Madrid un soir d’été, très chaud, comme aujourd’hui, des amis communs, une soirée après la corrida du 15 août.
Je ne me rappelle plus de l’élevage, mais je me souviens qu’il y avait Pepín Jiménez et, dans les cuadrillas, Juan Carlos de los Ríos, le fils Formidable. La veille, nous l’avions déjà vu, à Cenicientos.
Madrid et sa chaleur d’été, un hôtel taurin. Pepín, svelte dans sa tenue de ville, avait été médiocre à ses deux toros. Il descendit saluer son monde, courtoisement, mais sans s’attarder.
Formi, lui, prenait tout son temps. Deux heures du matin.
— Tu vois, il est deux heures du matin, je bois du jus de fruit pendant que les autres… et nous parlons de toros. Je ne te connais pas, et nous parlons de toros. Et on en parlera jusqu’à avoir trop sommeil pour continuer. Parce que c’est comme ça l’afición…
C’était à Madrid un soir d’été, le fils du Formidable nous parlait de toros, et nous, on l’écoutait. Nous étions quatre, et il a passé la moitié de la nuit à nous raconter sa vie, juste comme ça, par afición. Hasard des rencontres. Des rencontres qui se font peut-être parce qu’on ne les cherche pas, justement.
Aujourd’hui, mardi 23 juillet 2013, Juan Carlos de los Ríos s’est éteint, là-bas, à Cádiz.
Descanse en paz.