C’est la question que l’on pourrait se poser. Depuis plus de deux ans qu’ils résident dans la plaine de la Crau, parlent-ils français ? Et si oui, qu’est-ce que ça change ? Peut-être disent-ils désormais : « Meuh, ooooh con ! » à la fin de chaque phrase, avec l’accent.
Ces toros qui autrefois possédaient le latin des arènes jusqu’au bout du bout de la pointe pointue de leurs cornes, ces toros que don Cesareo, le fameux curé de Valverde, connaissait sans doute mieux que ses ouailles, ces toros qui ont poussé au blasphème plus d’un torero seront en piste, à Beaucaire, le 27 juillet 2013.
Ce sont beaucoup d’émotion et de nombreux souvenirs qui entreront dans le ruedo ce samedi. De Madrid à Logroño ou Bilbao en passant par Vic, Alès ou Céret, on aura sans doute un pincement au cœur et pas mal de nostalgie. ¡Suerte!
Photographie Toros de Valverde au Campo Charro, hiver 2005 — JotaC
NOTA. — En 2005, les neveux de don Cesareo, Juan et Leopoldo Mateos, tentaient de sauver l’élevage en suivant le précepte militaire : « Peinture sur merde égale propreté. » On sait ce qu’il en est advenu. Certes, les deux piliers de l’entrée de la finca furent redressés — ôtant tout le charme de celui qui penchait comme la tour de Pise —, mais c’est toute la ganadería qui s’est effondrée… Finalement, ça tient à peu de chose un élevage… Allez, tè, terminons en chanson !