29 février 2008

Tomás en Castellón...


... vu par Javier Arroyo. C'était hier. Galerie à venir.

28 février 2008

Vergèze, c'est bien 15 heures


Des horaires divers et variés circulent sur le Net quant à l’heure de la corrida de Valverde qui sera lidiée à Vergèze le dimanche 2 mars prochain. Le club taurin organisateur nous a confirmé que c’était bien à 15 heures. Vous pouvez d’ailleurs aller faire un tour sur le site Fiesta Brava pour plus de renseignements.

27 février 2008

Vic 2008


Les ganaderías qui fouleront le sable vicois en mai pour la Pentecôte sont désormais connues. Ben ma foi, il y a de tout, je vous laisse juger en vous rendant sur le site du Club Taurin Vicois.

Espérons seulement que la concours aura beaucoup plus de tenue que celle, scandaleuse (un toro malade, un autre blessé et lidié et un dernier imprésentable) de l'année dernière.

Soyons heureux aussi de retrouver les Vicois sur le front de l'originalité ou du moins de la rareté pour la novillada qui présentera des bichos de Pérez de la Concha. Le reste, à vous de juger...

Castellón, la suite


La suite des aventures de notre compañero "Sánchez Mejías" à Castellón de la Plana avec la novillada triomphale (triomphaliste ?) du fer de Fuente Ymbro et le succès du local Abel Valls.

Rendez-vous sur Camposyruedos.

L'inoubliable happening de la despedida du Maestro


Camposyruedos
n’arrête pas le progrès. Nous nous sommes même payés le luxe d'un envoyé spécial en Colombie pour la despedida du Maestro Rincón. C’est Albert Taurel, aficionado français vivant à Barcelone qui s’y est collé, pour notre plus grand plaisir, et sans doute pour le sien ! Quand je vous dis qu’on arrête la corrida YouTube, on arrête la corrida YouTube ! Allez, trève de plaisanterie je vous laisse avec Albert. Enfin… pour YouTube je ne plaisantais pas. Merci Albert.

L'inoubliable happening de la despedida du Maestro

Huit oreilles, deux indultos, triomphalisme, dites-vous ?
Voire. Peut-être un des indultos un peu juste, peut-être une oreille de trop au dernier toro du Maestro - mais on en a chicané une à Ponce -, et une très grande tarde pour le souvenir, comme le Maestro la méritait, après une carrière de courage, de vérité, de lutte du plus grand torero colombien de l'histoire.
Et puis cette merveilleuse plaza de Santa María de Bogotá, à la fois sérieuse et souriante, exigeante mais festive, sachant beaucoup "de toros", mais heureuse de vivre sa Fiesta, qui ne boude pas son plaisir, loin des publics grincheux de Madrid, une plaza pour redonner l'Afición, et une corrida pour la redoper, bien sûr à guichets fermés et avec des records de revente.
Les toros, d'abord, une très pareja corrida du Maestro, de Las Ventas del Espíritu Santo, bien roulée, bien faite, sans exagérations ni afeitado, et au moral comme au physique, brave, noble, charges longues et venant de loin. A part une ou deux exceptions, un plaisir pour le torero et le ganadero, et si celui-ci s'en va, celui-là assure sa continuité. Le Maestro annonce la couleur - on s'y attendait - dès les véroniques du début, marque de la maison, "cite" de loin, jambe avancée, rondeur belmontine et deux superbes demies. Le toro répond, et le Maestro se donne. Brindis émouvant à la cuadrilla, où a particulièrement brillé le fidèle Jeringa. Belle faena, pas encore les sommets qui viendront plus tard, mais avec un toro "qui se laisse", le plaisir de toujours de ce toreo classique et rigoureusement orthodoxe, "cite" de loin, muleta avancée, lumière et musique. Bonne estocade, une oreille, les choses ne se débordent pas et le ton reste sérieux, on est dans une capitale.
Le Maestro Ponce va-t-il s'incliner, laisser le triomphe au Maestro César ? Point du tout ! Un bon toro sort en deuxième, et l'hommage de Ponce, qui "brinde" à César, consiste justement en un engagement total, en cet affleurement de la casta torera et de la competencia qui font les grandes figures et justifient les mano a mano.

Le toro ne prend qu'une pique, c'est là qu'on peut discuter l'indulto, mais quelle longueur de charge, quelle continuité, quelle fixation sur la muleta ! Et c'est à nouveau la phrase qu'on doit répéter si souvent : "Je ne suis pas ponciste, mais...", et les "mais" sont autant d'arguments chez lui, douceur, élégance, temple parfait dès la troisième passe, distance exacte et lenteur millimétrée. Et dans de telles mains, le toro brille, paraît encore meilleur qu'il n'est. Prolongations pour la demande d'indulto, le toro est complètement dominé, torero et public vibrent à l'unisson - les olés tonitruants et unanimes de cette plaza vous soulèvent à eux seuls de communion et d'émotion. Et le drapeau jaune, c'est ainsi ici, concède l'indulto dans l'enthousiasme général.

