D’aucuns disent que du côté de notre blog, ça se couille-mollise de la burne gauche, voire même que ça se tripote le nombril en se regardant la nouille, ou peut-être l’inverse… Alors, chers contempteurs, chers déçus, cher Purédur, mains sur les oreilles, les lignes qui suivent vont dynamiter sévère !
Voici bien longtemps que, chaque année, vous vous offrez à juste titre un recueil de Jacques Durand, publié de préférence chez Atelier Baie, réconciliant ainsi votre farouche instinct taurin avec votre goût approximatif de la littérature. À l’occasion, vous vous êtes même indignés de voir ce talentueux chroniqueur éjecté manu militari de Libé sans voir dans cette décision autre chose que le sacrifice d’un partisan d’une cause noble et violente sur l’autel de la bien-pensance ambiante. Braves naïfs que vous êtes… Allez, je ne vous hais point, tout juste éprouvé-je un sentiment de compassion envers cette candeur qui vous caractérise au sujet de Jacques Durand. Oui, Jacques Durand, le conteur, le chroniqueur, l’homme qui murmurait à vos oreilles ces alternatives mexicaines des temps héroïques d’Eisenstein, de Tina Modotti ou de Budd Boetticher.
Mais ce journaliste, capable de vous tirer des larmes parfumées de mescal au fil d’un article sur le répertoire de capote aztèque, s’avère en fait être à la tauromachie ce que Ramón Mercader fut à l’alpinisme mexicano-trotskiste : un agent-double, un scélérat infiltré, un chronotachygraphe dans une Lamborghini, que dis-je ? un authentique Claude Puel dans le vestiaire !
Monsieur Durand, je m’adresse à vous. Sachez que si le mundillo, par la complicité de je ne sais quel fossoyeur, a accepté d’enterrer ce dossier, la Bibliothèque nationale de France, elle, n’a rien oublié, et la preuve irréfutable de votre double jeu se cache dans ses arcanes aussi sûrement que l’unique exemplaire de la Poétique d’Aristote est assaisonnée d’arsenic. Vous, préfet du Saint-Office taurin, tenant les rênes du dogme, les clés de l’histoire et la poudre du canon tauromachique, n’êtes qu’un imposteur pernicieux dont je révèle ici la vraie nature. Votre profession de foi authentique, Monsieur, vous la publiâtes dans votre jeunesse, en 1853, du côté de Bordeaux, et Campos y Ruedos, ce jour, la reproduit in extenso.
Que les masques tombent !
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