30 mars 2010

Sainte Colombe à prix d’or


Elles paraissent bien sympathiques ces Pâques taurines à Aignan avec, au cartel, la présence des Santa Coloma de Rehuelga. Je suis un des plus fervents partisans de l’encaste de la sainte Colombe qui symbolise aujourd’hui la diversité du spectacle, et je ne me priverai jamais de le défendre. Parce que les Santa Coloma sont un gage de différence, par leurs robes, bien évidemment, mais aussi par leur physique et surtout par leur tempérament. Pour toutes ces raisons, je félicite les organisateurs d’Aignan pour leur afición évidente et leur courage.

Cependant, l’aspect de politique taurine est largement gommé par l’aspect de politique du prix. Pour sûr, j’aurais préféré vous parler de ces Santa Coloma de Rafael Buendía qui sont un gage d’espérance pour tous les amoureux de ce fabuleux encaste. Mais à Aignan, le droit de voir ces Santa Coloma est fixé à la somme rondelette de 36 euros. J’entends 36 euros premier prix. Ce qui, en ces temps de crise, représente tout de même un sacré pécule. Il semblerait que dans la placita gersoise l'on ait oublié l’aspect populaire de la tauromachie. Car un tel montant prive radicalement de spectacle une partie de la population. Pensons aux jeunes qui désirent se former, voir des toros mais qui ne le peuvent pas toujours, faute de dollars.

Je sais très bien qu’organiser une course coûte cher. Je sais très bien qu'Aignan est une petite arène et que ce premier prix est en 7ème rang, proche du toro. Mais Aignan n’est pas non plus Séville. Pour petite qu’elle soit, une arène se doit de conserver le sens de la mesure et considérer qu’il est important d’avoir une graduation dans l’échelle tarifaire qui garantisse l’accès aux tendidos à un large éventail de la population, le plus large possible. Afin de ne pas courir le risque de perdre le côté populaire de la Fiesta. Afin de ne pas sectoriser ce spectacle et qu’il puisse conserver l’intégralité de son identité.

28 mars 2010

Arles 2010, Prieto de la Cal


prieto2
Une visite aux corrals est toujours très aléatoire. Une vision des toros aux corrals l’est tout autant.
Aujourd’hui, à Arles, je n’ai pas eu de chance. Je l’ai un peu cherché il faut dire. Ça ne se fait pas d’arriver à l’heure de la sieste.
Je n’ai pas eu de chance, sauf avec le toro de Prieto de la Cal. Un exemplaire somptueux que nous verrons débouler samedi, pour la corrida concours. Une estampe de toro, un bonheur à voir, et à photographier. Un bonheur très nerveux, énervé, contrarié... Une estampe qui va, qui vient, tourne en rond comme un fauve en cage. Une estampe qui fait mine de charger les regards admiratifs d’aficionados agglutinés et qui ne se lassent pas du spectacle. Souhaitons-lui de se calmer et de ne pas s’épuiser d’ici samedi.

>>> Une galerie conscacrée à ce toro est visible dans la rubrique RUEDOS du site.

On y est (presque) déjà


Depuis ce 28 mars midi, il ne reste plus que 99 jours avant le Chupinazo célébrant l'ouverture des fêtes de la San Fermín à Pampelune. On en cause au téléphone où l'on tente à grand-peine de fixer des dates — les deux premières semaines de juillet devraient être chômées...
Des photos tombent sans crier gare dans la boîte mail comme pour entretenir une envie qui n'en a pourtant nul besoin, vu qu'il ne se passe pas deux jours sans penser à Firmin...
Les affiches ne sont toujours pas connues — celle de la Feria del Toro se faisant désirée, quand la date limite de remise des carteles sanfermineros participant au concours est fixée au 31 de ce mois. Patience...

Il y a quelque temps de cela, je recevais un mail de Gorka Azpilicueta (de Pamplona, comme le jeune César qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, quitterait Osasuna pour Manchester City !) et d'Arsenio Ramírez (de Logroño) annonçant la création, sur leur site Por las Rutas del Toro, d'une rubrique « Ganaderías » dans laquelle les élevages fétiches de la Casa de Misericordia figurent, évidemment, en bonne place : Cebada Gago, Dolores Aguirre, Miura, etc. Dans le même temps, je me connectais à Diario de San Fermín et apprenais, stupéfait, que je n'étais « pas invité à lire ce blog » ! Ah bon ?... Eh ben vous savez ce que j'ai fait ? J'ai viré l'adresse de la rubrique « Liens ». Non mais...

Allez, vous reprendrez bien un p'tit café ?

Images Un Cebada Gago de Pamplona libéré par l'impeccable torilero de La Meca... Avez-vous remarqué les rubans du béret qui répondent à ceux de la devise ? © Laurent Larrieu/Campos y Ruedos Le Café Pamplona est situé à proximité de l'université de Harvard, à Cambridge près de Boston, dans le Massachusetts. La fondatrice du lieu (1959), Josefina Yanguas, était native de Pampelune © Christopher Peterson/Wikipédia

27 mars 2010

Non aux fundas (II)


8h15. Clic. Outlook. 20 messages.


