos Núñez n'est plus, les années folles sont passées. Ça grise, ça use, et la corde pète. C'est sûr, ça pouvait pas s'éterniser. D'ailleurs, signe qu'il fallait que ça change, on s'appelle plus "Carlos Núñez", on s'appelle "Los Derramaderos", depuis 10 ans... Fallait passer à autre chose, c'est comme ça. Pas de pitié pour les faibles. Les núñez auraient pu, mais les núñez ont souhaité rester "Núñez"... Alors tant pis pour Madrid, tant pis pour Séville... Au fond, Valdepeñas de Jaén ou Fuencaliente, c'est pas mal non plus...
C'est juste que le passé ricane toujours un peu dans le dos des gens d'ici, pour bien marquer qu'il est présent partout, dans le moindre cercado, le tronc de cet arbre mort ou la grosse pierre dans la marre.

N'empêche que les toros y sont beaux, et tu peux pas te tromper, le Núñez originel est bien accroché. Parladé par la branche souple Rincón, bas et fort de trapío, le cul relevé, le teston large sur les molaires, la corne longue et effilée, pointant vers les étoiles... Sans doute ce que les penseurs du toreo moderne font d'ailleurs un peu payer à José Luis. Mais bon, le regard se perd loin, là-bas tout au fond, chez les Núñez. Le sourire discret et poli, toujours, et le verbe posé, mais une mélancolique tendance à préférer se souvenir de ces grandes journées du siècle passé, que du dernier dimanche. C'est comme ça... L'idée de passer à "Los Derramaderos" comme on passe devant la fontaine de Trevi en pensant y voir Anita Edberg, c'est peut -être une façon de faire vibrer l'âme véritable de ces noms illustres et anciens. Une façon de dire que le monde des Toros ne vivra pas sans eux, une façon de s'en convaincre aussi... Et si c'est seulement par le souvenir, et bien c'est déja ça...
Le soleil déclinait donc, et le mayoral au visage en chêne s'évaporait dans un ailleurs horizontal. On ne le revit jamais. Le jour passé était un jour de plus dans l'éternité de l'Histoire, et lui, il paraissait être là depuis le début de la grande aventure des carlos núñez... Peut-être un fantôme, peut-être juste une ombre, sans doute un souffle de ce passé illustre, pour qui tout ça n'aura jamais de fin, mais à quel prix... L'on sut plus tard qu'il avait autrefois été picador de... Paquirri.
José Luis Núñez nous invitait pour un thé, à la façon des lords anglais, comme on le servait dejà à Ordóñez ou Manolete, il y a 40, 50 ou 60 ans, même si la lumière y est un peu plus blafarde, même si les murs se lézardent tous les jours un peu plus, même si les volets ne s'ouvrent plus très bien... Mais, se donne-t-on encore la peine de les ouvrir ?
A Barbate, sur cette frange de terre poussiéreuse et désolée, une vieille demeure attend... Dans le salon, les héritiers de Carlos Núñez ont arrêté la pendule. Ils boivent le thé en parlant à l'imparfait... Comme il y a 40, 50 ou 60 ans...

>>> Souvenirs couleur sépia et autres histoires des Núñez de "Los Derramaderos" en cliquant sur le titre ou en consultant www.camposyruedos.com, rubrique CAMPOS.

19 janvier 2010

Trois ganaderos contre les "fundas"

"Las fundas surgen como solución a un problema, que no era otro que el que los toros se ponían astigordos porque había una escasez de superficie y un exceso de concentrado en la dieta. Hubo una ganadería en concreto que tenía ese problema, que todos sabemos cúal es, y así lo soluciona. Está claro que las ganaderías que ponen fundas pueden alimentar a los animales de una forma más artificial, por decirlo de alguna manera, y los toros pueden pesar más, tener más tamaño. Allá cada cual."

Victorino Martín García

"Es una manera diferente de criar al toro bravo, el ganadero lo tiene en la cabeza, una manera de ver la Fiesta, el toro bravo... El toro es un animal salvaje, no de granja. Es como si crías un tigre y le pones un aparato en la boca para que no se cargue a los otros tigres en el zoológico, es la misma cuestión. Me parece realmente raro que hagan estas cosas..."

