18 juin 2011

100 % des perdants...


4 toros de D. José Escolar Gil (pour comprendre, cliquer sur « Tous noirs y z'étaient...») de présentation desigual ont démontré une belle caste le samedi matin. Il n’y avait certes pas de quoi faire saluer le mayoral, mais deux heures durant l’intérêt fut maintenu particulièrement parce que ces toros très mal piqués et fort pitoyablement mis en suerte reprenaient leur souffle au second tercio (dont tout le monde se moque à tort) et plongeaient dans les muletas avec exigence, sans relâcher leur envie de combattre. Ne manquait juste que ce soupçon de transmission, de poder et de piquant.
A noter la rareté des pelages de ce lot d’Escolar : mis à part le troisième, z’étaient tous noirs les Escolarrr...

3 vigiles ont été nécessaires pour tenter d’extirper des gradins un jeune disciple de Michel Vautrot. Soyons gré à la municipalité vicoise et au CTV de prendre au sérieux l’importance que représente une police de proximité dans la lutte contre la délinquance, alors même qu’un quarteron de gueulards anarchisant, dont au moins un portait moustache, semble se refuser à vouloir comprendre l’urgence de ce genre de mesure.

1154 kilomètres entre « Adema » (finca de la ganadería de Palha) et Vic-Fezensac. 1154 kilomètres, c’est long, c’est très long même d’autant plus quand le voyage se fait en camion. Alors comme ils n’ont que ça à faire pendant 1154 kilomètres, les toros de Palha se préparent, se font beaux, s’épilent la base des cornes comme d’autres sirènes se font le maillot, se liment... les sabots, se coupent les poils du nez, se rasent... Bref le toro de Palha est coquet en diable. Il en fut même un pour se nommer 'Peluquito'.
A noter qu’un Palha ne maîtrisait pas parfaitement l’art du maquillage qui aurait pu lui permettre de dissimuler plus aisément un œdème sur la patte.

1 euro et un casdal auraient été offerts à un cinquantenaire nomade et vagabond qui errait dans la ville depuis quelques jours. Il était possible de le croiser à côté des chiottes publiques au derrière d’un étal de vieux papiers. D’après les informations recueillies çà et là, le CTV lui aurait proposé, dans un élan fort louable d’humanité qui réchauffe le cœur bien qu’il fît fort chaud, un couchage de secours deux heures par jour ; couchage sur lequel le pobret se vautra sans vergogne au vu et au su de tous qui n’eurent de cesse d’éviter de marcher dedans, même du pied gauche.

11 grammes ou le poids d’un appareil photo Lomo de couleur bleue, 12 tirages. Pas un de plus. Considérons dès à présent qu’au-delà d’une esthétique douteuse et d’une dénomination de barbaque porcine, l’inconvénient majeur du Lomo réside dans l’insoutenable craquement de train à crémaillère qu’il exhale entre chaque armement de photographie.
Accordons-nous cependant sur le fait qu’en matière d’armement, il vaut mieux un Lomo que les déchargements kalachnikoviens du callejón.

63 c’est le numéro de 'Generoso', un negro entrepelado de Santa Coloma rame Miura. Que tous nos lecteurs chéris se rassurent : cette fois, 'Generoso' est bien mort ! Le roublard ne viendra plus traîner sa grande carcasse dans les corrals vicois avant un bon moment. Eh oui ! En 2009, il était déjà là, novillo, déjà negro entrepelado, déjà n° 63 et finalement resté sobrero du lot de novillos. Avait-il été considéré (à juste titre) fuera de tipo ? En 2011, pour une corrida concours en première catégorie, Carlos Cancela a osé le proposer, mais Carlos Cancela n’en est pas à une audace près, le rouge lui va si bien. Oscar Chopera a osé l’acheter et le jury a osé le primer.

10 euros offerts par Bernard de Bars (32, à côté de « chez Jean-Louis » Darré), jeune homme qui se laisse pousser les cheveux depuis sept mois et la « stachmu » depuis sept jours, à un membre de l’équipe Campos y Ruedos pour s’acheter un appareil photo décent et digne de ce nom.
A noter que toute personne connaissant Bernard de Bars serait fort sympathique de lui demander de prendre contact avec la rédaction.

Récapitulons : 4, 3, 1154, 1, 11, 63 et 10. Perdu ! Vic 2011, 100 % des perdants ont tenté leur chance...

Photographies Un "Escolar Gil" à Vic en 2011, et la bonne humeur en banderole à Vic l'année dernière © Laurent Larrieu / Camposyruedos.com.