09 août 2011

Valdellán en Born


Novillada de Valdellán /// Parentis-en-Born /// Dimanche 7 août 2011.

Valdellán : six toros-novillos, cinq guerriers. Oublions l’inconséquent premier ; oublions les affres de Daniel Martín, pauvre misère ; oublions le public abominable applaudissant ce mauvais premier novillo pour mieux humilier le gamin qui avait sombré... Salaud de public ! Siffleurs à roulette !
D’abord, ces novillos dits d’origine Gracilliano-Buendía étaient hauts sur pattes, plutôt élancés, armés par devant... Pas grand-chose qui fasse penser aux Hoyo de la Gitana ou à des petits gris... Cela dit, moralement, on se trouvait dans la bonne crèmerie : jamais fourbes mais vifs dans la muleta, il s’agissait bien de « caste » au sens premier de ce mot galvaudé. Cinq guerriers rudes, endurants, braves, et qui ont imposé aux novilleros de rompre, voler des passes, se profiler, décharger la suerte... quand ils la chargeaient — pas souvent. Le deuxième novillo méritait de recevoir une distinction ; parti quatre fois au cheval, il n’a jamais lâché le morceau ni desserré ses dents de ruminant affamé.
Souvent courts aux banderilles, ils reprenaient du poil de la bête dans des muletas craintives... et les novilleros perdaient du terrain, se replaçaient, gagnaient de précieuses secondes en bricolages divers de leur matériel et s’élançaient enfin pour des "couci-couçadas" (estocades portugaises approximatives), et on était soulagé de les retrouver indemnes.
Dix-neuf piques en novillada, c’est trois fois plus que dans bien des corridas. Et des piques, il y en eut de toute sorte. Retenons une volonté de bien faire avec des moyens limités et je hurle dans le désert contre cette carioca contemporaine qui consiste à accompagner le toro vers l’intérieur quand il arrive sur l’épaule droite pour le laisser parallèle au peto où il vient se décourager dans une poussée inutile. Le cheval mobile utilisé de cette manière devient alors aussi démolisseur que le cheval immobile. Et ne parlons pas du cheval gaillard et mobile capable de pousser un novillo sur trois ou quatre mètres, chose que l’on vit au 5e.
Le cheval grand et mobile est un danger possible. Il répond à la demande d’organisateurs soucieux de revitaliser le tercio de varas sans sacrifier au confort des picadors. C’est le péril du moindre mal qui se concrétise par exemple avec la cuadra de Navarro de Valencia vue à Teruel cette année et qui se vend comme un compromis idéal. A ver...
Pour votre information, ce week-end, il y aura des toros à Tobarra, Roa de Duero, Burgo de Osma, Blanca, Guijuelo, Cenicientos, Ayora, Pinto, Arguedas, Miraflores de la Sierra, Rueda, Navalmanzano, Puertomingalvo, Silla, Molinicos, Amposta, Castrejón de Trabancos et Dax.
Mario Tisné
>>> Bientôt en ligne, la galerie des Valdellán de Parentis...