Et les deux oreilles. Ici, pas de queue, on garde la mesure.
Le troisième est encore meilleur, un vrai toro brave, répétant sans se lasser, plein de caste et de furie mais toujours fixe sur la muleta. Et bien sûr, le Maestro s'en donne à coeur joie, avec ses "cites" à vingt mètres, la muleta bien avancée et parallèle aux cornes, avec cette sincérité de toujours, cette trajectoire parfaitement marquée où le toro aimanté ne touche jamais la corne. Faena longue, catégorique, qui évoquait un testament du professeur. César en plénitude - faut-il vraiment qu'il se retire ? -, très "mis" dans la faena se régale, pour lui d'abord, pour nous ensuite. Les ayudados de la fin sont torerísimos, on repense aux vieilles photos de Belmonte, que demander de plus ?
L'enthousiasme devient délire aux cris de "Céééésar" qui semble venir de temps anciens... Trois toros, deux indultos, 5 oreilles, on se frotte les yeux, on n'y croit pas... Et effectivement, c'était trop de bonheur, cela ne pouvait pas durer.
Et pourtant, on verra encore un vrai exercice de style de Ponce face à un quatrième compliqué, manso et cabeceando qu'il saura parfaitement garder dans sa muleta, allongeant sa charge, distance et vitesse exactes, dans ces faenas de dominio où brille son extraordinaire connaissance du toro qui semble venir à la fois de la réflexion et du réflexe. C'est sans doute là qu'on aime le plus le voir, quand la phrase "il a été au-dessus du toro" prend tout son sens et semble faite pour lui, quand le toro finit par répondre comme s'il avait été un bon toro. L'octroi d'une seule oreille semble alors bien chiche... Le cinquième, "no hay quinto malo", le théorique dernier de César, se casse une patte au désespoir du Maestro et du conclave.
Ponce liquide rapidement un sixième sans intérêt ni passes tandis que Rincón se tâte, et finit par offrir le sobrero pour un dernier récital, pour le dernier "bis" du Maestro peut-être généreusement primé de deux oreilles mais dans l'émotion et après le formidable recibir final, on veut bien.

Dommage que la fin ait tenu du grand guignol : toutes les lumières s'éteignent à l'exeption de deux projecteurs, l'un sur le Maestro à qui l'on devine qu'on coupe la coleta au milieu d'une énorme foule, l'autre sur une grotesque et folklorique andalouse se démenant autour de projecteurs virevoltant et de feux d'artifices publicitaires pour une marque de rhum local... Après un tel corridón historique, l'horreur du mercantilisme le plus "barato". Mais bon, c'est ainsi...
Albert Taurel

26 février 2008

Des photos...


Un de nos fidèles lecteurs et ami nous fait parvenir certains de ses clichés liés au monde de la tauromachie et de manière plus générale à celui de l'Ibérie.

D'autres photographies de Luigi viendront au cours de l'année 2008...

Merci à lui et surtout bravo !



Et puis comme une nouvelle ne vient jamais seule, Luigi a ouvert un blog consacré à la tauromachie en Italie.

Ça se nomme Alle 5 della sera et même si c'est écrit en italien, nous ne pouvons que vous conseiller d'aller le lire.

¡Suerte Luigi!

Photographies © Luigi Ronda (Italia)

Robert Motherwell


Vous n’ignorez plus qu’une valise remplie de négatifs de Robert Capa, David Seymour et Gerda Taro vient d’être retrouvée au Mexique. Ces photographies finiront d’enrichir la photothèque de la Guerre d’Espagne, à moins que d’autres se cachent toujours.

Tandis que les bottes franquistes claquent sur le sol espagnol, l’écrivain et peintre américain Robert Motherwell (1915-1991) en perçoit l’écho grave et funeste depuis son repère parisien (1938-1940). De retour au pays, il s’installe à New York où il complète sa solide formation universitaire (auteur d'une thèse sur le Journal de Delacroix, diplômé en philosophie...) en suivant des cours d’histoire de l’art à l’Université de Columbia. Il ne tarde pas à fréquenter les surréalistes1 européens en exil (André Breton, Max Ernst, André Masson...) dont il avait fait la connaissance, quelques années plus tôt (1935), sur le vieux continent. En 1941, au cours d’un voyage de six mois au Mexique en compagnie du Chilien Roberto Matta, son destin de peintre prend forme pour de bon puis grandit2. En toute liberté.

Dès lors, la culture hispanique ne cessera d’alimenter en continu ses gravures et ses peintures — rubrique expressionnisme abstrait. Dans son très bel ouvrage sur l’art du XXème siècle, Bernard Blistène précise que, « cherchant à signifier "le malaise dans la civilisation", Motherwell réalise, dès 1943, une suite d’œuvres sur le thème de Pancho Villa qui préfigure la série des Élégies, commencée en 1949.
« Les
Élégies espagnoles ne sont pas "politiques", mais elles traduisent l’importance personnelle que j’attache à cette mort qu’il ne faut pas oublier. »
La configuration des
Élégies, en forme de Stonehenge, oppose à la dimension aérienne du dripping le poids délibéré du sujet auquel elles renvoient. La couleur par aplats veut évoquer le paysage et la culture méditerranéens, dans lesquels Motherwell cherche une inspiration plastique et symbolique. »3

Robert Motherwell consacrera tout de même « près de 200 peintures [à] ce thème de l’Élégie qui était devenu pour lui une sorte de sublimation abstraite de la souffrance humaine, son Guernica en somme. Cependant, les thèmes espagnols dans l'œuvre de Motherwell ne se réduisent pas aux Élegies. Nombre de peintures et œuvres sur papier mettent en évidence sa connaissance de l'histoire de la peinture classique espagnole (de Velázquez à Goya). Si le noir et le blanc jouent un rôle clé dans les Spanish Death ou le White Sanctuary4, les couleurs (bleu, rouge, vert, rose...) interviennent brillamment dans des œuvres comme Madrid ou Spanish Envelope. »5

1 Pour la spécialiste Dore Ashton, les peintres de l’« École de New York » (Baziotes, De Kooning, Motherwell, Pollock, Rothko...) étaient, à bien des égards, des « enfants du mouvement surréaliste ».
2 Fundació Antoni Tàpies à Barcelone.
3 Bernard Blistène, Une histoire de l’art du XXe siècle, Beaux Arts magazine-Centre Pompidou, Paris, 2004.
4 Ainsi que dans At Five in the Afternoon (1949), tableau vraisemblablement autant inspiré par la mort du matador Ignacio Sánchez Mejías que par la fin tragique de Federico García Lorca, fusillé le 19 août 1936 par les franquistes. (Note Campos y Ruedos.)
5 Galerie Lelong à Paris.

