- ¿Y este? El con la capa...
Silence, d’un coup.
- Este... para la concurso de Vic !
- Vale...
"Vale" ? Mais rien du tout, "vale". Mais c’est quoi ce pelage, c’est quoi cette flaque blanche qui noie la droite du regard ? José Ignacio Charro Sánchez-Tabernero de Llen et des coquilles comprime son large réseau de rides creuses dans une moue je-m’en-foutiste.
- ¡Un lunar!
- Vale, un lunar...
"Vale" ? Mais rien du tout, "vale". Qu’es acco un lunar ?
France. Retour. Dictionnaire (oui ça existe encore). "Lunar".
Larousse, dis-nous tout : "Lunar : adjetivo : lunaire ; sustantivo masculino : en la piel : grain de beauté, en telas : pois".
- ¡Vale!
Des grains de beauté, des pois et la lune dans l’oeil. Ça fait beaucoup pour un seul toro.
De loin, en entrant dans le cercado, il semblait burraco, de ce blanc et noir qui habillent ces insupportables piafs vociférant. Le burraco, c’est un salpicado dont les taches blanches sont plus nombreuses et plus abondantes que chez le simple salpicado. C’est clair non ? Adolfo Rodríguez Montesinos précise en outre que chez le burraco ces taches blanches se situent plutôt sur la partie basse du ventre. Donc, dans le cas qui nous intéresse ici, il ne s’agit pas d’un toro burraco pourtant assez fréquent dans cette ligne Tamarón–La Corte–Atanasio Fernández. Non, ce n’est pas un burraco, c’est un carbonero ! Et si le burraco a souvent l’occasion d’être observé, force est de constater qu’il n’en va pas de même pour le carbonero. Un carbonero, c’est un toro à la "robe claire, cárdena mais aussi berrenda ou ensabanada, sur laquelle le blanc du pelage est sali par des taches plus obscures ou noires"1. Et celui-ci est un superbe exemplaire de pelage carbonero. Ni noir, ni blanc, ni gris, un peu de toutes ces teintes à la fois.
En regardant de près la partie centrale de son corps, au niveau du ventre, l’on constate facilement la présence de taches noires de petites tailles et de formes circulaires. S’il s’était agit d’un exemplaire berrendo ou ensabanado, il aurait été possible de qualifier ce toro de atizonado voire, pour les taches noires plus petites, de mosqueado. Mais ce Charro de Llen (Atanasio Fernández) n’est pas berrendo, pas plus qu’il ne peut être décrit comme un ensabanado. Il est carbonero et une lune peint son œil droit. Donner un nom correct à cette rare tronche n’est pas une mince affaire. Ce qui s’en rapproche le plus est le terme de careto qui désigne "un toro avec une tache blanche sur le front et sur la tête, tache qui contraste avec le reste du pelage"2. A moins que cette large flaque blanche ne soit tout simplement une mauvaise et disproportionnée symétrie d’un animal ojalado. En observant de près l’œil gauche de l’Atanasio, cette hypothèse pourrait éventuellement tenir debout. Disons pour faire simple que c’est un careto loupé, un ojalado déséquilibré et que le coup de pinceau final a dérapé... Peut-être l’artiste avait-il l’esprit dans la lune...
Ce toro sera (normalement) lidié à Vic-Fezensac lors de la corrida concours du dimanche matin à 11 heures (11 mai 2008).
1 et 2 Pelajes y Encornaduras del Toro de Lidia, Adolfo Rodríguez Montesinos, Consejo General de Veterinarios de España.
Adolfo Rodríguez Montesinos nous a fait l'honneur de bien décrire le pelage de ce magnifique toro. Voici donc le résultat de son observation :
"La reseña sería cárdeno salpicado, carbonero, ojalado, bragado corrido y rebarbo. En cuanto a la mancha del lado derecho de la cara es un simple accidente, que puede estar producido por un golpe que hace convertirse en canas los pelos de esa zona, o bien una reacción de tipo alérgico, que produce la caida del pelo en la misma. También podría tratarse de un antojo. Si miras el libro de pelajes yy encornaduras hay una foto de un animal con una característica parecdida en el tronco y que aparece descrita como falso girón. En este caso no podría utilizarse ese término ya que el girón se refiere al tronco, pero no a las extremidades, la cabezxa ni la cola. Un abrazo."