31 mars 2013

Javier Gallego 2013


L’autre jour, nous vous racontions de quelle manière l’arrivée des fundas chez Javier Gallego avait failli semer le trouble dans la bonne humeur familiale. Javier et son fils Enrique détestent ces accessoires qui enlaidissent leurs Veragua, et, c’est décidé, l’année prochaine ces derniers ne porteront plus de fundas ; nous voulons bien les croire tant ils prirent plaisir à nous conter la manière dont ils exultèrent de bonheur, et de concert, quand ils contemplèrent un de leurs cuatreños s’enlever tout seul la funda sur la corne gauche…

>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée à l’élevage veragueño de Javier Gallego.

30 mars 2013

Orthez 2013, novillada


Après l’annonce du cartel de la corrida la semaine dernière, la commission taurine d’Orthez vient de rendre public celui de sa novillada matinale. Les 6 novillos de Miguel Zaballos (Saltillo) seront combattus par Jesús Fernández, Iván Abasolo (de retour après avoir affronté les Fernando Palha l’an dernier) et Alberto Pozo.

T’as vu toréer José Tomás ? Moi aussi !


Chapitre sur Séville
• Pages 50-51. « Guide épicurien ».
« Visite ganaderías :
— Ranccío. Les frères Ángel et Rafael Peralta… C’est ici que Léa Vicens, rejoneadora,  a transformé sa passion en carrière.
— Ganadería Santa Ana. Menée par Maurice Berho… »
La zone étant chiche en élevages dignes de ce nom, je comprends mieux les choix de la rédaction.

Chapitre « Coups de cœur »
Loren (qui prend une belle pose pour la photo parce qu’il le vaut bien) : « Léa Vicens est belle et elle torée bien à cheval. […] Son histoire ma rappelle un peu la mienne… »
Il a tenu deux lignes avant de causer de lui.

• Page 69. Titre : « J’ai vu toréer José Tomás ». Moi aussi, pourquoi ?

• Page 85. Julien Lescarret aime les fêtes de Bayonne.

• Page 94. Chapitre sur Béziers. Robert Margé : « On a toujours dit de Béziers que c’était la Séville française. »
Autrefois, à l’école, le maître nous enseignait que « on » est un couillon.

• Page 21. Denis Podalydès : « Avec les auteurs de la tauromachie, les Zocato, Durand, Albaladejo… »
No comment.

• Page 9. « Ainsi soit José Tomás », par Zocato.
Amen.

• Page 35. Pub pour Ecolocup, le gobelet écologique des férias, le machin bonne conscience pour se bourrer la gueule sans (trop) pourrir la planète et en perdant des euros.

• Page 30. Pub pour la temporada dacquoise. Quatrième de couverture, idem.

À moins d’avoir mal épluché le truc, André Viard n’a pas participé à la rédaction ; c’est une des rares bonnes nouvelles de cette publication.

26 mars 2013

Antoine d’Agata


Écoutez pour voir… D’Agata, c’est différent. D’Agata ne peut laisser indifférent. Et pour provoquer, j’aurais tendance à penser que d’Agata, dans son genre, ce serait Nan Goldin avec une énorme dose de talent en plus… Blasphème ? Peut-être. M’en moque.

En tout cas, d’Agata est là, et bien là. Et c’est par là…


>>> Exposition « Anticorps. Antoine d’Agata », jusqu’au 14 avril 2013, au Bal, Paris 18e.

25 mars 2013

Paco Cano


Il s’assoit souvent à l’entrée de la salle qui surplombe les chiqueros, là où se déroule le sorteo des corridas des Fallas, à la merci de tous les visiteurs qui le saluent, l’embrassent et se font photographier avec lui. Il ne bronche pas, Cano, il est patient, même si certains sont un poil pesants et tardent à immortaliser l’instant avec leur iPhone ou leur Samsung Galaxy. Autour du cou, son appareil photo, et dans sa main, un petit sac en plastique avec les clichés qu’il a réalisés la veille et qu’il distribue généreusement à ses amis. Vissée sur la tête, sa fameuse casquette blanche où sont inscrits son nom et sa date de naissance : « 18-12-1912 ». Paco Cano est centenaire. Boxeur, novillero, maître nageur et, enfin, photographe, l’œuvre de Cano constitue un remarquable témoignage d’une époque passée.

