03 avril 2012

La mente en Blanco


La nuit a été courte, à peine quelques heures de sommeil. Malgré tout, je suis débout dès la première sonnerie du réveil. Nous sommes le 18 mars.

Le soleil pointe son nez lorsque je prends la voiture en direction de Massamagrell. Je ne cesse de me répéter que la journée va être bonne — la méthode Coué pour éloigner mes angoisses. La radio est pathétique ce matin et je n'ai pas la tête à entendre toutes les misères du monde. J'enclenche le CD « Siamese Dreams » : des rêves siamois qui automatiquement dirigent mes pensées vers Ramón. Je pense au mois et demi que nous venons de passer ensemble à préparer ce grand jour, une ultime apparition dans ses arènes de Valence, le dernier toro pour la sortie d'un artiste. Plus j'y pense et plus j'éprouve de difficultés à admettre qu'il me faudra, dans quelques heures, mettre un point final à cette belle aventure.

Durant les vingt-cinq minutes du trajet, je me remémore les secrets que nous avons partagés. Dans la tête de Ramón galopent des dizaines de toros : 'Faraón' de Machancoses, 'Membrillito' de Hnos. Serrano, 'Extravagante' de Juan Pedro Domecq et 'Fandango' de Guadaira, dont la tête trône dans son salon et que son jeune fils salue tous les matins. Mais le plus important est peut-être 'Chorlito' du Conde de Mayalde, imposant toro castaño armé comme un char d'assaut. C'est certainement lui qui a remis « El Blanco » sur les rails après une période de doutes et de frustration ; lui qui a permis au torero de retrouver le sitio et la confiance perdus. C'était en 2011, le jour de sa peña. Ramón est chargé de recevoir le toro à la sortie du cajón dans les rues bondées de Massamagrell. À l'heure prévue, Ramón se plante seul devant le cajón avec derrière lui la multitude et, devant, 'Chorlito' qui attend sa libération dans l'obscurité relative de sa cage. La porte se lève, le fauve jaillit et « El Blanco » le cueille dès la sortie ; lorsque la demi-tonne de bravoure le frôle, le relâchement est total. Cette sensation de vide et d'abandon, « El Blanco » s'en souvient parfaitement. Un déclic s'est produit, il se sent prêt pour réaliser ce qui lui trotte dans la tête depuis plusieurs années : tirer sa révérence au monde du recorte.

Quand la nouvelle de son adieu a été officialisée au mois de janvier, j'ai aussitôt appelé Albert de Juan : « Albert, j'ai lu qu'« El Blanco » allait se retirer lors les Fallas. Tu le connais ?
— Ouais, un peu.
— Contacte-le et propose-lui de faire un reportage. J'ai envie de le suivre au cours du mois qui précède sa dernière apparition. Je pense que ça devrait être intéressant. Fais-le avec moi si tu veux. On pourrait faire quelque chose de bien !
— J'essaierai de lui parler samedi prochain à Massamagrell. Ils vont “faire un toro” et je pense qu'il y sera.
— Débrouille-toi pour qu'il soit d'accord, il faut absolument faire ça. Je ne serai pas là samedi, mais je te rappellerai pour que tu n'oublies pas. »

Cette idée a enchanté Ramón, et c'est pour ma part une des plus belles aventures qu'il m'ait été donnée de vivre dans le monde du toro. Je me souviens de notre première rencontre lors d'un concours d'aficionados prácticos au début du mois de février, par un dimanche glacial avec un vent qui lacère le visage. J'ai été frappé par l'élégance et la sympathie de Ramón qui contrastent avec l'image que renvoient certains recortadores de nos jours. Je me souviens de cette première virée dans le sud avec « Chime » et Pepe : les moments passés en si bonne compagnie, les anecdotes et les rigolades qui ponctuèrent les tonnes de kilomètres avalés. Je me rappelle de cet entraînement chez Luis Alcón dans ce bijou de placita logé au cœur des montagnes de La Vall d'Uixó avec vue sur la mer, de la présence de César Palacios, légende du recorte, roi du quiebro, qui malgré des mois sans voir l'ombre d'une corne te laisse bouche bée par sa facilité, et te contamine par son enthousiasme à se remettre devant des vaches. Je me souviens de 'Ruiseñor' et de ce bras de fer avec « El Blanco » par regards interposés lors d'une visite dans son enclos de Moncada. Je me rappelle de ce week-end chez Fuente Ymbro et le Marqués de Albaserrada à se gaver de vaches et d'afición — vivre ce que nous avons vécu n'a pas de prix.

