28 février 2009

Ida y vuelta, correspondance flamenca (III)


On en aurait presque honte à force. Un peu comme ces sites à la petite semaine qui passent le plus clair de leur temps à vous expliquer qu’un ennui technique les a empêchés de vous diffuser leurs infos pertinentes pendant les quinze derniers jours, que leur connexion WIFI, que leur petite santé, que leur maîtresse, que la voisine, etc., etc. Tout est bon pour justifier de l’irrégularité, logique au bout du compte, à mettre à jour un site lorsqu'on a le courage et l’ambition de le maintenir tout seul. Eh bien moi, c’est un peu pareil. Régulièrement un fracaso numérique vient contrarier mon quotidien. Mon disque dur portable, l’an passé à Vic, mon disque dur tout court il y a quelques semaines. Du coup, envolé le texte que j’avais écrit à Ludo quant à la prestation de Luís de Almería... Envolées mes impressions volatiles écrites sur le vif. Je me souviens avoir évoqué la difficulté de Luis avec sa voix. Un Luís de Almería en manque de sitio, mais avec un timbre et une puissance malgré tout impressionnants. Et Ludo m’avait répondu ce qui suit.

Tu m'envoies, cher François, des photos émouvantes de la noche qui a rassemblé La Rubia, bailaora de Marseille partie à Jerez, et Luis de Almería, Luis de la grande famille des Cortés dont les ancêtres émigrèrent de la ville dont l'adage dit : "Quand Almería était Almería, Grenade était sa métairie." En contrepoint on imagine en disant cela quelle misère ont dû quitter ceux qui déjà à l'époque s'obligeaient au déracinement. Comme Brice Hortefeux n'était pas encore né, pour une partie des Cortés, la sortie du miroir (c'est l'étymologie arabo-andalouse d'Almería « l-mariyat ») s'arrêta à Marseille, via l'Algérie, pour une partie d'entre eux. À Port-de-Bouc exactement. Et Luis est l'aîné des enfants, le grand frère. Celui qui le premier hérita du précipité de chant profond qui irrigue la voix des cinq frères Cortés qui aiment avec démesure s'asseoir sur une chaise et fermer les yeux mais ne tombent pas, ouvrent la main qui part chercher le coeur qui bat sous la chemise blanche et l'offre en morceaux en ouvrant l'éventail de leurs doigts à l'assistance qui suit la sinuosité de leurs lèvres agitées par une petite houle qu'on perçoit habiter quelque part entre le ventre et la gorge. La Piriñaca, La tía Anica, gitane de tablier aux mains de vaisselle et au chignon de névé, disait « cuando canto a gusto, me sabe la boca a sangre ». Ce petit goût de sang, Luis le cherche encore comme à chaque fois. Hier, il l'a sans doute laissé venir quand derrière ses yeux clos il a peut-être aperçu l'image floue de la route entre Almería et Port-de-Bouc. La joie et la peine montaient des talus et des môles. Si tu le croises, dis-lui que j'ai pensé à tout cela en le voyant sur tes photos.

27 février 2009

49 pour le 75, Jaydie s'expose


Jaydie Putterman aura été l'un des personnages les plus étonnants et les plus attachants rencontrés en 2008 à l’occasion de nos pérégrinations taurines, pas forcément lointaines.

En 2009, et à compter du 10 mars, Jaydie expose à Avignon, au Restaurant le 75, quarante-neuf tirages.

L’exposition doit rester là six mois je pense. Vous aurez donc probablement plusieurs occasions de vous y arrêter et d’y flâner.

Restaurant le 75 - 75 rue Guillame Puy - 84000 Avignon

Toros en Vic


Communiqué officiel du Club Taurin Vicois

Suite au dernier voyage au campo de la commission technique, le Club Taurin Vicois vous informe du choix définitif des ganaderías de sa féria 2009.

Samedi 30 mai
11h - Novillada de FLOR DE JARA anciennement Bucaré.
18h - Corrida de ESCOLAR GIL

Dimanche 31 mai
11h - Corrida Concours avec, par ordre d’ancienneté, les toros de MIURA - PALHA - VICTORINO MARTÍN - CEBADA GAGO - ESCOLAR GIL - FUENTE YMBRO.
18h - Corrida de FIDEL SAN ROMÁN d'origine Guardiola Domínguez

Lundi 1er juin
17h - Corrida de LA QUINTA

En attendant l’annonce des carteles, lors de la soirée de présentation du samedi 14 mars, nous vous faisons savoir que José Pedro Prados 'El Fundi' et Sergio Aguilar, triomphateurs de la précédente édition, seront présents à la féria 2009.

26 février 2009

Agujetas


Il est venu, finalement. C’était improbable, presque incongru, mais il était bien là. Fébrilement, notre attente à peine trompée par la guitare virtuose d’une sorte d’Enrique Ponce de la musique flamenca, nous l’avions attendu.

Sa silhouette à la fois longue et massive a brusquement surgi de la pénombre de l’arrière-scène. En un instant, il était là, assis face à nous, sur sa chaise, un verre maladroitement posé à ses pieds finissant de répandre la moitié de son contenu sur le sol. A peine le temps de grommeler une blague, de lancer un grand rire gêné, comme pour tenter un peu gauchement de briser la glace entre lui et ce public tapi dans le noir, invisible, froid, saisi, presque hostile.

Son long visage taillé à grands coups de serpe — beau, d’une splendeur sauvage, animale atemporelle — s’est dessiné en demi-lune dans la pénombre, scrutant l’espace devant lui, deux secondes, peut-être trois, peut-être plus. Puis il l’a annoncé, d’une voix sèche et brève : « Bon, je vais chanter por solea. »

Une plainte rauque s’est élevée dans la nuit froide de Villejuif ; une voix forte, une voix puissante qui vous saisit avec brutalité, vous soulève en l’air comme une poupée de chiffon et vous balance sans ménagement au fond de votre siège. Vous restez pétrifié, hagard, hésitant entre la peur, l’angoisse et le ravissement. Puis les larmes montent. Inexorablement. Vous n’avez pas eu le temps de sortir de votre hébètement que déjà la solea s’achève dans un claquement.

Les applaudissements crépitent et l’on risque un œil vers le voisin : bon ok, il est aussi comme une serpillière ; c’est normal ; tout va bien. Un rire idiot, on souffle, deux monosyllabes tentent péniblement de trouver la porte de sortie.

La voix bourrue et maladroite, soudain sortie de sa fureur, tente de nous tirer la tête hors de l’eau. De nous dire que ce n’est rien, qu’il ne faut pas nous mettre dans un état pareil. Elle annonce à nouveau à la va-vite une seguiriya, un martinete, je ne sais plus dans quel ordre ; je m’en fous un peu beaucoup. Et ça repart. Ça recommence. Ça ne s’arrête pas. Combien de fois ?