À lire aussi, une biographie (en anglais, dur !) sur le site du MoMA de New York. À voir sur artnet.com, une foisonnante galerie de 180 gravures, lithographies... qui cherchent acquéreurs !!!

Image Elegy to the Spanish Republic, 1958 / Huile sur toile, 175,3 x 248,9 cm © Canberra, National Gallery of Australia. Il s'agit d'une des très rares Élegies à ne pas être numérotée, probablement réalisée au retour d’un séjour à Saint-Jean-de-Luz (été 1958) ; ville au départ de laquelle il se rendit en Espagne pour la première fois et où il peignit la série Iberia.

25 février 2008

Castellón


Camposyruedos a depuis peu la chance et la joie de compter sur la collaboration photographique d'un qui vit là-bas... Alors, quand Sánchez Mejías a proposé de "couvrir" la féria de Castellón de la Plana pour notre site, vous imaginez bien que toute l'équipe de CyR a sauté au plafond... Pas tout à fait évidemment mais nous sommes tout de même très heureux de pouvoir vous présenter aujourd'hui une galerie de la première corrida de ce cycle qui, avec Valdemorillo, ouvre la temporada européenne. Si tout se passe bien, vous devriez retrouver chaque jour une galerie de la corrida de la veille.
Celle d'hier a vu du bétail de Manolo González (Núñez) se faire occire par ce que la torería fait de plus insensé actuellement en terme de cartel fantasmagorique : Francisco Rivera Ordóñez, El Cordobés et El Fandi. Vous trouverez certainement sur des sites dont c'est la vocation les reseñas de cette course. Pour le peu que nous en a causé Sánchez Mejías, c'était plutôt pas terrible voire pire... Et en plus il pleuvait des gouttes aussi grosses que les fundas affreuses qui peuplent le campo... ¡Mal tiempo!

>>> Retrouvez la galerie de Castellón sur Camposyruedos, rubrique RUEDOS.

Photographie Un Manolo à Castellón © Sánchez Mejías

24 février 2008

César Rincón, Maestro


Je n’étais pas à Las Ventas en 1994. Je n’ai pas vu 'Bastonito'. Je n’ai pas vu César Rincón.

De ces immenses vingt minutes, je n’ai que cette image de deux cornes comme des fils baignés de la lumière du matin et qui lisent leur propre rubrique nécrologique sur un grand panneau couvert de grosses lettres noires : "Emilio Muñoz, César Rincón, Juan Mora..." Et ce toro est 'Bastonito', un point c’est tout ! Il y en a qui disent que non, ils ont tort, un point c’est tout. Ce toro noir couché dans une attente vaine est 'Bastonito', punto y na' más. C’est ça aussi une photo, un mensonge auquel on donne sa vérité, un bout de vrai que l’on peint d’un joli mentir bien à soi. Ça fixe l’imaginaire, ça invente la mémoire.

François Bruschet a vu 'Bastonito' et aimait photographier César Rincón, son toreo, son sourire et son regard cinémascope. Il y a pire comme défauts. Aujourd’hui que César Rincón rejoint certainement la mythologie du monde des toros, aujourd’hui qu’il quitte hier et les glorieuses lumières de la nuit venteña des années 1990, aujourd’hui que demain ne sera plus pareil, nous avions l’envie toute simple de lui rendre ce court hommage : 13 clichés, un point c’est tout...

Et ce toro sur ce monstre de photographie est 'Bastonito' ; personne ne peut me dire le contraire.

>>> Retrouvez la galerie que consacre François Bruschet à César Rincón sur Camposyruedos.

Nous y travaillons


Vous êtes maintenant habitués à la nouvelle formule de notre site. Cependant, certains lecteurs nous ont écrit pour souligner qu'à certaines heures nos galeries mettaient du temps à se charger.

Nous en sommes conscients et sachez que nous travaillons à l'amélioration de ces désagrements.

Merci de votre compréhension et de votre soutien...

23 février 2008

Clone-moi un Mouton




Autant ne pas y aller par quatre chemins, ne pas prendre la tangente. Lorsque Yannick nous a balancé l’info sur le clonage du semental de Victoriano del Río je me suis mis à rêver. Eh oui, je me suis mis à rêver à un clonage romantique ; même si les termes de clonage et de romantisme paraîtront sans doute totalement antinomiques à l’immense majorité d’entre vous.
C'est-à-dire qu’il va falloir commencer par vous sortir de l’esprit l’image facile du clonage tel qu’il sera probablement pratiqué, un clonage destiné à reproduire à l’infini, grosso modo, des sementales dont quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la descendance ne sera pas capable de supporter autre chose qu’un simulacre de pique pour ensuite... vous savez quoi.
Car si l’idée de cloner une m... est effectivement affligeante, l’espoir de cloner un morceau d’histoire du campo bravo et ainsi remonter le temps m’apparaît terriblement plus excitante.
Il ne fait aucun doute, que dans les mains des taurinos, un clonage maîtrisé nous entraînera plus encore dans une Fiesta balisée, normée, monotone et sans surprise. Mais à l’inverse, le clonage mis au service de l’Afición pourrait nous ouvrir des horizons nouveaux, ou plutôt anciens, enfin nouveaux quoi.
Car il semblerait, en théorie, qu’il soit possible de cloner un toro déjà mort ce qui offre, avouez-le, des possibilités bien plus passionnantes que de s’esbaudir sur le clonage d’un Victoriano del Río, ou d’un Domecq de base.