Entre les pubs pour foutre le camp au bout du monde pour 3 kopeks et le débarquement des régimes « perds ta brioche en bouffant des chips avant l’été ou t’auras l’air d’une saucisse de Toulouse sur la plage ensoleillée », il y a 12 messages des «collaborateurs» de Camposyruedos.
- Mais comment a-t-on un jour eu l’idée de s’appeler "collaborateurs" ?
En ce moment, sur la liste interne des collabos de Cyr, on cause beaucoup, mais alors vraiment beaucoup, d’un truc : le livre.
Il est prêt le livre. A l’heure où j’écris ces lignes, il doit se balader entre Nîmes et Lyon, entre impression et façonnage. Dans une semaine, il sera là. Réel, avec du papier qui se corne. On en cause donc beaucoup parce que ça fait un an qu’on est dessus, que c’est pas notre boulot les bouquins et parce qu’on aimerait vraiment qu’il vous plaise… pour en faire un deuxième, puis un troisième…
Il parle de toros le livre. Vous vous en doutiez. De toros, de combats de toros, de campo, d’afición et de copains aussi. C’est ça le livre, c’est nous, c’est Camposyruedos et c’est difficile d’en causer finalement, mais nous on l’adore, on le trouve chouette et beau et classe et c’est tout ce que nous voulions vous en dire.
Certains ont déjà envoyé leur chèque de 29,50 euros (frais de ports offerts ! faut vous le dire comment !?) et dans cette course effrénée et pleine de suspense, c’est l'incombustible et inimitable René Chavanieu de Nîmes qui le premier a passé la ligne, suçant de peu la priorité à notre ressuscité du silence, j’ai nommé Bruno… Bruno sans qui, quelque part, Camposyruedos ne serait pas tout à fait Camposyruedos. Pour ceux qui devraient arriver incessamment sous peu mais dans le peloton de tête tout de même, nous comptons sur Diego Maradona, Britney Spears et Paris Hilton, Michelito au coude à coude avec Kevinito, 'Desgarbado', Madame Garcigrande et sa nièce Mademoiselle Zalduenda, le patron marseillais d’un club de Catalogne qui a préféré taire son nom, le président de l’Observatorio culo y turismo, les bonnes sœurs d’Azpeitia, le club des supporters de la volière cataclysmique, l'ex-ancien-président-de-l'ex-commission-taurine-de-Nîmes (waaarf), la ceinture de Guillaume François, un groupe de majorettes travesties de Matilla de los Caños del Río, Germaine Soulages de La Junquera, "los Simones producidos", la patrone de la SPA, Claire Starobidule, Monsieur Laborde (je ne me risque pas à avancer un prénom, après ça fout le bordel...) et cetera… Liste non exhaustive qui pourrait bien s'enrichir au fil des jours, de nos délires et des arrivées surprises ! Ce sera l'occasion de faire du buzz.
Donc, comme nous ne serons jamais si bien servis que par nous-mêmes, sauf lorsque l'ami Klein et les autres s'y mettent aussi, nous vous redonnons le lien vers le bon de commande…
Enfin, une grosse bise aussi à Martine P., la première fille qui nous a acheté un livre, et un grand merci également à Christophe C. qui a eu la bonté d'arrondir les 29,50 euros FRANCO DE PORT (mais faut vous le dire comment à la fin !?) à 40 neurones tout rond. Christophe, j'ai bien peur que notre éditeur vous enverra le livre accompagné d'un chèque de dix euros cinquante…
Ah oui, car, soit dit en passant, nous avons trouvé un éditeur, un vrai : l'Atelier BAIE, de Bruno Doan, celui qui a fait les carnets taurins de Jacques Durand, celui qui a pondu également le superbe pavé consacré aux vingt ans du festival flamenco de Nîmes, celui qui propose régulièrement aussi le superbe In Vino...

Mais je m'égare, je m'égare... Le bon de commande… Le bon de commande… Le bon de commande !!!

Allez on "buzze"…

Ah si, ça n'a rien à voir, mais vraiment... ¡FUERA TAURODELTA! ¡BASTA YA!

26 mars 2010

Fashion week : tendances 2010 !


Putain d'hiver qui n'en finissait plus... Mars s'est enfin rendu et a fini par abdiquer. Voilà qu'on nous accorde la trêve des jours courts et rigoureux. Et quand l'hiver capitule, ça commence à fleurer bon la violette des champs andalous et l'asphalte brûlant des routes qui nous y mènent. Sentir la morsure de ce soleil qu'on avait fini par oublier, et y rester, juste parce que c'est bon de savoir que la saison est là, frémissante, et qu'elle nous attend... Alors, allons-y !

