Sur les rives du Tage, tout au bord, à deux pas, on pourrait toucher l’eau, caresser les roseaux ; sur les rives du Tage, on combat des toiros. La praça de touros s’appelle Palha Blanco parce que José Pereira Palha Blanco était un roi ou presque… là, à Vila Franca. C’est même le monarque qui le gratifia de ce titre, un jour, dans la salle à manger de la Quinta das Areias.
À Palha Blanco, les toros sortent « présentés ». À Palha Blanco, ils aiment ça le toro présenté !
Hier… à Vila Franca de Xira sont sortis à la mode portugaise cinq toros du jeune élevage (1992) de Pedro Canas Vigouroux dont certains spécimens furent lidiés il y a quelques années à Aire-sur-l’Adour et Alès.
C’est un étrange élevage que celui de Canas Vigouroux. L'origine des bêtes est annoncée Cabral Ascencão, soit du classique Pinto Barreiros-Oliveira Irmãos que l’on retrouve dans nombre d’élevages lusitaniens, mais pas que. Pas que parce que quand Pedro Canas Vigouroux désira augmenter son cheptel de vaches, il acheta à Simão Malta un lot d’origine Pinto Barreiros, évidemment, mais l’ancien rejoneador lui refourgua aussi un nucléon de vaches blanches, presque jaboneras mais pas vraiment… blanches quoi. Depuis, Canas Vigouroux a conservé l’ensemble mais séparément, les classiques et les blanches issues de l’élevage d’un certain Cunha e Carmo, à qui d’ailleurs Pedro Canas Vigouroux a racheté la finca « Herdade do Pombal » sur laquelle ses vaches goûtent maintenant le charme des chênes-lièges.
Blancs, colorados ou negros, hier à Palha Blanco, Pedro Canas Vigouroux a débarqué du costaud. Du lourd ! Et puisque les chiffres sont à la mode en France ces jours-ci, ne boudons pas notre plaisir : 670 kg, 650 kg, 605 kg, 590 kg, 560 kg (bouhhh !) et… 630 kg, mais là il convient de préciser.
Selon certains communiqués publiés sur Internet, il semblerait que ce poids soit très approximatif étant donné que ce toro noir, n° 214, a « endommagé » la bascule des arènes Palha Blanco. Ils ont dû finir à vue de nez… mais de loin. Pour donner une idée de l’événement, le modèle de la balance de Palha Blanco est certainement plus proche de celui des arènes de Pamplona que de celui de celles de Nîmes (relire « La balance nîmoise »). Évidemment rétorqueront mes amis nîmois, le trapío n’est pas le poids… blablabla, ta, ta, ta, je sais ! Mais à Palha Blanco, les toros ne s’achèvent pas par des centaines de passes, mais ils bourrent comme des rhinocéros dans la folie furieuse d’une demi-douzaine de branques vêtus de rideaux.
C’est pas comparable, ça pèse pas pareil.
>>> Retrouvez une galerie consacrée à l'élevage de Pedro Canas Vigouroux sur le site, rubrique « Campos ».
Photographie Toro cinqueño de Canas Vigouroux, n° 214, la brute qui a « endommagé » la balance de Palha Blanco © Laurent Larrieu / Camposyruedos.com
>>> Retrouvez une galerie consacrée à l'élevage de Pedro Canas Vigouroux sur le site, rubrique « Campos ».
Photographie Toro cinqueño de Canas Vigouroux, n° 214, la brute qui a « endommagé » la balance de Palha Blanco © Laurent Larrieu / Camposyruedos.com