27 mai 2009

No sólo castaño


Occupé à rentrer des données pour un site ami, je suis tombé en arrêt sur un pelage, etc.
Non, en fait ce n’est pas vraiment le pelage castaño qui m’intrigua de prime abord mais une tête, une tête sérieuse ; plus exactement le regard mystérieux qui en sortait. Une tête avec deux taches claires parfaitement symétriques à la place des yeux : « 'Opresor', le toro qui n’avait pas d’yeux ! ». Brrr !!! Afin de saisir toute la subtilité du propos, on clique sur le lien1.
Ne cherchez pas, 'Opresor' de Guadaira n’était ni llorón (tache claire sous l’œil pareille à une larme) ni zarco (tache blanche dans l’œil) ni ojalado (auréole décolorée entourant l’œil) ni « bien évidemment » ojo de perdiz (particularité rattachée au seul pelage colorado)... Et il avait des yeux !
Bien, maintenant vous savez ce que l’on va faire ? Non, vous ne savez pas, alors je vais vous le dire. Nous allons soumettre ce cas exceptionnel à la sagacité de, de... d’Adolfo Rodríguez Montesinos ! En attendant — nous vous tiendrons au courant —, comme nous nous permettons à peu près tout à Campos y Ruedos, je me suis permis de qualifier 'Opresor' de cejado2.
— Si cela te fait plaisir...
— Ben ouais, ça m’fait plaisir.

Bon, ceci dit, l’empresa Taurodelta jouant la carte de l’économie... même en ce qui concerne les reseñas des toros, 'Opresor' était ni plus ni moins annoncé castaño. Et c’est vrai qu’il l’était, mais pas seulement. Il était aussi bociblanco (plus clair que bocidorado) ET carifosco.
Selon l’incontournable Adolfo3 est carifosco « le toro de n’importe quelle robe présentant en abondance des poils frisés sur la tête et le front4 [...] contribuant à doter ces exemplaires d’un air fier et sérieux. Cette particularité influence de manière positive leur trapío. Anciennement, les toros carifoscos étaient dénommés foscos ou de cara seria. » Sérieux de tête donc, et à voir 'Opresor' on comprend mieux pourquoi...

1 'Opresor', castaño carifosco et bociblanco. Avouez qu’il y avait de quoi être intrigué...
2 De ceja qui signifie sourcil. Ah, ils ne sont pas là les sourcils ? Tant pis, ça sonne bien cejado...
3 In Pelajes y Encornaduras del Toro de Lidia, Co-édition Consejo General de Colegios Veterinarios de España (Madrid) et Ibercaja (Zaragoza), 1994.
4 Est astracanado le toro présentant un morrillo et un cou frisés.

Rappel Retrouvez El Batacazo & l’élevage de Guadaira en lisant
Le campo aux mille drôles et en visitant la galerie.

Image Le 25 mai dernier à Las Ventas, 'Opresor' qui, quelques minutes avant d’être ovationné à l’arrastre, n’entendait pas (ou ne voulait pas entendre) Manon lui demandant d’arrêter de bouger deux secondes ! Sur cette photo, 'Opresor' me donne l’impression d’avoir un groin (caricerdo ?!) © Juan 'Manon' Pelegrín. ¡Gracias Juan!