Qu’étions-nous venus chercher au Théâtre Romain-Rolland, à Villejuif, dans le Val-de-Marne ? A-t-on idée d’aller là-bas en plein hiver, frémir de froid en déambulant entre les immeubles de brique, là-bas, ou là-haut, c’est selon, au bout de la ligne de métro ?
Je n’y ai jamais foutu les pieds, moi, à Villejuif, alors pour faire quoi, au juste ? Y retrouver un peu de chaleur au milieu de l’hiver roide ? Un peu d’Andalousie ? Et qu’est-ce que j’y connais, moi, au juste, au cante jondo ? Un refrain de Camarón sortant du poste de la voiture de Laurent, sur la route du campoAï como el aaaaa-agua, Aï como el aaaaa-a-agua… » et la Marisma défile, j’ai envie d’une clope, vision cinémascope) ; un roucoulement de la Niña de Los Peines entre deux grésillements ; le rugissement de Terremoto de Jerez surgissant des entrailles d’un enregistrement déglingué ; quelques minutes de duende au milieu de la vulgarité, dans un bar enfumé de Triana (dixième whisky-coca, j’ai plus envie de fumer mais je me force, ma jambe me fait souffrir, où est mon hôtel ?).

Alors quoi ? Peut-être une fois encore tenter la gageure du champ profond dans le Grand Nord, perdu dans l’anonymat d’une grande salle bien proprette. C’est sans doute ça.

Sauf que là, Manuel nous a montré son âme à nu, sortie tout droit de sa poitrine offerte au travers de sa chemise blanche immaculée, ouverte à tous, et surtout à chacun. Sait-il seulement chanter autrement, Manuel ? Sait-il seulement pousser la chansonnette, pour mettre un peu l’ambiance, faire danser la douairière en robe sévillane, sans trop forcer, là, à la cool, avec Paco plaquant trois accords mille fois éculés ?

« Je t’ai écrit une lettre. »

Manuel Agujetas ne sait ni lire ni écrire. Tapez « Agujetas » dans Google, et vous tomberez immanquablement sur je ne sais combien d’articles consacrés au bonhomme, qui vous raconteront tous la même histoire : la forge familiale, la maison construite de ses mains, etc., et surtout — pas moyen d’y couper —, qu’il ne sait ni lire ni écrire ; qu’il est obligé de répéter ses coplas jusqu’à ce qu’il les connaisse par cœur parce qu’il ne sait pas les écrire sur un bout de papier avec un crayon. Ça fait typique. Ça fait authentique. Si c’est pas flamenco, ça ! De plus, avec sa gueule de manouche, ses yeux asiatiques, sa crinière, putain, on le tient, le personnage ! Dommage que sa femme soit un peu austère dans sa façon de danser et qu’elle ne joue pas des castagnettes ; en plus, franchement, avec sa tronche de Soleil Levant, celle-là, ça le fait moyen, on aurait préféré une Andalouse à forte poitrine toute pomponnée, comme on en croise au campo de feria ou en barrera sombra. Mais bon, ça fera l’affaire.

Qu’est-ce que j’en ai à foutre, moi, qu’il ne sache pas lire, Agujetas ?!

« Je t’ai écrit une lettre », dit-il, et cette lettre, c’est à chacun d’entre nous qu’il l’a écrite. Elle est allé se lover entre nos tripes, tout au fond, là où on ne pourra pas l’enlever.

Agujetas ne sait pas écrire, soi-disant, et pourtant nous sommes tous repartis dans la nuit froide avec un petit bout de papier marqué d’encre et de sang, jalousement conservé au fond de notre âme que le chanteur avait su atteindre en un tournemain.

Agujetas ne sait pas lire, soi-disant, et pourtant, quand il s’est déplié comme un ressort, tel un diable sortant de sa boîte, il a plongé son regard noir, aigu, mortifère, directement tout au fond de nous, sans passer par le cœur, sans passer par la tête : dans l’estomac. Il a plongé sa main noueuse, par la plaie béante, au fond de notre ventre. Et ne nous a plus lâché.

Puis il a quitté la scène. Il s’est refondu dans la nuit noire, aussi libre et troublant qu’une bête sauvage. Nous étions blessés, meurtris, effondrés, apeurés. Nos pas nous ont péniblement guidés vers une brasserie parisienne inondée de lumière crue et blafarde, de musique de merde ; le retour au quotidien, aux contingences, a été impuissant à nous sortir de notre stupeur, de notre effroi, de ce renvoi au jadis et à l’être du balbutiement.

Ça fait peur, un homme libre.

24 février 2009

Figures de toreros (III)


Quand un homme ou une femme du monde des toros vient de s’en aller, la dépêche1 ne tarde pas à tomber comme un couperet. Elle commence toujours par « Fallece a los... » et les derniers mots qu’elle nous donne à lire finissent de résumer, souvent de manière expéditive, la trajectoire du défunt. Le 13 février dernier, je reçus la nouvelle du décès de la ganadera charra Amelia Pérez Tabernero — le 9 à 95 ans — avec une pointe de surprise. Je me répétais : « Amelia Pérez Tabernero, Amelia... ». Le nom me disait quelque chose mais, précédé de ce joli et doux prénom, il me parlait plus encore. « Amelia Pérez Tabernero, Amelia... » : où diable avais-je déjà lu ce nom ? À quelle histoire renvoyait-il ?

Quelques moments de réflexion et quelques « Amelia Pérez Tabernero, Amelia... » plus tard, refit surface un article de Jacques Durand consacré au grand Antonio Bienvenida ‘Antoñito’. La fin de ce beau papier en contait une autre, tragique : le 5 octobre 1975 à « El Campillo », ‘Conocida’, une vache d’Amelia, cueille et renverse Antoñito qui, les vertèbres brisées, « décède le 7. Son cercueil est porté en triomphe à Las Ventas. Les arènes sont pleines. » (J. D.).

« En mi concepto hay unas prioridades absolutas hacia el toro, con la clara intención de exaltar sus valores »

Ces mots sortis de la bouche sincère de Luis Francisco Esplá, Antonio Bienvenida aurait tout aussi bien pu les tenir. Sans doute les a-t-il tenus un jour... Bienvenida, Esplá, Esplá, Bienvenida : l’un, maître et père spirituel de l’autre, l’autre, disciple de l’un. Le toro et sa lidia pour objets d’étude. Las Ventas pour terrain d’expérimentation — avec près de 90 paseíllos à Madrid, Esplá est le matador en comptabilisant le plus grand nombre... derrière Bienvenida et ses 107 !

Selon toute vraisemblance, c’est à l’automne prochain que Luis Francisco Esplá tirera sa révérance à l’Afición madrilène. Il reste à souhaiter à cette dernière qu’il ne « ratera » pas sa sortie en la gratifiant d’un cartel aussi improbable et vulgaire que celui du 2 mai à Séville2 : toros d’El Pilar pour Esplá donc, accompagné de Manuel Díaz ‘El Cordobés’ et Javier Conde themselves ! Seulement, il y a fort à craindre qu’il en ira de même — à un ou deux détails de casting près —, Esplá l’ayant voulu ainsi tout en désirant, ce qui n’est pas la moindre de ses contradictions, rester « fidèle à 32 ans de toreo »3 ; trente-deux années au cours desquelles il aura dignement, et avec style, affronté tout ce que la planète des toros compte de combattants sérieux...

1 La plus « complète », celle de l’agence EFE.
2 Carteles de Sevilla (temporada 2009).
3 Conférence de presse d’Esplá (04.12.2008) où il présentait son nouvel et dernier apoderado — l’actuel gestionnaire de Las Ventas —, qui fut également son premier... La boucle est bouclée.