Fruit du hasard, Paco Cano est mon voisin de burladero à la fin du concours de recortes de ces Fallas 2013. C’est un grand ami d’un de mes amis — ne me demandez pas l’âge de mes amis. L’ami en question, qui accompagne Cano, s’ennuie royalement. Il veut faire un tour et me demande de m’occuper du maestro qui veut aller voir une exposition à la fin du concours. Rien de bien compliqué, selon lui, il suffit de l’aider à descendre de son promontoire et de l’accompagner. Je me suis aussitôt imaginé montant dans un grand huit de fête foraine avec une bouteille de nitroglycérine dans les mains. Chaque seconde qui passe est une victoire pour un type qui a cent ans. Et s’il cassait sa pipe juste quand je dois m’occuper de lui ? Et si, sur une pichenette de rien du tout, il se déboîtait la hanche ou se cassait le col du fémur ? Angoisse…

Je descends de son strapontin le petit monsieur, qui doit peser cinquante kilos tout mouillé. Le temps de me l’imaginer rendant son dernier souffle dans le callejón, et toutes les arènes qui me tombent dessus, mon protégé s’échappe ! Branle-bas de combat, je range mon appareil et tout le bazar, et rattrape le fugitif.
— Maestro, Julio m’a dit que je devais vous emmener à l’expo.
Cano s’en fout, me bredouille un truc et continue son chemin à travers la foule pour sortir des arènes. Meeerde ! Quand nous arrivons dans le patio de caballos, j’insiste pour savoir où il veut aller et aperçois enfin l’ami commun, qui fume tranquillement sa cigarette. Je l’interpelle et lui confie le monument historique, soulagé d’être libéré de cette responsabilité. Julio me lâche dans un sourire : « T’inquiète pas, Flo, il n’en fait qu’à sa tête, et il nous enterrera tous. »

Longue vie à toi, Cano !

23 mars 2013

Orthez 2013, corrida


La journée taurine d’Orthez, qui, comme vous le savez, aura lieu le dimanche 28 juillet 2013, verra sortir du toril les toros de Raso de Portillo (Santa Coloma par Dionisio Rodríguez) et les novillos de Miguel Zaballos (Saltillo).

D’après La République des Pyrénées, ce sont les matadors Fernando Robleño, Morenito de Aranda et Oliva Soto qui feront le paseíllo dans les arènes du Pesqué à l’occasion de la corrida. Toujours selon le journal local, le cartel de la novillada (laquelle sera cette année complète, avec six novillos) sera connu la semaine prochaine et devrait compter Iván Abasalo.


Photographie Toro de Raso de Portillo — Toros Orthez

22 mars 2013

J’ai parlé à ma sœur


Dimanche, 10 heures du matin

Depuis la veille au soir, ça s’était décidé sur les coups de 22 heures, nous avions deux ou trois choses à lui dire. Il était évident que nous prendrions des gants et que tout se passerait avec la délicatesse attendue en de telles occasions, car nous étions ses hôtes, après tout, mais elle saurait tout le mal que nous pensions de ses projets, que cela lui plaise ou non.

Elle est entrée par la porte de la cuisine. C’est en tout cas ce que nous avons imaginé se trouver derrière le mur. Elle esquissait ce sourire que nous lui connaissions ; un sourire franc et direct, et, on se plaisait à l’imaginer, sincère. Sincère dans le contentement de nous revoir, et c’était réciproque, sincère dans la joie fière de montrer ses toros à des gars qui venaient de se cogner pas loin d’un millier de bornes pour constater que le poil d’hiver n’était pas encore tombé, que personne n’était venu émettre la frêle idée de lui acheter une novillada, que son père persévérait dans sa passion quoiqu’il se remît très lentement d’une rupture de l’aorte qui l’avait vidé de son sang, il y avait plus d’un an maintenant.

Malgré le sourire et les « ¿Qué tal? » de circonstance, on ne voyait que ça. Elle avait beau tout tenter pour tourner la tête, esquiver nos regards, il lui eût été impossible de dissimuler cet œil gauche ciel d’orage, tuméfié, rougi, mâché, jauni. Un cocard de première à rendre jaloux un cadet de rugby qui aurait vu là l’occasion d’épater la copine, la future, la probable, la rêvée. Macarena avait pris cher, cela ne faisait aucun de doute.

Le temps d’un silence trop long, la discussion de la veille au soir entre son père, son frère et nous s’est rappelée à l’inconscient de chacun ; c’est-à-dire qu’à l’instant précis où l’œil mauve de Macarena a révélé son existence, tout le monde a pensé la même chose. Enrique, le frère, nous a regardés tous, un par un, et a compris de suite.
¡No, que no, la culpa no la tengo yo, joder!
Tous, d’un même élan, d’une même voix qui aurait été éraillée par l’angoisse d’avoir à se confronter à une réalité plus noire encore que le cocard de la demoiselle, on a éclaté d’un rire libérateur qui nous rassurait sur les relations saines entretenues par un frère et sa sœur.

