26 août 2011

Les photos sont là, il ne te reste plus qu’à les prendre


Tu comprends, si tu pars avec deux optiques, un 28 et un 50, par exemple, ça n'ira jamais. Ce ne sera jamais le bon caillou qui sera monté sur le boitier. Et tu vas passer ta journée à changer d'optique. Ce n'est pas bon ça, pas bon du tout. Il faut choisir.
Ce sera peut être un 35, ou un 28, ou même un 50. Il y a là un choix à faire, un vrai choix, une première contrainte.
Ce sera peut-être, un M, un 35, de la Tri-X, toujours à 400, et rien d'autre.
C'est ça, une contrainte, quelque chose qui peut sembler te compliquer la vie mais qui, au final, te la simplifiera. Aller à l'essentiel. Photographier.

Avec seulement un 35 on ne peut évidemment pas tout faire. Par exemple, un avion dans une tour ça va être compliqué. En même temps, un avion dans une tour, ça a déjà été fait... Une corrida aussi ; ce ne sera pas évident de photographier une corrida au 35.

Robert Capa disait : "Si ta photo n'est pas bonne, c'est que tu n'étais pas assez près."
Robert Capa ne photographiait pas les corridas, mais la guerre, la guerre d'Espagne bien entendu, mais pas uniquement puisqu’il a tragiquement disparu au Viêt Nam. 
Et puis la corrida ce n'est pas la guerre, ce n'est plus la guerre, me direz-vous. Bon d'accord, mais pour une corrida, sauf à sauter en piste, le théorème de Capa il va être compliqué à mettre en œuvre.
En même temps, photographier une corrida, ce n'est pas si simple, où plutôt, ça l'est trop si l'on n'y prend garde. Elle est où la créativité dans la photographie de corrida ? Elle est très limitée quand on y pense.
Aujourd'hui, une corrida est un spectacle. Un spectacle est une esthétique organisée, un déroulement bien huilé, laissant peu de place à l'imprévu.
La corrida moderne laisse chaque jour de moins en moins de place à l'imprévu. C'est bien la preuve que ce n'est plus guère un combat, encore moins la guerre.
Alors Capa...

Photo prise au Musée de l’Arles antique, pendant les RIP — histoire d’une valise mexicaine...