21 novembre 2008

Simply the best !


Il y a des gens qui mettraient la tête là où d'autres s'en voudraient de jeter leur pire belle-mère. Ceux auxquels je pense risque d'y mettre d'ailleurs bien plus que la tête. Les tripes, le coeur, et tout le reste aussi. Parce que oui, je vous le dis, pour rentrer dans l'arène, samedi soir, va falloir être gonflé, plein de foutre et d'hormones, de fierté guerrière à la con, et de pulsions meurtrières d'un autre temps, si on veut en sortir vivant. Ce genre de baston-là, faut pas s'aimer pour s'y jeter dedans. Les enfants de coeur auront mieux à faire, samedi soir, tout comme les fils à maman ou les tendres "fleur bleue" qui feraient bien de sortir Titus, sur les coups de 20h, quand le glas va annoncer le début de la guerre. Ça se passe à l'autre bout de la planète, entre les Miura néo-zélandais et les Pedrajas australiens, loin des terres où on croit encore que la seule poésie digne de ce sport consiste à se serrer fort entre copains pour mieux supporter l'impact d'une mêlée bedonnante. Que dalle, la mêlée, samedi soir ! Que dalle les envolées lyriques des ogives de cuir qui fendent la brise de la Gascogne sous les doigts veinés des pianistes de Chalosse. Les vrais héros vont au combat le torse offert et bombé, comme un Tío Bravo traverse Las Ventas en promettant la misère au cuirassé coiffé du castoreño qui aurait la malchance de se trouver sur la route. Samedi, sur les coups de 20h, il faudra piquer, piquer encore, piquer profond, car celui d'en face ne se dégonflera pas, et se fera un honneur couillu d'y revenir, d'y revenir encore, d'y revenir toujours. Pour ceux qui croiraient encore qu'on gagne ces guerres-là à grands coups de godasses ou qu'on domine un Victorino à force de redondos inversés, sachez que ceux dont je vous parle mettront toujours le coeur à charger "baïonnette au canon" et avancer la fémorale sur le diamant contraire. Sur les coups de 20h, le terrible affront de l'hiver 41 et l'ombre du sinistre Maréchal*, se feront un peu plus délavés, et les coeurs de ces chrétiens « en-catacombés » du grand et fier Sud de la France et d'ailleurs aussi, vibreront quand les 26 dolmens de barbaque "from down-under" s'entrechoqueront sur le champ de bataille du Queensland, comme les plus encastés cornus fondent sur le peto. Pour ceux qui croient encore aux vertus dépassées de la lutte pour l'Honneur, à la beauté des valeurs désintéressées qui poussent à rester debout, droit et haut. Pour ceux qui préfèrent mourir qu'abdiquer. Pour ceux pour qui le premier tiers "et rien d'autre", et pour ceux pour qui le XIII, "évidemment".
Samedi soir, Brisbane, Queensland, Rugby League World Cup Great Final, New Zealand Kiwis/Australians Kangaroos, parce que y'a pas que les toros dans la vie…

El Batacazo

* Le 19 décembre 1941, sous la pression de la fédération quinziste, le Maréchal Pétain signait un traité qui interdisait la pratique du rugby à XIII en France, « le plus français des rugby »...

Photo Newpix