La veille au soir, fin de repas…
— Enrique… les fundas, c’est une connerie !
— Bah, je le sais bien. Je déteste ces trucs, mais la véto c’est ma sœur et elle a décidé qu’il fallait en poser. Alors on les a posées !
— N’importe quoi, demain, je ne fais aucune photographie !
— Mais tu comprends, après avoir été accusés d’afeitado, on s’est dit — enfin, Macarena —  qu’il valait mieux ça. Ça donnait une assurance… même si ça ne sert à rien d’autre, finalement, parce que ça provoque des blessures internes qu’on ne voit pas, et les bestiaux ils meurent quand même sans avoir pu être soignés. C’est de la merde ces trucs, et je suis contre, vous le savez, et je n’« aféite » pas non plus… mais c’est Macarena, elle est véto, alors elle décide.
— Et puis, s’ils veulent se tuer les Veragua, ils se tuent ! ¡Son criminales los Veragua!
— Pfft…

En quittant le troquet de don Benito, à Brazatortas (Ciudad Real), l’humeur était en joie, mais les perspectives matinales rabougries par les aveux d’Enrique et de Javier. Nous allions causer deux mots à la Macarena, c’était décidé !
Buenas noches, Enrique. ¡Tienes diez horas para sacar a las fundas!
Nous nous sommes couchés en imaginant le père et le fils, au clair de lune, enlever les fundas de leurs Veragua dans un flot d’injures et de récriminations à l’encontre de leur fille et sœur.


Dimanche, 8 heures du matin

Les premiers Veragua sont là, sous nos yeux. Les novillos de l’année, encore maigres, encore velus, meuglant au vent froid du matin.
— J’ai parlé à ma sœur. Je lui ai dit qu’à partir de l’an prochain, ses fundas, elle pouvait toujours les mettre sur les Domecq (un lot d’origine Las Ramblas), mais que pour les Veragua, c’était fini. Les Veragua, je veux les voir comme ils sont : beaux et forts et fiers !

La visite, même malgré les fundas, fut remarquable et doucereuse. Enrique et Javier contemplaient autant que nous le lot d’erales qui jouaient à se cogner dessus. ¡Criminales!
Le vent glacial était oublié ; les vaches étaient belles, les pelages superbes et, l’an prochain, les Veragua seraient à nouveau des Veragua.


Dimanche, 10 heures du matin

Quand on a découvert l’œil de Macarena, les mots qu’Enrique avait prononcés la veille et le matin — « J’ai parlé à ma sœur » — ont pris une résonance particulière et inquiétante. C’est ça qu’il appelle « parlé à ma sœur » ? Il a du sang Veragua dans les veines, ou quoi ? Il y est peut-être allé un peu fort. Certes, le sujet est sérieux : les toros et les fundas, mais cela valait-il la peine d’employer des maux si forts ? Manque pas de vocabulaire, le bougre ! Le style est concis et direct, de l’anti-Proust en somme.

Enrique a compris ce qui nous passait par la tête, Macarena aussi.
¡La culpa no la tengo yo, joder ! s’est-il défendu.
Macarena a continué de sourire ; elle a même éclaté de rire.
— Je sais pour les fundas… sur les Veragua. On va arrêter. Et ça, je me le suis fait vendredi lors d’un saneamineto… Même le docteur a cru que c’était quelqu’un qui me l’avait fait…

Photographie sans paroles (XCVII)


20 mars 2013

Ça se sent que c’est toi


J’y vais rarement, mais j’y vais… non, pas aux chiottes, sur Mundocojones. En ce moment j’y vais beaucoup because ils vont bientôt annoncer les carteles de Madrid. Déjà que je vois de moins en moins de courses, je n’ai pas l’intention de rater la fin de la féria, normalement torista, dont on espère qu’elle sera moins triste que celle pré-annoncée plus ou moins officiellement.


Faut dire que Samuel Flores a sur mon moral des effets pas franchement euphorisants. Ça me rappelle l’époque où Zabala père… le père… réclamait pour les samueles moins de cornes et plus de caste. C’était pas faux. Rapport aux annonces plus ou moins officielles, s’ils pouvaient nous remplacer la corrida de Samuel par celle d’Escolar, par exemple, ça m’irait bien. Si d’ici vendredi quelqu’un peut faire quelque chose à ce sujet, je lui en serai reconnaissant — et pas que moi. 

Donc je vais à la pêche aux informations sur Mundocojones pour ne pas payer trop cher mon billet Ryanair, et là, par le plus grand des hasards, je tombe sur une interview du directeur des arènes de Valence, qui fait le bilan de sa féria. Génial. De la vraie info. Du journalisme d’investigation. Du lourd.

Certains diront que je le fais exprès, mais pas du tout. Le hasard, rien que le hasard. D’un point de vue purement journalistique, on note immédiatement la pertinence de l’investigation, le risque du terrain… miné ? Immersion totale, journalisme au sens le plus noble du terme, démarche osée, assumée, pertinente… Micros cachés ? Mon palpitant s’emballe. 

Oui, j’avoue… comme il peut m’arriver de regarder un épisode d’une série de merde sur TF1 (j’exagère mais c’est exprès), je me laisse aller… je m’installe confortablement… je balance la page Mundocojones en plein écran sur mon 27 pouces tout neuf et je déguste. Allez, c’est parti… La féria des figuras.

