28 avril 2012

À vendre : connerie, bien entretenue, TBE


Chez les Héritiers de Christophe Yonnet © Laurent Larrieu / Camposyruedos.com

C’est le risque.
Écrire suppose une prise de risque : le risque le plus grand finalement étant d’écrire des conneries. C’est arrivé à tout le monde, ça arrivera à tous. Mais certains sont coutumiers du fait et la toile, parce qu’elle a ouvert de multiples moyens d’expression à tout un chacun, n’est pas avare de petites perles qu’il serait contraignant, laborieux de relever. Bref, certains, je l’écrivais, se retrouvent régulièrement en pole position de la connerie et force est de constater  que parmi nos « critiques » taurins, ou qui voudraient en être, il en est qui ont deux voire trois tours d’avance. C’est particulièrement vrai sur les sites d’annonces taurines, les ParuVendu du toreo (je n’écris pas du toro volontairement), Leboncoin du derechazo.
Aujourd’hui je relève… avouant par là même, et j’en suis un peu honteux imaginez bien, que la fréquentation de ces sites d’annonces taurines ne m’est pas totalement inconnue : « Le bétail est du fer de Christophe Yonnet, un élevage mené par la tante de Juan Bautista, Françoise Yonnet, dite "Quinquin". Rarement programmé dans le Sud-Ouest, il a la réputation d’une présentation impeccable mais de ne pas être commode. Pourtant, lors de la dernière corrida concours estivale de Vic-Fézensac (sic), un de ses frères s’était bien comporté. »
En quatre lignes, tout y est ou presque. Oubli de la mention « Héritiers » car Christophe Yonnet n’est plus — paix à son âme. Référence à Juan Bautista dont on se fout totalement dans ce contexte — mais l’auteur de ces lignes a réalisé un film sur le torero français, ceci pouvant expliquer cela. Last but not least, la cerise sur l’étouffe-crétin : les novillos sont présentés pas commodes mais pourtant, et ce pourtant est ici d'importance, un de ses frères (un frère de qui ? De l’élevage ?) se serait « bien comporté » !
Donc, si l’on résume la pensée (?) de cet annonceur : pour que l’on puisse considérer qu’un toro se soit bien comporté, il conviendrait qu’il fût commode. Les taureaux de combat doivent donc être commodes, faciles, maniables pour être considérés comme valables.
J’ai bien peur que la vision de la tauromachie de cet annonceur soit bien « fézendée » !