28 février 2007

Le toro souffre


Il nous a semblé important sur Camposyruedos d’apporter un éclairage sinon définitif, pour le moins le plus objectif possible sur les recherches du professeur Juan Carlos Illera. Laurent s’est donc penché sur l’article publié par 6Toros6. Il s’agit d’un papier très pertinent, passionnant, et qui mériterait d’être traduit en français pour que les aficionados puissent en prendre connaissance. Il n’est évidemment pas question de le faire ici sans autorisation.
Mais nous reviendrons plus longuement sur le sujet, car, au-delà des polémiques ou de son utilisation démagogique, ce travail de recherche est riche et passionnant. Le professeur Illera fait la distinction entre stress et douleur. Et ses recherches ont porté sur ces deux aspects de la question. On peut y lire des choses très étonnantes sur la notion de douleur, éprouvée par le toro. Pour résumer disons que les betaendorfinas (en espagnol dans le texte !) sont des hormones émises par l’animal justement pour contrecarrer la douleur qui est la sienne pendant la lidia. Ça doit pouvoir se comparer avec ce qui se passe pour les sportifs comme les rugbyman ou boxeurs. Je vous livre simplement cette réflexion étonnante du professeur : "Nous pensons que si le toro n’était pas banderillé ou piqué, il resterait probablement dans la situation de stress très élevée qui est la sienne à sa sortie en piste. La pique provoque un mécanisme double sur le toro : d’un côté elle le stresse, de l’autre lui provoque une douleur qui, par conséquent, de par le fait même du "ressentir" de cette douleur, commence la libération des betaendorfinas qui viennent l’atténuer. " pardon pour la traduction !

Voilà qui est totalement étonnant ! Autrement dit, plus un toro est piqué, plus il libère d’hormones qui le "protègent" de la douleur. Alors évidemment chacun en tirera les conclusions qui lui sont favorables… mais alors que penser du torito moderne à peine piqué et banderillé ?
J’ai, pour ma part, fouiné sur le net. Je n’ai d’ailleurs pas eu à aller chercher bien loin car l’excellentissime blog du journaliste (un vrai celui-la) Pablo G. Mancha nous apporte les éclaircissements nécessaires et utiles pour nous faire une idée objectivement éclairée sur le sujet.
Pablo García Mancha est allé directement à la source puisqu’il a interviewé le désormais fameux professeur Juan Carlos Illera dans le cadre de son émission radio "Sol y Sombra" sur Punto Radio La Rioja. Il a ensuite utilisé cette émission pour faire un article sur son blog. Il ressort de ces échanges la confirmation que le toro produit, plus que la moyenne des autres animaux, ces betaendorfinas qui ont donc pour rôle de bloquer les récepteurs de la douleur. Je vous traduit maintenant littéralement les propres paroles du scientifique quant aux conclusions de cette trouvaille : "Cela ne veut pas dire que le toro ne souffre pas."

A la vérité le scientifique confirme seulement ce que le bon sens populaire des aficionados avait deviné depuis des lustres. Ce n’est pas une révolution, seulement la confirmation de notre ressenti. Et ça n’est déjà pas rien me direz-vous.
Mais oui, le toro souffre, perçoit sans doute la douleur, même si ce doit être de façon plus atténuée que ce que laissent paraître des blessures impressionnantes. Il la perçoit plus ou moins cette douleur, et donc il peut être brave ou manso. Et le manso continuera à souffrir plus que le brave de la douleur que lui causent le harpon des banderilles ou la morsure du fer de la pique.
Nous sommes aficionados a los toros, nous n’avons pas à nous aplatir devant les anti-corrida. Nous devons assumer notre culture, ce qu’elle est, et ne surtout pas essayer de l'"humaniser" pour tenter de se rendre plus modernes vis-à-vis de ces gens à qui nous n’avons pas de comptes à rendre. Utiliser des stratagèmes semblables à ceux des antis, c'est-à-dire ayant pour base la manipulation de l’information et la mauvaise foi serait sans doute pour nous la pire des choses.

Militons plutôt pour une révolution éthique de la fiesta, pour l’intégrité du toro, pour sa sauvagerie et sa force qu’il n’aurait jamais dû perdre. Le pire ennemi de la fiesta ce ne sont pas les antis. Notre pire ennemi, c’est l’ennemi de l’intérieur, ces taurinos qui veulent "humaniser" (sic) la fiesta et la rendre "moderne". Quoi qu’il en soit la question n’a rien de simpliste et mérite d’être approfondie.

L'ANDA communique


Tout vient à point... L'UVTF a publié le 16 février 2007 sur son site les résultats des analyses de cornes 2006, avec le détail des certificats d'arreglado. Comme cette publicationa été effectuée en catimini, la mise en forme et en ligne sur notre site n'a été faite qu'aujourd'hui : chacun tirera ses conclusions de ces analyses (et de la proportion d'arreglado).
L'ANDA déplore depuis longtemps que les mailles du filet sont trop grandes, mais le filet a le mérite d'exister et l'information reste précieuse. Bonne lecture.

Les résultats mis en lignes par l’ANDA se trouvent par ICI.

Nous reviendrons prochainement sur ces résultats.

27 février 2007

Réactions au post "Le toro ne souffre pas"


Les deux commentaires faits sur ce blog au sujet du texte de Solysombra "Le toro ne souffre pas" nous ont paru forts pertinents et méritent de devenir un post. Ainsi, vous trouverez ci-après les deux commentaires, signés respectivement de Philippe et de Conduende. Bonne lecture à tous et merci à ces deux lecteurs de leur participation.