Images Article de Jacques Durand paru dans © Libération le 7 juin 2000, illustré d'une photo de Diego — quelle classe ce Bienvenida ! On clique et, si l’on veut, on lit... Lors de sa conférence de presse de décembre dernier (voir lien ci-dessus), Luis Francisco Esplá, au travers de cette inimitable mimique que nous lui connaissons tous, donne l'impression de prendre durement conscience que 2009 serait pour lui l’année de trop... et qu’il en est désolé © Manon

23 février 2009

Yonnet dans le vent froid


Balayés par le vent froid, les toros de Charlotte et de "Quinquin" Yonnet espèrent une destination pour la temporada 2009.

En attendant, retrouvez sur le site une galerie de notre visite chez les héritiers de Christophe Yonnet. C'est par ici, rubrique CAMPOS.

Photographie Un semental des héritiers de Christophe Yonnet @ Camposyruedos

21 février 2009

Don Fernando Villalón


Quand en 2003 je poussai la porte de la Librería Rodríguez à Madrid, je demandai à l’aimable libraire si, par le plus grand des hasards, elle ne possédait pas une affiche d’une course annonçant des toros de Fernando Villalón1 (Séville 1881 – Madrid 1930). Alors que j’avais fini de poser ma question depuis un petit moment, elle me regardait toujours avec la bouche bée comme si elle avait affaire à un hurluberlu — Français de surcroît — lui réclamant dans un castillan incertain un truc pas pensable. Elle réfléchit, s’en alla dans sa remise, puis en revint un petit moment après satisfaite, quoiqu’un peu embarrassée. Elle tenait délicatement le précieux et (très) fragile sésame entre ses mains et semblait rechigner à m’annoncer les quarante-cinq euros qu’il m’en coûterait si j’escomptais repartir avec — il faut tout de même reconnaître que ça faisait un peu cher la feuille A4 presque aussi épaisse qu’une de papier à cigarette. Je réfléchis à mon tour un petit moment, avant de toper la main de la libraire — ou de l’embrasser, je ne me souviens plus très bien — pour lui signifier, dans un accès de générosité confinant à la stupidité, que le marché était conclu ! Apparemment incrédule, elle se saisit d’une échelle, entreprit son ascension et en redescendit un petit moment après avec, sous le bras, La Vida privada del toro de Salcedo, qu’elle se fit une joie de m’offrir. Ce qui eut pour effet mécanique — outre de me faire plaisir — de ramener l’affiche à un prix plus raisonnable et de me sentir un peu moins idiot… Finalement, tous ces « petits moments » finirent par en former un grand.

Au sud de Séville à El Cuervo, Fernando Villalón l'original élevait de farouches toros aux yeux bien noirs2 marqués de la « A » de Adalid3. Non loin du Guadalquivir et de sa Marisma, Rocío de la Cámara élève, sur les terres rachetées en 1924 par son grand-père au poète ganadero, surtout des chevaux, mais aussi des Núñez « défraîchis » qui portent leur croix4...

1 De son vrai nom Fernando Villalón-Daoiz y Halcón, comte de Miraflores de los Ángeles... En cliquant sur ce lien, vous trouverez quelques photos de cet attachant personnage.
2 Au sujet de cette histoire récurrente d’un Villalón « recherchant » des toros aux yeux verts (bétail acquis en 1926 par Juan Belmonte), lire le bas de la page 2 (et la suite en page 3) du texte « Fernando Villalón, el amigo desconocido de Pablo Neruda » de Pedro Gutiérrez Revuelta. Celui-ci y cite, entre autres, Manuel Halcón (Séville 1900 – Madrid 1989), cousin de Fernando Villalón et auteur de Recuerdos de Fernando Villalón, Poeta de Andalucía la Baja y ganadero de toros bravos, Sucesores de Rivadeneyra, Madrid, 1941.
3 Au moins jusqu'en 1915, date à laquelle Villalón élimine le bétail d'Adalid pour le remplacer par des bêtes achetées à Don Eduardo Olea, d'origine Villamarta, dont le fer est actuellement celui de Samuel Flores (Gamero Cívico, pur Parladé). Rajout effectué suite à la précision apportée par Oselito dans son commentaire.
4 Cf. post de Florent.

Images Mes compétences de conservateur étant limitées, l’affiche est passée du vert au gris en l'espace de 5 ans ! Fer de José Antonio Adalid in Jacques Issorel (Édition, introduction et notes), Fernando Villalón, Poesías completas, Cátedra/Letras Hispánicas, Madrid, 1998, p. 33. Universitaire spécialiste de Villalón, Jacques Issorel lui a consacré sa thèse d’état : Fernando Villalón ou la rébellion de l’automne, Université de Perpignan, 1988. Détail de la page 36 de l’ouvrage Luis Fernández Salcedo, El Toro Bravo, Ministerio de Agricultura, 2° éd., 1993.

17 février 2009

Des Toros à Orthez


Les organisateurs des fêtes d’Orthez viennent de mettre en ligne un blog qui devrait devenir leur carnet de route. Vous pouvez le consulter par là...

13 février 2009

Lettre ouverte aux entités adhérentes à l'ONCT


L’Observatoire National des Cultures Taurines est né le 22 mars 2008. Son objectif principal avoué était "d’étudier, défendre et promouvoir la culture taurine sous toutes ses formes. Autrement dit : faire émerger la communauté du taureau en tant que minorité culturelle respectable en raison de la richesse de son patrimoine et de son importance" (in FSTF). Ecrit en termes plus clairs, il s’agissait principalement de se défendre face aux attaques des anti-taurins. Dès sa création, un grand nombre d’entités taurines — ayant ou non un écho national — a adhéré à l’ONCT, dans un grand élan d’œcuménisme taurin de bon aloi même si nous ne pouvons nous empêcher de penser que réaliser l’union de l’Afición constitue un projet par trop idéaliste (ce que les circonstances ne laissent hélas pas de nous montrer chaque jour). Ce même 22 mars 2008, et avec l’assentiment, nous l’imaginons, de toutes les entités que vous représentez, a été nommé à la présidence de l’ONCT l’animateur d’un média Internet taurin français dont le logo n’est pas sans rappeler celui choisi par l’Observatoire... Et pour cause : c’est le même ! Entouré d’un nombre conséquent de vice-présidents (Olivier Baratchart pour la coordination avec le groupe parlementaire, Alain Dervieux pour la coordination avec l’UVTF, Marcel Garzelli pour la coordination des collectifs et des journées de revendication, Jean-Michel Mariou pour la production télévisuelle, Roger Merlin pour les études économiques et la coordination avec Pronatura et le Comité Noë, Reynald Ottenhof pour la coordination des dossiers juridiques, Francis Wolff pour l'animation du conseil scientifique, François Zumbiehl pour les actions culturelles, les manifestes et les projets éditoriaux), il incarne, au propre comme au figuré et lui avant tout autre, l’ONCT dont il est le porte-parole partout où cela semble nécessaire et même au-delà, dispensant la bonne parole urbi et orbi. Il occupe donc un rôle de fédérateur des forces vives (ou moins vives) de l’Afición face aux attaques, elles aussi vives (ou moins vives), des associations militant contre la corrida. Dans un monde tout entier commandé par les arcanes de la communication du paraître, il ne vous aura pas échappé que la multiplicité des fonctions du président (animateur d’un média Internet d’informations taurines, animateur taurin de radio locale, communicant pour une grande arène du Sud-Est) ainsi que les polémiques qu’il suscite sous sa « casquette » de « journaliste » nuisent fortement à l’image de l’ONCT et à la crédibilité de son président en tant qu’incarnation de l’unité de l’Afición. Il n’est pas besoin de dresser ici une liste exhaustive des errements « journalistiques » du président, de sorte que nous pouvons nous contenter de rappeler, à titre d’illustration, que :