SC. — Artísticamente le doy un diez sobre diez. 

Le producteur d’art se donne un dix sur dix… La perfection est bien de ce monde. On le savait déjà, vous me direz, mais ça fait sacrément du bien de se le rappeler. Faudrait vraiment que d’autres en prennent de la graine. Je sais pas moi… L’Adac, l’ADA, le CTV… Bezouce, aussi, et puis Hoyo de Manzanares… Ça leur ferait pas de mal. 

Par ces temps de crise, autant de perfection ne peut que nous émoustiller, nous alléger, nous conforter dans notre afición, vraiment… C’est ça qu’il faut, du positif pour la Fiesta ! De la perfection ! De la bonne humeur ! Aimons-nous les uns les autres ! C’est comme ça que nous irons de l’avant, pas autrement. Sus aux grincheux et aux pisse-froids !

Je vous passe les détails sur le nombre d’oreilles réellement coupées, virtuelles, non coupées par la faute des aciers… de ce qui fut, de ce qui aurait pu être mais qui ne fut pas… et de ce qui fut sans vraiment l’avoir été… Mais qu’est-ce qu’on s’en braaanle !

Révélation. Le producteur d’art évoque ensuite la future vedette de demain, Daniel Luque. 

SC. — Estoy seguro que estamos ante la inminente próxima figura del toreo porque tiene todas las condiciones para serlo y sólo tiene 23 años, y además tiene la madurez necesaria para lograrlo. 

Contrairement à SC, je ne suis pas très honnête. Je l’avoue, je suis un peu filou. Lui, contrairement à moi, il a pris la précaution délicieusement éthique de préciser qu’il voit en Luque la future grande vedette de demain, mais que ça n’a rien à voir avec le fait d’être son représentant commercial… C’est quand même bien l’honnêteté intellectuelle… Ça soulage. 

Donc il a vraiment de la chance d’être le manager de la vedette imminente de demain, même si le fait de penser que Luque est une imminente future vedette n’a rien à voir avec le fait d’être aussi son très actuel représentant commercial… ni avec le fait d’avoir un truc à vendre, là, maintenant et tout de suite… et… et c’est bien, c’est de l’art et c’est tout. Mais ça suffit. C’est juste imminent… Je sens que ça vient.
 

Vous suivez pas ? Pas grave, on s’en fout. Je passe sur les novilladas. Ça n’intéresse personne les novilladas, même pas ma femme de ménage du travail. Et pourtant ma femme de ménage du boulot elle est espagnole, de Lorca, figurez-vous ; et pourtant elle s’en moque des novilladas. Monde cruel…

Après, le producteur d’art se plaint du fric, du manque de public et de je ne sais plus quoi. Mais, là aussi, on s’en tamponne. C’est la crise, quoi ! Merde, on va quand même pas taper Chypre pour renflouer les taurins. Non… Venons-en au sublime, car il y a toujours du sublime chez SC. 

SC. — Voy a descansar, sólo un día, pero voy a tomarme ese respiro, y luego voy a soñar, porque soñando es como surgen ideas… 

Traduction approximative (oui, la perfection n’est pas de ce monde… du monde de Campos y Ruedos, je veux dire) : « Je vais me reposer, seulement une journée, mais je vais m’accorder ce temps de respiration, et ensuite je vais rêver, car c’est en rêvant que les idées surgissent… » et qu’il les applique ensuite à ses férias.

Il se reposa un jour et pondit une féria… géniaaale, évidemment. Putain mais c’est Dieu ! Encore heureux qu’il ne concocte pas ses carteles quand il va aux chiottes, quoique… parfois… Faudrait pas qu’il nous fasse le coup de la tarte Ikea… 

Enfin, pour rester dans la perfection, il est annoncé ailleurs que SC va bientôt publier un livre. Ça sent le sublime… Si, si, je le sens… Sinon, à part ça, il paraît que le prochain Almodóvar, qui sort la semaine prochaine en France mais qui est déjà dans les salles en Espagne, est un gros navet. Mais j’en sais rien, je ne l’ai pas encore vu. Et puis ça n’a aucun rapport.


Photographie Laurent Larrieu — quel taaalent !

19 mars 2013

Liquidado


La pluie des jours précédents a offert au campo l’occasion de souffler un peu, mais c’est tout. La métaphore liquide aurait plutôt tendance à lui promettre de sombres heures tant le mot « liquidado » fait son chemin, implacable de brutalité en ces prémices de printemps, comme eût pu le faire une épidémie.

Longtemps la complainte campera se bornait à dire l’incompréhension des exigences sanitaires nationales ou européennes (saneamientos à répétition, crotales, vaccinations…), à révéler l’absurdité de décisions en totale incohérence avec les exigences d’élevage d’un taureau de combat.

