Et puis c’est cool la rentrée des classes, c’est le jour le plus détendu de l’année. Ça ressemble à un cours mais ça n’en est pas un. On sait déjà que ça sera du light pour la journée, on tâte le terrain, eux sur l’estrade, nous sur le bois de chaises dures se souvient-on soudain. On y va tous mollo, pas la peine de speeder. La rentrée des classes, ça dit ce que sera l’année, en deux minutes on sait, douce, bordélique, laborieuse qui sait… Mais souvent, ne nous leurrons pas, elles se ressemblent toutes les années et les résolutions de l’aube meurent bien avant que d’entrapercevoir les traits du crépuscule. On connaît tous ça, pas vrai ?
Rien ne fut différent, en deux minutes on savait, comme avant, comme l’année passée. Des novillos avec des tronches de CM2, la robe touffue et un passage chez l’esthéticienne pour l’ultime (frontal de Jackson Five). Il leur manquait une herbe et même un pré entier (marqués du 5). Remarquez, on a vu pire, avouons-le. Du moteur à leur sortie, des remates sonnants contre les planches, de l’entrega certaine pour courrir vers la cuadra de la famille Heyral et une propension à bien obéir aux ordres au dernier tiers. Des choses nobles en somme, pas tellement puissantes voire faibles pour certaines (le 6 permanenté). Des novillos d’aujourd’hui, pas nuls, pas d’incurables cancres mais tout simplement un ventre mou de la chose brave. Un truc moyen élevé au rang de bien. Quelques-uns poussèrent les chevaux, il faut le reconnaître et le 4 negro y revint même de loin et avec envie. Soulignons-le, c’est devenu tellement rare que des spectateurs demandèrent une vuelta qui fut étrangement refusée par un président pourtant au sommet du grotesque toute l’après-midi. Ce refus fut sa seule décision valable mais je le soupçonne d’avoir cependant hésité à accepter…
Tout repart comme hier, comme l’année passée. Une rentrée de plus, avec les potes… et les autres qu’on regarde de biais : « T’vas voir ta gueule à la récré » comme disait l’autre. Mais déjà les profs grognent, "donnez-vous tous la main pour rentrer en classe... et écoutez-moi !"