Je n’aurai pas la prétention de rentrer ici dans des questions d’ordre philosophiques ou morales. Je me dis simplement que dans la mesure où le clonage existe, va être pratiqué par ceux qui ont la Fiesta entre leurs mains, rien ne nous empêche d’y mettre notre nez.
Et vous avez bien compris que le clonage auquel je rêve serait totalement à l’opposé de celui qui sera sans doute érigé en norme.
Ceci étant, il se pose le problème des résultats du clonage quant au moral et au caractère des toros clonés. D’après un vétérinaire avec qui j’ai pu en discuter, si le toro cloné ressemblera, d’un point de vue morphologique, comme deux gouttes d’eaux à son "modèle", rien ne semble certain en ce qui concerne le moral.
De nombreux critères entrent en ligne de compte et il n’est pas exclu qu’un brave donne « naissance » à un manso.
Dans la nature, ce qui se rapproche le plus d’un clone ce sont les vrais jumeaux. Et nous savons tous qu’au delà de leur ressemblance physique, de leur patrimoine génétique, ils peuvent présenter des caractères très différents voire totalement opposés.

Sans doute aurons-nous l’occasion de revenir sur la question. Des dents on déjà commencé à grincer. Imaginez donc le clonage de très vieux Miura, Veragua, pablorromeros... toute la variété et la richesse du campo bravo quoi...

Ah, au fait, si un de nos lecteurs scientifiques se sent de nous cloner, à moindre coût, les grands crus bordelais, je suis également preneur. Allez, et si on se clonait un p’tit Mouton ?

22 février 2008

Le Vent d'Arles souffle sur Valparaiso


Les premiers échos de la sonorité fabuleuse du nom de Valparaiso remontent à un poème de Maurice Carême appris à l'école primaire, depuis lors, ce port résonne pour moi comme le symbole absolu du romantisme pour le voyageur. Etape cap-hornière, porte des mers du Sud rugissantes et hurlantes, Valparaiso évoque les collines, les arbres tropicaux, l'aventure de ses lieux interlopes et la rage d'y voir le soleil sombrer dans l'océan chaque jour perdu à n'avoir pas pris la mer. Ni Palos ni Moguer, pour moi Valparaiso doit certainement être le port des "Conquérants" "ivres d'un rêve héroïque et brutal" de Heredia :

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré

J'imagine aussi qu'arrivant harassé et forcément déçu d'être enfin parvenu à ce bout du monde, Valparaiso devient théâtre du "Port" du "Spleen de Paris"...

Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.

Mais foin de Baudelaire qui ne croisa qu'en océans Atlantique et Indien ou du Cuba de Heredia, Valparaiso est en fait la ville de Pablo Neruda et n'a pas dû accueillir de corrida depuis quelques lustres. Cependant, la ville célèbre les "toros" jusqu'au 3 mars au moyen d'une curieuse ellipse...

En 1960, la maison d'éditions "Le Vent d'Arles" publia le fruit d'une rencontre qu'elle avait intiée entre Picasso et le poète chilien Pablo Neruda autour du thème du toro. Comme une évidence, la série de 15 estampes, accompagnée d'un long poème de Neruda, sortit sous le titre de Toros. 500 + 20 exemplaires de ce recueil furent dispersés et, aujourd'hui, je dois avouer avoir toute les peines du monde à trouver une transcription des vers de Neruda en version originale. Je ne suis parvenu qu'à trouver la traduction en français par Jean Marcenac qui faisait aussi partie de l'ouvrage.
La Fondation Neruda et la Fondation Itaù, par l'intermédiaire de Manuel Basoalto, entreprirent de retrouver un exemplaire du recueil et après de longues recherches (4 ans !) en Europe, finirent par trouver le graal à... Santiago du Chili chez un collectionneur. Les différents articles trouvés sur le Net ne tarissent pas d'éloges sur la qualité du travail de reproduction, utilisant les mêmes techniques et les mêmes matériaux (coton importé d'Europe) que pour la première édition de 1960. Une exposition vient compléter ce travail minutieux et offrir au public chilien ces lithographies taurines... et la planète taurine s'élargit un peu l'espace de quelques jours.

Et les vents alizés inclinaient leurs antennes aux bords mystérieux du monde
occidental
- Heredia

Et le "Vent d'Arles" vers le Chili !

Hasta el 2 de Marzo, de martes a domingo de 10:30 a 18:50 horas
Centro Cultural La Sebastiana
Ferrari, 692
Valparaiso

La traduction du poème par Jean Marcenac + photos des lithographies. Article sur l'exposition par la Fondation Neruda & la photo de Valparaiso est tirée du blog de mon excellent ami Vincent Mouren.

