Les prix du World Press Photo 2013 viennent de tomber, et l’on retrouve, comme chaque année, le lot des choses laides et violentes qui parsèment la planète, fruit du témoignage très souvent talentueux et courageux de ceux qui sont sur le terrain, à Gaza, à Alep et partout ailleurs «où ça chauffe».
Oui, il y a des photographes qui ont passé l’année à Alep… Certains considèrent ces démarches comme un voyeurisme discutable.
Il n’est pourtant qu’à se pencher sur ce que fut le travail de Robert Capa au moment de la guerre d’Espagne pour vite se persuader du contraire. La découverte récente de la désormais fameuse «valise mexicaine» en est l’illustration incontestable.
Plus que de l’actualité, c’est de l’histoire de demain dont il s’agit de témoigner aujourd’hui.
Parmi les multiples récipiendaires figurent : un Espagnol, Daniel Ochoa de Olza, dans la catégorie «Observed Portraits», pour une série consacrée au retour de Juan José Padilla après son accident (pas franchement enthousiasmant, voilà pour le côté taurin) ; mais aussi un photographe très apprécié ici, à Campos y Ruedos, l’Italien Paolo Pellegrin… toujours avec des noirs très denses, mais désormais en numérique ; et puis, enfin — on ne va pas non plus vous faire toute la liste —, un Portugais, Daniel Rodrigues, avec une photo primée dans la catégorie «Daily Life», laquelle illustre ce post.
Quelques heures après l’annonce des résultats, les réseaux sociaux portugais se félicitaient que la lumière ait été faite sur le travail de Daniel Rodrigues tout en se lamentant de sa situation actuelle. Daniel Rodrigues est aujourd’hui sans travail et a dû vendre la totalité de son matériel photographique… pour manger. Il se retrouve de fait dans l’incapacité de photographier. Une admiratrice portugaise lui a proposé un prêt de matériel pour pouvoir continuer. Vive la crise…