06 janvier 2009

Pamplona


Va pour Pamplona, mais pourquoi cette affiche ? C’est vrai ça, pourquoi ?

Parce qu’en ce début d’année plein de promesses, il n’était pas possible, voire décent, de rester sur les récentes croûtes pascales d’Arles (un œuf pourri) et de Séville (un bœuf aux hormones)... Parce que l’humour n’est pas chose si fréquente dans l’exercice périlleux du cartel taurin... Parce que je petit-déjeune, déjeune, goûte, dîne en famille aux côtés de ces trois tíos depuis plus de deux ans, et que nous ne nous en lassons pas — eux non plus je crois... Parce qu’une fois n’est pas coutume, elle replace avec brio le toro de respect au centre des débats... Parce que 2009 sera probablement pour moi l’occasion de découvrir Pampelune en période de fêtes... Parce que j’avais envie, là, tout de suite, et cela ça ne s’explique pas...

En fait, plus sérieusement et pour être tout à fait juste, parce que cette affiche me donne l’occasion de transmettre une information tombée comme un cadeau le 24 décembre dernier, et certainement passée inaperçue en dehors des terres navarraises. Figurez-vous que le Gobierno de Navarra et l’Ayuntamiento de Pamplona ont fait leurs comptes, et qu’ils se seraient enfin entendus pour débloquer les fonds nécessaires à la réalisation d’un vieux serpent de mer : le Centro Temático de los Sanfermines1.

De la Rochapea, quartier initialement prévu pour la première version du projet joliment baptisée Fiesta entre las flores (2001), le « nouveau musée » aura, non sans détermination, emprunté le pont sur l’Arga à reculons après avoir laissé sur sa droite les Corrales del Gas, grimpé sur les mains la côte de Santo Domingo et salué les corralillos avec ses espadrilles avant d’atteindre péniblement, le moral dans les chaussettes2, la place de l’Ayuntamiento où, il aura attendu six ans, peut-être sept (huit !?), pour rencontrer l'âme sœur qui veuille bien s’occuper de lui ; en sera finalement reparti tout en joie par une glissade sur les fesses dans Mercaderes ; aura fait la tournée des bars d’Estafeta en état d’ivresse, négocié Telefónica frais comme un sanferminero, snobé le Callejón puis contourné la Plaza de Toros3 les yeux fermés pour venir sans vergogne s’incruster au cul du chaudron chez les pompiers qui, eux, déménageront ! Ouf ! il aura tout de même fallu une petite dizaine d’années au serpent pour réaliser ce parcours du combattant. Des années au cours desquelles il se sera délesté de quelques kilos — entendez par là des milliers d’euros, sinon des millions — et de quelques mètres carrés4 — conjoncture économique oblige...

Alors, pourquoi un tel musée me direz-vous ? Au-delà des éternels et incontournables arguments politico-économico-touristico-taurino-culturels, je vous répondrai tout simplement : « Et pourquoi pas ? »

On tâchera de vous tenir au courant. À suivre donc...

1 Nommons-le ainsi puisque son nom n’est pas arrêté : Museo de San Fermín, Museo de los Sanfermines, Museo de San Fermín y del Encierro, Centro Temático de los Sanfermines y del Encierro, etc. Remarquez bien qu’ils ont le temps de lui en trouver un, d’ici 2012...
2 Porter les espadrilles avec des chaussettes, assurément la grande classe...
3 Promise à être couverte (grrr !) il y a encore quinze mois de cela alors que, c’est officiel, le grand complexe Reyno de Navarra Arena verra le jour en 2011...
4 Et le cabinet d’architecture madrilène Mansilla+Tuñón Arquitectos, vainqueur du concours en 2001 avec « Fiesta entre las flores », sera forcément invité à revoir sa copie !

En plus Revue de presse : ce qu’en disent le Diario de Navarra, les Noticias de Navarra & Sanfermin.com.

Images Affiche © César Oroz Capture d’écran de la page d’accueil du site, en sommeil depuis un bon bout de temps, créé à l’époque par l’Ayuntamiento pour présenter et promouvoir son Centro Temático de los Sanfermines. Visite recommandable même si, attention, certaines informations (emplacement, projet architectural...) ne sont plus d'actualité.