6 Dolly 6


Le quotidien espagnol El País nous informe que dans quelques semaines débutera au Texas le processus de clonage du taureau 'Alcalde', reproducteur de l’élevage de Victoriano del Río, âgé de seize ans et ayant donné naissance à de nombreux produits très appréciés des figures de la tauromachie contemporaine. C’est d’ailleurs l’un des rejetons du vénérable semental qui a permis à Julián López Escobar 'El Juli' d’ouvrir pour la première fois de sa carrière la si convoitée Grande porte de Las Ventas, à Madrid.
La société Viagen, pionnière et leader dans le secteur, a déclaré être en discussions avec deux autres éleveurs de taureaux de combat, ainsi qu’avec deux élevages portugais de chevaux de rejón.
D’après Ricardo del Río, fils de Victoriano del Río, « 'Alcalde' est un cas unique, un exemplaire qui n’a pas de prix et que personne ne pourrait acheter pour tout l’or du monde ». Né en 1992, accusant 600 kilos sur la balance, il subit l’épreuve de la tienta dans la finca "El Palomar" à l’âge de deux ans. Et Ricardo del Río d’ajouter : « Etant donné qu’il avait de la caste, nous avons décidé de l’essayer comme semental, et il fut incroyable. »
Selon José Córdoba, dirigeant de Viagen pour l’Amérique latine et l’Espagne, il s’agit de préserver et de multiplier le nombre d’animaux exceptionnels, porteurs de gènes hors normes. Le but est d’utiliser les animaux ainsi clonés comme reproducteurs.
Si tout se passe comme les instigateurs du projet le souhaitent, dans un peu plus d’un an, un taureau portant le même patrimoine génétique que le père pourra voir le jour.
L’objectif du ganadero est de se voir ainsi en possession de deux ou trois clones, de les soumettre à la tienta, et de conserver le meilleur d’entre eux pour le destiner au rôle de semental ; le schéma ne peut pas en effet être reproduit à l’infini, pour des raisons évidentes de consanguinité. Mais il se pourrait aussi que d’autres clones soient conservés pour être combattus et mis à mort dans l’arène. 6 Clones 6. Ça laisse tout de même un peu dubitatif.
Quoi que l’on puisse penser de cette dérive ou, c’est selon, de ce progrès, le projet est en marche. Et il se pourrait qu’il arrive à son terme plus tôt qu’on ne le croit, la société Viagen ayant déjà bien avancé le processus de clonage de 'Zalamero', taureau élevé au Mexique et gracié en 1994.

Photographie Semental de Victoriano del Río © Laurent Larrieu/Campos y Ruedos

21 février 2008

"Aleas, ni los veas"… Campos de Castilla (II)


A en juger par l’accoutrement de nos deux hôtes, mari et femme, sur le bord de cette route de Castille quelque part à portée de vue des tours de la Castellana, tous deux revêtus de leurs plus beaux atours et nonchalamment accoudés à la portière de leur tout-terrain rutilant, nous ne misions pas une peseta sur notre rencontre. Et pourtant...
Et pourtant, nous allions au devant de l’un de ces après-midis commencés de façon anodine et qui se transforment, sans que l’on s’en rende vraiment compte dans l’instant, trop accaparés par un présent intense et profond, en une histoire marquée au fer rouge, de celles dans le délice desquelles on peut replonger tout à loisir, une fois le recul suffisant acquis.
Lui, la gora de tweed vissée sur le cap, bottes d’équitation cirées de près, cinglé dans un pardessus que ne renierait pas un lord anglais à feue la chasse au renard ; elle, les traits fins, les yeux bleus, les cheveux délicatement retenus en arrière, vêtue d’une tenue à mi-chemin entre le vestido campero de bon aloi et l’habit de week-end de la gentry « OxBridge ». Rien là de désagréable, bien sûr, bien sûr. Seulement voilà, lorsque l’on vient de parcourir un nombre de kilomètres dont on a perdu depuis longtemps le compte, à la recherche d’élevages oubliés aux origines certes prestigieuses mais considérées aujourd’hui comme rustiques, il y a de quoi être surpris. Et pourtant...
Et pourtant, avec sa dégaine de madrilène upper class de passage sur ses terres avant le retour dans les bureaux feutrés d’un immeuble cossu que l’on croit pouvoir deviner, là, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, il nous conduit, l’air enchanté, vers sont petit élevage composé d’une quarantaine de vaches de ventre. Des vaches donnant naissance à ces taureaux vazqueños dont la seule origine suffit à faire fuir les novilleros les plus modestes. Car notre éleveur, malgré les apparences décidément trompeuses, n’a pas le profil du señorito qui a voulu s’offrir sa danseuse, comme d’autres, vivant à Paris, se payeraient un haras. Non, c’est bien un homme du campo qui nous reçoit, et il suffit pour s’en convaincre de quelques paroles échangées, d’un peu de confiance mutuelle gagnée.
Aurelio Hernando ne vit pas de l’élevage de ses taureaux de combat. Il possède et dirige un centre d’équitation à Soto del Real, fait commerce d’étalons, et ne semble pas avoir à se plaindre de son activité. Il ne s’en plaint pas d’ailleurs. Seulement voilà, au lieu de se contenter de cette passion dévorante, il a fallu qu’il en contracte une autre. Aurelio Hernando est aficionado, aime passionnément l’élevage et le campo, et dispose de quelques liquidités. C’est donc tout naturellement, et néanmoins en toute irrationalité, qu’il décide d’élever ces jaboneros dont personne ne veut plus, et ce depuis belle lurette quand il se lance dans l’aventure. Mais Aurelio s’en fout ; c’est la passion qui le guide. Et passion et raison... Bref, il s’en fout. Et pourtant...
Et pourtant, il verrait bien ses Veragua fouler le sable de toutes les plazas, et ne snoberait pas celles d’outre-monts. C’est la première fois que des Français (autant dire des extraterrestres) lui rendaient visite. Alors, face au spectacle fascinant de ses taureaux blancs, il nous conte les heurs de son trésor historique, faits davantage de tentaderos encourageants que de lidias intégrales dans la glorieuse plaza de toros. Mais la ganadería est récente, et tous les espoirs sont donc encore permis malgré le caractère pour le moins hasardeux du pari. Aurelio Hernando fait sa présentation en 2004, à Soto del Real, à l’occasion d’une novillada sans picadors ; en 2007, on coupe la queue de l’un de ses protégés. Aurelio veut y croire. La simple contemplation de ses estampes, le matin, avant de rejoindre le centre équestre, pourrait suffire à son bonheur. Mais tout de même, quand on élève des toros, et que l’on croit deviner en eux la bravoure et la puissance qui font les grands tercios de piques, comment ne pas espérer ? Comment ne pas vouloir y croire ? Et pourtant...
Et pourtant, une fois passée l’exaltation de la découverte, une fois bues avec délectation les paroles du ganadero, une fois imaginés en rêve les combats épiques que ces torrents de caste pourraient, peut-être, déverser dans le ruedo, il faut revenir à la triste et morne réalité. Nous ne verrons sans doute jamais s’élancer fièrement face à la cavalerie les trésors que Don Hernando et sa jolie épouse couvent encore de leurs yeux, rieurs et plein d’espoir, au moment où nous les quittons. Malgré les promesses que leur gardien nous répète comme une litanie sans fin, ses taureaux et les chevaux, Aurelio pourra continuer de les admirer, mais peut-être pas tout de suite dans leur rencontre. A moins que...
A moins qu’un organisateur un peu romantique, dont la passion dépasserait pour une fois la raison, décide de les faire se rejoindre dans ses arènes. Pour que les taureaux d’Aurelio Hernando ne soient pas seulement ces images presque irréelles que seuls quelques aficionados un peu fous peuvent admirer dans la placidité champêtre d’un cercado castillan, avant qu’ils n’aillent finir leur vie « al matadero ». Abandonnés là, morts, froids et roides, dans l’ombre sordide et anonyme.
Avant de reprendre la route de Castille, nous jetons un dernier coup d’œil en direction de la placita de tienta, celle-là même qu’avait érigée José Aleas, à une autre époque, dans un autre monde. « Aleas, ni los veas ».
Ne jamais oublier, l’odeur des endroits où nous irons.