"Es una manipulación al toro, a nosotros nos gusta que se críe como nace. Cualquier manipulación no nos gusta. Partimos de la base de que no nos gusta tocar al toro, aunque cuando no hay más remedio porque hay que vacunar, por una cornada o por cuestión sanitaria, hay que tocarlo. Pero lo demás no nos gusta. Es malo para la imagen del toro."

Tomás Prieto de la Cal

"El toro tiene que usar sus cuernos como arma, como defensa o ataque, a partir del momento en el que le pones unas fundas, pierden su objeto."

João Folque de Mendoça


Via le blog Espai Tauri. Pour la traduction en français, s'adresser au patron.

Photographie Toro de José Escolar Gil © Camposyruedos

Photographie sans paroles (XVII)


Hijos de Don Celestino Cuadri Vides, Comeuñas, avril 2005

17 janvier 2010

À Céret, en juillet…


Il y aura « une grande exposition à caractère rétrospectif sur Jean-Pierre Pincemin » au Musée d'art moderne

Il y aura aussi Céret de Toros (con fundas*) aux arènes :

Samedi 10 juillet à 18h /// Corrida de Manuel Assunção Coimbra

Dimanche 11 juillet à 11h /// Novillada de Fidel San Román

Dimanche 11 juillet à 17h30 /// Corrida de José Escolar Gil

* Les posent-ils aux novillos ? Pas sûr…

Image À Céret, du 26 juin au 10 octobre 2010, rétrospective Jean-Pierre Pincemin © Sans titre, 1995 / Technique mixte sur toile, 240 x 175 cm.

Souvenirs d'argentique... Joaquín Moreno de Silva


Le monsieur, sur la photo, c’est l’éleveur Joaquín Moreno de Silva. La photo a été prise à Madrid, il y a une dizaine d’années, au mois d’août. Ce jour-là, Joaquín Moreno de Silva était accompagné d’une grande blonde, pimpante et charmante. Il l’avait bousculée quelques mois auparavant, à la sortie d’une corrida madrilène aoûtienne, dans les escaliers des arènes, avant de l’épouser. Les hasards de la vie...
Une dizaine d'années plus tard, je ne sais si la charmante blonde partage toujours la vie du señor Moreno de Silva.
Ce que je sais, c’est qu’entretemps la tuberculose a bien failli en terminer avec les saltillos vifs et nerveux de cet élevage.
Une dizaine d’années plus tard, la pente semble être remontée, avec l’aide de quelques apports extérieurs. Madrid, à trois ou quatre reprises, fut témoin de cette renaissance, Carcassonne également.
En 2010, c’est Parentis qui pourrait bien profiter de cette nouvelle bouffée d’air pur.
Une novillada devrait également prendre la direction de la capitale, pour la San Isidro.
En France, Parentis mais aussi Orthez. C’est là que seront présentés les produits du cousin, Enrique Moreno de la Cova. Lui aussi a entrepris de rénover le patrimoine familial.
Ojalá... Inutile de dire qu’à Camposyruedos, entre Madrid, Parentis et Orthez nous suivrons ces sorties avec le plus grand intérêt, et tout l’espoir que nous autorisent ces dernières démarches romantiques.

Retrouvez l'élevage de Don José Joaquín Moreno de Silva sur Terre de toros.

16 janvier 2010

Un soir avec Joselito


Rencontrer Joselito à Paris, la quarantaine triomphante, affûté comme sortant de chez le sastre, telle était la proposition du club taurin de Paris jeudi dernier. Joselito, le bras gauche inerte quand l'autre travaillait le derechazo, la mine renfrognée et une cargaison d'émotions déposée au quai des années 90. Ces deux dernières temporadas, ses toros l'ont replacé dans une actualité digne d'intérêt, loin des rumeurs et des légendes fastidieuses. Les toreros ont la tiède tendance à ouvrir grand les vannes d'eau tempérée quand il est question de parler et les ganaderos l'habile tentation de vous raconter ce que vous venez entendre. Il y a quand même quelques personnages auxquels on souhaite laisser le bénéfice du doute, et pour lesquels on s'acquitte du forfait "hôte de passage" dans une brasserie de République.

