20 mars 2009

Gudmundur Gudmundsson


Parce qu’à dire José Pedro Prados est difficile, José Pedro Prados a décidé qu’il s’appellerait El Fundi ». Et El Fundi — ce nom énigmatique — c’est quand même plus facile à prononcer que José Pedro Prados. Parce qu’à dire Gudmundur Gudmundsson est rude, Gudmundur Gudmundsson (Ólafsvík 1932) a décidé qu’il s’appellerait Erró. Et si vous vous demandez pourquoi Gudmundur Gudmundsson a choisi ce nom d’emprunt, Gudmundur Gudmundsson va vous l’expliquer : « Mon premier nom d'artiste était Ferro. Je l'avais trouvé à la suite d'un voyage en Espagne, en 1952. J'avais alors vécu une semaine dans un village, Castel del Ferro. J'avais trouvé ce nom très beau, d'autant plus qu'en islandais, « fer ro » signifie « la tranquillité qui part ». Je ne savais cependant pas qu'à Montmartre il y avait un artiste brésilien, Gabriel Ferraud. Or il y a une loi en France, de la période de Vichy, qui stipule que les étrangers ne peuvent pas prendre le nom d'un artiste déjà existant. J'ai donc eu un procès, que j'ai perdu deux fois. Avec Jean-Jacques Lebel, on a alors pensé écrire ce nom avec trois « r », mais cela n'a pas été accepté. Finalement, au tribunal, on a décidé d'enlever le « F ». Cela m'a plu. Et en islandais « er ro » veut dire « maintenant c'est calme ». »1

La temporada 2009 lancée, les carteles tombent les uns après les autres entraînant dans leur sillage des affiches à pleurer dans l’immense majorité des cas (Arles, Nîmes, Bayonne...). Peinte par Gudmundur Gudmundsson, celle de TOROS EN VIC 2009 pique les yeux et le CTV ne semble pas pressé de la présenter... Moi non plus.
À parler de Vic et de peinture, d’affiche et de Gudmundur Gudmundsson, le nom du peintre lot-et-garonnais Christian Babou (Villeneuve-sur-Lot 1946 – Paris 2005) s’impose avec force, lui dont les tableaux tirés au cordeau partagèrent plus d’une fois les cimaises avec ceux de l’Islandais.
Partez sans attendre vous perdre avec délice dans l’impressionnant catalogue raisonné2 qui n’est rien moins qu’une douce symphonie de courbes et d’ombres, une ode puissante à la couleur, un chant fervent à la ligne, un pacte avec la lumière : une déclaration d’amour à la peinture, en somme.

1 Entretien réalisé par Henri-François Debailleux et paru dans Libération le 27 août 2005 (source Wikipédia).
2 S’il se trouvait, sait-on jamais, parmi les lecteurs de Campos y Ruedos, un heureux détenteur d’une œuvre non encore mentionnée dans ce catalogue....

Image Une pique dans le morrillo... Affiche de © Christian Babou pour TOROS EN VIC 2002.