09 janvier 2011

Don Cesáreo Sánchez


Le concierge des arènes de Peñaranda de Bracamonte avait été très clair. Le curé disait la messe en jouant aux cartes, et le curé disait aussi que celui qui n’aimait pas les femmes, les cigares et les toros, n’était pas né espagnol .
Le concierge avait dit ça d’un air entendu et amusé. On ne saura jamais s’il disait la vérité. Enfin, sauf pour les toros évidemment, et les cigares.
Ce jour-là, à Valverde de Gonzaliáñez, nous lui en avions amené une boîte entière, des havanes, des très bons. Pour le reste, et à l’heure qu’il est, Don Cesáreo Sánchez, curé de Valverde, s’en sera peut-être expliqué avec son supérieur. Il nous a quittés, en 1994, quelques mois seulement après cette photographie.
A l’époque, oser simplement évoquer le nom de l’élevage c’était quasiment faire preuve de provocation, invoquer les démons et affirmer un mauvais goût et un manque de raffinement bien incompréhensibles pour la majorité. Le curé sentait le souffre, et il est amusant aujourd’hui de se souvenir des airs dégoûtés et offusqués dans lesquels se drapaient les bien-pensants d'alors lorsque vous aviez l'audace de leur avouer votre passion pour la puissance de ces aurochs, parfois mansos, mais généralement très encastés.
Sur la photographie le curé est à gauche. A droite c’est Jean-Pierre Ginane, une des têtes positivement pensantes de l’organisation alésienne, un de ceux qui fit venir les condesos chez nous, il y a maintenant bien longtemps.

Vous pouvez cliquer sur la photographie pour la voir en plus grande taille...