Au Club taurin de Paris, l'accueil par les savants et les penseurs de l'association reste un régal pour qui sait donner la distance. Le préambule s'articule autour de compliments, de propos teintés d'humour de salon, mondain sans trop l'admettre et d'une cordialité un soupçon sur-jouée. Le docte président commence par formuler des remerciements admiratifs et brosser le portrait de l'invité, dans le sens du poil. Francis Wolff enchaîne ensuite pour poser un brin laborieusement la "problématique" de la soirée et lance le plan. Le lleno d'une centaine de convives explose en applaudissements et se torture la nuque pour apercevoir le maestro là-bas, sans estrade.

Joselito n'est pas exactement un conférencier alors, il faut lui poser quelques questions pour remplir le plan. Il est question de carrière, de souvenirs marquants, de seuls contre six et même de "tu préférais le capote ou la muleta ?" (prix 2010 de la question Tournez manège).
A voir Joselito toréer, sérieux et torturé, on l'imaginait mal monter sur les tables dans une soirée, c'est pourtant ce à quoi réussit Francis Wolff. Joselito juché sur la table de conférence, muleta et épée en main décomposa tout sourire plusieurs volapiés, expliquant patiemment les temps théoriques et sa propre technique. Décomposée et sans protagoniste, la suerte manque un peu d'élégance, tout Joselito qu'on soit.

Une fois le délire de flashes retombé, l'estoc au fourreau et le maestro rassis (là-bas, sans estrade), il fut question de "toréer". Là où Esplá était intarissable sur les terrains et la technique, Joselito distingua calmement trois termes : éviter les toros, faire des passes et toréer. Pendant quelques minutes la conférence prit plus d'ampleur. Une fois réglé le compte de la façon d'éviter le toro en se déplaçant trop souvent, le maestro expliqua qu'en réfléchissant trop, on pègue des passes, on transmet un raisonnement au public qui, s'en emparant, s'imagine capable de réaliser lui-même tout cela. En revanche lorsque le torero torée, il interprète un sentiment par le biais du toreo, touche les gradins par ce sentiment et nul ne pense alors pouvoir en faire autant.
Vint tardivement le temps du ganadero. Rien ne concerna la race ou les différents fers. Joselito expliqua son évolution, qu'il n'était plus question pour lui de tienter pour mieux voir ses vaches. Le toro idéal affiche de la fiereza, de la caste, humilie et obéit. Puis l'assistance eut droit à ses questions grâce auxquelles on apprit que les fundas constituent une bénédiction sans grand inconvénient et que si le premier tiers est important en tienta, le ganadero ne regrette pas plus que ça les monopiques actuelles. Il faut dire que le toro est aujourd'hui plus brave qu'avant et s'abîme trop lors de la première rencontre. Admettons.

Au fond, là-bas, derrière l'absence d'estrade, une fresque représentait les monuments de Colmar et tout naturellement, il fut temps de souper. Mes compagnons de table m'expliquèrent tour à tour leur admiration pour Jesulín et le toreo de cape du Fandi, que le Fundi était bien gentil (mais que bon...) et puis entre le munster et la tarte aux pommes, mon voisin exposa que le Cid commençait à nous les briser avec ses naturelles (bout des lèvres), et puis bon, hein... il est gaucher, alors ça va (fastoche) ! Je quittai alors ma table, ce convive, ses 20 années de férias à Nîmes et le désespoir de son cas. Les derniers métros sont de merveilleux prétextes.

>>> Retrouvez la Ganadería El Tajo sur Terre de toros.

"Dis bonjour à mon copain"