— il a défendu en son temps la thèse selon laquelle les mineurs de moins de 15 ans devraient être accompagnés de leurs parents pour pouvoir assister aux corridas et novilladas... ;

— il a écrit que la pique andalouse était moins destructrice que celle actuellement utilisée, en basant son opinion sur les résultats observés par des vétérinaires taurins lors de la corrida de Victorino Martín à Beaucaire en 2008, tout en omettant de publier ces derniers dans leur intégralité sur son média Internet. Or, à la lecture de ces résultats, on s’aperçoit qu’il y est clairement affirmé que la pique ayant causé la plaie la plus profonde est une pique andalouse (au 6ème toro). Il est également écrit (dans le rapport du Dr Bourdeau) que pour se faire une idée des effets de la pique andalouse, il conviendrait de mener une étude très élargie et que rien ne pouvait être affirmé pour l’instant dans cette affaire ;

— il a écrit qu’une novillada de Moreno de Silva était mal sortie à Madrid (sans assister à la course !) et que le ganadero, par honte ou par dépit, avait quitté les arènes avant la fin du spectacle. Le caractère mensonger de telles allégations a été démontré ici-même ;

— dernièrement, il s’en est pris au choix des toros retenus par la commission taurine d’Orthez, sur le seul fondement du commentaire d’une course de cet élevage à Pioz en 2008, publié sur l’un de ces blogs espagnols qu’il voue habituellement aux gémonies (sans toutefois oser les désigner nommément) ; c’est sans plus de preuves qu’il s’est également permis, dans une parenthèse fort mal venue et dont chacun pourra juger de l’élégance rare, de porter un jugement sur une hypothétique augmentation des impôts locaux (sous-entendu que cette augmentation serait liée aux frais engendrés par la chose taurine) dans cette même ville d’Orthez.

En outre, est-il raisonnablement concevable que le président d’un tel observatoire, consacré au ralliement des aficionados derrière la bannière de l’unité, ait poursuivi ses activités dites journalistiques sur son média Internet à la tête duquel il « change de casquette » et de cap en affichant la volonté malsaine de réduire le monde des aficionados à un champ de bataille simplifié, simpliste et drapé de manichéisme entre de soi-disant bons et mauvais aficionados (ces derniers étant même qualifiés récemment de « grands malades incurables ») ? Est-il intellectuellement acceptable de prôner le rassemblement en grand d’un côté et de tirer à boulets rouges avec une argumentation erronée sur ceux qui ne partagent pas ses opinions ou ses analyses d’un autre côté ? Le garde-fou stipulé dans les statuts de l’ONCT (rédigés par ce même président) et portant sur l’absence d’intervention dans les « affaires internes » ne tient pas et confine même à une sorte de dédoublement de personnalité de l’Afición. Ce n’est pas en faisant (en imposant) chanter un refrain de la langue d’Oc, dans l’enceinte d’une plaza de toros à six mille aficionados, que la défense de la tauromachie s’affirmera. Claironner entre nous (aficionados) quand il n’y a pas d’opposition revient à sodomiser les diptères. Une plaza de toros n’a jamais eu vocation à devenir un lieu de revendications de ce style. La rue existe pour cela car il s’agit, somme toute, d’une lutte (ou d’un débat) politique. La seule revendication qui peut se manifester dans une arène porte sur le respect de l’intégrité du spectacle auquel on vient assister. La défense de la corrida, même et surtout devant les antitaurins, passe par une lutte de longue haleine contre les dérives « internes » : afeitado, arreglados excessifs, 1ers tiers désacralisés et mal menés, limite d’âge des toros...). Ce garde-fou de la non intervention réduit l’ONCT a un gentil jouet pour aficionados complaisants qui détournent ainsi leur regard de ce qui est essentiel et laissent la part belle à ceux qui font la corrida : éleveurs, toreros, empresas.

En ce mois de février 2009, au moment où l’ONCT compte en appeler aux adhésions individuelles des aficionados (donc élargir sa base), il est assez clair que le président a prouvé qu’il n’a plus sa place de président. Pour rester crédible aux yeux des aficionados auxquels il est aujourd’hui encore fait appel, il est dans l’intérêt de l’ONCT de se passer des services de son président, qui semble avoir beaucoup à faire par ailleurs. A la place de ce dernier, c’est une personne moins impliquée dans les affaires du mundillo qu’il conviendrait de nommer à la tête de votre Observatoire.

Bien à vous,
L'équipe de Campos y Ruedos

A flor do Grão-Pará !... Chroniques amazoniennes


Il fallait bien qu'un jour on en cause. Je me trouvais à Belém, dans l'état du Pará, et Karla Chrystiane Miranda Barbosa n'avait même pas ondulé son sourcil quand je lui ai dit que "j'aimais voir tuer des toros". Il faut bien manger, elle disait, alors je suis pas rentré dans les détails, et j'ai acquiescé. Si les Espagnols crèvent la dalle, quoi de plus normal que de se saper de paillettes pour flinguer un zébu furieux à l'arme blanche ? Désemparé, je la regardais en souriant, tellement je comprenais enfin le fossé qui opposait mentalement nos deux hémisphères respectifs. Et puis je me suis senti con, aussi. Après tout...

Elle, elle crève pas la dalle, loin de là, mais elle a pas grand-chose non plus. Du coup, elle chante Cartola, Vinicius, Chico ou Caetano et elle danse frénétiquement pour pas pleurer, pour pas vouloir voir que la vie est une chienne, parfois. Alors, s'emmerder à lui expliquer que c'est pas ce qu'on croit, que ça n'a rien de dégueulasse et qu'il faut lutter courageusement pour s'en sortir car le spectacle se situe ailleurs que dans la pure notion d'Esthétique, c'était mal venu. Pas ici, pas aujourd'hui, et pas à elle.
Sambista ou torero, c'est un peu pareil, concluait-elle. On y vient parce qu'on l'a dans le sang, ou parce qu'on a besoin de bouffer.
Quand elle ne remplit pas des containers de super-tankers du bois rare et précieux d'Amazonie, Karla est donc sambista, et c'est même probablement la meilleure sambista de tout Belém... et ça, compañeros du sexe fort, ça ne veut pas rien dire.
Au 840 de la Rua do Primero Março, la triste façade de l'Associação Cristã Feminina se casse la gueule de toutes parts, mais Merian s'en fout pas mal. Elle a d'autres soucis. Pas une tune, elle commence à se sentir vieille. Sa fille rêve d'Europe, d'hiver et de grandes avenues, et puis il y a Athus, le petit, tout droit sorti d'un La Redoute tropical, qui n'a pas demandé à être là, au milieu de ce bordel et qu'il faut pourtant faire bouffer, tous les jours, habiller, amener à l'école, faire vivre, quoi... avec la fausse promesse d'un semblant d'avenir au fond des yeux. Mais oui, Athus, tu l'auras, ta "plaiiii stação"... tu l'auras... quand ton père, esse filho da puta, m'enverra enfin ses pensions en retard. Heureusement, il y a Miranda, le tonton pédé, qui vient raconter ses épouvantables histoires de cul en roulant des yeux, de temps en temps, et tout ça finit en éclat de rire général...
Pour autant, ici, c'est pas la misère des favelas. C'est juste qu'il n'y a pas d'avenir à "Cidade vielha", et qu'il faut y supporter la vie comme on traîne un vieux rhume qu'on n'arrive pas à soigner. C'est pas grave, c'est juste chiant. Alors, on attend que ça passe. Et ça passera, c'est sûr...