La despertà (tradition censée tirer les habitants de leur lit pour démarrer une nouvelle journée de Fallas) me sort de ce songe éveillé. Je viens de garer ma voiture et regarde les falleros s'en donner à cœur joie en lançant des pétards. Lorsque je me retourne, Ramón marche vers moi. On se salue mais j'évite de lui demander comment il va. Je devine assez facilement son humeur à quelques heures du concours. Albert nous a rejoints — le manque de sommeil se lit sur son visage —, suivi peu de temps après par José. Tandis que nous nous dirigeons vers les arènes, Albert nous raconte qu'il a fait un rêve dans lequel cette matinée lui était apparue comme un « désastre »… Je fais les gros yeux, Ramón fronce les sourcils, puis tout le monde se relâche — Albert est taquin et son allusion un peu douteuse a détendu l'atmosphère.

À notre arrivée aux arènes, nous croisons Pepe qui accompagne 'Ruiseñor'. Celui-ci attend dans le camion depuis plus d'une heure et n'a toujours pas été débarqué. Pepe n'aime pas ça ; il souhaiterait que tout soit réglé au plus vite. Ramón ressent le besoin de s'isoler dans une pièce qui surplombe les corrals et fait face aux arènes. Il s'empare d'un livre et s'installe sur le canapé pendant qu'Albert et moi faisons les premiers clichés. « El Blanco » est soucieux : un passage relatant la superstition de Juan Belmonte le renvoie à un petit incident survenu ce matin. Dans les couloirs des arènes, quelqu'un lui a confié une image sainte — trois fois rien pour le commun des mortels, mais la cause de bien des tourments pour un torero. Voilà que le rituel préétabli fout le camp. Ramón avait déjà ses icônes. Que doit-il faire de celle-ci ? Doit-il la poser avec les autres ou doit-il l'ignorer et la laisser de côté ? On n'avait pas besoin de ça… Pour nous changer les idées, nous regardons par la fenêtre les corrals où est en train d'être débarquée la corrida de rejón du lendemain matin. Les pupilles de Fermín Bohórquez s'en donnent à cœur joie et se distribuent les bourrades. Pour ma part, je décide de sortir pour voir si le tour de 'Ruiseñor' arrive bientôt. Je croise une nouvelle fois Pepe, irrité comme si l'on venait de lui piquer la place dans la queue du supermarché. J'emprunte la passerelle qui surplombe les chiqueros et mène aux tendidos. Les premiers spectateurs ont pris les meilleures places et je doute que les arènes se remplissent. La veille il y avait déjà un concours à Valence, et aujourd'hui même un autre a lieu à Castellón.