C’est arrivé à tout le monde au moins une fois dans sa vie. Croiser quelqu’un, quelque part, dans la rue peut-être, en achetant le pain, au feu rouge sous la pluie, chez des amis, peut-être nulle part avec de la chance et sentir au fond de soi cette incandescence du déjà vu, ce goût indéfinissable mais ô combien identifiable des choses ressenties dans le passé.
Au premier regard, Javier Sánchez-Arjona, celui des coquillas (et des domecqs aussi), est de ceux-là.
- "Il me dit quelque chose...", "Je l’ai déjà vu quelque part "...
Et il a beau jeu de s’escrimer à vous expliquer calmement pour quelle sombre et de toute façon inintelligible raison (il est 9 heures du matin dans un coin perdu du monde dit civilisé, le café est ici superfétatoire) il a été contraint de changer le fer de ses santacolomas, cela n’y change rien, vous ne savez toujours pas d’où vous le connaissez ou pourquoi son visage vous interpelle autant mais vous avez déjà conscience que ce sera là votre obsession de la matinée.
12h. Vous savez ! Il a fallu grosso modo vous avaler 70 magnifiques vaches vestiges, un ou deux sementales bien en type et quelques novillos sur lesquels sont fondés les espoirs d’un encaste... mais vous savez... Ça y est !
Au Prado ! Javier Sánchez-Arjona, vous l’avez vu à Madrid, au Prado, jeter un œil presque torve sur les Ménines ou se moquer de l’arrière-train surdimensionné du canasson d’Olivares (les spécialistes l’affirment, Velázquez était un piètre dessinateur de chevaux). Javier Sánchez-Arjona est au Prado, accroché à un mur, encadré et maté tous les jours que fait Dieu par des coulées de touristes qui aimeraient trop le prendre en photo, lui, les Ménines, le bourrin d’Olivares ou le fusillé de Goya à l’étage mais il est écrit à l’entrée que cela est interdit. En vérité, c’est le menton de Javier Sánchez-Arjona qui pose au Prado et selon les spécialistes, Velázquez s’y connaissait un montón en menton. Javier Sánchez-Arjona a le menton de Philippe IV de Habsbourg (1605-1665) peint par Velázquez.
A la vérité, les spécialistes, qui décidément ont beaucoup de choses à dire sur la peinture de Velázquez, s’entendent pour affirmer que le maître fut contraint, à dessein (c’est un minimum pour un peintre), d’enjoliver les traits peu amènes du Sire "fin de race" (son grand-père était marié en quatrième noce à sa nièce, son père a une cousine et lui-même épousa Marie-Anne d’Autriche, sa nièce - nous vous laissons imaginer l’état peu ragoutant du dernier des Habsbourg d’Espagne, Charles II), de jouer avec la réalité en réduisant la taille "bogdanovienne" de la royale protubérance.
Si Javier Sánchez-Arjona rappelle le menton d’un roi du XVII° siècle, d’autres en ce monde taurin trimballent aussi ces "gueules" qui disent quelque chose. Prenez par exemple Simon Casas... Quoique. Pour le coup l’exemple est mal choisi car Simon Casas ne ressemble qu’à lui-même, Simon Casas est Simon Casas, Simon Casas est un, único et inimitable à l’instar d’Alain Delon qui se regarde de toute façon toujours de trop haut pour avoir le loisir de constater l'évolution du gonflement de ses propres chevilles.
Don Leopoldo Sáinz de la Maza Ybarra, Excmo. Conde de la Maza ! Lui a du mal à distinguer ses chevilles mais tout naturellement parce qu'il est grand, très grand.
Au bas mot 200 centimètres sans talon, deux longues cannes arquées et comme poussées par une cambrure exagérée qui bombe un torse fier et dru de type bruni au soleil de juillet. Tout de suite ce Conde de la Maza, qui cache derrière lui une partie du ciel bleu de novembre, rappelle quelque chose. Rebelote. Il vous aura fallu une enfilade d’à peu près 50 toros et novillos d’origine Núñez très mâtinée de Villamarta pour que le déclic se fasse sous les feuilles apaisantes d’un eucalyptus du "Cortijo de Arenales".
Au cinéma ! C’est au cinéma que vous l’avez déjà croisé, des tas de fois même. Non pas que vous ayez vos habitudes à l’Excelsior de Morón de la Frontera ni au Rex d’Alcalá de Guadaira mais lui, le Leopoldo, vous l’avez vu dans de nombreux films et tout d’un coup, d’en prendre conscience, ça vous met les rotules en coton pendant que vous essayez de lui tirer le portrait avec le ciel bleu de novembre pour décor.
Où sont ses potes ? Où se cachent-ils ? Ces gars-là ne sont jamais seuls, c’est une règle de base dans ce milieu. Ils sont toujours accompagnés d’une portée de types malveillants aux mines aussi réjouies que la naine dans les Ménines. Leopoldo n’arrête pas de causer et n’écoute que très peu. C’est un classique du genre. Lui parle, lui seul, c’est comme ça au cinéma. Il rajuste sa ceinture en lissant bien le bas de sa chemise rose, il avance le bassin et effleure du bout des doigts la chaîne en or ondulée par les poils du torse laissés au grand jour. Lunettes noires de rigueur, voix assurée, où sont ses potes ? Où sont les cousins ? Où est le clan ? Où est Manny ?