Mardi matin, 9 heures, 32 degrés. Je n'arrive plus à enfiler le moindre tee-shirt. Tant pis, je me dis que Merian a dû en voir d'autres, du coup je m'en fous... Elle aussi. Devant le portail, là, entre 2 pare-chocs de bagnoles, allongé sur un carton gras, un couple de clodos baise laborieusement sous une fine couverture en guise de dignité, pendant qu'un troisième passe le temps à ronquer toutes gencives édentées dehors sur le trottoir opposé. Leur linge sèche sur la bouche d'aération d'un supermarché dont ils ne pourront vraisemblablement que fréquenter la sortie de parking. Pas très loin, des sacs poubelle éventrés. Je devine que le repas fut copieux.
Voilà, là, tu l'as la misère. Elle pue franchement, celle-là. Elle fait mal aux yeux. Elle t'écoeure aussi, honnètement. Mais elle est là. Bien là.
Il fait chaud, humide, et dans la rue, ça pue la bouffe grasse et la moisissure qui s'évade des maisons restées trop longtemps fermées. Au milieu, juste au milieu, Karla, qui vient de quitter le bureau, arrive. Splendide, elle rayonne, comme toujours. Dans ses veines, le passé douloureux des martyrs d'Afrique qui ont forgé ce pays de leur sang et de leur sueur, et toute la souffrance du peuple d'Amazonie devenu atrocement folklorique pour avoir été forcé de s'incliner devant d'étranges dieux barbus qui empestaient la poudre à canon et l'alcool fort, venus de côtes lointaines plus au nord. Je vous le dis, Karla est une perle dans un chaudron bouillant. Une Esmeralda du soleil. Elégante jusqu'au bout des seins, raffinée et sans la moindre faute de goût, un croissant de lune en guise de perpétuel sourire, elle enflamme chaque rue qu'elle traverse en faisant claquer ses hauts talons sous son mètre soixante-dix orgueuilleusement assumé. Les épaules déchirent sèchement l'air devenu épais sous un mouvement parfait de balancier. Ses longs bras satinés n'ont plus qu'à se laisser aller langoureusement pendant que les hanches claquent de droite et de gauche pour soutenir et appuyer sa savoureuse démarche, franche et autoritaire sous des airs latinos qu'on dirait ici nonchalants. On devine une étoile du Bolchoï dans un corps de félin. Mais elle est sambista, Karla. Oh oui ! Elle est sambista, et tous les coeurs à vif et la sueur bouillonnante des fronts mâles "paraenses" ne suffiraient pas à vous le faire comprendre. La force tranquille, le cou fin et droit, menton haut, l'oeil fixe sur l'horizon du grand fleuve noir sans rivage, ses cheveux bouclés claquent au vent comme les étendards d'une armée prête au combat, pendant que le soleil s'accroche comme il peut à la plus petite ondulation de sa peau caramélisée. Même le plus vil des "caralhos" n'oserait poser sa main sur une telle orchidée, pour peu que ce soit un peu le Diable... A cet instant, je vous le dis, c'est tout le Brésil qui pleure, du plus pofond de la forêt amazonienne jusqu'à la plus étincelante des plages de Rio, toute une terre qui tremble, tout un continent qui s'embrase, tout un peuple à genoux, tout un "Corcovado" qui se dresse ! "Cristo Redentor", aie pitié de nous, pauvres Hommes, si bassement Hommes...

Pendant que Merian lui avait preparé un "Frango na Tucupi" dont elle seule a le secret, moi je lui parlais de mes toros. Et c'est ainsi que sur l'écran de son PC, le Cid toréa à Bilbao 46 fois, José Tomás à Madrid 34 fois (elle s'imaginait mal comment on pouvait ravoir au lavage un costard si salement taché de sang, sans frotter pendant des semaines), Pepín à Sevilla 37 (la vuelta dans le ciel andalou la faisait marrer), je ne pus compter combien de fois pour Fundi, mais elle se laissa aussi raconter 52 fois comment les terribles Raso de Portillo firent trembler la terre à Parentis, comment Rincón vint à bout de 'Bastonito', ou l'inverse, et entendit par occasion parler de toros gris, blancs, et de quelques bourgades du sud de la France, gersoises ou catalanes, où l'on trouvait plus de canards que d'habitants et où logerait à peine 1/1000ème de la favela de Fortaleza... Elle s'enthousiasmait du spectacle de l'arène, et ses pupilles sombres se fixaient sur des détails qui m'échappaient moi-même. Bien sûr elle avait dejà vu que quelques part en Espagne ou en Italie (elle ne savait plus très bien), on faisait courir des toros dans les rues. Ça l'amusait. Mais elle comprenait difficilement qu'un tel endroit puisse être autant fréquenté que les avenues de Rio au mois de février, parce que les costumes du carnaval, c'est quand même autre chose ! En guise de clin d'oeil, ou pas, elle me demanda aussi ce qu'était un batacazo. Sans doute dans l'espoir de se rassurer un peu sur les notions de "Cruauté" et d'"Humanité", elle me priait de confirmer que l'animal abattu serait bien mangé ensuite, parce qu'évidemment, y a des endroits où on ne plaisante pas avec l'éventualité d'un bout de steak potentiel. Evidemment, je confirmais, car je sentais que là, se trouvait la clé de l'attrait definitif qu'elle aurait pour cette coutume si particulière qu'on ne fait pas avaler comme une pinte de Guinness au Truskell jusqu'à pas d'heure, au Père Barthole ou à la sulfureuse Pepina. Enfin, pour l'instant, pendant que le ventilo tournait plein tube, que les "carapanas" festoyaient goulûment avec nos sangs, et que des lacs de flotte tropicale s'abattaient sur les tuiles précaires de l'Associação Cristã Feminina du 840 rua do Primero Março de Belem, Karla Crystiane Miranda Barbosa semblait porter un intérêt évident à la cause taurine. C'était nouveau, ça brillait, elle voyait des beaux mecs et ça la faisait marrer en même temps que ça l'impressionnait. La mort, la souffrance, la lutte, le sang, et tout le reste, elle savait dejà ce que c'était. Alors, moi, je jubilais.
Elle remerciait une dernière fois ses "Orishas" pour quelques faveurs accordées dont je ne saurai rien, d'un don de quelques roses, et fit un signe à "São Jorge", son saint patron protecteur, dont je me désolais de l'inapproprié coup de lance qu'il portait fort en avant du morrillo du dragon, sur cette épouvantable représentation aux couleurs trop saturées, plantée sur ce mur desolé d'être aussi vide et qui s'en excuserait presque. La sulfureuse working-girl tropicale qui me questionna, tant sur les principes de la corrida de toros qu'elle acquiescait ouvertement puisqu'après tout, ça reste un animal et que, "ma foi, si ça peut remplir quelques ventres au passage", se transforma le temps d'un éclair, dans une salle d'eau qui pourrait être celle d'un vieil hôpital désaffecté, en une mariée immaculée aux lèvres prometteuses et aux intensions inavouables le temps d'une nuit de carnaval, le temps d'un envoûtant déhanchement sambista furieusement sensuel qui fit hurler les hommes et désespéra leurs femmes, tout prêt de l'équateur, dans la moiteur torride d'un bled d'Amérique du Sud de quelques millions d'âmes et autant de tonnes de misère, là où le grand fleuve Amazone rencontre l'Atlantique, pour oublier que pendant que la vie est une chienne pour certains, d'autres tuent des toros, mais les mangent ensuite...
Je n'oublierai pas que "sambista ou torero, c'est un peu pareil, on y vient parce qu'on l'a dans le sang, ou parce qu'on a besoin de bouffer".
Karla Chrystiane Miranda Barbosa, 30 ans, sambista, n'a jamais vu la neige, mais pense qu'elle verra sa première corrida de toros avant.
El SAMBAtacazo