Séville, Madrid... ! Ça commence épais ! Les carteles tombent comme les mangues de Belém et... se fracassent comme les mangues de Belém. Les deux "ladies" de l'afición mondiale ont passé les années à se repoudrer le blaire sans se soucier de raviver la garde-robe, et je crois me souvenir que l'élégant tailleur de l'une et la très chic robe longue de l'autre nous avaient déjà ravis en d'autres temps... Oui, mais, en d'autres temps.
Les promesses de la torride andalouse ont fini par me faire sourire, et le regard noir de la grande castillane tourne vaguement au marron "comme les yeux de cochons". Je m'inquiète. C'est certain, les publics respectifs de l'une et de l'autre ne sont plus ceux de... Séville et de Madrid. L'un devient grotesque, jour de grand délire, l'autre se "couille-mollise"... Ensuite, Juli, Manzana, Morante dans l'ordre, et Morante, Juli, Manzana dans le désordre, ça donne Núñez del Cuvillo, Daniel Ruiz, et Puerto dans l'ordre et Puerto, Daniel Ruiz et Núñez del Cuvillo dans le désordre. C'est prouvé scientifiquement.
"¡Vaya Cartelazo!", nous dirait l'autre !
Et pour les "ayatollahs", les "talibans" et autres frais "atrabilaires", il restera bien un Victorino "new generation", un Cuadri de fond de puits, un Dolores (pourvu que) de "cojonudos" et y'aura toujours un reste de Moreno de Silva au fond du frigo... avec, en face, toute la meilleure volonté des quelques bipèdes de fond de classe qui feront tout, n'en doutons pas, pour se racheter une conduite ou arrondir à coup sûr les fins de mois d'une temporada pas ficelée. Mais ceux-là auront-ils au moins les moyens de s'attirer les honneurs de cette presse "fashion" qui encense l'immense mérite des figuras à tenir debout pendant 10 minutes et 150 000 muletazos, un Parladé infâme qui aurait sûrement préféré finir sa gamelle de pienso, plutôt que de guerroyer lamentablement dans un cercle poussiéreux ? Pas sûr...
C'est comme ça, ceux qui savent, rechignent à se mouiller les doigts dans un morrillo saltillo ou ibarreño... et croyez bien que dans les milieux autorisés, on ne saurait que trop les encourager à ne surtout pas s'y risquer ! Je sais, c'est pas nouveau, mais ça se généralise. Et même, ça se banalise. Mais ils vont couper, je sais ça aussi, et même ils triompheront, je vous le promets. Les autres, ils fracasseront, ou on les applaudira, pour leur courage sans faille, et on parlera de "mala casta", d'adversaires à "fort taux d'intoréabilité"... Enfin, vous connaissez la musique. Bref, ceux-là, très mauvais ou trop braves, peu de chance qu'on leur coupe les oreilles à coups de redondos inversés. Au pire, on les affligera de tous les maux, au mieux on dira qu'il y avait bien quelque chose, mais "Oh, pute borgne ! Si Juli était tombé dessus... !" Rassurez-vous, ça n'arrivera pas. Enfin, pas en 2010, et pas à Séville, ni à Madrid. La "vergüenza torera", c'est "total has been, mec", et comme toujours, mieux vaut se taper un Juan Pedro des mauvais jours qu'un Dolores hasardeux. 2010 sera donc l'année de l'Afición monofocale, l'essence même du concept de corrida moderne. Libre à vous de vous en réjouir ou pas.

Le jour où vos minots gagneront le collège avec une plume au Q, ils vous répondront que c'est forcément bien puisque Dior ou Chanel l'ont dit... Après tout, Chanel et Dior, question fringues, ils s'y connaissent mieux que vous, non ?

Alors Séville et Madrid, question Fiesta Brava, pensez donc !

300 boulets quittent le navire


Les 300 boulets, ce sont les 300 membres du plus important club taurin d'Arles, La Muleta.
Je ne vais pas vous raconter le menu par le détail. Vous irez lire par vous-mêmes les explications données sur le journal du club que vous pouvez consulter par là… en page 5.
Ce qui est certain, c'est que le président de l'OCT dérape de plus en plus et outrepasse largement la mission telle que définie par l'article 1 des statuts de son association.
Après le coup de gueule du directeur de la revue Toros, ou celui de Toro Mag, c'est donc au tour de La Muleta de claquer la porte de l'Observatoire.
Jusqu'à il y a peu, seuls les électrons libres de l'Internet pointaient ces incohérences. Il est clair aujourd'hui que des institutions plus classiques et plus assises se font également le relais de nos indignations.
Car au risque de nous répéter, aller déclarer devant une commission du sénat espagnol que "ce n'est pas au spectacle taurin de s'adapter aux exigences d'un règlement inadapté, mais au règlement d'être conçu en fonction des besoins du spectacle que nous souhaitons produire", ou encore, qu'"une réglementation mal adaptée concerne l'actuel premier tercio...", c'est bien se mêler des affaires internes de la Fiesta et violer l’article 1 de l’association qu’il préside.
Et notre petit doigt nous dit qu'il n'a pas fini de déraper le Président. Nous en reparlons bientôt.

Orthez 2010


La commission taurine d'Orthez nous communique le cartel des trois matadors de toros qui seront chargés d'en découdre avec les coriaces pensionnaires de Madame Dolores Aguirre.
A Camposyruedos, ce n'est un secret pour personne, nous apprécions particulièrement la politique taurine osée et originale engagée par notre ami Xavier Klein. Mais là, pour l'heure, nous devons avouer notre étonnement quant à la non répétition de Raúl Velasco suite à sa prestation remarquée de l'an passé… Le cartel 2010 est donc le suivant : Julien Miletto, Iván Fandiño et Alberto Lamelas.

24 mars 2010

A l’ouest de Pecos, des Toros


The Magnificent Matador
A Tendido69

C'est pas faux tout ça, cher Fred... C'est pas faux…
De la romance. Un petit côté misérable pour émouvoir las chicas, quelques relents de tequila, sans doute frelatée, de la poussière âcre au fond de la glotte, des santiags en peau de crotales, les talons usés, taillés en biseaux, les semelles percées, des colts accrochés au ceinturon clouté, éclatants au soleil zénithal, le sombrero charro à large bord, une plume Comanche fichée dans le cordon tressé. Une plume d’aiglon, un trophée dérisoire, ballotté par les vents secs du désert de Sonora.
C’est pas faux tout ça... Entre Sam Peckinpah et Clint Eastwood. Un jour impitoyable.
Là-bas, au loin, on devine le pueblo. D’un imperceptible coup d’éperon, Pepe Navaja accélère le pas. Palomita la jument pie aux fines patas blancas répond mollement à son invitation. Un sabot puis l’autre. Un rythme saccadé aux accords lancinants de Chicano’s Blues. Un sabot puis l’autre.