Dans quelques minutes, il va vous dire "Dis bonjour à mon copain !"* et là faudra décamper parce que ces mecs-là ne rigolent pas quand ils disent cela. C’est des cyniques, des cruels de premier choix, des labellisés à l’hémoglobine.
- "Non je t'en supplie Tony me tue pas !
- Ma, je vais pas te tuer.
- Ah merci Tony, merci !
- Dis pas merci, relève-toi. Manolo, tue-moi cette merde gluante !"*
Don Leopoldo, ça en jette pour un malfrat mafieux. En le disant lentement, en allongeant les syllabes, malgré le soleil et les degrés celsius, on l’imagine sans peine dans un grand manteau col fourrure en train d’enfiler ses gants après avoir réglé son compte directement à un raté qui lui avait fait du tort. Le Leopoldo, vous l’avez vu au cinéma c’est sûr.
Il nous a avoué au final être colonel dans l’armée espagnole...

* Dans Scarface de Brian de Palma.

>>> Retrouvez une galerie de la camada 2010 du Conde de la Maza sur le site http://www.camposyruedos.com/, rubrique CAMPOS.

Dessin Leopoldo de la Maza © Jérôme 'El Batacazo' Pradet/Camposyruedos
Photographie Novillos du Conde de la Maza © Laurent Larrieu/Camposyruedos

13 janvier 2010

Les toros de Vic 2010


COMMUNIQUÉ DU CTV

Le Club Taurin Vicois a arrêté les ganaderías qui défileront pour la Feria del Toro 2010 qui se déroulera le week-end de Pentecôte les 22, 23 et 24 mai :

Samedi 22 mai
11 heures /// Novillada de FLOR DE JARA
18 heures /// Corrida de JOSÉ ESCOLAR GIL

Dimanche 23 mai
11 heures /// Corrida concours / En compétition par ordre d’ancienneté / Toros de LA QUINTA - MARÍA LUISA DOMÍNGUEZ PÉREZ DE VARGAS - FIDEL SAN ROMÁN - DOLORES AGUIRRE YBARRA - ALCURRUCÉN - REHUELGA
18 heures /// Corrida de PALHA

Lundi 24 mai
17 heures /// Corrida de VICTORINO MARTÍN ANDRÉS

En cours d’élaboration, les cartels seront officiellement annoncés lors des « Rencontres Taurines » du 27 mars.

12 janvier 2010

« ¡Más vale morir de pie, que vivir de rodillas! »


Vous n'êtes pas sans savoir que les Catalans se sont crêpés, se crêpent et se crêperont le chignon à cause des toros encore tout le temps qu'il faudra — on en parle, c'est déjà ça... Les uns n'en veulent pas, arguant grosso modo que cet espagnolisme ne colle vraiment pas avec la belle image qu'ils souhaitent donner de leur territoire, tandis que les autres semblent avoir toutes les peines du monde à mettre en avant un argument plus solide qu'un churro... Personnellement, je n'en ai pas grand-chose à faire car l'idée d'aller voir une course de taureaux « sauce catalane » ne m'a pour ainsi dire jamais effleuré l'esprit deux secondes — une peut-être, mais deux, non.

Le 30 décembre dernier, l'hebdo satirique et barcelonais el jueves a mis ses sabots dans la cargolade en invitant l'impayable César Oroz à croquer le OUI en quelques vignettes et mots choisis — peu nous importe la bédé du NON vu que César ne l'a pas illustrée. Et comme le bourricot de la cuadrilla de Camposyruedos, JotaC en personne, s'est magistralement occupé de traduire ce petit bijou d'humour presque aussi noir que son cochon est rose, vous pourrez aisément constater comme souvent en pareil cas qu'il s'en dit plus en 6 cases qu'en des mois de blablas...

Citer Oroz m'amène tout « naturellement » à vous entretenir, un an après, de l'avancée du projet de Centro Temático del Encierro y los Sanfermines de Pamplona... A la suite de la confirmation officielle de sa construction à proximité de la plaza de toros par les architectes Mansilla et Tuñón, une bonne nouvelle est venue tuer dans l'œuf une crainte : où l'on apprend, via le site Internet, qu'un duo d'experts sanfermineros1 devrait participer à la muséographie2 du lieu, celle-ci confiée à la société madrilène Empty. Du coup, pas improbable que, d'une manière ou d'une autre, vous rencontriez César Oroz lors d'une visite... Ouverture programmée courant 2012...