>>> Retrouvez les galeries de photos consacrées à l’élevage d’Aurelio Hernando sur Campos y Ruedos & la fiche de l’élevage sur Terre de toros.

Concours photo - Colmenar Viejo


La mairie de Colmenar Viejo vient de nous adresser le règlement de son quatrième concours de photographies taurines.
1. Podrán participar todos los fotógrafos que lo deseen, profesionales o no.
El tema será el mundo del Toro y el Toreo, en cualquiera de su múltiples manifestaciones y entendido libremente por los autores.

2. Se establecen dos modalidades, con los siguientes premios:

Modalidad de FOTO ÚNICA:
MEJOR FOTOGRAFÍA TAURINA (Libre): Premio: 1.000 €

MEJOR FOTOGRAFÍA PUBLICADA EN PRENSA EN EL AÑO 2008 (Las obras presentadas a este premio deberán adjuntar fotocopia del periódico o revista en el que ha sido publicado y que justifique la fecha): Premio: 1.000 €

Modalidad REPORTAJE:
- Se presentarán un máximo de 8 y un mínimo de 4 fotografías. Los reportajes deberán llevar título e ir acompañadas de un texto como pie de foto. Se valorarán la unidad temática y el texto como hilo conductor. La extensión máxima del conjunto de los textos del reportaje será de DIN A4 y se presentarán mecanografiados. En casos especiales, el Jurado podrá reducir el número de fotos presentadas hasta el mínimo establecido, intentando siempre mantener y respetar la intención del autor. Premio: 1.500 €

En ningún caso podrán recaer más de dos premios en metálico en un mismo participante.

Todas las fotografías premiadas pasarán a formar parte del archivo fotográfico de este Ayuntamiento, reservándose éste el derecho de su reproducción o publicación sin fines comerciales, manteniendo el autor todos los derechos sobre su obra y sobre la propiedad intelectual de la misma.

3. Las fotografías se presentarán exclusivamente en papel, sin ningún tipo de montaje o soporte. Quedan excluidas las diapositivas, CD’s y otros soportes.
Las dimensiones de las fotografías originales presentadas serán de 20 X 25 cm. (mínimo hasta 40 X 50 cm. (máximo) y podrán ser en blanco y negro o color en cualquier tipo de técnica fotográfica. En el reverso de las fotografías deberán consignarse los siguientes datos personales: nombre y apellidos, domicilio, teléfono, NIF, indicando además el premio al que se presenta.

Si una fotografía se presentara a más de un premio, el Autor deberá enviar tantas copias de la misma como a premios se presenta la fotografía, indicando en cada una de ellas la opción elegida.

4. Todas las fotografías se presentarán en la Centro Cultural Picasso, C/ de la Iglesia, 12.- 28770 Colmenar Viejo (Madrid). Tlf: 91 845 60 78, hasta las 21 h del día 7 de noviembre de 2008.
Los trabajos podrán presentarse directamente, en cuyo caso se expedirá recibo, o enviados libres de cargos, por correo, servicio de mensajería u otro transporte.
Las obras no recepcionadas dentro de la fecha límite quedarán excluidas.
La organización, en caso de presentación masiva de trabajos, considerará la posibilidad de realizar una preselección de las obras.

5. Con las fotografías seleccionadas se montará una exposición en el Centro Cultural Picasso, que se realizará, salvo casos de fuerza mayor, en diciembre de 2008.

6. El fallo de Jurado será inapelable y se hará público durante la exposición.

7. La devolución de fotografías no premiadas se realizará en la Centro Cultural Picasso, quince días después de la clausura de la exposición, previa solicitud del autor y entrega del justificante, siendo el plazo de entrega hasta el 1 de marzo de 2009, pasado el cual, el Ayuntamiento quedará eximido de toda responsabilidad sobre las obras no reclamadas. Para la devolución de las obras recibidas por correo será preciso adjuntar un sobre o embalaje franqueado.

