25 août 2008

Recherche et développement


C’est le genre d’expérience qui convient à une demi-arène de pueblo, qui plus est française. Si ça loupe, peu de monde aura l’idée saugrenue d’en causer.
Le 24 août 2008, la placita landaise de Saint-Sever a fait mieux que le CTV quelques mois auparavant. Eux, pôvres petits Vicois, avaient seulement testé la puya de tienta à la quatrième rencontre (en corrida concours). C’était tellement ridicule comme expérience qu’ils n’avaient même pas osé la rendre publique avant et pendant la course. Le courage… Sur le coup, face à tant d’audace dans le désir de moderniser la corrida, certains avaient ressenti force tressaillements là où ça fait du bien, comme emportés par promesses abyssales de l’avancée scientifique.
Le 24 août 2008, la placita landaise de Saint-Sever a fait mieux que la plaza de Beaucaire. Ceux de Beaucaire, eux, n’avaient rien trouvé de mieux pour se la péter dans le monde taurin que d’expérimenter la puya andalouse en France. Expérience grandiose s’il en fut, si géniale même qu’elle ne fut menée que sur deux toros de Victorino Martín Andrés. Mais là aussi, et malgré les vrais résultats des effets de ces piques, la demi-molle n’était pas loin pour ces certains en quête de sensations à peu de frais. Une demi-molle oui, de celle qu’on aimerait bien voir s’épanouir franchement en rêvant à mieux, à pire, à plus…
Le 24 août 2008, Saint-Sever est devenue l’immense érection de la section Recherche et développement de la tauromachie actuelle. Et les certains de Vic et de Beaucaire n’étaient même pas là !

Hier à Saint-Sever, on a été au bout de la démarche visant à tuer le tercio de piques… On a piqué sans picador ! Les organisateurs ont attendu le dernier novillo de Fuente Ymbro pour tester l’idée folle. Un cheval, un toro y nada más. Le toro a poussé, le cheval s’est bien déplacé et les gens ont applaudi. A la seconde rencontre, les penseurs sans fin de l’avenir de la corrida ont pris le parti de tester une autre nouveauté qui pourrait faire des petits dans les années à venir. On a monté un picador sur le canasson mais au lieu de lui donner une pique normale, on lui a refilé une puya encapuchonnée, comme au campo les cornes des novillos combattus. Fallait l’avoir l’idée… Mieux que la risible puya andalouse, mieux que tout ce que les certains avaient imaginé pour dénaturer le tercio de piques. La pique sous cellophane ! Avouons tout de même que le concept n’est pas encore adaptable à la réalité mais l’idée est là, convenons-en !
A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous apprenons qu’en vérité, il ne s’agissait pas du tout d’expériences fabuleuses destinées à faire rêver certains mais tout simplement d’accidents de lidia dus à une catastrophique cuadrilla aux ordres d’une certain Román Pérez. Là, malheureusement, il y a bien longtemps que le secteur Recherche et développement de la tauromachie actuelle ne peut plus rien…

Retrouvez la galerie de la bonne novillada de Fuente Ymbro dans la rubrique RUEDOS...

Photographies Le 6° Ymbro à la pique © Camposyruedos