Et Talavante s’est planté… Alors oui, le vent, la tempête, le déluge et les bourrasques, ça pourrait expliquer pas mal les choses. Mais cette tronche noire et déconfite, et ces cárdenos que les figuras découvrent avec cinq ou six trains de retard, c’est comme si Ducasse vous annonçait l’invention du hachis Parmentier en vous racontant qu’on a découvert la patate ce matin.
Tu parles, Charles !… Un peu que les Victorino sont à côté de la plaque, et que c’est pas de ce week-end, même ! Oh ben, tiens, bien sûr qu’il peut toujours t’en sortir un de derrière les fagots qui va te détartrer les molaires en quelques coups de tromblon bien placés ; mais, d’une manière plus générale, le temps des Victorino pas rigolos est un peu passé… Z’ont l’air de sortir du micro-ondes, ces temps-ci… Plutôt Findus que légumes du jardin, si vous voyez ce que je veux dire ! Alors annoncer à grand renfort de tambours et de trompettes un « seul contre tous » majuscule à Madrid face à ces toros — de légende, certes, mais plus vraiment au sommet —, c’était comme engager une competencia avec le Cid de Bilbao… avec cinq ans de retard et toute l’eau qui a coulé depuis !
Que je sache, c’est pas nouveau que les toros c’est comme les pastèques. Question de cycle, de temps, de pas grand-chose, de coups de pas de bol et, peut-être un peu, le résultat de cette division d’opinions entre le vieux et le jeune Victorino dont on sait depuis perpette qu’elle est évolutive, et pas forcément dans le sens qu’on aimerait. Bref, un peu de tout ça pourrait expliquer qu’il ne se passa rien, samedi soir, à Las Ventas. Mais, de grâce, comment allez-vous me raconter, vous autres, qu’après un tel barouf le sieur Talavante himself eut l’air de se sentir si peu concerné, si peu présent, si peu engagé dans cette affaire, qui bourdonnait lourdement pourtant dans les rues de la capitale du monde taurin et s’annonçait, à grands coups de teasers « tarantinesques » et de discours pleurnichards aux balcons de la plaza royale, comme l’événement de la temporada ?
Demandez à Botha ou Fernández Lobbe s’ils crevaient pas de bouffer du bougnat, ce même jour vers 18 heures, malgré les bourrasques « dubliners » ? Autres mœurs, autres principes, je vous l’accorde, mais ceux qui savent confirmeront qu’une finale c’est un rendez-vous pas comme les autres, où les forces se décuplent, l’agressivité est à son comble, et où l’on surgit du couloir sombre, fumant comme la Grosse Bertha, avec un mental de déglingo. Bref, faut reconnaître que ça claquait plutôt pas mal, tout ça, mais aujourd'hui que le score est affiché au planchot, tout ce tapage a l’air de pas grand-chose… À peine une mauvaise blague carambar qu’on balance après s’être désolé de tant de nullité et avant de passer à autre chose… Quant à nos espoirs, nos croyances et nos désirs, pschiiiiiitt… comme dirait le père Chirac. Que dalle, partis en sucette, nada et peau de zob… Rien il n’y eut, à Madrid. Rien de rien de rien de rien… On attendait Fellini, et on nous a servi un Ontoniente des grands jours : con et mauvais.
Demandez à Botha ou Fernández Lobbe s’ils crevaient pas de bouffer du bougnat, ce même jour vers 18 heures, malgré les bourrasques « dubliners » ? Autres mœurs, autres principes, je vous l’accorde, mais ceux qui savent confirmeront qu’une finale c’est un rendez-vous pas comme les autres, où les forces se décuplent, l’agressivité est à son comble, et où l’on surgit du couloir sombre, fumant comme la Grosse Bertha, avec un mental de déglingo. Bref, faut reconnaître que ça claquait plutôt pas mal, tout ça, mais aujourd'hui que le score est affiché au planchot, tout ce tapage a l’air de pas grand-chose… À peine une mauvaise blague carambar qu’on balance après s’être désolé de tant de nullité et avant de passer à autre chose… Quant à nos espoirs, nos croyances et nos désirs, pschiiiiiitt… comme dirait le père Chirac. Que dalle, partis en sucette, nada et peau de zob… Rien il n’y eut, à Madrid. Rien de rien de rien de rien… On attendait Fellini, et on nous a servi un Ontoniente des grands jours : con et mauvais.