(La Organización no puede responsabilizarse de que los envíos por correo ordinario lleguen a sus destinos). En ningún caso la Organización correrá con los gastos de los envíos de devolución de obras.

8. La simple participación supone la aceptación total de sus bases. La organización se reserva el derecho a tomar decisiones no reflejadas en las presentes Bases, así como solucionar cualquier tipo de conflicto en la interpretación de las mismas.

9. El Jurado podrá declarar los premios desiertos.

10. El importe de estos premios quedará sujeto a las retenciones fiscales que marque la Ley.

Colmenar Viejo enero de 2008

20 février 2008

Stéphanie Kristofic


Stéphanie Kristofic nous fait part de sa prochaine exposition, à Arles, du 21 au 24 mars, galerie Arlatino, près du Forum, 8 rue de la liberté.

Vous pouvez également lui rendre visite sur son site http://www.art-kristofic.com.

Bonne visite.

19 février 2008

¡Joder! ¡Qué foto!


Au moment où l'on parle de la vente de la ganadería de Bucaré à un ancien matador colmenareño, Manon nous livre cette photo éblouissante sur son blog. En un cliché, une leçon sur la profondeur de champ et sur la fierté des santacolomas... Chapeau l'artiste !

Le blog de Manon, c'est par là.

18 février 2008

Ce ne sont pas toujours les plus grandes qui...


Yannick Olivier posait l'an dernier la question, ici même, "[...] mais après lui ? Après lui, la fin d’un monde". Antonio Peláez Lamamié de Clairac est décédé vendredi 15 février d'une "larga enfermedad" paraît-il. Ça arrive ces choses-là, c'est triste... Il avait les yeux bleux et les rondeurs joviales de l'âge qui avance. Il s'était levé tôt ce dimanche pour nous raconter ses toros et surtout ceux des autres, ceux de ce monde charro effondré depuis déjà des lustres. Il s'était levé tôt pour nous causer des Dionisio qui n'existent plus, des autres Santa Coloma qui s'évaporent un peu plus chaque jour et de ses Gamero Cívico construits tout devant comme des lions. Il avait dû se dire que nous aimions les cornes, les longues, les grandes, les qui foutent la frousse derrière un simple mur ou les côtelettes au chaud, l'été, sur les tendidos. Il s'était senti obligé de nous expliquer pourquoi les siens n'étaient pas des cornalones comme on en rencontre fréquemment chez les cousins de Samuel Flores. Ce n'était pas tout-à-fait ça pour lui le Gamero Cívico. C'était sa seule explication, elle en valait bien d'autres plus élaborées. Et puis, l'oeil de gosse en alerte, il avait seulement rajouté qu'après tout, les cornes des toros, ça ressemblait un peu à ce que les gars avaient entre les pattes, c'étaient pas nécessairement les plus grandes qui agissaient le mieux...

Belle définition du trapío...

De qui sont les photos ?


Voici un texte issu de l’incontournable blog de Manon. Evidemment, la photo qui l’illustre est signée Manon, même si sur le blog original elle illustre un autre post. Mais j'adore ce portrait de José Tomás... Je vous laisse avec Manon.

J’ai beau chercher, et sur Mundotoro je ne trouve pas, dans la majorité des cas, de qui sont les photos qui illustrent les noticias. C’est ainsi depuis quelques semaines (des mois peut-être), avant non. Cela me dérange d’autant plus lorsqu’il s’agit de mes propres clichés.
Il se passe la même chose avec le nouveau
Burladero (et de nombreuses fois également avec l’ancien). De qui sont les galeries ? Quel est le professionnel, l’amateur ou le pirate qui a pris ces images ?
Il semble que les photographes ne soient pas vraiment bien considérés.
Je le sais, cela fait plusieurs fois que je le répète – et je le ferai encore – mais il me paraît tellement incontournable qu’il faille signer TOUTES les photos.
Je n’aime pas non plus ce "Foto: Archivo", car bien que puisée dans des archives une photographie a également un géniteur...

17 février 2008

Campos y fotos


La temporada 2008 commence bientôt (c'est déjà fait à Samadet) et vous serez quelques-uns à vouloir immortaliser des moments de cette saison. Comme nous l'avions fait en 2007, nous invitons nos lecteurs à nous transmettre certains de leurs clichés, qu'ils fussent de campo, de ruedo ou ayant un intérêt quelconque à être montrés. Evidemment, nous avons un faible pour l'humour... Alors, dans la série "Ecrivez-nous les amis", n'hésitez pas, Campos y Ruedos vous le rendra...

Pour nous joindre, il suffit, comme pour s'inscrire à la liste de diffusion, d'envoyer un mail à contact@camposyruedos.com. Nous attendons avec impatience vos premières oeuvres...

16 février 2008

Mailing list


Nous vous invitons à écrire à l'adresse suivante contact@camposyruedos.com afin de vous faire enregistrer sur la nouvelle liste de diffusion du site. Cette adresse est également présente sur le site en cliquant sur "Contact / Liste de diffusion". Pour les nouveaux, il suffit de laisser son e-mail et vous recevrez les nouvelles et mises à jour du blog et du site. Pour les anciens, nous vous invitons à vérifier si l'adresse laissée sur l'ancienne liste est toujours valable, n'hésitez pas à rentrer votre nouvelle adresse si nécessaire...

A très bientôt nous l'espérons...

