
Et question quintal, et barbaque, ça s’y connaît le murube, rectangle mal arrondi tracé grossièrement, noir tout entier, même l’œil il est noir, y’a que ça quasiment en boutique*.
La boutique, d’évidence, elle va mettre la clef sous la porte un de ces quatre parce que, vilaine rengaine, faut bien que ceux-là crèvent pour que ceux-ci respirent, s’étalent, se répandent. C’est la Loi, c’est comme ça, ça fout les jetons parce qu’on est un de ceux-là un jour. Et le murube, il est crevé ou c’est comme si, il sue le mal de tous les pores de son bide trop bas, il bave sa rage par les creux sombres de ses yeux mais il crève, en sursis, il agonise comme une civilisation, ce qu’il fut, il meurt là comme une courtisane oubliée que le corps abandonne un jour de grand beau temps, et qui pleure de ne plus plaire, maintenant, qu’aux souvenirs de ses amants d’avant.
Parce qu’être toro de lidia d’encaste Murube en 2009, pour sûr que ça renifle le sapin, l’encens, l’haleine du calotin ou celle des pissenlits à force de tendre le mufle vers le trou de balle de grands bourrins presque gymnastes, d’une potence aux relents de crottin. Pour un qui veut se battre, crever le nez dans la merde, c’est crever deux fois plus mais c’est crever quand même, y’a aucun doute.
Mou ! rou ! bé !
- « Le murube, il combat comme il sort. S’il sort bon, il sera bon tout le combat. S’il sort mauvais, il reste mauvais ! »
Il a lâché ça, sûr de lui, sans hésiter, droit et raide. C’est ça qu’il voulait dire. Le murube, il est comme ça, c’est pas autre chose, c’est bon ou c’est mauvais, ça finasse pas le murube, ça se prend comme c’est le murube, bon ou mauvais, noir tout entier, du rustre, du mal dégrossi, un bloc… et toc !

* Le pelage noir est le pelage ultra dominant de l'encaste Murube. Cependant, il est possible d'y trouver aussi des castaños, des tostados et encore plus rarement des colorados. De même, il semblerait que certains élevages d'encaste Murube voient, de manière sporadique, surgir des animaux avec une partie du pelage blanc. C'est le cas en particulier dans la ganadería de La Castilleja (Cordoue) comme ce fut le cas aussi chez Niño de la Capea. A ce sujet, vous pouvez lire l'article paru dans la revue 6Toros6 en 2004 (n° 523), "Los murubes blancos".
>>> Retrouvez la galerie consacrée aux Murube de Castillejo de Huebra dans la rubrique CAMPOS du site. Et comme ces gens-là aiment la difficulté, ils élèvent aussi, sous l'appellation Sánchez Cobaleda, du Vega-Villar ainsi que du Santa Coloma (ligne Buendía) sous le fer de Terrubias. Vous trouverez également les galeries de ces deux élevages dans la rubrique CAMPOS ainsi que les fiches techniques de chaque élevage sur www.terredetoros.com.
Photographies Deux exemplaires de Castillejo de Huebra, 2009 © Campos y Ruedos
Photographies Deux exemplaires de Castillejo de Huebra, 2009 © Campos y Ruedos