12 février 2009

Si vous passez par là…


Et même si vous n’y passez pas, vous cliquez sur l’affiche, vous lisez et vous pourrez ainsi prendre connaissance du numéro de compte sur lequel vous pouvez envoyer vos dons à Adrián Gómez Gil.

Aignan y ???


Je n’avais pas spécialement l’intention d’en parler un jour, même après la « publicité » aussi gratuite qu’inespérée de notre « vieil agité du Boucal »... Mais quand j’ai lu, sur le site de La Cabaña Brava1 (eh oui), un article au titre surréaliste — Aignan, el milagro taurino de la Pascua francesa — dans lequel il est écrit que « là-bas », au fin fond du Gers, on milite « en faveur d’un spectacle taurin intègre et juste » en pariant sur « la lidia d’un toro intègre et encasté », j’ai bien cru m’étrangler. De deux choses l’une : soit les mœurs en vigueur « là-bas » ont changé ; soit La Cabaña Brava se contente avec force légèreté de reproduire tel quel les communiqués de presse par trop satisfaits des organisateurs...

Nous sommes le dimanche 31 mars 2002 et, malgré de gros doutes (si, si), nous voilà, mon beau-père et moi, en partance pour « là-bas » que je ne connaissais pas et où je décidai de le ramener dans une arène après de longues années d’abstinence. Pour ma défense, le choix autour de Pâques et de Toulouse était on ne peut plus restreint et, à l’instar de celui de José Escolar Gil, le nom de Juan Luis Fraile2 pouvait tenter l’aficionado...

Bon, allez je vous la fais courte ! Nous eûmes droit à un pénible et honteux défilé de bêtes au rabais sans allure ni race, moribondes, allant de la bestiole pas très nette au bœuf clairement aféité, en passant par l’animalcule muy gacho ou l’éléphant échappé du zoo !3 Bref, un lot de fond de tiroir qui faisait assurément peine à voir mais qui n’offensa pas grand monde, et c’est un euphémisme. Manifestant mon mécontentement de bout en bout de cette tarde cauchemardesque, j’en fus quitte pour affronter les classiques, lâches et faussement éclairés : « Allons, on n’est pas à Madrid ! » Comme si le fait que « là-bas » soit un pueblo puisse excuser une course grossièrement trafiquée ; comme si...

Très cher beau-père, après « ça », si l’on te demande si ce jour-là tu as vu une corrida, tu répondras que non. Et depuis « là-haut », pardonne-moi encore, veux-tu ?

1 Et dans une moindre mesure sur Toro, torero y afición. Il serait grand temps que nos voisins, notamment ceux se targuant d’appartenir à l’afición dite sérieuse, s’informent un tant soit peu et arrêtent d’idéaliser tout, ou à peu près tout ce qui se déroule par chez nous.
2 Élevage dirigé par Carolina Fraile depuis le décès (1999) de Juan Luis père qui, depuis « là-haut », dut lui passer un sacré savon.
3 Photos disponibles sur simple demande : contact@camposyruedos.com.

Image Bart © Blog de los Simpson

11 février 2009

No more meat


C’est le site de la Fédé qui a attiré notre attention sur ce délire. Le 31 janvier dernier a été organisée une journée mondiale pour l’abolition de la viande. Comme le disait Desproges, si Dieu est éternel, la connerie humaine est sans limites.
Et moi, si j'en avais eu connaissance à temps, j’aurais évidemment mis ce post en ligne le jour J, le 31 janvier. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire je vous propose, avec quelques jours de retard, dans le cadre de la journée mondiale pour l’abolition de la viande — je me gondole rien qu’en l'écrivant — la recette du gigot de 7 heures. Oui, j’avoue, et même je revendique. J’ose maltraiter pendant 7 heures ininterrompues un gigot d’agneau, au four. Bourreau que je suis ! Une précision pour les pervers qui souhaiteraient nous suivre dans nos pérégrinations barbares. Ce plat, bien que préparé avec un vin blanc, s’accorde parfaitement avec du rouge. Du rouge... Du raisin torturé pendant de longues journées dans de grandes cuves, puis dans des barriques... Beurk ! Sinon ça s'appelle également "gigot à la cuillère". En effet, après 7 heures de pure torture, la viande est devenue tellement fondante que le gigot peut se découper à la cuillère... C'est affreux, affreux vous dis-je...
Voici donc, dans le cadre de la première journée mondiale (!) pour l’abolition de la viande —waaaaarf ! — la recette du gigot de 7 heures :

Marché
Pour les insensibles, les proportions se font allègrement au pifomètre.
- Un gigot que je fais désosser et dont je fais couper les os...
Pour les sensibles, les êtres censés, éloignez vos enfants ! Je vous en prie ! Le poids dépend évidemment de l’appétit et du nombre des convives... Des êtres humains ?
- Carottes / Echalotes / Thym / Laurier / Vin blanc sec / Ail en chemise / Huile d’olive & fond de volaille.

Préparation
- Faire revenir le gigot qui aura été désossé par le boucher dans une cocotte avec l’huile d’olive. Pour bien faire, colorer toutes les faces. Réserver.
- Faire revenir les os et les faire dorer. Déglacer avec un peu de vin blanc.
- Faire revenir les échalotes pour les rendre translucides, puis les carottes coupées en grosses rondelles pour les dorer.
- Retirer du feu.
- Ajouter le thym, la feuille de laurier, l’ail en chemise, saler, poivrer.
- Remettre le gigot et les os, mouiller avec le vin à mi-hauteur de la viande.
- Mettre au four dans une cocotte en fonte bien fermée pendant 7 heures à 100-110 degrés.
- De temps en temps, arroser le gigot avec le jus de cuisson. Personnellement nous préférons limiter la quantité initiale de vin pour le laisser réduire tranquillement pendant la cuisson. Sinon on peut faire ça en fin de cuisson sur le gaz.
- Déguster sans attendre.