Aujourd’hui que les bottes sont bien enfoncées dans la fange boueuse, le temps n’est plus aux pleurs. On sacrifie, on élimine, on « matadère ». On ne fait même plus les comptes ; ils sont mauvais.

Les machos sont vendus à deux ans maximum, quand on arrive à les vendre à quelque ayuntamiento qui s’aventure encore à organiser des spectacles taurins dits mineurs — en Espagne, les subventions municipales accordées aux toros fondent comme neige au soleil. Les lots de toros, según nos han dicho, peuvent se négocier autour de six mille euros ! quand dix-huit mille seraient nécessaires pour rentrer dans les frais d’élevage — sans gagner quoi que ce soit, cela va de soi. Dans cet underground ganadero, celui des petites ganaderías, personne n’en veut aux grosses usines d’Andalousie ou de Castille. On ne joue pas dans la même catégorie. Pour autant, on leur prédit bien du plaisir pour les années à venir, à eux et aux empresas d’arènes d’importance. À force de réduire le nombre de vaches, il faudra du talent pour vendre des lots homogènes et complets dans les plazas qui l’exigent. Les aficionados pourront gueuler et sortir banderoles et liste noire, pour eux aussi l’heure ne sera plus aux pleurs et au chagrin. À cette date, les petits élevages seront morts parce que pour eux tout est pire : le sacrifice de vaches signifie l’annonce d’une mort à court terme, et la réduction obligatoire des tientas et de l’impérieuse sélection — réduire les camadas de machos — sous-entend ne plus « lidier », et donc disparaître, baisser les prix… C’est déjà fait, mais tous savent bien que la solution n’est pas là. Certains même, bien implantés dans les affaires d’apoderamiento et d’organisation de corridas, en viendraient à penser qu’il ne serait pas vain de réduire les honoraires de membres des cuadrillas qui, selon eux, gagnent trop : des picadors payés cinq cents euros la journée dans un pueblo, au regard de ce qu’ils font face aux toros, mériteraient qu’on ferme le robinet. Pan sur la castoreño !

Chez Flores Albarrán, les vaches sont couvertes par des mansos ; chez Eugenio Frías, on conserve les vaches — superbes ! —, mais voir des mâles est devenu mission impossible ; chez Javier Gallego, la camada de Veragua sort dans les rues du Levante et l’affaire cérétane de l’afeitado de ‘Colibrí’ — totalement nié par le ganadero dépité — n’a pas arrangé la situation, obligeant à la pose de fundas — que le ganadero déteste sincèrement — sur les toros de saca. Dans la zone de Villamanrique (Ciudad Real), il n’est plus besoin de téléphoner aux petites ganaderías : « Liquidado. » Les vieux fers périclitent, et avec eux certains vieux sangs qui, de toute façon, n’intéressaient pas les organisateurs, parce que ces élevages n’avaient pas de « garantie », de « référence » ou le trapío exigé çà et là — certains élevages d’origine Santa Coloma de la zone de Tolède seraient trop petits, paraît-il, pour une arène du Sud-Ouest ; vieille antienne bien connue et qui, au final, fait doucement sourire quand on constate le niveau général des ganaderías qui, elles, ont montré pattes blanches et lourdes couilles.

Le panorama ainsi dressé fait froid dans le dos, mais il est réel. La crise qui touche l’Espagne est en train de mettre une énorme gifle à la corrida et à sa matière première, le toro. Les annonces de l’hiver sur une inversion des tendances dans l’organisation des corridas, qui iraient vers plus de torista, dissimulent une réalité bien plus complexe : la tendance vers le torista — que ce mot est stupide, à la fin — ne va se réaliser qu’autour d’une dizaine de ganaderías — en comptant large —, faisant encore plus oublier l’existence de dizaines d’autres, moins renommées, moins connues, moins grandes et à qui il ne reste que quelques années, voire quelques mois, à vivre. Cela a toujours existé, mais les choses s’accélèrent aujourd’hui parce que le monde taurin est resté figé dans un immobilisme crasse et dans un manque de curiosité abyssal.

Les vieux sangs, les encastes minoritaires, n’ont pas à être sauvés parce qu’ils sont vieux ou minoritaires mais parce qu’ils sont LA diversité, qu’elle soit physique ou comportementale. Aujourd’hui, malheureusement, l’immense majorité de notre Aficíon s’en tamponne et accepte le standard — pourquoi pas, après tout — des plus toristas, ceux-là cons comme des délégués cégétistes un jour de manif sous la pluie, aux plus sensibles et érectiles quand José Tomás marche dans la rue en se grattant le nez.

¡Vaya mierda!

18 mars 2013

Photographie sans paroles (CXVI)


¡Manda huevos!


Huevos, pluriel de huevo, œuf en français, est une façon un tantinet grossière de désigner les testicules dans la langue de Cervantes. 