Bonjour,
Oui, Bastonito a raison d'être en colère, oui, "il y a de quoi trembler" quand "les taurins professionnels se mettent en tête de défendre la Fiesta". Par manque de temps ou par lassitude, je n'avais pas réagi à "l'appel de Samadet" (et dire que l'ANDA a signé "ça" !) dans lequel on peut lire noir sur blanc : "Même si les blessures sont spectaculaires, le
toro ne souffre pas." Conclusion dénuée de nuances, malhonnête et démagogique ou quand les taurins utilisent les mêmes ressorts que les antis... Bravo pour vos contributions (réflexions et autres reportages) ; du beau et rafraîchissant travail. On ne l'écrira jamais assez ! Cordialement.
Philippe (19-Brive)

Lire (si cela n'est pas déjà fait) la réponse de Pablo G. Mancha à Bastonito sur le site Taurofilia.

C'est parce que l'organisme du
toro souffre qu'il se met à secréter de l'endorphine pour atténuer l'agressivité de la douleur... Il souffre donc un peu moins, comme ce que peut ressentir un rugbyman qui prend un coup de poing dans le feu de l'action, qui aurait eu un tout autre effet sur un employé de bureau en train de faire un bilan comptable...
Conduende

Rumeur : Nîmes reviendrait dans l'UVTF


Selon notre réseau d'informateurs disséminés aux quatre coins de la planète des toros (oui, on se la pète à Camposyruedos), il semblerait que la ville de Nîmes soit sur le point de réintégrer la "vertueuse" UVTF dans les jours voire les heures qui viennent... et ce... sans condition ! Ben tiens ! Après l'affaire Folque de Mendoça, après la grotesque volonté de confirmer les alternatives dans cette "seconde" plaza du monde (pas moins), voilà encore de quoi donner des frayeurs aux vierges effarouchées que nous sommes.

Plus personne n'est fâché et la cité romaine rentrerait au bercail la tête haute, comme Ulysse attendu par la douce Pénélope...

Le n'importe quoi a encore de beaux jours devant lui dans les arcanes de la tauromachie.

Cuadri pour la San Isidro 2007


Pour ceux qui auront la chance de pouvoir se rendre à Las Ventas en mai 2007, l'excellent blog http://torear.blogspot.com/ vient de mettre en ligne les photos des toros de Cuadri qui seront lidiés lors de la prochaine féria de la San Isidro...

Photo venant du blog : http://torear.blogspot.com/.

Le toro ne souffre pas


Lorsque les taurinos professionnels se mettent en tête de défendre la Fiesta il y a de quoi trembler. Comment ça le toro ne souffre pas ? Si cette théorie était vraie elle viendrait en finir avec l’idée, la théorie comme quoi le toro brave se grandit sous le châtiment.
Alors pourquoi un toro charge-t-il ? Et bien uniquement car il se trouve contrarié de se trouver dans un endroit clos dont il ne peut pas sortir.
Plus le toro montre des signes de douleurs (aux banderilles, lorsqu’il tente de s’enlever la pique d’un coup de tête...) plus il refuse le combat (se réfugiant aux tablas, reculant vers les chiqueros) plus nous le considérons comme manso.
Il semble qu’aujourd’hui pour défendre la Fiesta il faille en finir avec les fondements de la lidia, avec l’idée d’adapter chaque lidia aux conditions de chaque toro.
Il semble que, suivant les nouveaux courants de pensées basés sur les pseudos études d’un vétérinaire, un toro ne soit plus bravo ni manso. Le toro charge donc car il n’a rien de mieux à faire au moment où il est en piste.
Ne soyons pas hypocrites, le toro souffre. Et alors ? Et le bravo supporte plus la douleur que le manso. Cela est connu depuis très longtemps.
D’après Bastonito

Il me semble utile de compléter le billet d’humeur de Bastonito en apportant quelques précisions. Tout d’abord, je me suis renseigné sur le sérieux des vétérinaires qui ont réalisé cette étude. Il semble avéré.
Ensuite, les vétérinaires avec qui j’ai pu en discuter sont d’accord pour avancer que la question de la souffrance du toro ne doit pas être présentée de manière aussi simpliste que de savoir si le toro souffre ou pas, point à la ligne. Circulez y'a rien à voir.
L’un d’eux par exemple m’a indiqué qu’au moment où un toro s’éteint (rajarse), va vers les planches, n’en peut plus, c’est qu’il est physiquement exténué, qu’il a produit une grande quantité d’acide lactique et que cette fatigue doit lui occasionner des crampes... douloureuses. Les choses ne sont pas aussi simples que ce que veulent bien présenter les taurins. En outre, avancer que le toro ne souffre pas, c’est ouvrir un peu plus encore la porte à tous les abus des taurins professionnels.

Le toro ne souffre pas ? Alors pourquoi se priver de l’aféiter ?

Pourquoi alors ne pas aller un peu plus encore vers le toro artiste, idiot, faible et innocent que veulent les taurinos. Puisqu’il ne souffre pas ! Qu’importe alors qu’il soit brave ou manso, fort ou faible.
Comment justifier alors que la Fiesta ne soit défendable que sur la base d’un toro intègre, non manipulé, puissant, sauvage, puisque de toute façon il ne souffre pas.
Cette nouvelle manière de défendre la Fiesta, si tant est qu’elle en soit une, me paraît à la limite de la perversion.