On perçoit maintenant les premiers bruits, la musique, les cris, la joie des enfants, le rire des filles, la fête. On devine l’excitation de la foule agglutinée sur les gradins disparates d’une placita provisoire, la moiteur des corps sous la chaleur aztéque. Du plomb.
Que voulez-vous, es tarde de Toros !
Ici comme ailleurs, le temps s’arrête pour les toros. La chaleur et les mouches. L’odeur du sang. Ici comme ailleurs.
Lui aussi, c’est ici qu’il s’arrête. Ici, ou ailleurs…
Palomita buvait. Posément, il a ouvert ses sacoches, défait son paquetage, ôté ses vieilles frusques, échangé ses pétoires pour ses trastos, enfilé son costume et avec lui, ses rêves.
A la vie, à la mort. Torero.
Il s’est avancé dans les odeurs de tacos, de tortillas, de beignets, de piments, de sucre d’orge.
Ici, comme ailleurs, la mort a des renvois aigres-doux qui donnent la nausée.
Il a voulu savoir. Et il a su. Ici ou ailleurs…
Où est-on ? San Jacinto.
Adios Palomita !

A chacun ses héros...



Photographie Anthony Quinn, The Magnificent Matador, 1955.

Now you know why you were born Jose !!!


Un hommage vieux de plus de 40 ans à JotaC, Pepe Navaja, les tomasistes déjantés, les Mexicains camés au mescal, les fans clignotants de Joselito exilés à NYC et la bande des affreux jojos à paillettes, quels qu'ils soient mais qui sauront se reconnaître dans les 4 minutes de cet incroyable western musical !!!
¡Va por Ustedes!



(Suggestion de mon indispensable ami : l'impeccable Radio Jejune.)

21 mars 2010

Juan Pelegrín, un fotón...


Il commence bien la saison l’ami Manon, avec ce cliché assez somptueux que je m'empresse de vous faire partager. C'était à Las Ventas, évidemment, pour la deuxième novillada de l'année, celle de Virgen María.
Enhorabuena Juan.

Juan Pelegrín Corbacho

20 mars 2010

C'est l'printemps !


Cette photographie ancienne pour rappeler, à celles et ceux qui auraient peu goûté la rigueur de cet hiver trop long, que Las Ventas a réouvert ses portes dimanche dernier avec une novillada santacolomeña qui ne doit pas pour autant nous faire oublier que l'écrasante majorité des quelques 400 bêtes qui seront combattues lors de cette temporada madrilène appartiendra aux encastes Domecq et Núñez (ouf !) ; qu'aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, un élevage français — Virgen María, Pont-de-Crau — acquerra son ancienneté d'ici une demi-heure en faisant lidier 6 novillos d'origine Domecq (par Algarra, Jandilla, García Jiménez et Victoriano del Río) dans le ruedo venteño ; que ce 20 mars, enfin, « y'a la natur' qu'est tout en sueur/dans les hectar's y'a du bonheur/c'est l'printemps » (Léo Ferré), un printemps que je rêve « ininterrompu » (Jean Ferrat)...

Image La Plaza de Toros Monumental de Las Ventas del Espíritu Santo avec, au fond, la Sierra de Guadarrama © Lebbaus (vers 1930).

Valencia, "los Simones producidos"


La blogosphère ibère est tellement à l’unisson que l’on ne sait plus où donner de la tête, quoi lire, vers où vous diriger. Chaque jour on touche le fond. Aujourd’hui encore plus qu’hier, mais moins que demain… Anovillados, descastamiento, fraude, juanpedro, ganaduros, decadencia, indefendible...
Ici, nous parlions de nîmoiseries. Elles ont été exportées, accommodées à la sauce valencienne. Elles sont devenues "los Simones producidos"
Morceaux choisis, presque au hasard, dans la blogosphère mais aussi chez des journalistes professionnels indépendants.

Andrés Verdeguer Taléns Cornadas para todos
¿Quién es el reponsable de esta fiesta indefendible?
Nadie, después de la vergonzosa tarde vivida en València con los enfermos animalejos criados por don Juan Pedro Domecq, dará un paso al frente y entonará el 'mea culpa'. No lo hará ni uno cuando lo deberían hacer en realidad unos cuantos. Los taurinos tienen ese truculento orgullo.
Los taurinos son capaces de endiñarle una puñalada trapera en los bajos a la misma fiesta que les llena el bolsillo y el gaznate de feria de feria, tomarse unas cañas de marca y darse unos abrazos mientras en el Parlament de Catalunya les llaman "maltratadores" y ser igual de felices que dos horas antes. Tanto una cosa como la otra, la decandencia por ellos mismos alentada y las amenazas prohibicionistas, se las trae al pairo. Luego hacen un brindis al sol, declaran BIC a la Fiesta, se vuelven a dar más abrazos y luego a dormir a pierna suelta.
Se podría empezar a despellejar a unos cuantos haciendo excepción de las menudencias. Es decir, desde el mismísimo diputado de Asuntos Taurinos, pasando por el flamante nuevo empresario hasta los taurinos de turno, feriantes de postín y ganaduros de alta alcurnia. Que, casualidades, vienen a ser los mismos que deberían haber dado el paso adelante y entonar el "por mi culpa, por mi gran culpa" esta tarde y tantas otras más, por las ya pasadas y también por las que están por venir.
Pero ya se sabe, el código ético de los taurinos, sus palmeros y los politiquillos que sedientos de votos se arriman a la fiesta a sacar tajada, deja muchísimo que desear. La tarde de los juampedros con Aparicio, Morante y Cayetano ha sido uno de tantos ejemplos…
Otro fraude
Da igual Juan Pedro Domecq que Núñez del Cuvillo. Las dos son factorías del descastamiento. Con ambas la Feria de Fallas ha tocado fondo y las preguntas que nos hacíamos ayer tras la juampedrada siguen teniendo la misma vigencia tras la cuvillada y siguen, faltaría, sin respuesta. Y el celebrado vigésimo aniversario de alternativa de Enrique Ponce todavía no ha dado triunfales frutos. Hay quien no debe encontrarle explicación.