Les Espagnols accommodent les œufs à toutes les sauces, et nombreuses sont les expressions faisant référence aux attributs masculins :
estar hasta los huevos = en avoir marre ;
(no) salir de los huevos = (ne pas) vouloir ;
tocar los huevos = faire chier ;
tocarse los huevos = ne rien faire ;
tener un par de huevos = être courageux ;
valer un huevo = valoir cher ;
no hay huevos = même pas capable.
Etc.

Si le synonyme cojones peut allègrement remplacer huevos, il y a bien une expression où les œufs n’ont pas leur place : hacer un frío de cojones = faire un froid de canard.

Et manda huevos, me direz-vous ; cette expression est généralement utilisée, à tort, pour susciter l’indignation ou le mécontentement. La confusion provient de la similitude phonétique entre huevos et uebos. Ce dernier vient du latin opus, au sens de chose nécessaire. Par conséquent, manda uebos signifie « chose oblige ». Petit à petit, cette expression d’origine juridique est tombée en désuétude pour être remplacée par le populaire manda huevos, né de la méconnaissance du mot uebos. L’expression manda huevos est un juron familier qui peut également se transformer, par extension, en manda cojones. La boucle est bouclée.

Tout ça pour quoi ? Eh bien, vous me croirez ou non mais le juron manda huevos est la première chose qui m’est sortie de la bouche lorsque j’ai aperçu l’arrière-train de ce toro, qui brille par l’absence d’attributs masculins.
Ce « toro » de Dolores Aguirre, aussi laid qu’un dromadaire, est le toro de la finale du Concours national de recortadores de la féria des Fallas 2013 — rien que ça ; concours qui, par-dessus le marché, sera retransmis par Canal+ Toros Espagne, le vendredi 22 mars, afin que tous les abonnés puissent profiter de la beauté de ce quadrupède…

Alors oui, je peux le dire haut et fort si j’en ai envie : « ¡Manda huevos! »

12 mars 2013

Bas les masques, Jacques Durand !


Vous saviez depuis quelques mois déjà que certains voyaient en nous l’incarnation du punk dans le Landerneau taurin français, mais sachez que loin de s’attendrir et de s’enfermer dans le confort de la contestation et de l’épingle à nourrice, l’équipe de Campos y Ruedos garde le cap éditorial d’une main ferme, toujours habitée par une morale et une rigueur inflexibles. 

D’aucuns disent que du côté de notre blog, ça se couille-mollise de la burne gauche, voire même que ça se tripote le nombril en se regardant la nouille, ou peut-être l’inverse… Alors, chers contempteurs, chers déçus, cher Purédur, mains sur les oreilles, les lignes qui suivent vont dynamiter sévère ! 

Voici bien longtemps que, chaque année, vous vous offrez à juste titre un recueil de Jacques Durand, publié de préférence chez Atelier Baie, réconciliant ainsi votre farouche instinct taurin avec votre goût approximatif de la littérature. À l’occasion, vous vous êtes même indignés de voir ce talentueux chroniqueur éjecté manu militari de Libé sans voir dans cette décision autre chose que le sacrifice d’un partisan d’une cause noble et violente sur l’autel de la bien-pensance ambiante. Braves naïfs que vous êtes… Allez, je ne vous hais point, tout juste éprouvé-je un sentiment de compassion envers cette candeur qui vous caractérise au sujet de Jacques Durand. Oui, Jacques Durand, le conteur, le chroniqueur, l’homme qui murmurait à vos oreilles ces alternatives mexicaines des temps héroïques d’Eisenstein, de Tina Modotti ou de Budd Boetticher.

Mais ce journaliste, capable de vous tirer des larmes parfumées de mescal au fil d’un article sur le répertoire de capote aztèque, s’avère en fait être à la tauromachie ce que Ramón Mercader fut à l’alpinisme mexicano-trotskiste : un agent-double, un scélérat infiltré, un chronotachygraphe dans une Lamborghini, que dis-je ? un authentique Claude Puel dans le vestiaire ! 

Monsieur Durand, je m’adresse à vous. Sachez que si le mundillo, par la complicité de je ne sais quel fossoyeur, a accepté d’enterrer ce dossier, la Bibliothèque nationale de France, elle, n’a rien oublié, et la preuve irréfutable de votre double jeu se cache dans ses arcanes aussi sûrement que l’unique exemplaire de la Poétique d’Aristote est assaisonnée d’arsenic. Vous, préfet du Saint-Office taurin, tenant les rênes du dogme, les clés de l’histoire et la poudre du canon tauromachique, n’êtes qu’un imposteur pernicieux dont je révèle ici la vraie nature. Votre profession de foi authentique, Monsieur, vous la publiâtes dans votre jeunesse, en 1853, du côté de Bordeaux, et Campos y Ruedos, ce jour, la reproduit in extenso. 

Que les masques tombent !


On clique sur l'image. 