À l'instar des matadors, « El Blanco » a préparé la chaise du torero avec ses vêtements. Sur une petite table, face au miroir, sont minutieusement installés les images saintes, un chapelet et des médailles. Ramón est comme un lion en cage. L'attente commence à peser et la tension est palpable. « El Blanco » décide de s'habiller. Il lui reste environ une heure et il me faut prendre l'air et fumer une clope. J'ai hâte que l'on débarque 'Ruiseñor'. Cette ambiance tendue, je la connais trop bien et je veux m'en défaire. Lorsque j'arrive aux chiqueros, Monica, la femme de Ramón, fait son entrée avec leur fils Héctor vêtu du même tee-shirt que celui que portera son père. Je nous revois lors de notre première rencontre quand elle m'avait expliqué à quel point elle souhaitait que tout se terminât au plus vite. Les toros, elle aime bien ça, par contre elle ne veut plus qu'ils croisent le chemin de son mari. Je me souviens être assis dans sa cuisine, un samedi de février, en compagnie de « Chime » pendant qu'elle donnait à manger à un petit Héctor insatiable. On devait faire quelques photos, parler de ses sentiments, d'anecdotes, de son mari, des toros et de toutes ces choses qui font le quotidien d'une femme de recortador. Je crois bien ne lui avoir posé qu'une seule question, anodine, au sujet de la dernière apparition d'« El Blanco », mais sa réponse m'avait laissé sans voix. Une réponse courte et sèche, une espèce d'appel au secours quasi désespéré : simple réalité d'une femme de torero qui doit vivre dans l'attente, l'angoisse et la peur… Au terme d'un silence pesant, je décidai de partir, prétextant que le petit allait devoir faire sa sieste. J'avais décelé une véritable souffrance ; j'en étais remué et désolé. Aujourd'hui, Monica n'ira pas s'asseoir sur les gradins ; elle attendra avec Héctor du côté des chiqueros. Je ne sais pas ce qui est le plus difficile à vivre entre assister à la course et se fier aux réactions de l'arène. Courage Monica…

'Ruiseñor' pointe le bout de son mufle dans le couloir qui le mène vers les corrals. Tranquillement, sans soubresauts, il enfile les portes puis s'engouffre dans le corridor qui le conduit vers sa cellule. Pepe peut être soulagé, tout s'est bien passé pour son protégé. Je rejoins Ramón pour l'informer que tout s'est bien passé. En plein recueillement, « El Blanco » se tient debout devant le miroir. Concentré, il fait fi des personnes présentes. « Moreta » et Carlos sont arrivés ; ce sont eux qui l'aideront à placer le toro.

Aïe « Moreta » ! Je me souviens de notre week-end chez Fuente Ymbro. « Moreta », Ramón et Pepe avaient affronté les quatorze vaches que nous avait lâchées le mayoral. Après trois heures d'entraînement, rincés mais heureux, nous étions tous réunis pour profiter d'un bon repas. Alors que « Moreta » dévorait son plat de viande en sauce, Ramón lui demanda de l'aider à placer le toro pour le grand jour. « Moreta » devint tout pâle, reposa sa fourchette et ne toucha plus son assiette : « “Moreta”, ça fait deux fois que tu viens avec moi à l'entraînement. Tu sais où je veux que soit le toro et de quel côté il doit s'élancer. J'ai juste besoin de te faire un signe et tu comprends de suite. Tu ne seras pas seul, Carlos viendra aussi.
— “Blanco”, moi je voulais juste être là, en civil, dans le callejón, pour pouvoir intervenir s'il t'arrivait quelque chose…
— S'il m'arrive quelque chose, c'est la moitié des arènes qui sautera en piste pour me filer un coup de main. Moi, je veux que tu sois avec moi pour me placer le toro. »
À l'idée de cette responsabilité, « Moreta » sautera le dessert pour passer directement au gin tonic. Mais acceptera.

Ramón finit de ranger une à une les images saintes dans son coffret. C'est le moment des salutations et des embrassades, dans le calme, sans grande effusion, sans éclats de rire. La patience a ses limites et l'envie d'en découdre grandit. Quelques étirements, une dernière conversation avec Carlos et « Moreta » : l'heure est venue de quitter la pièce pour les arènes.