Y la tiene y muy fácil: se han olvidado del toro. Pieza, clave y fundamental de este espectáculo llamado corrida de toros y que en el día grande de las Fallas, día de sant Josep, fue presentado en su mínima expresión. Disculpen, señores ganaderos de Núñez del Cuvillo, señores empresarios de Simón Casas Productions, y sobre todo, los señores que visten seda y oro Enrique Ponce, Castella y Manzanares; disculpen, pero así esta fiesta no es. Lo suyo es un fraude.
O los taurinos se toman a cachondeo la plaza de Valencia, o es la autoridad de la misma plaza la que de forma descarada le falta al respeto. En todo caso unos y otros han convertido la tarde del día grande, el de San José, en una verbena de pueblo.
La corrida (?) de Núñez del Cuvillo nunca debió pasar el reconocimiento. En primer lugar por falta absoluta de presencia, además de su endeblez. En Madrid habría sido, como mucho, una novillada, con reparos. Y en plazas de rigor como Bilbao y Zaragoza sería impensable que pudiera lidiarse como corrida de toros.
En la verbena de San José tomaron parte tres encopetados matadores, los muy distinguidos y celebrados Enrique Ponce, Sebastián Castella y José María Manzanares. Tres matadores de toros que renunciaron de facto a la alternativa para matar los novillos de Cuvillo. Ojalá que inmediatamente vuelvan a su escalafón.

Carlos AguilarAusencia de malicia
Desvergüenza generalizada
Sólo hay un culpable, por encima de tanto sinvergüenza. El presidente de la corrida. Amado, -no sé el apellido, ni voy a perder un minuto en buscarlo- es la representación de la autoridad, o debería serlo. Él, es el que no debe permitir que se lidien toros rechazados por los veterinarios, sin cuajo ni presencia, y con la más descarada sospecha de que el serrucho ha acariciado sus astas. El ínclito Amado, ha flexionado los riñones haciendo reverencias a la verdadera autoridad en la plaza, “los Simones”. Él, sólo es un hilo más, de esta asquerosa marioneta que se mueve al compás de los intereses más mezquinos.
En esta feria de Valencia hay más trafico por la noche en los corrales de la plaza, que en las calles falleras de toda la comunidad. Algún vecino, ha apuntado a la autoridad, la posibilidad de poner semáforos en los aledaños a los corrales, y organizar así, el exceso de camiones que por allí proliferan.
Los “Simones producidos” están llenando de descaro y vergüenza, esta Feria de Fallas, convirtiendola en serio rival de la semana taurina de Algemesí. Con la notable diferencia, de que en esta localidad, es normal que los novillos estén bien presentados.

18 mars 2010

Esplá


Esplá : "Es absurdo negar el sufrimiento del toro, pero el rito lo compensa"

"Para mí la cornada nunca ha sido un revés del destino, es la respuesta necesaria, es obligación del toro cogerme y matarme"

Lien utile

15 mars 2010

Joaquín Vidal, Chroniques taurines


De Paula à José Tomás en passant par César Rincón, Nimeño, Curro Romero, Antoñete ou Victorino Martín, sans oublier Esplá et, évidemment, les coups de gueule.

Vingt-deux chroniques de Joaquín Vidal traduites en français par Virginie Girard et éditées par Les Fondeurs de Briques. Nous y reviendrons...

Le site des Fondeurs de Briques.

Bon de commande

14 mars 2010

¡Madrid se quema!


Jeudi matin, 7h à Barajas, Madrid au masculin n'est plus : un champ de ruines, un tas de biffetons partis en flammes et réduits en cendres. Une bande de métro-sexuels renvoyés à leur prétention et leurs télévisions. Jeudi, je pars le cœur léger, sans l'ombre d'un regret pour tous les torts occasionnés.
Madrid est la Rome de nos sentiments, de notre cœur et de nos tourments : tous nos penchants y mènent, toute ébauche de raison devient prétexte à un voyage. Les toros en fil rouge : Las Ventas en presque bout de ligne deux, rouge aussi, transit de périples salmantins, centre névralgique de Campo, on vient à Madrid pour voir des toros et visiter son tailleur, toréer des vaches et parler toros, boire et manger en parlant toros, parler toros pour parler toros. On débarque à Madrid pour ses environs : ses corridas de banlieue au départ d'Atocha, ses voisines pas dégueu, Aranjuez, Tolède, Ávila, Sigüenza... Madrid pour sa peinture flamande et son temple égyptien, son ange déchu, ses chocolats épais sans heure, et ses grills argentins. Madrid car il faut s'empresser d'y cueillir les coquelicots sévillans mûrs et épicés auxquels on a donné rendez-vous, car on y rencontre dans des palais dansants des hôtesses de l'air Napolitaines vulgaires et démesurées qu'on finit par baiser ; Madrid pour celles qu'on croit tenir et qui vous échappent. Madrid où l'on titube en draguant des filles dans l'urgence du soir et de l'alcool car dès demain votre copine arrive. Madrid où l'on vomit des mélanges dans des éviers, où l'on pisse sur des pavés, où l'on dort des sommeils superflus à 4 dans des hostales d'étage. Madrid pour les vertes et les pas mûres, les 400 coups (série en cours), les bars introuvables et les endroits improbables, Madrid il y a 20 ans ou 10 ans, Madrid aujourd'hui, Madrid en mai et en septembre, mais aussi en mars et en novembre : ce Madrid où l'on ne perd jamais quand Lyon vient y jouer.