1 Ignacio Murillo de Diario de Navarra (lien digne d'intérêt pour qui le sujet intéresse), co-auteur avec Jesús Rubio de Los Sanfermines de nuestra vida, et Mariano Pascal chroniqueur taurin à Diario de Navarra et animateur du programme radio Va por Ustedes sur Onda Cero Navarra.
2 « La muséographie regroupe les techniques de mise en valeur des collections (objets, contenus) au sein des musées. [...] Le muséographe agence dans l'espace d'exposition des objets et contenus : son travail scénographique doit servir l'objet comme le discours, et permettre la bonne appréhension et compréhension des contenus. » (Wikipédia).

Images TOROS SÍ, avec l'aimable autorisation de © César Oroz TOROS OUI © César Oroz avec le concours exceptionnel de JotaC

Simon Casas es grandeza… y mucho más…


Bernard Domb, más conocido como Simon Casas, acaba de conceder una entrevista al diario local nimeño Midi Libre, después de que el alcalde de Nîmes le ortorgara la plaza de toros para 5 años. No les voy a traducir todo lo que dice pues la mayoria de las cosas que expone no presentan ningún interés para la mayoría de los aficionados, pero no me resisto a ofrecerles el párrafo siguiente. Estas declaraciones no necesitan comentarios, solamente sirven para hacernos reir a carcajadas, cosa muy importante en estos tiempos de crisis.

Simon Casas : "No veo por qué no puedo ser profeta en mi tierra, ya que en lo que yo domino, la tauromaquia, soy profeta en el conjunto del mundo taurino internacional. Acabo de ganar el concurso para la plaza de Valencia, la tercera plaza de toros de España, y soy el segundo grupo mundial de tauromaquia. Hubiera sido paradójico que no hubiese tenido la posibilidad profesional de ser competitivo y ganar el concurso para la plaza de Nîmes. Más aún cuando las administro al nivel más alto de éxito desde hace muchos años."

Simon Casas : "Je ne vois pas pourquoi je ne serai pas prophète en mon pays, puisque dans mon domaine, la tauromachie, je suis prophète sur l'ensemble du monde taurin international. Je viens de décrocher les arènes de Valence, troisième arène d'Espagne et suis le deuxième groupe mondial de tauromachie. Il eut été paradoxal que je n'ai pas eu les moyens professionnels d'être concurrentiel et de gagner le concours pour les arènes de Nîmes. D'autant que je les gère au plus haut niveau de réussite depuis de nombreuses années."

10 janvier 2010

Un Torrito en Mirandilla...


No hay mal que por bien no venga” dice el refrán…
Y el mal, lo muy mal, sucedió en octubre pasado. Algunos amigos nimeños viajaron a Sevilla, donde tienen una casa en Sanlúcar la Mayor, que no es un sitio cualquiera. Está a dos pasos de la hacienda Benazuza, finca histórica de la familia Pablo Romero transformada hoy en un hotel de lujo en el que se puede disfrutar de la delirante comida de Ferran Adrià.
No muy lejos de ahí, en la finca del Marqués de Albaserrada, vive y trabaja otro francés, Fabrice Torrito. Ese día de octubre él tenía la cara desencajada y su mujer, Isabel, presentaba lágrimas en los ojos, y es que aquella noche el almacén que albergaba su cosecha de forraje acababa de convertirse en humo.
No ocurrió el incendio por obra del Espíritu Santo, sino que fue provocado con nocturnidad por unos desalmados anónimos de los que solo se puede deducir que su afición se sitúa al nivel de las alcantarillas, pues en otro caso no se entiende que se ponga en peligro el futuro de una vacada nada más que por jorobar y asustar a un franchute.

Ciertamente, el hecho de que un francés pueda ser asociado de manera tan íntima al destino de la ganadería del Marqués de Albaserrada no gusta a todo el mundo, sobre todo en los ambientes rurales menos desarrollados.

