12 décembre 2010

La fin d'un monde


Chaque jour ou presque un nom vient s’ajouter à la liste. Ce n’est pas forcément un nom prestigieux. Mais l’hécatombe continue. Aujourd’hui c’est Jésus Pérez Escudero. Un nom dont vous auriez pu entendre parler. Un nom qui était dans certains tuyaux. Eh bien non, trop tard.
Au bout du compte que reste-il ? Que reste-il vraiment ?
Cuadri semble revenir, mais Victorino part à vau-l’eau. Espérons qu’Adolfo Martín redresse la barre et au passage supprime les fundas. Il en a les moyens.
Le curé de Valverde c’est fini, Barcial n’en a sans doute plus pour longtemps. Le Conde de La Corte ne reviendra probablement jamais. On souhaite évidemment se tromper. Atanasio est désormais à l’état de relique. Ne parlons pas de ce qu’il reste de Coquilla. Peut-être un espoir avec Fraile. Rien n'est sûr.
Buendía est déjà disséminé et l'on nous vend Ana Romero comme un élevage torista, car d'origine Santa Coloma. C’est tout dire.
Joaquín Moreno de Silva fait de la résistance. Nous ne savons pas si Saltillo parviendra à lui emboîter le pas. Pablo Romero, pardon, Partido de Resina,  chez qui il resterait très peu de vieilles vaches, et les fundas sont là. Ça n’allait déjà pas fort. On dirait que Prieto de la Cal ait emprunté un meilleur chemin.
Au Portugal, Palha maintient le cap avec plus ou moins de régularité. Pour le reste, les doigts d’une main.
A Constantina, Dolores Aguirre n’a pas besoin d’argent. Elle peut donc maintenir, pour l’instant. Croisons les doigts pour que ça dure. Pas très loin de là il y a Miura, dont on n'a plus très envie de penser grand-chose.
A Madrid, les aficionados ne décolèrent pas. Ils viennent d’apprendre que le Marqués de Domecq, pétard majeur en 2010, sera répété par les Choperitas en 2011. A ce stade ce n’est même plus du cynisme. On ne sait d’ailleurs même plus ce que c’est.
Par contre, il se murmure que Moreno de Silva ne reviendrait pas, ou alors hors féria.
Le fils du directeur a déclaré l’an passé que la novillada — encastée — de la féria était la pire course qu’il ait jamais vue de sa vie. On ne doit pas voir les mêmes. De quoi vous donner l’envie de poser des bombes. Enfin, résister quoi. Mais résister à quoi ? Il n’y a même pas un nom à sortir du chapeau. Ce serait trop simple. C’est tout un système qui est malade, rongé de l’intérieur, incapable de tirer la sonnette d’alarme, incapable de se faire le quite.
Bien sûr, il y a de petits élevages, minuscules, éparpillés, de-ci, de-là. Des romantiques, ou des fous, ou les deux. C’est bien gentil tout ça, mais ça ne fait pas un monde non plus.
C’est pourtant tout ce qu’il nous reste.