Six toros, trop lourds (de 512 à 608 kg ; moyenne 546), de Gerardo Ortega, plus trois réserves : deux de Fermín Bohórquez (2e et 4e bis ; 527 et 552 kg) et un du Ventorrillo (6e bis ; 590 kg). Ce dernier fut le seul à se tenir sur pattes, le restant ne fut qu'un calamiteux défilé de bêtes sans forces. Au niveau des cornes, présomption de séances de manucure... Il est 19h50. Cela fait une heure et vingt minutes que l'on s'embête à mourir. Trois toros, eux, sont déjà morts. Trois invalides, plus faibles qu'une feuille de papier restée dix jours sous la pluie. Remarquez que, à bien y regarder, on s'est amusé. Pas en piste, où seules les deux puertas gayolas de Rivera ont animé les travées, mais sur les gradins, où notre copine, Teresa de Triana, est revenue aux arènes admirer les toreritos « guapísimos », bellissimes. Surtout ce Francisco, dont la chute de reins la rend chaque fois plus nerveuse. Teresa n'a pas maigri. Elle commente à la ronde les repas du week-end : « Poularde au safran, riz marinière, épinards à la crème - beaucoup de crème - et quatre pâtisseries, des « cheveux d'anges », 100 % miel... 20h02. Deuxième mouchoir vert après la sortie tétanisée du quatrième toro, d'une insoutenable débilité. Son substitut se traîne autant que les tortues géantes des Galapagos après la ponte. Place au cinquième. Le désespoir continue. 21h02. Le président retire le sixième Ortega, paralysé devant la cavalerie. Le neuvième et dernier cornu, du Ventorrillo, a le bon goût de mettre un sabot devant l'autre. Teresa trouve le costume bleu-nuit et noir d'Abellán un peu trop triste : « Sait-il, celui-là, que la Semaine Sainte est finie ? », plaisante-t-elle. Miguel dessine de jolies faenas au centre, sous les spots. Naturelles de face les pieds joints, molinetes d'El Gallo, changements de mains, la muleta basse et templée. De la belle inspiration. L'oreille s'approche. Elle s'envole après quatre descabellos. Il est 21h28, Teresa a faim : « Ce soir, ni gâteaux ni manzanilla. Mon docteur a fini par trouver du sang dans mon cholestérol ! », s'esclaffe la Trianera. Une centaine de places libres. 28,4 degrés. A vos maillots.
Dimanche 27 avril 2003 – Séville.
Vincent Bourg 'Zocato', Sud Ouest, avril 2003.
Dimanche 27 avril 2003 – Séville.
Vincent Bourg 'Zocato', Sud Ouest, avril 2003.


Al mozo le tiraron ni se sabe la cantidad de objetos solidos, liquiquidos y hay quien aseguro que también gaseosos. Furibundos impactos de pan y fruta y dos pozales de vino que le cayeron por la cabeza como torrentes y le pusieron hecho una sopa, los aguanto impertérrito. Luego se fue hacia la parte de sombra, y de cara al público de barrera, volvió a desaguar. Si pretendía echar fuera todo el liquido que había metido dentro, lo más prudente habría sido llamar a los bomberos. Un airado espectador, seguramente inducido por su turbada esposa, que no podía soportar semejantes horrores, le pegó un almohadillazo en el grifo. Tampoco lo acuso. Al fin, media docena de expeditivos mozos saltaron al callejón y en volandas lo echaron a la calle.
Joaquín Vidal, Crónicas taurinas, Aguilar, 2003.


Vendredi 25 avril 2003 – Séville.
Vincent Bourg 'Zocato', Sud Ouest, avril 2003.