Martín : En Madrid, hay gente que es hincha del Madrid, y gente que odia al Madrid. Yo pertenezco a la segunda parte.
Patrick : ¿Eres del Atleti?
Fred : No, Martín es del Betis.
Martín : Sí, ¿y sabes porqué?
Fred : ¡Claro! ¡Porque Curro Romero es del Betis!

Madrid et Martín, Madrid et Bego, Madrid, Joséphine et Ugo. Madrid que les filles jalousent. Madrid pour Leonard Cohen et Dolores Aguirre, le Flamenco, le gras du jambon qui engourdit la langue, les vins en mille coupes, les bières au bar du Tendido 8 où la serveuse garde ma valise. Madrid pour fuir l'anxiété des concours, Madrid par prétexte, par dévotion, par pèlerinage, par jouissance, par fatigue. Madrid par pitié !!!
Le vertige de l'andanada du Bernabéu, le vertige de la qualification : le taconazo de Carew, le maillot noir de Juninho, le but de Pjanic, la faim de maletilla de Lisandro et Delgado. La Mecque de la tauromachie mais aussi Jérusalem du fútbol, le Temple dont on connaît le pilier par lequel tout s'effondre. Madrid dont on ne réchappe pas, qu'on quitte alors qu'on n'en revient toujours pas. Madrid par vanité, par fierté et qu'on affronte effrontément. Madrid où l'on nous enseigne l'humilité : "Sabes que el escalafón de los banderilleros está lleno de toreros que salieron por la Puerta Grande de Las Ventas" : Madrid, Martín et ses paraboles universelles.

Jean Ferrat (1930 - 2010)


Allons laissez-moi rire
Quand le toro s'avance
Ce n'est pas par plaisir
Que le torero danse
C'est que l'Espagne a trop
D'enfants pour les nourrir
Qu'il faut parfois choisir
La faim ou le toro


Allons, laissez-moi rire
On chasse on tue on mange
On taille dans le cuir
Des chaussures, on s'arrange
Et dans les abattoirs
Où l'on traîne les bœufs
La mort ne vaut guère mieux
Qu'aux arènes le soir

Jean Ferrat



Respect...

Le Hautbois (très) mélancolique ce soir.

12 mars 2010

Carlos Cancela à Parentis le 26 mars


Communiqué


L’ADA de Parentis reçoit Carlos Cancela, ganadero de Flor de Jara, le vendredi 26 mars à 19h.

L’Association des aficionados de Parentis-en-Born (Landes) recevra Carlos Cancela, propriétaire de la ganadería santacolomeña « Flor de Jara », le vendredi 26 mars à 19h au Centre Administratif de Parentis-en-Born.

Cette conférence sera suivie d’un dîner au Restaurant Cousseau moyennant une participation de 26€ par personne.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 19 mars dernier délai au 05 58 78 45 34 ou ada-parentis@wanadoo.fr.

Arles, Espace Toro 2010


Communiqué

LES TOROS ARRIVENT
En prélude à la féria, l’Espace Toro 2010 sera inauguré le samedi 27 mars à 18h.

Visite des toros, tientas, courses camarguaises, etc. /// Entrée gratuite /// L’Espace Toro restera ouvert au public jusqu’au jeudi 1er avril inclus de 11h à 19h.

Location : 0 891 70 03 70 – www.arenes-arles.com.

11 mars 2010

Bayonne, les élevages


Communiqué

La direction des arènes de Bayonne annonce les élevages de sa saison 2010.
Renseignements sur le site officiel des arènes.

En gros...


On en pense ce qu'on veut, on aime on n'aime pas, au fond, on s'en fout... Aujourd'hui, c'est le geste qui compte. Et contrairement à ce que vous croyez voir, c'est Castella (et pas Maïté) qui s'y colle... pour Haïti. A Nîmes, le 13 mai. Allez-y, ça vous rendra pas meilleur ni pire... et vous aurez agi solidairement par le biais d'une action pas commune...

Et quand ce sera fait, je propose qu'on fasse aussi un geste pour trouver un portraitiste qui veuille enfin du bien à Castella...

Mais, franchement, vous êtes vraiment certains que c'est pas Maïté, là ?

Vic-Fezensac, les carteles


Communiqué du Club Taurin Vicois

Le Club Taurin Vicois a arrêté les carteles de sa Feria del Toro 2010 qui se déroulera les 22, 23 et 24 mai.

Samedi 22 mai
11h /// Novillada de Flor de Jara /// Thomas Joubert – Patrick Oliver – Esaú Fernández

18h /// Corrida de Don José Escolar Gil /// El Fundi – Sergio Aguilar – David Mora

Dimanche 23 mai
11h /// Corrida concours /// En compétition par ordre d’ancienneté, toros de La Quinta – María Luisa Domínguez y Pérez de Vargas – Fidel San Román – Dolores Aguirre Ybarra – Alcurrucén – Ganadería de Rehuelga /// José Luis Moreno – Antonio Barrera – Luis Bolívar

18h /// Corrida de Palha /// Morenito de Aranda – Alberto Aguilar – Medhi Savalli

Lundi 24 mai
17h /// Corrida de Victorino Martín Andrés /// El Fundi – Rafaelillo – Juan Bautista

