30 avril 2009

Chaussettes, mirettes, musettes !


Pour vous dire la vérité, Campos y Ruedos avait déployé le grand jeu pour cette première semaine de la Feria de Abril. Pas moins de 5 collaborateurs en Andalousie pour couvrir l'événement ! Il n'est pas dit qu'on se contentera de la TV l'an prochain, mais la tendance est plutôt au moral dans les chaussettes qu'aux étoiles plein les mirettes !
En toute chose, il convient néanmoins de trouver motif de satisfaction et puisqu'il faut aguanter les semaines "sans", voici les quelques infos, impressions, conseils et scoops que nous avons glanés en Andalousie et ramenés dans nos musettes.
Enseignement : la survie du premier tiers réside bien dans l'emploi de la pique andalouse, plutôt que dans le physique du toro. Tout au long de la semaine, l'emploi de cette vara atrophiée nous a permis d'assister à des tiers de piques passionnants, enjoués et plein d'alegría. Le toro bonito du cru garde ensuite toute sa fraîcheur pour apporter en piste l'émotion au kilogramme pendant de longues minutes. Merci la pique andalouse !

Scoop : un lot de Dolores Aguirre pourrait partir à Nîmes en septembre selon le mayoral de la Dueña. Il dément formellement que ces toros seraient destinés au mano a mano Ponce-Tomás. A peine croyable !

Conseil : votre beau-frère au puissant accent nordiste vous serine sur votre passion taurine. Il n'y comprend rien, forcément et tous vos arguments tombent à l'eau. Il faut se rendre à l'évidence, vous ne parlez pas le même langage. Comment convaincre cet anti-taurin un peu primaire ? Suivez les conseils de Raúl Doblado publiés dans l'ABC de la semaine dernière. Rien à dire, en France comme en Espagne, on est bien défendus !
- Cómo se defendería ante un antitaurino.
- Los toros no solamente crean riqueza, puestos de trabajos y mantienen un ecosistema. Si el pensador Francis Wolff, de una familia judía que sufrió el exterminio nazi, es aficionado, los toros tienen de todo menos terror, horror y muerte.

Duende : ville d'orangers et de romarin, autour du Guadalquivir aux étoiles, Séville distille ses charmes espagnols et arabes au visiteur sachant ouvrir ses sens et son coeur. Parfois, le bon sens nîmois sait toutefois surgir pour réhausser la grâce du lieu par la magie d'un nouveau brassage culturel : dimanche soir, le 3è toro de Jandilla, lidié par Castella, s'écroule en piste et doit être puntillé. Un quintal de chair toute gardoise, emballé dans une robe du dernier chic commente "Puté fé chier c'te chaleur, j'te raconte pas comme je sue du cul". Magique !

Remate : Federico, débonnaire Sévillan de toda la vida, a eu la gentillesse de nous faire une place en barrera illicite, sous l'oeil indigné de quelque reventa, un vendredi de triomphe campero et de Torreón qui pissent en piste. Ses voisins arborent des casquettes très vieille école du "Betis". Manifestement, leurs commentaires ne plaisent guère à notre Andalou encasté :
- Y con esa gorra del Betis... ¿de qué peña de pueblo sois vosotros?
- ¡Yo soy de Sevilla!
- Bueno... ¡Sevilla es un pueblo!

La photo nous a été offerte par Doña Pepina.