26 février 2007

Pour que les choses soient claires


Le Juli a gracié un toro de Juan Pedro Domecq à Morón de la Frontera. Les commentaires du site Mundotoro sont des plus élogieux, pour les deux protagonistes.
Maintenant... je n’y étais pas... vous non plus sans doute. Le toro n’aurait pris qu’un picotazo. Contrairement à ce qui s’est passé pour la grâce, très décriée, du toro cinqueño de Pablo Mayoral, dans le cas présent c’est une pluie d’éloges, on se vautre dans le superlatif.
Alors, et pour que les choses soient claires, voici l’exposé d’une situation réelle, vérifiée et vérifiable qui est présentée dans le blog ci-après :

Juan Pedro Domecq Solís, depuis le 4 de janvier 2001 est l’administrateur de Mundotoro (Tauromaquia S.L., antes Tauromaquia S.A.). et compte avec le soutien financier de Explotaciones Ganaderas Feligrés S.L. depuis le 31 décembre 2003, entité dont le président est Julián López Escobar.

Journalisme... vous avez dit journalisme ? Commentaires évidemment superflus. Lien utile : le blog de Rosa Jiménez Cano.

25 février 2007

De grâce... Encore !




Si les absurdités du monde des toros vous agacent certains soirs, allez donc faire un tour sur le blog de Pablo G Mancha, http://toroprensa.blogspot.com/. Il y cause de toros évidemment, et même très bien, mais aussi de flamenco, de jazz... d'art tout simplement dans ses plus belles expressions.
Il nous gratifie aujourd'hui de ce morceau d'anthologie, "Mediterranean sundance", réunissant pas moins que Paco de Lucia, John McLaughlin et Al Di Meola. La musique adoucit les moeurs !
Pour celles et ceux qui ne connaissaient pas ce morceau, vous pouvez retrouver un enregistrement du concert donné à San Francisco et intitulé "Friday night in San Francisco" dans le disque présenté ci-dessous. Courez-y !
Paco de Lucia est en tournée en France, pour ce qui est du Sud-Ouest (désolé mais c'est ce qui me concerne au premier chef), il sera le 7 mars à Toulouse et le 18 mars à Bordeaux.

'Odieux'... Epargnez-nous !


"Beurk !"
C'est le seul mot qui me vient à la bouche là tout de suite. Certains diront "jamais deux sans trois", je leur tournerai le dos. Oui, en trois ans, la plaza de Morón de la Frontera a connu et fait subir à ceux qui veulent encore croire qu'existent des taureaux de combat (j'insiste sur les deux derniers termes) trois indultos. En 2004, l'immense muleta du Finito a ramené au toril un Núñez del Cuvillo. En 2005, c'est un Luis Algarra qui eut le déshonneur de rentrer au campo, toujours "grâce" aux plis de la nappe du Cordouan.

Cette année, cet après-midi, c'est El Juli qui a montré le chemin du retour à un juanpedro. 'Odioso', c'était son nom. Et encore un ! Commentaire du site http://www.burladero.es/ : "Un picotazo simbólico". Commentaire du site des Domecq, l'inénarrable nullité qu'est Mundo... (je n'ose pas associé le second mot) : "Un bravo animal de Juan Pedro Domecq, con gran clase y calidad al que el torero ha cuajado un auténtico faenón."

Vous me direz, tout cela s'est déroulé à Morón de la Frontera, un pueblo perdu de la péninsule, une chose sans importance sur la planète toro. Certes, certes. Cependant, vu l'élevage, on va encore en parler et faire de la publicité à cet imbécile d'indulto moderne qui, sous couvert de lutter contre les arguments anti-taurins, pollue l'idée que l'on peut se faire de ce qu'est un toro brave.
Peut-être même que Juan Pedro Domecq Solís aura l'honneur de recevoir chez lui l'équipe de "Face au toril", ça fera de la concurrence à l'autre Domecq, Fernando de Zalduendo, le Monsieur indulto du XXIème siècle, celui qui voudrait que chaque "lot de vaches fut couvert par un semental grâcié dans l'arène..." Oui, Messieurs de "Face au Toril", courez vite chez Juan Pedro Domecq Solís, peut-être que lui aussi a plein de paroles géniales à sortir sur l'indulto et peut-être que lui aussi entame cette année un "record", puisqu'il n'y a plus que ce genre de chiffres qui semblent intéresser l'afición. Et puis, et puis, comme à Murcia avec les Zalduendo, j'imagine bien qu'à Morón cette grâce faisait "l'unanimité dans le callejón", ce qui a toujours été un gage de reconnaissance et de qualité, c'est bien connu. Il s'intitulait comment déjà votre reportage, "La question de la grâce" ? Excusez-moi, j'avais naïvement cru qu'il s'agirait d'une mise en perspective des abus de l'indulto, une sorte de réflexion... Ne m'en veuillez pas pour ma naïveté, épargnez-moi s'il vous plaît.
"Beurk !"

