
Au fil des diverses lectures dont nous inonde le web en cette fin de
temporada 2009, lectures dont les conclusions suscitent, comme souvent et de plus en plus, l’agacement et l’incompréhension, l’envie nous prend de foutre le camp, d’aller voir ailleurs loin des habitudes, ce que le monde des
toros propose encore de rêve, de délires ou d’exotisme. Car ce ne sont pas les propos aberrants d’un Juan Pedro Domecq qui prône l’arrêt des piques en public, les bilans de férias établis par de mauvais scribes dont la seule obsession aujourd’hui est de vous prouver par A+B que la seule voie possible pour l’organisation d’une corrida est de plaire au grand public, grand public qui n’aurait comme goût que ce
toro dit de
« bravoure moderne » - grand public qui aurait seul l’apanage de la raison et du droit étant donné qu’il est le plus grand nombre - ce ne sont donc pas ces sentences coutumières qui vont donner corps à nos envies ou à nos rêves, fussent-ils délirants… et alors ?

Alors, au fil du clavier, il y a ce
toro étrange de Ernesto Fernandes Louro de Castro (
encaste Atanasio Fernández) à la gueule tranchée de blanc comme un gentil panda. Pelage original, rare ? Peut-être ou tout simplement aussi le résultat d’une maladie… A voir.
Restons au Portugal, c’est déjà l’exotisme, avec ce
forcado au béret droit comme un aristocrate rogue, embrassant ce
toro cárdeno oscuro dans une symétrie parfaite d’où se dégagent la puissance et la lutte. Quand il a écrit une « Balle perdue », Joseph Kessel ne connaissait peut-être pas les
forcados du Portugal mais, c’est certain, il aurait pensé à eux en écrivant ces bouts de fin de vie de types conduits jusqu’à la fin tragique par leur honneur et leur droiture, ces «
desesperados » qui semèrent la panique sur les toits de Barcelone en 1934. Il y aurait pensé ! En 1934 d’ailleurs, l’élevage de ce
toro au galop, tête basse, existait déjà… il existe encore aujourd’hui et survit du côté de Avis, dans l’Alentejo. C’est un Vaz Monteiro nouvelle mouture puisqu’il se dit que l’antique race portugaise aurait été croisée avec quelque chose qui ressemblerait peut-être à du Saltillo… A voir.

Non loin de chez Vaz Monteiro, toujours dans l’Alentejo, à deux chênes-lièges de l’Espagne, existe une autre
ganadaria de touros (ou
toiros ?) qui porte un nom de saint : São Martinho. Ce sont juste des
toros de combat, des
toros pour
touradas. Ce sont juste des
toros mais dont le sang mêlé titille le curieux. D’après les informations données par le registre des
ganaderías portugaises, il y aurait là dedans du « Cabral Ascenção, Santacoloma, Torrestrella e Outros ». Un peu de tout en somme sauf que le
« outros » il s’appelle Fernando Palha, l’autre Palha, qui aurait prêté des
sementales aux tenanciers de la baraque. Et au regard des photos, on aurait tendance à y croire. Et puis, pour achever, il y a donc Fernando Palha qui regarde toujours sa
« chère bonne Lisbonne », sa Lisbonne qui regarde à nouveau ce grand océan Atlantique au milieu duquel sont plantés ces bouts de terre lusitaniens depuis le XV° siècle, les Açores. Là, existent plusieurs
ganaderías de bravos surtout destinées aux
toros à la corde dont sont friands les autochtones. Eliseu Gomes est un de ces
ganaderos, les origines de ses
toros sont vagues et on s’en fout, c’est juste beau un
toro avec l’océan derrière pour terrain de combat !
Photographies 1/
Toro de Ernesto Castro in
http://aficionados-de-aires.blogspot.com/2009/06/ernestro-castro.html ; 2/
Toro de Vaz Monteiro in
http://www.solesombra.com/reportagem-fotográfica/salvaterra-31-maio/ ; 3/
Toro de São Martinho in
http://www.toureio.com/otouro/touros%20videigueira/index.html.