17 août 2009

El Fundi


La blessure d’un torero peine toujours les aficionados. C’est une évidence, mais, et c’est humain aussi, certaines émeuvent et nous touchent plus que d’autres. Nous avons beau ne pas être superstitieux, la série noire qui touche cette année le Fundi nous fait prendre conscience du temps qui passe et de l’impossibilité de maîtriser nos destins.
Et puis il faut dire que le Fundi, c’est un peu la France. C’est même beaucoup la France. Ses débuts arlésiens. Les miuras des années 90, des monstres de sauvagerie, de puissance et de genio, tellement différents de ce qu’ils sont tristement devenus.
Ses compagnons d’alors, Victor Mendes vieillissant, Christian Montcouquiol salement accroché. D’ailleurs je ne sais plus s’ils ont un jour partagé l’affiche. C’était également les débuts de Stéphane Fernández Meca. Ruiz Miguel était déjà sur le départ. Le Fundi, lui, prenait son envol.
Nous ne sommes pas superstitieux. Encore que cela aussi demande à être confirmé… Jérôme, le jour où tu as publié ça… Qui aurait pu dire ?

Je n’ai pas peur des chats noirs. Je n’hésite pas à passer sous les échelles. Je n’ai pas de chapeau. Mais si j’en avais un, je n’hésiterais pas à le laisser traîner négligemment sur mon lit. Même si Rafael de Paula, Rafael Soto dans la vie, trouve ça d'une incroyable laideur et à la limite du supportable.
- Rafael Soto, superstitieux ?
- Non, moi je dirais que non ; lo normal.
Et moi, là, à force, je vais vraiment finir par me poser la question, au-delà du normal.
Je sais. Tu va me dire qu’il ne s’agit pas de superstition, mais de prédictions, ou de visions. Tu as raison, mais je trouve qu'il y a quelque chose de rassurant à entretenir la confusion. Sait-on jamais.

Suerte
Maestro.

El Fundi