
À se lamenter sur l'état déliquescent de la cabaña brava (caste aux oubliettes, force en berne, fiereza aux abonnés absents, mono-encaste quasi triomphant, etc.)1 et sur celui guère plus reluisant du tercio de varas — l'un n'allant pas sans l'autre —, à fustiger l'afeitado, à tacler une presse servile mangeant dans la main d'empresas mesquines, à railler les ganaderos affairistes, à maudire les fundas, à moquer les présidences aux ordres, à remettre à sa place la gent torera ou à prendre de haut le public « guimauve », nous serions une source d'arguments intarissable pour les antitaurins : nous serions néfastes à vouloir être (trop) exigeants — par un simple tour de passe-passe aussi rhétorique que manichéen, nous pouvons bien évidemment inverser le propos et prêter la lourde charge de faire le lit des anticorridas à ceux-là mêmes qui nous le reprochent...
Las de ces dialogues de sourds, contentons-nous donc de pointer du doigt les faits, comme l'impression de cette horrible et pour tout dire incroyable affiche2 de la fiesta campera3 d'une bourgade landaise qui, ce week-end, ironie de l'histoire, clôturera la temporada 2010... en beauté... Oui, les antis n'auraient pas fait mieux ! Pauvre bête...
1 Lire (Yannick) et relire (Solysombra) « Le toro va tuer la corrida » — « El toro bravo, piedra de escándalo » par Antonio Lorca.
2 Détail plutôt croustillant, notez la présence en bonne place du logo Terres Taurines.
3 Avez-vous pensé à réserver vos places pour la croupionnade ?
Image Faena campera © François Bruschet