24 février 2007

Corrida concours de San Sebastián 2007


Pour la deuxième année consécutive, la plaza de toros de San Sebastián (Guipúzcoa) propose à l'Afición une corrida concours de ganaderías. Réussie en 2006 avec un ensemble de toros très intéressant, l'empresa Chopera remet le couvert cette année en changeant quelque peu le panel ganadero. Exit donc Miura, Guardiola Fantoni (vainqueur l'an denier), Cuadri et Conde de la Corte.
Sans préjuger de ce que sera le résultat de l’édition 2007, il semble qu’un recentrage se soit effectué autour de l’encaste Domecq, dans sa ligne directe ou croisée. Ainsi, trois des six exemplaires lidiés seront d’ascendance Domecq : Fuente Ymbro depuis la maison mère Jandilla, Esteban Isidro par Luis Algarra et Cebada Gago par le croisement Domecq/Núñez. Ce constat n’est pas une critique mais une corrida-concours mérite, peut-être, un plus grand éclectisme d’origines. Si la casa Guardiola avait récolté les fruits de sa « victoire » hivernale en se voyant retenir un lot complet pour la Semana Grande 2006 (reconnaissons ce geste aux Chopera), il semble dommage que les élevages de Miura et Conde de la Corte ne soient pas répétés cette année, eut égard au comportement fort intéressant de leurs pupilles l’an dernier, particulièrement lors du tercio de piques. Le toro le plus décevant fut sans aucun doute celui de Cebada Gago, mais le lot d’août 2006 effaça ce souvenir (deux toros au moins). Ceci explique peut-être cela.
Soulignons tout de même que le choix de 2007 se porte sur des élevages « en cannes » ces derniers temps. Palha, malgré son représentant, reste une valeur passionnante de la cabaña brava tout comme Fuente Ymbro qui tient du Jandilla dans une version relativement piquante. Ne soyons donc pas bégueules et attendons pour juger sur pièce. Au regard des photos, ce qui ne veut pas dire grand-chose, remarquons la belle tête du victorino, l’allure très Núñez de l’alcurrucén qui ne semble pas frappé d’exagération et la tronche bien rustre du cebada. Enfin, vu le nom du Palha 'Valenciano', il semble que notre « ami » Folque ait favorisé la ligne Pinto Barreiros.
La corrida sera lidiée par Juan José Padilla, Domingo López Chaves et Fernando Cruz le dimanche 18 mars à 17h30 à Illumbe. La veille, six novillos de Bucaré (Buendía/Santa Coloma) fouleront le sable basque, en espérant que leur origine suscite l’intérêt de l’Afición.

http://www.illumbe.es/es1280960/toros_chopera.htm

22 février 2007

Les Saltillo de Salamanque - Campo Charro 2007 (III)

La montre à mon poignet indique 8 heures 20. Nous avons quelques minutes d’avance à notre rendez-vous avec don Miguel Hernández Zaballos, celui des quatre fils de don Felipe Hernández San Román et de doña María Luisa Zaballos qui voici quelques années prit la succession de son père à la tête de la ganadería de bravos.
Après un tour de reconnaissance dans le minuscule village à l’entrée de la finca, nous profitons de ces quelques instants pour tenter d’approcher le bétail aperçu un peu plus tôt en bord de route. Quelques doutes nous assaillent sur le lieu prévu pour notre rencontre, mais nos sources sont formelles : nous y sommes.
Dans la pénombre du lever du jour, le soleil peine à passer au travers des nuages lourds de pluie ; quelques novillos laissent pointer le bout de leurs cornes au dessus du mur de pierres qui délimite l’un des cercados, et un regard courroucé, puis vite lassé, nous juge en un instant. Ce sont bien eux, les antiques saltillos ! Nous dégainons immédiatement nos appareils photos pour saisir ce moment, mais tandis que l’autofocus déraille et que l’objectif tente désespérément de faire entrer un peu de lumière dans le boîtier en se faufilant entre les gouttes de pluie, grosses comme des larmes d’enfant*, nous en venons à ce triste constat : il nous sera difficile d’immortaliser dans leur milieu naturel ces animaux dont le destin se jouera, dans quelques mois, de notre côté des Pyrénées.
Décidément, le temps (dans tous les sens du terme) joue contre nous. Nous n’avons en effet que quelques heures à passer en compagnie de notre hôte et de ses pupilles avant de reprendre la route vers la France. Nous avons sans doute fait tomber ce dernier du lit en lui demandant de nous recevoir à 8h30… mais en fin de matinée, la mort dans l’âme, nous devrons emprunter le chemin du retour.

8 heures 30, retour au pueblo inspecté un peu plus tôt, et oh ! surprise, le ganadero déboule pile-poil à l’heure dans son 4x4 rutilant. Plus accoutumé à l’Andalousie qu’au campo charro, cette ponctualité, tout au long de notre séjour, n’a pas laissé de me surprendre. Eh bien oui, qu’on se le dise, les éleveurs charros sont ponctuels (du moins à en juger par notre expérience).
L’homme est jeune, avenant, et ne perd pas une minute avant de nous entraîner avec lui dans les différents cercados de l’élevage que nous visitons tour à tour.
Nous commençons notre visite par la reconnaissance des novillos reseñados pour Céret. Dès les premières bêtes aperçues, la parenté directe avec l’encaste Saltillo, si rare (voire inédite) à l’état pur dans les environs, est évidente. La similitude avec les bichos combattus au début du siècle dernier, admirés sur des reproductions de photographies vieillies par le temps, est frappante.
L’entrée de la famille Zaballos dans le monde des ganaderos de taureaux de combat date de 1963, quand Miguel Zaballos Casado, alors éleveur salmantino de bétail morucho (sur lequel nous reviendrons), acquiert une partie de l’élevage de don Esteban Hernández Pla. C’est donc avec un troupeau aux origines très variées (Pinohermoso, Albaserrada, Parladé par Gamero Cívico, Santa Coloma et Vicente Martínez – que le dernier ferme la porte) que l’aïeul débute l’élevage de braves.
Mais Miguel Zaballos élimine assez vite son troupeau pour le remplacer par des vaches et sementales de pure origine Saltillo qu’il achète auprès du frère du célèbre Graciliano Pérez-Tabernero. Après quelques spectacles aux ambitions modestes, la présentation à Madrid a finalement lieu un soir de juillet 1967, avec cinq novillos qui seront combattus par autant de novilleros qui eux aussi débutaient à Las Ventas. Aucun desdits toreros ne passera à la postérité ; on retiendra seulement que parmi ces jeunes coletudos figurait un certain Bernard Domb, plus connu sous l’apodo de Simon Casas, et qui entendra ce soir-là deux avis.
La visite se poursuit dans le cercado des vaches où, comme dans celui des novillos, il est intéressant d’embrasser d’un seul regard les bêtes des deux origines différentes que le ganadero élève de façon strictement séparée. En effet, en 1990, l’élevage s’enrichit de vaches et reproducteurs de Clairac (origine Gamero Cívico), et aujourd’hui encore on peut admirer en même temps et ainsi comparer les bêtes saltilleras et parladeñas. Nous comprenons toutefois que cette tentative de diversification n’a pas procuré les résultats escomptés, et que cette ligne, porteuse d’un sang historique et en danger (nous y reviendrons également), est aujourd’hui menacée. Afin de ne pas froisser les âmes sensibles, je préfère taire l’identité du macho avec lequel les vaches Clairac convolent désormais…