11 mars 2013

Aux portes de Rome


Cheyenne dressé sur son promontoire rocheux. Silhouette. Inquiétante. Fixe l’horizon. Désert. Pinède infinie. Le jour se lève. Silence et oiseau mort. Le vent et la poussière. Patience. Où ? Quand ? Combien ? Patience. Long nuage blanc sur horizon. Mont pelé qui gronde. La terre vibre. Ils arrivent…

Fatal. Inévitable. Imminent.

Cailloux qui roulent. Herbe sèche. Terre ocre. Vent et poussière. Soleil levant. Lumière blanche. Désert. Volcan. Terre qui tremble, tremble… tremble !

Ils sont là.

Ciel blanc… Les voilà. Ombres noires sur horizon. Silence. D’abord les cavaliers, les lanciers. Douze, vingt, cent et mille. Immense. Masse sombre et mouvante. Monstre rampant au dos dardé de pieux. Nuage blanc. Vent et poussière. Silence pesant.

Inquiétant. Terrifiant. Avance.

En face. L’horizon vibrant, noir de silhouettes qui se dessinent dans la brume. Fantomatique. Grondement sourd. Lourd. Roulement de tambours. Sol qui se déchire. Machine en marche, s’élance. Déterminée. Extraordinaire. Maintenant.

Lièvre qui fuit. Peur. Volcan qui explose. Panique. Terre qui brûle. Magma en fusion surgit du cœur de la pinède et qui dévale le mont pelé. Puissant. Invincible. Infernal. Dévaste tout. Branches qui craquent. Sol vibrant, pierres qui se détachent des montagnes, roulent. Poussière, poussière et poussière. Fracas et hurlements, ferraille, cuir, sueur, vent, galop, fureur, écume aux lèvres.

Effrayant, énorme, monstrueux, sauvage. Terreur ! Fuir ou mourir. Que dieu nous sauve.

Rome, résignée, attend son châtiment. L’armée mongole déferle. Gengis Khan est à ses portes.


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée aux plus vieux encierros d'Espagne.

Cuéllar, ou le peuple du toro


Rentrer dans l’arène habillé de lumière pour y flinguer un bestiau furieux selon les règles qu’un obscur zozo répondant au nom de Cucháres a pris la peine de taper à la machine sur un joli papier quelques siècles plus tôt, ça n’a pas vraiment de sens.

L’Espagne crève la dalle, et ces choses-là ne font pas bouffer le peuple. On pourra toujours gueuler contre une pique mal branlée, des derechazos sans fond et un torero hors de forme, ça ne remplira pas le frigo de l’Espagnol et ça ne lui mettra pas de truelle entre les mains… Les gens de Castilla y León le savent mieux que les autres, et quand on arpente les ruelles sans âme de la cité de Cuéllar, on comprend que les pensées aillent ailleurs. Le centre des ruedos vous caresse vaguement les pupilles, et vous aurez beau tenter de vous enflammer pour le minot du coin et ses trois pirouettes, l’esprit n’y est pas… ou plus. Au fond, je crois que la corrida, ici, tout le monde s’en fout.
Ça divertit, me direz-vous, et c’est déjà pas mal, ma foi. Alors bon, c’est comme ça, à Cuéllar, et c’est comme ça dans bien des bleds d’« Hispanie »… La corrida sent le formol ; il faudra bien un jour s’en convaincre.

Mais si vous vous levez tôt, à l’heure de l’encierro, et que vous traînez votre derche à travers champs poussiéreux et rocailles, à la sortie de la ville, vous croiserez l’autre trogne de ce peuple désœuvré. Ce peuple-là, qui se fout pas mal de savoir ce que l’on fait à un toro de Santa Coloma et ce que l’on ne fait pas à un de Domecq, est pourtant bel et bien le peuple du toro. Ce petit peuple, humble et râpeux comme un mauvais pif de campagne, généreux et grossier comme une soupe de topinambours, épais et pesant comme un açaï de cinquante réaux, aime les jeux de la rue, les divertissements du populo, les amusements de la masse et les toros qui vont avec. La voilà l’âme de ce pays qui, aujourd’hui plus que jamais, à défaut d’avenir, veut son pain et ses jeux, avec des toros au milieu.

Non, même par temps dégueulasse, vous ne tuerez pas le peuple du toro. 

Fabrice Torrito à Nîmes


Fabrice Torrito, mayoral de l’élevage du Marquis d’Albaserrada, sera à Nîmes le samedi 16 mars.

Programme

En matinée, de 9 h à 11 h.
Café-toro à l’Hôtel Imperator Concorde (Quai de la Fontaine, 15 rue Gaston-Boissier, à Nîmes).
Entrée libre.

En soirée, à partir de 19 h 30.
Conférence au comité de quartier Russan, terres de Rouvière (1311, chemin de Russan, à Nîmes).
L’association Los Bodeguitos accueille l’association Torrito Afición pour une rencontre avec Fabrice Torrito : retour sur l’année écoulée, sélection et présentation de l’élevage en France, etc.
Entrée libre. Boissons, tapas et surprise culinaire de la mère Arlette, des halles.