09 mars 2010

Ça barde grave


"Malgré la demande formelle faite par moi-même, en qualité de président de l'Observatoire, la maréchaussée a refusé d'appliquer l'arrêté, alors que le maire leur confirmait devant moi, sans doute avec moins de conviction qu'il n'eut fallu, qu'il s'agissait bien de cinq cent mètres… Le problème, en donnant l'impression aux aficionados qu'on ne les respecte pas, est que l'on prend le risque de leur faire perdre confiance dans les voies légales qu'ils ont toujours préférées jusqu'ici pour éviter d'être injuriés lorsqu'ils se rendent aux arènes. Que faut-il donc pour se faire respecter ? Recruter un service d'ordre privé pour faire nous-mêmes la police devant les arènes si celle-ci rechigne à le faire pour de mauvaises raisons ?...
Tel est en tous cas le message que fera passer l'Observatoire dès aujourd'hui au Préfet des Landes, avec copie au ministre de l'Intérieur, afin que cet incident fâcheux ne crée pas un précédent qui le deviendrait plus encore quand viendront les grandes férias " André VIARD

L’édito du 8 mars m’a laissé… ahuri. J’hésite entre le pipi de rire et celui de la peur. Que l’Observatoire observe, on nous avait prévenus. Que l’Observatoire surveille les gendarmes... Que l’Observatoire interpelle le Maire de Magescq… Que l’Observatoire puisse s’indigner de la non application d’un Arrêté Municipal… C’est tout trop à la fois.
Que j’aime cette capacité à s’indigner. Ça sent le vigile et la confiscation du bouchon de maxi d’eau minérale.
Le ton est donné, la temporada 2010 sera placée sous le signe du REGLEMENT TAURIN MUNICIPAL. Celui que chaque maire adhérent à l’UVTF a pris, je l’espère par Arrêté Municipal. On est légitimiste où on ne l’est pas que diable.
Donc le Hautpmann Dédé va rigoureusement pointer tout ce qui n’est pas ré-gle-men-tai-re, à savoir : la revente de billets, la carioca, faire taper le taureau aux planches, pomper, renvoyer aux corrals les toros mansos, les indultos de toros non piqués, le « peeling doux » des cornes, la ronde des enterreurs, les avis non sonnés, la monopique, sans parler des photographes qui se déplacent à quatre pattes dans la coursive et pratiquent des orifices inesthétiques dans les barrières pour photographier des gendarmes qui font des photos, comme hier à Magescq.
Après des années à fustiger les gradins ce régime m’enchante. Les aficionados vont être respectés, ils ne seront plus injuriés, ni traités de « viandards » ou de « syndicalistes » et ils vont retrouver « confiance dans les voies légales ». A partir de hier, si l’espace qui sépare les deux lignes du ruedo n’est pas réglementaire, il se pourrait que cette fois le Ministre reçoive l’original du message et le Préfet une copie. Et faudra pas dire : « Je savais pas. »

Adieu bob, bonjour casque bleu… L’ OTAN succède à l’UNESCO.

Mario Tisné
, également auteur du cliché de l'Observatoire de la marine nationale photographié depuis Vieux-Boucau mais situé sur la commune voisine.

06 mars 2010

Autisme


C’est un peu compliqué pour le coup ; enfin, un peu long.
Ça commence dans Toro Mag, sous la plume du très percutant André-Marc Dubos. Je cite : « Comme pour se mettre au diapason de notre société, en perpétuelle quête d'un nouveau gadget, une avant-garde (sic !) de nos intellectuels taurins (remarquez que nous n'avons pas dit "pseudo", parce qu'il y en a bien une paire à sauver) a lancé en fin d'année une campagne destinée à obtenir l'inscription de la tauromachie au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Rien que ça. Relayée immédiatement par l'Observatoire des cultures taurines et l'UVTF, caisses de résonance d'autant plus sonores qu'elles sont creuses, cette idée ferait partie de l'opération "union sacrée" de l'afición contre les anti-taurins, et serait la victoire définitive des bons contre les méchants...
... Est-ce bien cela défendre la tauromachie ? La majorité silencieuse de l'afición trouve-t-elle efficace et judicieuse cette agitation médiatique (toujours médiatique !). Détrompez-nous, mais ce désir de reconnaissance ressemble plus au besoin récurrent et irrépressible d'une petite troupe d'élite (sic) de se pousser du col, que son seul moyen d'exister en afición passe par l'affrontement systématique avec les anti-taurins, quitte à conforter, voire augmenter l'importance de ces derniers. Alors, pensez-vous donc, jouer maintenant dans la cour des grands de ce monde ! Le rêve suprême pour la petite caste des "Yo soy" !
... Non, les aficionados ont des préoccupations plus importantes. Ils sont lucides sur les véritables dangers qui menacent la corrida et qui viennent de l'intérieur : décadence du toro bravo, uniformisation de la cabaña brava, perte de connaissances de l'afición, intrusion du business dans la ganadería, etc. »

Ça continue ensuite avec la revue Toros et un éditorial de son directeur reprochant à l'inénarrable de se servir de la tribune de l’OCT pour se mêler des affaires internes de de Fiesta.
Et là, l'inénarrable, il disjoncte, traite le directeur de la vieille dame d'irascible avant de toucher subitement au sublime lorsqu’il écrit que jamais l’OCT, c’est à dire lui, ne se mêlera des affaires internes de la Fiesta en rappelant que « l'article 1 de son règlement le lui interdisant afin de conserver sa cohésion interne ».

Pourtant... Lorsque devant une commission du sénat espagnol, l'inénarrable, parlant en qualité de Président de l’OCT déclare, je cite toujours : « Pour avoir imposé en son temps un poids minimum uniforme qui ne tenait pas compte de la grande diversité des encastes, le règlement de 1960 a provoqué la quasi disparition de plusieurs d'entre eux... », il se mêle bien des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.

Lorsqu’il évoque « une réglementation mal adaptée concerne l'actuel premier tercio... » il se mêle des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.

