10 mars 2012

Merde…


Ces dernières années, les virées au campo ont fini par se transformer en tournées d'adieux. Hier, vendredi, c'est Mariano Cifuentes qui nous a annoncé par l'intermédiaire de son blog l'envoi de ses Coquilla à l'abattoir dès lundi. 
L'Estrémadure souffre de sa pire sécheresse depuis 130 ans et le prix des denrées alimentaires semble avoir explosé, plongeant le ganadero dans une situation extrêmement difficile. On comprend à la lecture de l'article de Mariano que ses toros se vendent mal et à vil prix. Voilà la raison profonde de la décision et la triste preuve que malgré les moyens astucieux que Mariano s'était donné (journées camperas pour prácticos, activité constante sur le Net via son blog et Facebook), le seul vrai nerf de la guerre reste la demande des empresas à des prix décents. 
Il m'est douloureux d'imaginer qu'un personnage tel que Mariano Cifuentes, pétri d'afición et d'illusions pour son élevage, ait fini par prendre pareille décision. En mai dernier, il nous avait reçus à « Encina Hermosa » et fait visiter les cercados au son du pasodoble puis son musée personnel où s'entassent des  milliers d'archives soigneusement classées. Je le répète, j'ai peine à croire que pareille énergie et un tel bonheur d'être ganadero aient pu finir par baisser les bras. 

Photographie À « Encina Hermosa », mai 2011.