Carcassonne 22 août 2009.
Le sixième novillo de Joaquín Moreno de Silva porte le numéro 5. J’ignore encore son nom.
Quatre ou cinq rencontres, pour un équivalent « raisonnable » de six ou sept piques, peut-être huit, peut-être plus. Des piques prises en brave. A cet instant, il n’y avait plus rien de raisonnable dans la piste de la portative de Carcassonne. Il n’y avait plus rien de rationnel. Rien d’autre que ce novillo de Joaquín Moreno de Silva, le numéro 5, un monument de caste, seul en piste face à un varilarguero abandonné par la totalité des cuadrillas et novilleros partis se réfugier dans les bas fonds de la portative. Un incroyable manque de professionnalisme, un comportement ahurissant.
Cinq, six, sept, peut-être plus, huit piques. Impossible de compter ou se faire réellement une idée de la ration de fer reçue par ce toro.
Un picador, seul en piste, tente de détruire un torrent de caste. Il n’y parviendra pas.
Par la suite, le numéro 5 de Joaquín Moreno de Silva confirmera sa caste, sa bonne caste au cours du troisième tercio. Noble, sans mauvais gestes, il ne fut jamais mis en valeur ou exploité par un Moreno Muñoz dépassé par les événements. Il finit par baisser de ton, logiquement, mais sans jamais se décomposer.
Le palco, à l’unisson des cuadrillas pour l’occasion, c'est-à-dire lamentable, ne lui accordera pas la vuelta posthume réclamée par une partie du respectable. Incompréhensible décision quoique anecdotique au final. Si celui-là n’est pas récompensé par une vuelta, c’est à désespérer de tout et n'y plus rien comprendre. Probablement le toro de la temporada.
JotaC et/ou Tendido 69 reviendront plus longuement sur cette novillada passionnante, pétrie de caste et de personnalité. Muchas gracias señor ganadero.