>>> Réservations et informations : 06 25 42 18 25.

09 mars 2013

René Pons sur France Culture


Jeudi 7 mars, René Pons était l’invité de l’émission d’Alain Veinstein « Du jour au lendemain » pour évoquer, entre autres choses, ses deux derniers ouvrages : Une question noire (Atelier Baie, 2012) et Un an (L’Amourier, 2012).



03 mars 2013

Une corrida de Coquilla… la dernière


Les derniers Coquilla…
Un collectif vient d’être créé, le Collectif Pedrollen, dont l’objectif affiché est de faire combattre dans le Sud-Ouest ce qui pourrait être la dernière corrida d’origine Coquilla.
Nous vous offrons ici le texte de présentation du blog du collectif.


« C’est fin décembre que le bruit a commencé à courir ; Juan Sánchez-Fabrés, lassé de tant de désillusions au moment de “lidier” ses toros, voulait envoyer à l’abattoir la seule corrida d’encaste Coquilla qui restait dans tout le campo espagnol.

Il faut dire que, depuis pas mal d’années, la quête de Juan s’apparente de plus en plus à celle de don Quichotte, tant les embûches et les problèmes qu’il rencontre semblent insolubles. Ce fut d’abord une désaffection des grandes arènes, plus intéressées par le poids et les cornes que par la caste et la bravoure. Puis ce fut celle des figuras, qui ne goûtaient guère le piquant des Coquilla de Juan. Pour couronner le tout, Bruxelles et ses contraintes sanitaires drastiques finirent d’enterrer les derniers espoirs d’une lignée qui fit le bonheur des figuras d’après-guerre et de très nombreux aficionados.

Malgré tout cela, Juan continua la lutte, mais la crise et la réduction considérable du nombre de spectacles qu’elle entraîna l’oblige à faire un constat déchirant : il n’y a plus de place pour ses toros ! C’est donc impuissant qu’il devra se résoudre à les envoyer à l’abattoir si une solution n’est pas trouvée avant fin juin. Voilà pourquoi un groupe de quelques aficionados, en concertation avec le ganadero, a décidé de créer le Collectif Pedrollen afin que, comme Juan se plaît à dire, ses toros puissent mourir en musique dans l’arène plutôt que d’une balle entre les yeux dans un sinistre abattoir. Une date est donc envisagée, celle du 8-Mai puisque le jour est férié et qu’il n'y a pas d’autres spectacles dans le Sud-Ouest.

Que les choses soient claires : arriver à faire “lidier” ce qui sera peut-être la dernière corrida de toros d’origine Coquilla constitue une entreprise titanesque, mais ne rien faire relèverait d’un manque d’afición flagrant. Vitrine de notre projet, un blog vous informera des avancées de celui-ci. Inutile de préciser que toutes les suggestions et les aides extérieures seront les bienvenues ; pour cela, une boîte mail a été ouverte : collectifpedrollen(at)gmail.com [remplacer “(at)” par “@”].

En espérant que le projet aboutira et que les pupilles de Juan pourront fouler le sable d’une arène et faire parler leur caste. »


Image Photographie tirée du blog du collectif.

02 mars 2013

Les toros de Vic 2013


Étienne Barbazan, membre de la nouvelle équipe dirigeante du Club taurin vicois, grand connaisseur du taureau de combat et excellent photographe taurin, nous a transmis quelques photos des toros de l’édition 2013 de « Pentecôtavic » prises lors de la dernière sortie au campo de la commission.

Merci à lui pour ces clichés et pour nous faire espérer que le mois de mai arrive au plus vite.


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Campos » du site, une galerie consacrée aux toros de Vic 2013.

01 mars 2013

Gélatineux


Il y a quelque chose de photographique dans nombre des peintures de Sylvain Fraysse, quelque chose de gélatineux, d’argentique, des nuances de gris, du charbon, et du noir, beaucoup de noir, noir comme on aime. Ça rappelle souvent les premières impressions gélatineuses, en plus puissant, avec plus d’âme — quelque chose de différent, forcément —, avec de l’humain. 

Sylvain Fraysse signe l’affiche de la saison taurine nîmoise 2013 avec un très classique portrait du Tato, pas celui de Saragosse, l’autre, celui de Madrid, celui de la jambe dans le formol. 

Sur sa page Facebook, Sylvain Fraysse a également présenté deux de ses œuvres refusées par les plasticiens en plastique de la municipalité nîmoise. Je rêve… 

Comment ne pas trouver ahurissant de prétention et d’immodestie qu’une municipalité décide de confier la réalisation de l’affiche de sa féria à un artiste sans le laisser libre jusqu’au bout, libre d’assumer ses choix et sa peinture. 

Voici donc les deux affiches refusées par la mairie de Nîmes et ses plasticiens en plastique…