Ramón se rend jusqu'aux chiqueros où l'attendent Monica et le petit Héctor. L'émotion est à son comble lorsque Ramón prend son fils dans les bras et l'embrasse. Les yeux rougis, il semble ne plus vouloir le lâcher. Héctor devine l'intensité du moment et colle son front contre celui de son papa. Le couple s'embrasse, se souhaite bonne chance à demi-voix et les trois fusionnent dans une grande embrassade. À contrecœur et totalement bouleversé, Ramón s'écarte pour reprendre le chemin qui le conduit vers son destin. Dans le couloir le menant au patio de cuadrillas, il s'engouffre dans la chapelle. Je n'entre pas. Je ne veux pas, je ne le sens pas. Je tente de fuir cette émotion qui commence à m'envahir et cours à l'étage à toutes jambes. En haut, je sais qu'une fenêtre donnant sur la chapelle me permettra de participer à ma façon au recueillement de Rámon. Lorsqu'il se relève, après avoir demandé son aide à la vierge, je dévale les escaliers pour me remettre à ses côtés. L'attente recommence, insupportable. Dans le patio de cuadrillas bondé, tapes dans le dos, accolades, belles paroles et encouragements sont échangés. C'est long, il faudrait qu'« El Blanco » entre en piste tout de suite. Je crains que sa concentration et sa motivation ne se consument. Je descends alors pour m'approcher du ruedo et prends une énorme claque dans la figure, ainsi qu'une grande bouffée d'adrénaline : les arènes sont pleines à craquer ! Pleines comme un œuf ! Ramón ne les a pas encore vues. Il faut que je le lui dise, je sais qu'il en sera heureux. Je remonte le voir et, le plus tranquillement du monde, lui dis : « Ramón, c'est plein ! Ils sont tous venus, pour toi, pour te voir. Comme au bon vieux temps.
— Flo, ils sont venus voir les Pablo Romero du concours de recorte, me lâche-t-il avec un sourire empreint de malice.
— Mon cul, ouais !!! »

La présentation va démarrer. Je redescends me caler près des lourdes portes ouvrant sur le ruedo. Albert est derrière moi. Un à un, les recortadores pénètrent dans l'arène sous les applaudissements et forment une haie d'honneur au centre du ruedo. Ramón est seul dans le tunnel. Lorsque l'inénarrable speaker se lance dans sa présentation et énumère son interminable palmarès, le micro le lâche. Plus rien, plus de son, l'horreur. Il ne manquait plus que cela. Le visage de Ramón se crispe. Attendre, encore, alors qu'il ne demande qu'à sortir du tunnel pour venir saluer l'Afición et défier 'Ruiseñor'. Carlos et « Moreta » l'encadrent désormais, tel une cuadrilla. Un sourire, une blague, un je ne sais quoi et je vois Ramón qui se détend et prend son mal en patience. Ça y est, « El Blanco » avance, passe de l'ombre du tunnel à la lumière des arènes, se plante au milieu du ruedo et salue en torero. À la réaction de la foule, on comprend alors pour qui ils sont là, qui les a arrachés du lit en ce dimanche matin de pleine célébration des Fallas. J'ai le cœur qui bat à tout rompre.

Je cherche vainement les parents de Ramón dans le public. Ils sont là, c'est sûr. Il y a de cela un mois, ils m'avaient assuré qu'ils viendraient. Je pense à sa mère, Mercedes, à son père, Ramón, et à tout ce qu'ils m'ont raconté sur leur fils : un enfant sage qui dessine des toros dès son plus jeune âge et qui, dès qu'il le peut, suit son père sur les sentiers des bous al carrer ; des parents pétris d'afición transmettant le virus à leur fils qui, très tôt, foule le sable et l'asphalte pour affronter le toro. Ramón père garde un évènement gravé dans sa mémoire : un après-midi, à Almenara, tandis qu'ils poursuivent le toro qui caracole dans une rue, il est distancé par son fils et le perd de vue. Lorsqu'il le retrouve, c'est pour le voir seul, planté au milieu de la rue face-à-face avec le toro. À la vue de cette proie facile, le cornu s'élance et rentre dans le quiebro de Ramón. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, c'est son premier écart. Le père est subjugué par la sérénité et la tranquillité de son fils au moment le plus critique, par sa façon de rester immobile après le passage du toro : un torero est né. Rien ne sera plus comme avant. Mercedes, quant à elle, me confia qu'« il n'y avait aucune raison de l'empêcher d'aller aux toros. On a toujours su qu'il faisait attention et qu'il n'était pas une tête brûlée. Un jour, il est revenu à la maison avec le formulaire d'inscription de l'école taurine pour que nous le signions. Je l'ai déchiré et jeté à la poubelle. Le gamin a éclaté en sanglots et m'a juré qu'il deviendrait un des plus grands recortadores »…