Ese día de octubre Fabrice estaba en el fondo del precipicio, ahogado en un abismo de dudas y desesperación.
Los aficionados nimeños, testigos cuasi directos de la tragedia, ya de vuelta en Francia, no han perdido un minito en reunir a algunos de los amigos de Fabrice para pensar en la manera de ayudarle.
No les voy a comentar todas las cosas que ya se han hecho, que son muchas, pero sí quiero hablar de ese día de enero de 2010, cuando la asociación "Los Amigos de Pablo Romero" recibió a Fabrice Torrito para dar una conferencia en la que habló de su vida, de su afición a los toros, de su trabajo en la ganadería del Marqués de Albaserrada, y de la felicidad de vivir en el campo a pesare de los últimos reveses.
También se aprovechó para anunciar la creación de la asociación "Torrito Afición" y su blog Les carnets du mayoral, desde el que Fabrice nos informará de su vida en el campo y de su trabajo.

09 janvier 2010

Torrito Afición


Les choses ont commencé où elles auraient bien pu s’arrêter lorsqu’on y songe.
Peut-être un signe finalement, comme un nouveau départ, ou plus certainement le renforcement de quelque chose, l’affirmation de vingt années d’une existence qui ne pouvaient ainsi partir en fumée.
C’était en octobre dernier. Des amis nîmois descendent à Séville où ils possèdent une maison. A Sanlúcar la Mayor plus précisément, et pas n’importe où. A deux pas de l'hacienda Benazuza, finca historique de la famille Pablo Romero aujourd’hui transformée en hôtel de luxe, en Bulli hôtel, où l’on peut déguster la délirante et décoiffante cuisine de Ferran Adrià.
Ils y vont régulièrement les Nîmois à Sanlúcar la Mayor, pour bichonner leur maison. Il faut dire que même si elle est quasiment entièrement rénovée il manquera toujours un coup de pinceau à donner ou quelques trous à boucher. Prétextes à la vérité.
On ne leur en voudra pas. On les envierait même.
Non loin de là, à Gerena, vit et travaille un autre Français, Fabrice Torrito. Vous savez.
Ce jour d’octobre Fabrice a la tête des très mauvais jours et Isabel les yeux brillants. La grange qui abritait l’intégralité de leur récolte de fourrage venait de partir en fumée, et pas par l’opération du Saint-Esprit.
Non, l’action évidente et répugnante de quelques salopards anonymes et nocturnes. Algunos cabrones desalmados...
Faut-il donc que leur afición soit au niveau des égouts pour mettre ainsi en péril la pérennité d’un élevage, la survie d’une vacada, juste pour emmerder et faire peur à un franchute...
Car le fait qu’un Français puisse ainsi être associé au plus près à la destinée de l’élevage du Marqués de Albaserrada ne plaît pas à tout le monde dans les recoins les plus attardés du campo.
Ce jour-là, Fabrice était au fond du gouffre, noyé dans un abîme de doutes et de désespoir.
De retour en France, les aficionados nîmois, témoins quasi directs de la tragédie, ont immédiatement réuni quelques-uns des amis que compte ici Fabrice. Et le navire s’est mis tout aussi immédiatement en branle, poussé entre autres par l’immense grande gueule d’Arlette Chavanieu... Rien que ça déjà... Même Chacha a fait le déplacement. Et si les Chavanieu s’en mêlent, c’est un signe.
Je ne vais pas m’étendre sur les détails de l’organisation et sur ce qui a déjà été fait. Ce serait trop long. Mais cette première étape s’est vue concrétisée vendredi soir, à Nîmes, chez Les Amis de Pablo Romero. Fabrice était l’invité de la première réunion hivernale de l’association, pour y raconter sa vie, son afición, sa connaissance et sa pratique du campo. Un bonheur à déguster malgré les déboires récents.
Ce fut aussi et au final l’occasion d’annoncer la création d’un nouveau club taurin que l’on souhaite aussi atypique et riche que Fabrice : Torrito Afición.
Un site internet verra prochainement le jour et Fabrice nous fera partager assez régulièrement la vie du campo, sa vie au campo, au travers d’un blog : Les carnets du mayoral. De bien belles choses en perspective...

06 janvier 2010

Parentis 2010


L'ADA de Parentis vient de nous envoyer ce communiqué et nous sommes très heureux de le diffuser au regard de la très intéressante programmation ganadera annoncée qui fait la part belle à la défense d'encastes menacés :
"LES GANADERIAS DE LA FERIA DE PARENTIS SONT CONNUES
L’Association des Aficionados de Parentis-en-Born vient de rendre public les élevages qui seront au programme de la Sen Bertomiu 2010 les samedi 7 et dimanche 8 août.
Ont été retenus un lot de Tomás Prieto de la Cal (Veragua) et un lot de Moreno de Silva (Saltillo)."

