03 novembre 2008

Flor de Jara


A l’occasion de sa première tertulia hivernale, l’association culturelle El Toro de Madrid avait invité, le 30 octobre 2008, l’ancien matador Carlos Aragón Cancela. C’est en sa qualité de ganadero qu’il s’est vu offrir cette opportunité, ce dernier ayant acquis au mois de février dernier le fer et l’élevage de Bucaré ; ce sont ainsi près de 500 bêtes qui ont quitté leur Andalousie luxuriante pour rejoindre la finca "El Zahurdón", dans la région de Colmenar Viejo, à deux pas du village d’origine de leur nouveau propriétaire. Le néo-ganadero, que nous avons également rencontré récemment sur ses terres, compte s’inscrire dans la continuité du bon travail accompli par Javier Buendía, son prédécesseur à la tête de l’élevage, tout en y apportant sa touche personnelle. Il estime à environ 200 le nombre de vaches idéal pour sa ganadería. Il semble tout à fait confiant en l’avenir, à commencer par sa présentation en novillada à Madrid, et envisage même, d’ici quelques années, de faire lidier quelques corridas de toros.
Le coletudo retraité semble cependant parfaitement conscient du fait que les origines de son bétail ne sont pas pour plaire à ses anciens compagnons d’arènes (à notre humble avis à tort, soit dit en passant), et que par conséquent les débouchés qu’il lui offre sont pour le moins limités. Il fonde toutefois de grands espoirs sur le marché que représenteraient les arènes françaises, espoirs qui paraissent pour le moins fondés dans la mesure où, selon ses déclarations, quatre novilladas sont prévues dans notre pays pour la prochaine saison.
Il semblerait donc que nous aurons l’occasion de voir chez nous non pas une, non pas deux, non pas trois, mais bien quatre novilladas de Bucaré, sous leur nouveau et romantique nom de « Flor de Jara »*. Il est vrai que les divers lots vus sur le sable ici et là ont dans l’ensemble donné satisfaction, voire apporté beaucoup d’émotions. Mais franchement, quatre, n’est-ce pas un peu beaucoup ? N’y a-t-il donc pas d’autres élevages à faire découvrir aux aficionados ? Pour être tout à fait franc, je serai le premier ravi de revoir les fameux buendías, mais on peut cependant regretter, sans bouder ce plaisir, de ne pas avoir davantage l’occasion de voir combattre de nouveaux élevages.

* Dites, ça vous plaît à vous ce nom ? Bon, c'est sûr, c'est joli comme tout, mais ça fait pas super santacolomeño comme nom d'élevage, si ?