Lorsqu’il pointe du doigt une dérive réglementaire, conséquence de « la surenchère que l'on observe lors de nombreux reconocimientos, laquelle a pour conséquence d'exiger des normes inédites dans toute l'histoire de la Fiesta », il se mêle encore des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.

Et surtout, lorsqu’il conclue tout ceci, toujours en qualité de Président de ladite association de la manière suivante : « Ce n'est pas au spectacle taurin de s'adapter aux exigences d'un règlement inadapté, mais au règlement d'être conçu en fonction des besoins du spectacle que nous souhaitons produire... Le toreo est un art, et à l'image de la musique, de la peinture ou du théâtre, il ne doit plus être seulement placé sous la compétence exclusive du ministère de l'Intérieur, mais intégrer aussi celui de la Culture... » ; il se mêle quadruplement des affaires internes de la Fiesta et viole tout autant et en toute conscience l’article 1 de l’association qu’il préside.

Il n’y a guère que ses suiveurs autistes pour faire semblant de ne pas s’en rendre compte. Mais de cela, nous en avons pris l'habitude.

05 mars 2010

Lydie Arickx


Début de saison oblige, la page d'accueil du présent blog propose pas moins de trois affiches taurines qui balaient large, très large, allant de la "luxueuse" temporada sévillane au festival d'Arzacq, en passant par la "modeste" féria de Saint-Martin-de-Crau. A les observer, il apparaît clairement que concevoir une affiche taurine demeure un exercice des plus compliqué, quel que soit l'événement à annoncer.

Ce que guette et juge en premier lieu l'aficionado a los toros ? La représentation, figurée ou abstraite, du toro* dans le rectangle de papier : à Arzacq, l'animal est tout bonnement caché, absent — rien d'anormal s'agissant d'un festival ; à Séville, il est (dé)coupé, disséminé pour finir renversé avant même d'avoir été tué — en cela ce cartel constitue bien une image fidèle de l'idiosyncrasie (hi hi) andalouse en matière de toros ; à Saint-Martin-de-Crau, l'auteur a tant cherché à le mettre en valeur (dans le viseur, une silhouette noire sur fond blanc poussant l'imposante cavalerie — un genre d'autocollant) que l'on peut ne pas aimer ce dessin aussi lisse et appuyé que platement "emballé".

Lors d'un récent communiqué, le Club Taurin Vicois a divulgué le nom du plasticien chargé de réaliser l'affiche 2010 de la féria. Peintre et sculptrice installée dans les Landes, j'imagine volontiers Lydie Arickx — puisque c'est d'elle qu'il s'agit — dessiner, gommer, mélanger, appliquer, laisser couler, essuyer, frotter, râler, boire un café, cogiter, "en remettre une couche", gratter et mélanger encore... La quête d'une vérité ; une peinture du doute, dirons-nous.

Les Gersois dévoileront leur commande à la fin du mois ; d'ici là j'ai bon espoir d'apprécier (enfin ?) une affiche vicoise violente et tourmentée, puissante et... encastée ? A ver... Le doute, toujours ; la quête d'une vérité, dirons-nous.

* Les réussites existent où le toro brille par son "absence".

Image Lydie Arickx dans son atelier d'Angresse, avec l'aimable autorisation du photographe © Ivan Terestchenko (voir également son blog : http://itopus.blogspot.com/).

03 mars 2010

Je viens...


Regarde-moi passer... Caresse-moi de tes yeux, et ne me touche pas. Regarde-moi être... car je suis. Trouve-moi hautaine, précieuse et puante d'orgueil. Regarde mes seins, ma bouche et ne me mérite pas... Regarde, et ne fais que ça. Désire-moi, approche, viens plus près... Je m'éloigne... Ne me possède pas... Va-t'en. Désire-moi encore. Ma nuque, mon dos, mon cul, tout ce que tu rêves d'apprivoiser... Tout cela est à moi, à moi... Et toi, toi tu n'es rien, et tu voudrais me posséder... Regarde ma peau blanche, mes longs cheveux noir azabache et mon regard de feu. Etale les huiles sur le lin, déchire le grain avec les mines de plomb, si tu veux, mais sublime-moi... Ne t'arrête jamais de me sublimer... Jamais. Je suis Art, je suis saoule, je suis vierge de marbre et pute vulgaire... Je suis bourgeoise aux yeux de gitane, mondaine salope au coeur de sainte... Je suis luxe et crasse, étreinte intenable et haine bouillante, atroce fournaise d'août et volubile brise d'avril. Je suis Rafael et Paula... Je suis temple en Camas et seguiriya en Triana... Regarde-moi, regarde-moi encore, regarde-moi toujours, car tu me veux, tu me désires... Sublime-moi.

Je suis Séville, je suis belle et je t'emmerde.

Déclaration ponciste


C'est Javier Salamanca qui attire notre attention sur cette déclaration du maestro de Chivas faite au portail bodeguero : "Estamos en un momento en que el toro sale posiblemente MAS ENCASTADO Y BRAVO QUE NUNCA. Creo que el tema de las caídas y del toro con poca movilidad pues se ha resuelto bastante bien y considero que ahora mismo se torea también posiblemente mejor que nunca y que gozamos de un gran momento del toreo."

En résumé, le toro n'a jamais été aussi brave et encasté qu'en ce moment. Et, au passage, ça ne mange pas de pain, on a jamais aussi bien toréé dans l'histoire du toreo qu'en ce moment. Le toreo, on pourrait en discuter. Mais le toro ? Je me pose une seule et simple question lorsqu'il le présente comme le plus encasté et brave de l'histoire. Le pense-t-il vraiment ? Ou nous prend-il vraiment pour des jambons ?

Ça fait deux questions ? En fait non, c'est la même.