14 juillet 2009

Céret de Toros 2009...


Vous avez en ligne depuis la rubrique RUEDOS du site une galerie consacrée à la surprise inespérée de ce Céret de Toros 2009 : la corrida de Manuel Assunção Coimbra.
Une corrida portugaise passionnante du début à la fin. Il y a longtemps, très longtemps, que nous n’avions pu nous régaler à ce point de toros réellement braves. Des Portugais avec une seule idée en tête : charger et recharger tout ce qui ressemble à un cheval de picador. Une constante cet après-midi du 11 juillet 2009.
Et cette bravoure s’est confirmée lors des tiers suivants, de façon certes très irrégulière, avec des qualités, des défauts, mais toujours une personnalité affirmée, et de la mobilité, de la puissance. Personne sans doute avant cette course n’aurait parié le moindre centime sur pareille réussite.
Il y a eu évidemment l’incident du cinquième, changé prématurément par le palco qui nous a sans doute privés d’un toro intéressant, un de plus.
Dans ces conditions, logiquement, quelques critiques parfois acerbes sont venues cruellement lui rappeler son manque de clairvoyance.
C’est le jeu et c’est normal. C’est normal, oui. Mais tout de même, je m’étonne d’en trouver certains très virulents sur ce coup-là, alors qu’à l’inverse, en d’autres lieux, lorsqu’un président maintient en piste un invalide, ils ont pour habitude de passer pudiquement l'éponge. Curieux tout de même. Côté torería, là encore qui aurait parié sur la capacité de Carlos Escolar à faire face ? Certains prédisaient même le pire. Et pourtant, il était bien là, le vieux Frascuelo, le vieux maestro cousu de coups de cornes, et habité d’une incomparable torería, d’une incombustible foi en son sacerdoce. Le physique n’a évidemment pas suivi, mais la tête, la conception des choses, la torería quoi, la grandeur de Frascuelo. Cela reste évidemment dans le détail, la fragilité et la rareté. Mais c’est bien connu, ce qui est rare est cher ! Les photographies parlent d’elles-mêmes. Morenito de Aranda, sans totalement convaincre, a donné envie d’être revu. Quant à Fernando Cruz, il semble chaque fois de plus en plus à la peine.
La suite de la féria fut hélas bien plus ennuyeuse. Enorme déception des coquillas (?) de Sánchez Fabrés, malgré un exemplaire intéressant. Hauts comme des chevaux, lourds, et sans la mobilité, la puissance et le piquant de ceux qui nous avaient enchantés il y a trois ou quatre ans à Saint-Martin-de-Crau. Sans doute énormément plus de sang Martínez Elizondo que de Coquilla dans ces grandes carcasses. Quant aux cuadris de l’après-midi, ils ont été à l’évidence trop piqués, mais ils ont surtout exprimé un manque de caste et confirmé le mauvais moment traversé par cet élevage pourtant prestigieux. Une peine lorsqu’on sait avec quelle afición la famille Cuadri envisage les choses. Enfin, parmi les points noirs de cette féria, impossible de ne pas relever l’état des armures des trois courses.