Au moment où la lumière parvient enfin à percer à travers les encinas encore gorgées d’eau, alors que notre visite du cercado des erales s’achève, il nous faut quitter à regret notre amphitryon.
Pour nous donner du cœur, nous nous sommes consolés à la pensée qu’un autre rendez-vous avec les novillos de Zaballos nous attend, dans le ruedo cérétan ; l’un de leurs aînés étrenna la devise en terres gersoises lors de la dernière saison, et fut le seul à fouler de ses sabots le sable des arènes françaises en 2006.

Vous pourrez admirer les novillos de Céret 2007 avec nous en consultant la rubrique "Campos" du site dans les prochains jours.

Après les fameux patasblancas, ce sera au tour des antiques saltillos de Miguel Hernández Zaballos de se laisser deviner dans les galeries de Camposyruedos.

Bonne visite.

* Après Laurent, je profite à mon tour de l’occasion qui m’est ici donnée de renouveler nos appels envers notre cher patron (Solysombra, puisqu’il faut bien le nommer), afin que celui-ci ne laisse pas le budget qui nous est alloué trahir notre bonne volonté. Comment, en effet, travailler dans de bonnes conditions avec un matériel d’aussi piètre qualité ? Je ferai quelques emplettes en vue de nos prochains reportages, et ne manquerai pas, cher Solysombra, de te faire parvenir les factures correspondantes.

A côté de la plaque ?


Il y en a toujours qui se démarquent...

Photo prise chez Cuadri, venant du blog : http://www.torear.blogspot.com/.

21 février 2007

"Montrer pattes blanches"... Les Barcial de Vic sur Camposyruedos...


La bouteille de fino "Tío pepe" est consommée. La cerne lourde, la mèche en cabale et le teint grisonnant, Arturo Cobaleda González se remplit de fumée comme un boulimique de mets chocolatés. Il parle sans cesse, n’écoutant que de loin nos questions, l’œil au plafond, dans le passé.
Barcial est partout autour de nous, aux quatre points cardinaux de ce salon où plus personne ne semble vivre aujourd’hui, à part les souvenirs, lointains et récents. Au milieu, nous observe le portrait jauni de l’abuelo, Arturo Sánchez Cobaleda qui fonda un "empire" en 1928 en rachetant 250 têtes de bétail brave à Francisco Villar, celui-là même qui en 1914 avait acquis, avec son frère Vitorio, l’élevage créé, voire élaboré, par José Vega en 1910 quand ce dernier croisa un lot de 40 vaches du duc de Veragua avec un semental de Santa Coloma. Les "patas blancas" étaient nées.
Longtemps sélectionnés « humainement », ce que ne manquait pas de critiquer l’autre Tío Pepe, le critique taurin celui-là, les barciales firent les beaux jours de Las Ventas et de quelques figuras goûtant la "dulzura y la suavidad" ( in Las Claves del toro, Joaquín López del Ramo, colección La Tauromaquia, Espasa Calpe, 2002) des cobaledas dans les années 1950 et 1960.
A partir de 1972, Arturo Cobaleda González entreprit une sélection plus agressive de ses pupilles, arrivant à créer un toro bas, imposant et très armé.
Et Vic tomba « en amour » ! 'Cidrón', lidié en Ténarèse en 2001, trône de sa tête superbe sur ce salon trop froid. 'Cornicorto' (1993) s’affiche sur de vielles photographies, les autres font des murs de l’escalier une mosaïque déconstruite de blanc et de noir et de cornes immenses. Il y a un bout de Gers sur ces terres charras.
Cette année, Vic renoue, une nouvelle fois serait-on tenté de dire, avec ces Barcial qui firent souvent la joie des amoureux du 1er tiers, les samedi matin et les nuits fraîches d’août. Point de novillada mais une cuatreña pour ce retour attendu même s’il convient d’être prudent au regard des dernières sorties de ces patas blancas.
Espérons, rêvons un peu que tout fonctionne bien, fin mai 2007.
Pour le reste, le lot est beau, déjà bien fait et en pointe (comme on dit) comme vous pourrez l’observer très vite dans la galerie consacrée aux Barcial de Vic sur le site.

Patience à vous, lectrices et lecteurs, et rendez-vous très vite dans la rubrique CAMPOS de Camposyruedos.

