Dans le jeu qui suit, il faut trouver l’intrus : Observatoire national des cultures taurines (ONCT), Association des parlementaires taurins français, G7, Toros de France, Union des villes taurines françaises (UVTF)… Bravo ! c’est UVTF.
Pour comprendre, vous pouvez commencer par vous rendre sur le site de l’UVTF. On y apprend peu, très peu ; quarante-cinq villes taurines dont Boujan-sur-Libron (insuffisamment pratiquée à mon sens), absence de Nîmes, mais le secrétariat s’y trouve d’après l’onglet « Contact ». Cliquez maintenant sur « L'actualité UVTF » : rien en 2011 et 2012, puis descendez jusqu'à « Communiqués » : un en 2011 et trois en 2010. Cliquez maintenant sur « Agenda » : queutch, nada, oualou.
Il vous reste à lire « Règlement taurin », un simple copier-coller, et « Expertise des cornes », des expertises réalisées et rédigées par l’Association française des vétérinaires taurins (AFVT), mais absoutes depuis longtemps quand elles sont positives. Bref, le webmaster se la coule pépère.
Vous avez compris que l’UVTF est en voie d’obsolescence ; des sous-groupes se sont constitués en marge pour mener des actions : ONCT, Association des parlementaires taurins français, G7, Toros de France, soit autant d’entités qui ont éprouvé, à tort ou à raison, le besoin de se substituer à l’UVTF défaillante.
D'abord association de grandes arènes françaises (individualistes et bien décidées à défendre leur morceau de steak), l’UVTF a perdu de vue l’objectif premier affiché : « Elle a pour but d’assurer la défense et la sauvegarde des courses de taureaux avec mise à mort et d'en permettre la célébration correcte, en conservant à ce spectacle son caractère de noblesse et d'équilibre et notamment en empêchant que des abus ne soient commis dans la présentation des taureaux de combat. Elle est plus particulièrement chargée de veiller à l'application du règlement taurin municipal. » Oui, certes, on se réunit encore une fois par an, et après ?
Revenu chez soi, chacun vaque à ses occupations et bidouille dans sa cuisine vu qu'à l’UVTF la situation est bloquée. Ici l'on met les lignes à 1,80 m, là à 2,50 m ou, mieux, on les supprime. Mais depuis longtemps on admet sans rougir la ronde des « enterreurs » (la carioca)… probablement pour « conserver à ce spectacle son caractère de noblesse et d’équilibre »…
Tel jour un picador, tel autre (le lendemain) deux, sans parler des toros monopiqués sur des férias complètes. Expérimentation de la pique Bonijol : où en est-on ? Quel protocole ? Qui fait quoi ? On voit bien que ça saigne méchamment et, quand on s’approche, que constate-t-on ? Des trous profonds… très profonds, comme ceux observés à Istres. À ce jour, quatre piques différentes circulent dans les arènes françaises : l’espagnole, l’andalouse, la Bonijol et l’Heyral. L’anarchie a un avantage immédiat, elle permet d'éviter l'immobilisme ou les lenteurs de l’UVTF.
Mais, connaissant le milieu taurin et la pusillanimité des organisateurs envers les professionnels, on peut craindre aussi que le système trouve un certain confort à des innovations incongrues : abandon des trois avis et de la troisième paire de banderilles, entre autres. N’oublions pas avec quelle facilité nous sommes passés à un seul sobrero ou, bien avant encore, à l’épée factice qui a permis d’allonger les faenas avec les conséquences que l’on sait sur la sélection des toros.
Des réformes ? Sûrement. De la concertation, aussi.
Boujan-sur-Libron, le 11 septembre 2012
Le bureau de l'ANDA
Laurent Giner, Mario Tisné, Bernard Desvignes et Olivier Barbier