Après le triomphe de José Tomás, ça se déchaîne dans tous les sens, une sorte de grande partouze façon Jean-Baptiste Grenouille.
On se rappelle que Simon Casas, sur un site espagnol, a annoncé qu’il fallait en finir avec les intégristes, comprenez les aficionados qualifiés de toristas, c’est-à-dire ceux qui pensent mal, et même ne pensent pas tellement ils sont rustres et étrangers aux choses raffinées et de bon goût. Quand je serai grand, je vous promets d’essayer de penser un peu mieux et d’être moins con, mais j’ai des doutes.
On notera au passage que la notion de torisme est, sauf erreur de ma part, une invention des taurinos ce qui, dans le fond, en dit long sur la caricature de pensée qui nous est imposée. Mais, peu importe, là n’est pas la question. Pas aujourd’hui.
Donc, Casas… car, pour certains, le messie ce n’est pas Tomás mais Casas. Rendez-vous compte que l’imprésario fut même invité à saluer à la fin de la course.
Le dernier bruit de couloir, la nîchmoiserie en gestation, est qu’une association serait en train de voir le jour pour faire édifier une statue de Casas pour l’organisation de cette corrida — un buste pour être précis. Non, vous ne rêvez pas ; je suis très sérieux.
Le dernier bruit de couloir, la nîchmoiserie en gestation, est qu’une association serait en train de voir le jour pour faire édifier une statue de Casas pour l’organisation de cette corrida — un buste pour être précis. Non, vous ne rêvez pas ; je suis très sérieux.
Un buste, un souvenir quoi, pour un moment d’histoire — pourquoi pas à la limite —, sauf que, en l’occurrence, il y a un léger hic sur les tenants et les aboutissants du « truc » historique. Et il faut bien rendre à César ce qui appartient à César.
Simon Casas n’est pas l’organisateur de cette course. Il n’est pas, pour une fois, à l’origine du coup. Vous me prenez sans doute pour un fou, mais, là aussi, je suis très sérieux.
Qui l'a dit ? Ah non, pas moi. Non, non, ce n’est pas moi qui l'ai dit, c’est Casas lui-même… le 3 juin 2012 à Mundomachin : « Casas manifiesta que la iniciativa partió del torero : “José Tomás decide de su destino, como él quiere, y de la forma que quiere. Yo no tuve que acudir a José Tomás. Fue él el que tomó la decisión.” ¿Y por qué seis toros en Nimes? “Es a él a quien habría que preguntarle esto. Puede ser por la importancia de un coso de primera categoría, por la buena relación que mantiene conmigo, porque su reaparición el pasado año fue en Valencia, porque puede ser un recordatorio de los territorios vivos de Francia al lado de Barcelona… José Tomás y yo siempre estuvimos compenetrados en nuestra visión de la Fiesta como arte y cultura. Esa puede ser la motivación en conjunto. Es la mejor manera de reivindicar la Fiesta que prohibieron en Barcelona”, termina diciendo Casas. »
Autrement dit, le 3 juin 2012, Casas lui-même n’avait pas la moindre idée du pourquoi du comment José Tomás avait choisi ce lieu, la date et l’heure de l’évènement pour tuer six toros.
Salvador Boix a confirmé au même site Internet que la décision avait bien été prise par Tomás lui-même : « Boix ha confirmado además lo que ya apuntó ayer Simón Casas a este medio: “La encerrona será la única de José Tomás en Francia y la última de su temporada en Europa”. Y también ha señalado que la iniciativa: “Fue una idea del matador, que se planteó a la empresa y ésta la acogió de muy buen grado.” »
Sans compter évidemment, et ce n’est un secret pour personne, que les douze toros (voire plus) venus pour l'occasion avaient été très soigneusement choisis par les hommes de José Tomás et non par l’organisateur nîmois.
Il y a même des mauvaises langues pour avancer que Tomás avait également choisi le public… mais là ce sont vraiment des mauvaises langues.
Donc, en fin de compte, la corrida la plus triomphale que Nîmes ait probablement jamais connue n’a pas été organisée par Simon Casas mais par José Tomás. Je conçois que la couleuvre soit difficile à avaler pour ses thuriféraires, mais ils en ont l’habitude.
Plutôt que d'édifier un buste à Simon Casas, je suggère de nommer José Tomás directeur à vie des arènes de Nîmes.