17 février 2007

L'indulto de Valdemorillo


Indépendamment du fait que le premier indulto de la temporada, à Valdemorillo, n’aurait jamais dû se produire puisqu’il est antiréglementaire et parce que, en outre, injustifié sur le fond d’après les témoins, il est intéressant d’observer quel a été son traitement par les médias.
Par exemple, c’est la première fois depuis 2000 que le portail Mundotoro s’élève contre un indulto dans une arène de troisième catégorie au lieu d’utiliser l’évènement pour se vautrer dans leur triomphalisme habituel.
Il est également curieux de constater, toujours sur ce web, que le comportement du toro de Pablo Mayoral ('Negrote', nº 81, negro entrepelado, 5 ans, de 542 kg, un poil basto quoique bien présenté) face à la cavalerie ait été commenté. Il s’agit en effet d’une information qu’ils n’ont pas l’habitude de communiquer en pareilles circonstances bien qu’elle nous intéresse, nous, aficionados, surtout lorsqu’on gracie un toro.
Le même traitement a été réservé à ce toro sur le portail de "Mario Jua Jua I El Felón" qui, contrairement à son habitude de justifier les indultos injustifiables, s’est appliqué à souligner les défauts du toro. Le traitement de l’information a été du même acabit sur les autres sites.
Tout d’abord il est clair que si Valdemorillo avait été en Andalousie, l’indulto de "Negrote" aurait été pareillement ridicule mais légal, et je m’avance à dire que les deux webs susnommés s’en seraient félicités.
En second lieu, il faut prendre en compte que la branche santacolomeña de l’élevage de Pablo Mayoral, à laquelle appartient 'Negrote' ne fait pas partie de la toute puissante UCTL, ce qui n’aura pas manqué d’échapper à ceux que dirigent et/ou payent les publicités des webs susnommés.
Il faut également considérer que le toro avait du trapío et était âgé de cinq ans, justement le contraire de ce que veulent les taurins professionnels, de ce qu’ils considèrent devoir être un toro de lidia.
Je suis convaincu, sans l’avoir vu, que 'Negrote' s’est comporté durant son combat de bien meilleure façon que l’immense majorité des animaux graciés anti réglementairement en 2006 (dont voici la liste complète) presque tous faibles, décastés, borreguiles (d’agneau) et même indignes de porter le nom de toros de lidia. 'Negrote' au moins était un véritable toro, même s’il ne méritait pas l’indulto.
D’après Bastonito

15 février 2007

Connaissances taurines



Il existe un débat qui agite souvent les spectateurs de courses de taureaux (au sens le plus large du terme). La question est de savoir si la connaissance de la généalogie des encastes et du comportement des taureaux, d’une part, et de la technique de ceux qui les combattent, d’autre part, est indispensable pour être aficionado.

Il s’agit d’une question importante, primordiale même. Car c’est à mon sens ici que réside le principal mal de la corrida : l’ignorance d'une large majorité des personnes qui assistent à ce spectacle.

La réponse à cette question ne souffre à mon sens aucune contestation : oui, même si cela peut-être vécu par certains comme un effort (largement récompensé), il est indispensable de comprendre toutes les phases de la corrida pour en apprécier l’essence et ne pas s’ennuyer ferme sur les étagères neuf fois sur dix.

A qui la faute si la corrida en est arrivée à ce niveau navrant, en particulier en ce qui concerne l’état lamentable de la cabaña brava ? A nous, public, et à personne d’autre. On pourrait incriminer les organisateurs, mais ceux-ci ne font, pour la plupart d’entre eux, que ce que les matadors leur dictent. On pourrait incriminer les matadors, mais ces derniers ne cherchent à accomplir que ce qui leur permet de triompher, en limitant les risques qu’ils prennent autant que faire se peut. Et qui fait triompher les matadors ? Nous, le public.

S’il est de la responsabilité de la presse spécialisée et des clubs taurins et autres peñas de contribuer à l’éducation des aficionados, c’est à nous qu’il appartient, au premier chef, de tenter de mieux comprendre et connaître ce monde qui nous fascine. Cela implique en particulier de se documenter sur les taureaux qui seront combattus afin de connaître leurs origines, leur comportement et leurs différentes morphologies afin de confronter nos connaissances ainsi acquises à la réalité qui s’étale sous nos yeux dans les ruedos. Ce simple exercice, source en lui-même d’enrichissement et d’épanouissement, permet en outre dans bien des cas de rendre moins ennuyeuses un grand nombre de courses. Or il paraît évident que plus le nombre de ceux qui s’y livrent grandira, et plus les exigences du public en matière de qualité et de diversité du ganado seront élevées. Et je ne laisse pas de croire – peut-être, compte tenu des méfaits parfois irréversibles causés par la modernisation de la corrida, dans un excès d’optimisme naïf – que ces exigences plus largement partagées auraient des conséquences non négligeables sur les choix effectués par les empresas et le comportement adopté en piste par les toreros.

Il suffit pour s’en convaincre d’aller à la rencontre des derniers ganaderos romantiques qui peuplent les terres de toros (si, si, il en existe encore), qui contre toute logique et contre vents et marées continuent d’élever des animaux que personne ou presque ne veut plus combattre, ni, ce qui est plus grave encore, voir combattre. Les plus acharnés d’entre eux – ou les plus fortunés – poursuivent leurs efforts pour la conservation exclusive d’un encaste ou d’une rama quasiment éteinte ; d’autres, pour survivre, sont contraints de créer une seconde ligne aux origines plus « commerciales », à défaut de laquelle il ne leur resterait plus qu’à jeter leur fer au fond d’un puits. Nous tenterons modestement, dans les prochaines semaines, de vous faire partager ces rencontres.