¡Enhorabuena Parentis!
Le site Internet de l'ADA : http://www.adaparentis.com/.

Photographie Novillo de Prieto de la Cal lidié à Parentis en 2009 © Yannick Olivier / Camposyruedos

Yonnet !

La galerie avait malencontreusement disparu, à moins qu'il ne se fut agi d'une oeuvre maléfique et destructrice des antis... Peut-être allons-nous demander une enquête à l'OCT... Non, c'était pour rire...
Les Yonnet, superbes, sont de retour sur Camposyruedos !

>>> Redécouvrez la galerie retrouvée sur http://www.camposyruedos.com/, rubrique CAMPOS.

Photographie Estampe de Hubert Yonnet © JotaC / Camposyruedos

05 janvier 2010

2010... Et alors ?


El MejillonPrenons le temps d’admirer cette émouvante image de tienta qui met en scène El Mejillón, le meilleur torero de l’encaste Coquille de l'univers. Remarquez le soin, tout en finesse, qu’il porte à la préparation de la saison 2010. Une main de maître, délicate... y por naturales. ¡Sí Señor, Olé!
N’est-il pas rassurant, lorsque l’on évoque cette tauromachie de plage, de constater à quel point elle conserve dans l’iode les valeurs d’authenticité, d’humilité et de sérieux qui fondent sa réputation ?
Dès l’aube, le grand maestro arpente le sable infini de cette arène naturelle. Il sait que chaque victoire est acquise de haute lutte, dans l’austérité totale d’un ruedo immuablement humide. Il sait que chaque faena se déroule sans fard, dans un silence respectueux qui donne du sens et de la profondeur au combat que livre l’homme à la bête.
Ici, pas de trophées bradés ou galvaudés, pas de vague à l’âme. Aussi, si vous êtes saisi par la grandeur et la beauté sauvage du spectacle, abstenez-vous de toute manifestation intempestive. N’allez pas réclamer des oreilles ou la queue. Imaginez que le bivalve soit une moule, vous passeriez inexorablement pour un cuistre à la trivialité crasse.
Contentez-vous d’apprécier en toute discrétion. Contemplez le talent d’un immense professionnel. Délectez-vous de la qualité de son approche. Emerveillez-vous de son calme et de sa précision. Rotation du bassin, appui sur la hanche, esquive latérale, souplesse du poignet. Détourner à peine la charge pernicieuse de la coquille fauve, s’en saisir d’un geste vif et adroit... et hop, dans la bourriche ! Du grand art !
Il en faut du courage pour affronter ainsi un mollusque bravo à découvert.
A Campos y Ruedos, nous restons bouche "baie", conquis par la constante qualité du combat conchylicole.

Comment la prochaine temporada pourrait-elle nous mettre l’eau à la bouche ? A quelques rares exceptions, la programmation taurine manque d’imagination, les affiches sont ternes, fades, répétitives.
Pas question pour autant de se recroqueviller. Nous sortirons de notre coquille autant qu’il le faudra pour défendre les élevages minoritaires, sans rien renier de nos engagements, sans rien lâcher sur le premier tiers. Comptez sur nous pour rendre la saison plus savoureuse.

- ¡Saludos a todos! Quelques bulles ? ¡Va por ustedes!
- Des huîtres, encore ? Plutôt des ormeaux, des couteaux, des pétoncles, des clams... Y font des perles aussi !
- T’es pénible. Tu serais pas un peu Taliban du coquillage ?
- Bon les gars, ça suffit ! Pendant l’apéro on remplace la pique par le "palillo" même si on reste fermes. Trois tapas sinon rien. ¡Otra por favor!
- Y’a plus de banderilles de cocktail ?
- Non, y’en a plus pour les Ayatollahs de la praire et les agités de la telline.
- Allez, on se calme... C’est l’heure de la déclaration.
- Ouais ! Le discours ! le discours ! le discours !...
- Ok ! ok ! ok ! Chers collaborateurs de Conchas y Bulots, je déclare solennellement 2010... année de la palourde !!!

Pour s'informer, cliquer ici.