Amis carnivores, bon appétit !

09 février 2009

Vasconcellos


Le 22 Juin dernier a eu lieu à Las Ventas une corrida de Atanasio Fernández. La célèbre devise charra n’est pas en verve, et, hélas, cette corrida confirma l’interminable déclin du fer. Cependant là n’est pas l’objet de notre propos. Le sujet abordé n’est finalement qu’une simple éphéméride sous couvert de coïncidence. En effet, l’encierro des héritiers de don Atanasio fut complété par deux remiendos de José Luis Vasconcellos de Souza.

Ce ganadero portugais a repris en 1980 l’élevage de la famille Coimbra de pure origine Parladé. 'Flamarión' et 'Flamenco', lidiés ce 22 juin aux côtés des Atanasio, descendent d’une origine Parladé issue de la ligne Tamarón (Conde de la Corte) métissée en 1959 par un étalon de Atanasio Fernández. La ganadería existe depuis les années 1920 et on peut douter de la main-mise d’un seul étalon sur près d’un siècle d’existence d’une ganadería. Et pourtant…

La littérature raconte évidemment que l’étalon en question eut une importance primordiale instillant les gènes des Coimbra et plus tard des Vasconcellos, à mi-chemin entre les Atanasio et les La Corte. Mais de tels dires sont monnaie courante dans les fables taurines et mieux vaut les lire avec grande prudence. Pourtant, il semblerait que la véracité de l’affirmation soit au-delà de tout soupçon ou du moins plus que plausible. Pour s’en convaincre revenons à Madrid cinquante ans (49 précisément) après l’introduction du fameux étalon.

Ce 22 Juin, l’Atanasio Fernández précédant 'Flamarión' et 'Flamenco' se nommait 'Madrileño'. Vous serez sans doute d’accord pour trouver les ressemblances frappantes. De là à affirmer un lien de parenté, il n’y a qu’un pas que je me garderai bien de franchir.

Ajoutons seulement à ses ressemblances troublantes que l’étalon de Atanasio Fernández introduit chez Coimbra en 1959 se nommait 'Madrileñito'. Avouez que ça colle !

Photos de Juan Pelegrin, www.las-ventas.com. Pour plus de détails sur l'élevage de Vasconcellos.

05 février 2009

Charalvir


Florent (son blog ) a eu la gentillesse de nous envoyer ce récit fine gueule de son séjour à Ajalvir où les Mateos Arroyo (annoncés) ne sont pas finalement pas sortis...

Un restaurant d’hiver ! Quelle magnifique idée ! Malheureusement, cela n’existe pas encore chez nous. Et nos voisins Espagnols ont pris de l’avance dans ce domaine. Notamment le petit village d’Ajalvir qui en est le précurseur. L’hôtel-restaurant proposant cette innovation est à ciel ouvert, à proximité d’un terrain vague, quoi de plus original ?
Le menu du jour affichait du Rocío de la Cámara à la sauce monopiquée. Le nom pouvait attirer quelques curieux nostalgiques. Pour chaque Rocío servi, une seule ration a suffi : dans l’épaule ou bien au milieu du dos. Tel était le choix proposé par les picadors pour le plat d’entrée de ce menu hivernal. Sánchez Vara était chargé de l’ornement du plat de résistance ; il plaça soigneusement une demi-douzaine de brochettes sur chaque taureau faisant office d’assiette, tout cela avec la plus grande précaution. Ce que proposa le chef Torres Jerez fut pour sa part une agréable surprise. Enfin, le dessert ne manquait pas d’originalité puisque c’était de la viande : du jambonneau admirablement traversé par les cure-dents de Javier Rodríguez.
Mais le froid n’enthousiasma point les gourmets présents qui restèrent sur leur faim. En effet, l’ensemble fut plutôt fade. 4/20

Photographie Un Rocío à Ajalvir © Florent Moreau

Photographie sans paroles (I)


Nous débutons avec cette image une série intitulée "Photographie sans paroles". C'est au lecteur qu'il appartiendra d'imaginer ce que l'auteur du cliché a voulu lui dire, si tant est bien sûr que ce dernier aiguise votre imagination.

Comme d'habitude, il suffit de cliquer sur l'image pour la voir dans un format plus grand.

04 février 2009

Quite a corazón limpio


Cela devait être l'automne 2000, un week-end sans toros, sans ballon, sans se voir (dis, où en étions-nous à l'époque ?), un week-end pour rien quelque part dans le Nord. Avec les "crasseux", l'idée de partir en Belgique nous était venue un peu comme ça. Aller voir des blockhaus et des tranchées du côté d'Ypres, un décor ravagé par les obus, une colline décapitée par les mines entreposées dans les galeries souterraines en-dessous des lignes ennemies. Et puis Ostende. Des barres de béton, une plage et la mer du Nord, un port. Manger des roll-mops à midi sur le quai et ne pas trouver ça bon du tout. Emmitouflés sous le soleil qui nous plissait les yeux, assis sur un genre de bastingage sur le môle, 5 garçons à maudire le vent, je crois malgré tout qu'on se sentait bien. L'illusion de goûter autre chose. Partir dans les rues commerçantes d'Ostende en novembre fut sans nul doute une mauvaise idée, comme celle de marcher au bout de la jetée qui prolonge l'entrée du port. Sur les lattes de bois hoquetaient des landeaux poussés par des couples venus passer le temps, tuer le dimanche après-midi. Soleil déjà si bas et blafard. 16h : fin de journée, fin de week-end, fin de la jetée. Derrière, à main gauche, la bande de plage et la bande de béton dans le cinémascope bleu-gris de la mer et du ciel. Devant, la mer du Nord et l'idée d'y précipiter son landeau et la bourgeoise. Tous ces gens marchent jusqu'au bout de la jetée puis reviennent. Et rentrent. Qu'importe.
Les week-ends ont des frontières mouvantes, le temps étudiant flotte et semble ne pas avancer. Le rythme... Tâche d'en profiter, idiot ! Les filles nous rendent fiévreux, Odéon est vierge de rendez-vous passés, les ponts de la Seine encore froids de souvenirs brûlants.

Autour de Salamanque serpentent des murs de pierres. Pierres sèches et murs fatigués. Le soleil blême nous plisse les yeux, aussi, et les champs brillent d'humidité dans l'atmosphère gazeuse. Le Portugal n'est qu'à une heure. Autour de Cabeza de Diego Gómez paissent les toros de Zaballos, sauvages comme le Mexique de Peckinpah. Devant l'église, autour de nous, les chiens rôdent. Diego doit dormir tranquille, sa tête est bien gardée : les Saltillo sont noirs, cornes bien en équerre. Dimanche est encore matin, l'église n'ouvrira pas je crois. Ici, personne, ou presque.
"Si vous rentrez par Gredos, vous verrez la neige" nous dit Miguel. La campagne défile, au diable le Portugal et la poésie des gens et des bateaux qui partent. Cap sur Cáceres, comme l'Estrémadure déserte doit être jolie pour nous. Une prochaine fois. Lou Reed, Berlin, la route ondule dans la sierra, estomac noué. Berlin ? Dimanche ? Malgré tout, nous sommes déja en train de rentrer, n'est-ce pas, Hélène ? Navire échoué, calfeutré avant la montagne, El Barco de Ávila, ville sans port. Nous passons devant les arènes, sans pouvoir entrer. Les gradins semblent de pierres, anguleuses et sombres. Etrange plaza figée, ignorée. Miguel avait raison, la neige recouvre l'ubac, passent les heures et paissent les mansos, le parador est irréel, inquiétant Overlook dans la sierra. ¿Talavera o Ávila? Vamos pa'izquierda.