Des moments durs et cruels, elle en a vécu à la pelle, Mercedes, elle qui vit dans l'inquiétude perpétuelle dès que son fils quitte la maison. Des vacances d'été et des week-ends exclusivement dédiés au toro : dix années durant, à raison de quarante à soixante concours par an, Ramón aura parcouru l'Espagne en long en large et en travers. Plusieurs fois, de retour chez elle après les emplettes, Mercedes a fondu en larmes, victime de la jalousie et des reproches d'autres mères qui ne comprenaient pas comment on pouvait laisser partir son fils se jouer la vie à la poursuite du toro

Lorsque ces pensées m'abandonnent, Ramón est dans le ruedo avec l'équipe médicale des arènes : l'hommage du torero aux personnes qui lui ont sauvé la vie. [Valence, octobre 2006, la corne du toro transperce la gorge d'« El Blanco » qui, opéré en urgence par le médecin des arènes qui ne peut retenir ses larmes, guide le personnel du bloc opératoire dans son travail, tout en rassurant ses parents accourus à son chevet.]

Puis vient le tour de 'Ruiseñor' et d'« El Blanco ». Sur un signe de la main, le torilero ouvre la porte et libère 'Ruiseñor' qui fait son entrée au pas, observe perplexe l'arène, à gauche à droite, puis s'élance à l'autre bout du ruedo. Round d'observation au cours duquel « Moreta » et Carlos déplacent le toro afin que Ramón puisse deviner ses réactions et prendre ses marques. Le toro sera-t-il fidèle à ce qu'il avait cru déceler au campo ? Le premier recorte est fondamental pour s'assurer du comportement de 'Ruiseñor' et gagner en confiance. Rapidement, Ramón se positionne au centre de la piste et appelle son adversaire qui s'élance au galop. « El Blanco » décrit un arc de cercle qu'il parachève en se cambrant au moment de la rencontre. 'Ruiseñor', emporté par sa vitesse, ne peut attraper l'homme et file dans son dos. C'est passé. Je respire. Les arènes entières exultent et respirent. Monica, dans l'obscurité des chiqueros et guidée par la réaction de la foule, respire. Ramón père et Mercedes respirent. « El Blanco », qui a pris la mesure de son adversaire, enchaîne avec le reverso qui l'a rendu célèbre. Les arènes frissonnent et grondent. La fête est totale ; elle peut se poursuivre. Les quiebros et les recortes se succèdent sans fausse note jusqu'à ce que 'Ruiseñor' jette l'éponge, dominé, vaincu par la torería d'« El Blanco ». Un ultime desplante, genou à terre devant son dernier toro, et Ramón reçoit toute l'affection de son public qui l'acclame debout. Un torero, un maestro de la tauromachie a cuerpo limpio salue une dernière fois ses arènes avant de sortir a hombros et en larmes sous une terrible ovation.

Depuis le callejón, j'aperçois maintenant dans les gradins Monica et Héctor qui profitent du tour d'honneur de Ramón. Le visage de Monica rayonne de bonheur. Une nouvelle étape peut commencer, car les fantômes qui la hantaient vont peu à peu disparaître, emportés à tout jamais par le toro 'Ruiseñor'.

Photographies Valence, 18 mars 2012 © Florent Lucas