Les maux dont souffre la Fiesta sont malheureusement le reflet de notre temps ; on retrouve en effet les mêmes causes et les mêmes effets dans la plupart des disciplines, arts et spectacles. Mais notre époque a au moins cela de positif qu’elle permet précisément d’acquérir avec une facilité qui eût parue déconcertante à nos aînés ces connaissances nécessaires pour mieux appréhender notre passion. Le travail réalisé avec talent et acharnement par des aficionados totalement désintéressés, dans le seul but de partager, mérite, dans cette perspective, que l’on s’y attarde quelque peu. Nous vous invitons donc fortement à consulter régulièrement le site http://www.terresdetoros.com/ sur lequel de nouvelles mises à jour sont à attendre prochainement.

14 février 2007

Eaux des espoirs... Campo Charro 2007 (I)


Gris béton jusqu’au bout de l’ouest. Le Campo Charro ressemble à une de ces cubiertas modernes qui éclôt depuis des années aux quatre coins de l’Espagne. Valdemorillo en témoignait en cette fin de semaine lluviosa.
Loin de tout, évadés sous les encinas centenaires de Garcirrey, fendant l’ocre patchwork que domine Robliza de Cojos, furetant le long d’un mur de sisyphe tourmenté par le cul des toros à Horcajo Medianero, notre perte voulue ne fut mise à mal que par ce ciel si bas qui nous cherchait partout, que nous fuyions sans cesse.
Il en eut fallu bien plus pourtant pour nous décourager et nous faire plier. En ce week-end d’hiver, à peu près 66% du comité de rédaction de Camposyruedos et 100% de celui de Terre de toros étaient réunis pour une aventure qui nous éloignait de nos modernes et coutumières préoccupations. Point de connexion internet à 20 lieues à la ronde (au moins), juste un réveil pour penser à ne pas petit déjeuner. Le temps était compté.

Amis lecteurs, nous avons pris des risques au-delà du raisonnable, rampant même (oui rampant) derrière un frêle muret de pierres râpeuses pour saisir la furibonde colère outragée d'un negro du terrorifique élevage de... Mercedes Pérez-Tabernero. Les Dacquois savent de quoi je cause...
Vous comprendrez donc notre silence pendant ces quelques jours qui furent pour nous une épreuve physique et morale, certes, mais surtout une épreuve sublime que nous tenions à vous faire partager ici. Le désespoir de la survie et du souffle dernier a ouvert notre route. Un désespoir lumineux comme les yeux bleus ciel andalou d’Antonio, un désespoir nostalgique, quasi historique chez Juan, vieux sage caressant de gentillesse. Il a plu beaucoup sur Salamanque et sa région ce week-end là, un lavage purificateur avant les éblouissantes couleurs de la primavera. Eaux des espoirs peut-être, espoir de voir sortir certains de ces toros condamnés à la potence de l’uniformité et de l’empire Domecq. L’espoir...
Gentils lecteurs, nous vous ferons partager cet espoir et ces morceaux de désespoir qui ont fendu par moments ce ciel lourd venu de l’ouest.
Ainsi, dans les semaines qui viennent, vous découvrirez ici même certaines de nos impressions de voyages. Un scoop en avant première : nous avons enfin retrouver Tintin ! Oui, après ses périples lointains, ses fuites incessantes, ses tentatives désespérées de se fondre dans le décor du cartel de Séville, nous l’avons déniché bien peinard à l’entrée de la calle Mayor de Salamanca. Oui, nous l’avons retrouvé le coquin et nous vous en reparlerons très prochainement.
Et puis, et puis... cerise sur le gâteau, ce que vous attendez tous évidemment... les galeries sur le site. Le grand retour des galeries de toros sur le site. Au programme... chut. Que du "light", c’est la mode, le light. Pour vous mettre l'oeil sur la corne, et vous faire un petit peu cogiter (ça ne fait pas de mal parfois), nous lançons donc dès aujourd’hui un quizz auquel nous vous invitons à répondre dans les commentaires (ouverts depuis un certain temps). Nous annoncerons le gagnant de ce jeu-concours totalement gratuit et désintéressé (oui, ça existe encore) dans un message sur le blog (postez donc avec un pseudo au moins et non pas en anonyme).
1ère galerie : Pepe Luis Vázquez, Antonio Bienvenida et Julio Aparicio sortirent en triomphe devant cet élevage en 1959 à Las Ventas.
2ème galerie : Manolete coupa deux oreilles et la queue en 1944, à Cieza, à 'Colegial', un toro de cet élevage.
3ème galerie : les noms de 'Fogonero(a)' et 'Buenastardes' sont célèbres dans cet élevage et encaste.
4ème galerie : ici les toros sortent noirs mais l’encaste est plus connu par ses cárdenos.

Sachez seulement que les galeries présenteront des lots de toros sortant dans des plazas françaises bien connues des amoureux de toros de combat… (ça va vous aider ça).
Bon jeu et à très bientôt sur le site.

