Séville, le 11 avril 2013
6 toros de Hijos de D. Celestino Cuadri pour Antonio Ferrera, Leandro et Eduardo Gallo.
On annonçait de la pluie à Séville, mais le dieu Tlaloc a décidé que les Cuadri étaient trop importants pour nous gâcher l’après-midi. Il avait raison ; les Cuadri d’hier étaient très importants, avec une présentation impeccable.
Comme d’habitude, je suis allé aux arènes en vélo. Un vélo vieux et laid, mais qui fonctionne très bien et m’amène partout à Séville. En arrivant à la Maestranza, je me suis rendu compte qu’il n’y avait de place pour garer la mocheté que sur le poteau qui se trouvait juste en face de la maison des seigneurs maestrantes.
Assis à côté de Raquel Revuelta, Miss Espagne 1989, plus intéressée par son iPhone que par les toros, nous avons applaudi à la sortie du premier Cuadri : un tío ! Pourtant, le bonheur a très peu duré… La présentation était irréprochable mais, quant au comportement, ils étaient fixés à l’albero.
Nous n’avons vu qu’une bonne pique — ce qui est rare à Séville, car normalement nous n’en voyons pas —, celle de José Ney Zambrano à ‘Pleamar’, le premier opposant d’Eduardo Gallo.
Comme Rémi Monnier l’aurait écrit, Antonio Ferrera a laissé « le cœur au milieu » de la Maestranza, et les aficionados ont apprécié ses efforts. Sa première faena a été pleine de valeur et d’intelligence. Il devrait néanmoins savoir qu’il y a des toros auxquels il ne faut pas qu’il pose lui-même les banderilles — et, par là même, laisser les subalternes faire leur travail.
Eduardo Gallo est brave et courageux, mais quand il n’y a pas de toro il lui reste très peu à faire. Sur Leandro, mieux vaut ne rien écrire…
À la fin de la corrida, quand je suis allé chercher mon vélo, le concierge des Maestrantes est venu me blâmer d’avoir osé laisser pareil déchet devant la porte des nobles — sur le trottoir que nous avons tous payé avec nos impôts !
Los « casposos » maestrantes adorent sortir de chez eux et contempler le Guadalquivir. Il paraît qu’ils n’ont pas apprécié qu’une vielle bicyclette leur abîme la vue…
Texte et illustration Carlos Salgado