Madrid n'est plus une fête, tout juste un sordide lieu de transit, pire : un aéroport et une horloge. Une horloge à rebours. Qu'espérais-tu donc ? Un répit, un avis ? Un appel ! Pas ce soir, pas cette fois.
Tic, tac, tic, tac — te voilà accablé de fatigue, étourdi par ce week-end rempli de visites, de kilomètres et d'émotions. 8 ans après, le temps a pris son rythme et tu l'as découpé consciencieusement. Sur l'intervalle espagnol que tu t'es octroyé, tu vas te cognant aux murs, sur la montagne russe de l'illusion et de la fuite. Face à toi, la tâche noire du lendemain grandit à vue d'oeil, comme l'encre sur le buvard. Pepina, Ugo, Hélène sont là et t'ouvrent doucement l'esprit. "Non, ce dimanche n'a rien d'un tracas, nous sommes là, tu vois." Fotos, ilusión y Calvados. Quite a corazón limpio.

"Me voy ahora... Dame otro abrazo, sabes cuanto lo necesito."

02 février 2009

Cette année-là...


En ce deux février de cet an deux mil neuf naissant, j’ai pensé qu’elle ne pouvait rester cachée plus longtemps ; parce que vous la méritez bien cette photo, vous qui nous lisez fidèlement depuis plus de trente ans !

Un beau jour de 1976, tandis que nous étions déjà sur la brèche et que feue l’ANDA n’avait pas encore tout à fait vu le jour, nous autres reçûmes une lettre. Une lettre dans laquelle une poignée d’aficionados du nord de l’Angleterre écrivait vouloir nous remettre leur « plume d’aigle » à eux : une terrorifique tête de Miura... que Laurent garde jalousement. Une poignée d’aficionados un peu allumés, donc, prêts à traverser la Manche en ferry (point de tunnel à cette époque) et la France en Rover P6 pour aller voir les tulios et les pablorromeros de Bilbao, ou le jeune Frascuelo s’y faire étripailler par des villagodios. Originaires d’Halifax, ville ouvrière à la dérive entre Leeds et Manchester, ils vénéraient la capitale de la Biscaye — son crachin, ses hauts fourneaux et leurs fumées, ses docks, ses bars populaires et sa ferveur pour l’Athletic — et Vista Alegre — sa brique rouge, son sable charbonneux et son décor de banlieue, ses toros con toda la barba —, adoraient la bière et abhorraient Thatcher, mais ceci est une autre histoire. Au nord de l’Espagne, sur ces rives du Nervión au fort accent british, les gars du West Yorkshire étaient chez eux — assouvir leur afición en poussant jusqu’à la douce Séville relevait de l’extravagance pure et simple.

Nous réussîmes à rejoindre Halifax en récoltant des fonds issus d’une souscription qui disait finement : « Un franc par lecteur et la perfide Albion est à nous ! ». Autant jouer franc jeu, on dut mettre tous nos bas de laine la tête à l’envers pour rallier l’Angleterre... et en revenir. Vous compter par le menu notre périple de l’hiver 1977 serait d’autant plus hasardeux que la mémoire, plus souvent qu’à son tour, m’en joue désormais de mauvais. Cela étant, des bribes de souvenirs me reviennent à l’esprit...

Soucieux de soigner notre présentation, nous avions choisi de laisser au vestiaire non seulement les us et coutumes de nos belles régions, mais également certains attributs vestimentaires comme le béret ou les lunettes de soleil (sur le crâne). C’était sans compter sur cet original de Solysombra qui remisa ses lunettes, certes, mais préféra la veste au manteau, et eut l’idée saugrenue de conserver dans sa poche une bouteille de rouge durant tout le séjour... qui fut heureusement assez court. Les chefs, ça se permet tout ; c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît ! Hum... Et puis, je me souviens de l’après-midi de notre arrivée. Après avoir éclusé dans un pub enfumé une demi-douzaine de bières chacun, et alors que nous nous ennuyions comme des rats morts, nous emboîtâmes le pas d’un groupe de joyeux supporters en route pour le vieillot Shay Stadium que se partageaient, et se partagent encore, le FC Halifax Town (foot) et le Halifax Rugby League FC (XIII). Au grand dam du Batacazo ce sont les « manchots » qui ce jour-là occupaient les lieux ; aussi fit-il tout, mais absolument tout son possible pour nous entraîner ailleurs dans ce fief treiziste où toute rencontre est un derby. En vain. Pour l’anecdote, le FC Halifax Town prit une bonne dérouillée par je ne sais plus qui et, malgré quelques velléités vite avortées, nous eûmes la délicatesse de n’y point faire allusion lors de la soirée (très encastée la soirée) de remise de notre encombrant trophée (très armé le trophée)... Vous dire comment nous avons retrouvé notre hôtel — à peu près aussi minable que nous —, alors là, mystère !

Bref, tout avait pourtant bien commencé — but de la tête du défenseur central local —, jusqu’à ce que JotaC se crût obligé de rappeler « en pleine paix » à Tendido69 que son OL chéri avait perdu la Coupe de France 76 contre les Marseillais et, surtout, surtout, que l’honnie AS Saint-Étienne avait, cette même année, raflé le titre de champion. C’en fut trop pour notre pacifique « bouchon lyonnais » qui sentit le gaz lui monter le long de la colonne et s’en alla bouder à l’abri des planches le restant de la partie — et ce malgré l’intervention subtile de Yannick censée ramener à la raison nos deux querelleurs en herbe. Une partie qui se termina dans un calme fort relatif, vu que Thomas ne put s’empêcher de faire remarquer au Rhôdanien qu’il avait, dans cette affaire, eu un comportement de manso ! Punaise ! il aurait mieux valu écouter le Batacazo et partir chez la voisine Bradford se farcir les treizistes... dont pratiquement tout le monde se fichait.

Cette année-là Serge Gainsbourg chantait son bijou L’Homme à tête de chou* et, quelque part au milieu de la Manche, une singulière équipée jouait à L’Homme à tête de Miura sur le pont d’un ferry anglais à destination de Calais.

* Je suis l'homme à tête de chou / Moitié légume et moitié mec / Pour les beaux yeux de Marilou / Je suis allé porter au clou / Ma Remington et puis mon break... Album enregistré à Londres en 1976. La sculpture de la pochette « habite » la cour de l’hôtel particulier de Gainsbourg, rue de Verneuil à Paris.

L’exposition Gainsbourg 2008 est visible jusqu’au 15 mars 2009 à la Cité de la Musique (Paris).

Image Et Martin Parr traînait par là... On reconnaît aisément Solysombra et Tendido69... Quant aux autres, le compte y est... /// Halifax Town football ground, Yorkshire, 1977 / Phaidon Press Limited, 2003 © Martin Parr (Agence Magnum)