Alors, c’était quoi l’objectif d’un tel plan com’ pour nous vendre un nanar pareil ? Personnellement, je n’en vois pas… à part peut-être la com’, tout bêtement. Car j’ai beau tourner le problème dans tous les sens, moi j’invite pas mes potes à l’apéro du siècle si c’est pour leur servir un Lipton Yellow et leur raconter comment la crise me mine. Mais je les invite pas non plus sur des promesses de millésimes frelatés et bouchonnés. Pourtant, on aura du mal à me faire croire que les choses n’avaient pas été taillées et cadrées au millimètre. Alors quoi ?… Période fatale pour l’Espagne, où le seul moyen de remplir les gradas était de s’afficher quinze jours à l’avance sur les écrans plats, entre la lessive et les yaourts 0 % de matière grasse ? Eh bé, je me demande si je vais pas finir par le croire quand on voit l’entrega de celui qui aurait dû être le héros du jour, et qui a visiblement changé d’opinion comme viendrait la « caguère » sitôt sorti son premier pénible adversaire, car, il faut l’admettre aussi, Victorino n’est pas en odeur de sainteté dans les arènes, et s’y précipiter à la seule annonce de son nom est, en ce moment, aussi risqué que de parier sur la bonne foi d’un ministre.
C’est prouvé, c’est comme ça, tous connaissent le bache. Bien sûr, nous souhaitons que les choses s’arrangent rapidement, mais quelque chose me laisse penser que tant que les cárdenos de Galapagar sortiront autrement qu’avec leurs légendaires trognes de guidon, tous les Talavante du monde pourraient se donner la main que ça ne suffirait pas à changer le cours des choses. Les esprits chagrins et autres pisse-vinaigres vous diraient qu’il y a peut-être matière à s’inquiéter de voir le gratin du toreo parader avec le sorcier et son lardon en s’affichant dans les soirées de gala, tapis rouge et robes de soirée façon « montée des marches », car on se doute que cette opulence bling-bling est toujours un peu suspecte ; ça assure le lleno, pardi, mais ça aide parfois aussi à mieux masquer le vide sidéral du film qui vient derrière… même à Cannes où l’on oublie si souvent qu’on y va généralement pour autre chose que les stars — l’événement s’arrêtant parfois quand la projection commence.
C’est prouvé, c’est comme ça, tous connaissent le bache. Bien sûr, nous souhaitons que les choses s’arrangent rapidement, mais quelque chose me laisse penser que tant que les cárdenos de Galapagar sortiront autrement qu’avec leurs légendaires trognes de guidon, tous les Talavante du monde pourraient se donner la main que ça ne suffirait pas à changer le cours des choses. Les esprits chagrins et autres pisse-vinaigres vous diraient qu’il y a peut-être matière à s’inquiéter de voir le gratin du toreo parader avec le sorcier et son lardon en s’affichant dans les soirées de gala, tapis rouge et robes de soirée façon « montée des marches », car on se doute que cette opulence bling-bling est toujours un peu suspecte ; ça assure le lleno, pardi, mais ça aide parfois aussi à mieux masquer le vide sidéral du film qui vient derrière… même à Cannes où l’on oublie si souvent qu’on y va généralement pour autre chose que les stars — l’événement s’arrêtant parfois quand la projection commence.
Alors oui, peut-être un simple ratage… ou bien une stratégie destinée à mieux faire passer les pilules qu’on prévoit acides ? Allez savoir… Moi, je n’ai pas de réponse, mais je fais le constat que lesdits « événements » s’enchaînent et finissent par se ressembler suspicieusement. D’abord Manzanita, puis Talavante qui choppe à son tour le bonnet d’âne alors que Victorino n’en finit plus de porter sa croix… Les tendidos se remplissent, certes, mais ça commence à faire tache tous ces ratages… Alors, gaffe à pas trop renouveler l’« événement », les gars, car au vu des résultats, on pourrait se lasser de vos effets d’annonce un peu démesurés, si l’on compare la réalité aux faits…
« On peut tromper une personne mille fois. On peut tromper mille personnes une fois, mais on ne peut pas tromper mille personnes mille fois. » — Alain Berbérian