Les toros de Ricardo Gallardo, gentiment présentés, anodins pour dire vrai, et pour certains aux cornes bien abîmées, sont venus à Bayonne comme le gros du public local se rend aux arènes : en silence. Tout ce petit monde roule en 4x4 Audi ou Porsche, porte pantalon rouge tirant sur le bordeaux, chemisette blanche repassée au cordeau, et bat le pavé de Lachepaillet de ces indispensables espadrilles pour qui veut se fondre dans l’« ambiance » locale. Silence !
Six toros vides de Fuente Ymbro, sans force, sans envie, sans poder, sans bravoure, sans grande noblesse, sans bruit. Tout en silence.
Un bonhomme, seul, Iván Fandiño, qui avait envie mais dont le pouvoir sur les toros est trop puissant actuellement pour ce genre de vide. Silence !
Mais, chut, taisez-vous !
À Bayonne, en espadrilles et en goguette, en rouge et blanc, avec un chapeau de paille et des Ray-Ban, à Bayonne on se tait, comme les toros.
>>> Retrouvez, sous la rubrique « Ruedos » du site, une toute petite galerie consacrée au solo d’Iván Fandiño à Bayonne.