Pour achever, car il convient d’achever, je m’adresserai ici à notre webmaster gastronome, j’ai nommé Solysombra. Cher Solysombra, c’est bien gentil de nous envoyer au combat dans l’humide Campo Charro pendant que toi tu te la coules douce au soleil du Sud-Est mais il va falloir « raquer » maintenant. Ça coûte cher un tel périple. Comme le montre la photographie, nous avons été réduits à consommer du jamón dans son plus simple appareil en buvant du tinto de la casa par souci d’économies. Des petits déjeuners ? Que nenni ! De grand Ribera de Duero ? Que dalle ! Obligés d’être pingres pour se payer le carburant pour aller dans les ganaderías. Personnellement, je trouve cela injuste et Y.O. est d’accord avec moi. Autant te dire que les 100% de Terre de toros se sont bien moqués de nous. De ce fait, nous te ferons parvenir sous peu nos frais divers et variés (tu verras nous n’avons pas profité de la situation), en espérant que tu daignes y jeter un coup d’œil… Sinon, pour la prochaine fois, peut-être serons-nous obligés de lancer un appel à l’Afición compréhensive sous forme de pétition voire de gigantesque tombola... Tout est envisageable...

12 février 2007

50 ans


C'est l'âge du célèbre "Toro de Osborne" et c'est Bastonito qui nous a donné ce lien vers le quotidien El País.

05 février 2007

"En rang deux par deux... et écoutez-moi !" Samadet 2007


On connaît tous ça, la rentrée des classes. Une impatience nonchalante. On a hâte d’y être mais on sait qu’après ça, la machine est lancée, implacable. Et puis c’est bien la rentrée des classes, on revoit tous les potes, les amis. Il y a tout le monde ou presque avant la sonnerie. On sourit, on se parle, on est content. Mais ne nous mentons pas, il y a aussi tous les autres, ceux qu’on regarde de biais, en noir exclusivement, et que l'on retrouve pourtant dans la classe. C’est inévitable, malheureusement, mais ils sont là, plus nombreux que les copains, bruyants, paradants, ridicules se dit-on. C’est inévitable. Une année de plus à supporter leurs tronches boutonneuses, leurs sourires d’iguanes. C’est ça aussi la rentrée des classes, la lutte qui renaît.
Et puis c’est cool la rentrée des classes, c’est le jour le plus détendu de l’année. Ça ressemble à un cours mais ça n’en est pas un. On sait déjà que ça sera du light pour la journée, on tâte le terrain, eux sur l’estrade, nous sur le bois de chaises dures se souvient-on soudain. On y va tous mollo, pas la peine de speeder. La rentrée des classes, ça dit ce que sera l’année, en deux minutes on sait, douce, bordélique, laborieuse qui sait… Mais souvent, ne nous leurrons pas, elles se ressemblent toutes les années et les résolutions de l’aube meurent bien avant que d’entrapercevoir les traits du crépuscule. On connaît tous ça, pas vrai ?

Mais, finalement, finalement, ça a du bon de venir rêver que tout sera mieux cette année, que j’ai pas mis mon nouveau jean pour rien, que ce vieux monsieur avec son béret noir a les yeux qui pétillent aujourd’hui, que Samadet est différente.
Rien ne fut différent, en deux minutes on savait, comme avant, comme l’année passée. Des novillos avec des tronches de CM2, la robe touffue et un passage chez l’esthéticienne pour l’ultime (frontal de Jackson Five). Il leur manquait une herbe et même un pré entier (marqués du 5). Remarquez, on a vu pire, avouons-le. Du moteur à leur sortie, des remates sonnants contre les planches, de l’entrega certaine pour courrir vers la cuadra de la famille Heyral et une propension à bien obéir aux ordres au dernier tiers. Des choses nobles en somme, pas tellement puissantes voire faibles pour certaines (le 6 permanenté). Des novillos d’aujourd’hui, pas nuls, pas d’incurables cancres mais tout simplement un ventre mou de la chose brave. Un truc moyen élevé au rang de bien. Quelques-uns poussèrent les chevaux, il faut le reconnaître et le 4 negro y revint même de loin et avec envie. Soulignons-le, c’est devenu tellement rare que des spectateurs demandèrent une vuelta qui fut étrangement refusée par un président pourtant au sommet du grotesque toute l’après-midi. Ce refus fut sa seule décision valable mais je le soupçonne d’avoir cependant hésité à accepter…

Les novilleros furent des novilleros d’aujourd’hui donc d’hier, comme avant, comme l’année passée. On peut se demander si leur cachet leur est octroyé en fonction du nombre de passes données. Ça permettrait de comprendre beaucoup de choses. Seul El Santo montra une envie de novillero. Seul. Les autres se regardèrent tourner autour des novillos qui visitèrent ainsi et à leur guise l’entière superficie du ruedo. C’était "joli" comme ballet remarquez.
Tout repart comme hier, comme l’année passée. Une rentrée de plus, avec les potes… et les autres qu’on regarde de biais : « T’vas voir ta gueule à la récré » comme disait l’autre. Mais déjà les profs grognent, "donnez-vous tous la main pour rentrer en classe... et écoutez-moi !"

04 février 2007

Du sperme de toro pour les cheveux de ces dames...

Bastonito nous communique cette dépêche de la très sérieuse agence Reuter : El esperma de toro parece que sienta bien al pelo.

Autrement dit le sperme de toro serait bénéfique pour la qualité des cheveux de ces dames. Les essais ont eu lieu à Londres dans un très distingué salon de beauté "Chez Hari", dans le quartier de Chelsea si l’on en croit la dépêche. Ce salon propose d’ailleurs un traitement de 45 minutes comprenant un massage avec du sperme et des racines de plantes... D’après le porte-parole du salon ça rendrait les cheveux plus brillants encore que n’importe quel autre produit. Côté technique, le sperme est d’abord refroidi et se présente donc inodore. J’imagine en pleine féria de Nîmes ou de Dax, le dernier truc à la mode : faites-vous donc masser le cuir chevelu avec du sperme des Miura de la veille ! Ne riez pas !