L'équipe de Camposyruedos

José Tomás en Pamplona


Dans la série des annonces des férias à venir c’est Burladero punto com qui fait état de la probable absence de José Tomás pour les Sanfermines 2008. Voilà qui rappelle une fois encore à mon souvenir les commentaires émus de mon ami Pierre sur la prestation du Madrilène dans le coso de Pamplona. C’était en 1996 et voici ce qu’en écrivait Joaquín Vidal.

¡Al fin un torero!
JOAQUÍN VIDAL - ELPAIS.es > CULTURA -14-07-1996.
¡Un torero, al fin, en la feria! Se llama José Tomás, llegó de sustituto y a punto estuvo de armar la revolución. No armó la revolución José Tomás porque falló con la espada -es su culpa-mas se arrimó de firme, dio muletazos escalofriantes, toreó según mandan los cánones y dejó impresionadísimo al público pamplonés.
Ese toreo ceñido, impávido el torero pese a que los buidos pitones de los toros le rozaban los alamares, no es habitual. Ese reposo con que desarrollaba las faenas, esa autenticidad al citar y embarcar, esa interpretación del toreo en pureza, tampoco son propias de la moderna tauromaquia.
El toreo donde valor y técnica se a únan, la emoción de dominar un toro íntegro, pertenecen a pasadas épocas. Y esto es lo que trajo a la Feria de San Fermín José Tomás, sustituto de César Rincón, para asombro de propios y extraños. Muchos veían por primera vez en José Tomás la categoría verdadera del toreo y descubrieron que es de una gran emotividad - y belleza.
Ya podían estar cantando Clavelitos los mozos de las peñas a pleno pulmón o acompañando con la voz y con el cuerpo el ritmo moruno de Paquito el chocolatero, que cuando José Tomás -quieta la planta, erguida la figura-templaba el muletazo pasándose por la faja la embestida pegajosa e incierta - hasta dejarse coger -, el jolgorio quedaba en suspenso. Y un escalofrío barría los tendidos, todo el mundo en pie, las manos a la cabeza, olés profundos entonados por un orfeón de miles de voces apasionadas, que al torero debían saberle a música celestial.
El rito del toreo también campaneaba a gloria. No es que José Tomás estuviera interpretando la flor de la maravilla, entre otras razones porque el celo incierto de sus toros no se prestaba a ello. Pero el toreo es así, siempre fue así - afrontar el riesgo con gallardía, dominar sin aspavientos las peligrosas acometidas - hasta que llegaron esos toreritos mediocres, esos taurinos incompetentes, esos ganaderos irresponsables y convirtieron la lidia en un escarnio; el arte del toreo en un ejercicio ventajista y soporífero…
… allí pues se hizo presente José Tomás y la puso en los altares. Con valor - y torería la puso en los altares. Y ahí sigue, para lo que gusten mandar.

15 février 2008

Talavante et les Adolfo


"Mundomachin" l'a annoncé, Manon le reprend... Alejandro Talavante s'est proposé pour tuer la corrida d'Adolfo Martín à l'occasion de la prochaine San Isidro.



Photographie de Juan 'Manon' Pelegrín /// N° 15, 'Chaparrito', cárdeno claro, 533 kg, né en novembre 2002 et lidié par Domingo López Chaves le 1er juin 2007 et ovationné à l'arrastre.

14 février 2008

"Sugar baby"... Campos de Castilla (I)

Il a goûté de tout mais du bout des papilles, seulement, comme de loin.
-"Allez-y, resservez-vous" lui a-t-on dit, voyant qu'il apréciait ce qui s'offrait sur cette table de plaisirs simples plantée à deux pas de l'embarcadero. Il nous a confié être diabétique, qu'il devait faire attention même s'il adorait ce que nous avions apporté. Il aimait, il ne pouvait pas.
Clin d'oeil ou masochisme, Javier Gallego García élève des toros sucre de canne. Et l'Afición, diabétique à ses heures, en use avec parcimonie, du bout des papilles, seulement, comme de loin. Ça colle le diabète ces vieux machins de Veragua et les taurinos, après la chuleta d'un kilomètre "que viene con patatas" et le Bacardi-Limón, n'ont pas besoin de ça, en plus.
Juan Pedro Domecq de Villavicencio, délicatement, très délicatement, en déposa de fines gouttelettes dans son café La Corte puis détourna le ruisseau loin de lui comme effrayé d'une peste assassine pour un sang "bleu" aujourd'hui vendu "sin azúcar". Putain d'aspartame !
Le papy de Javier Gallego, Enrique García González, aimait le sucre et méprisait ses artères. Un suicidé au long cours pour ainsi dire. Quoique, acheter du Veragua de José Enrique Calderón via le Duc de Gandía y Osuna en 1951 n'avait pas un caractère aussi désespéré qu'il n'y paraît actuellement. Les toros jaboneros, petit-fillots de ceux de la lignée des Cristobal Colón, étaient encore des friandises pour certaines figuras qui s'en remuaient les globules rouges de devoir affronter ce sucre en cannes.
Javier Gallego, sérieux provocateur, a tout gardé du papy, instinct de survie et surtout d'afición. Il en faut un montón par litre de sang pour tenter de conserver en pureza le bétail de la casa. A croire qu'en lui se joue un combat gigantesque entre afición et glucose pour sauver ses toros sucre de canne. Tant qu'il sera en vie, eux seront là et le campo de Colmenar Viejo abritera de ses rocailles rondes et grises les cousins des musculeux Prieto. Javier Gallego était sûr de lui, aussi sûr qu'il savait qu'il ne reprendrait pas de rillettes. Nous l'avons cru, ses enfants également semblaient le croire...
En quittant l'anodin chemin de terre qui mène à la finca, on prend à gauche vers Soto del Real. Immédiatement sur la droite surgissent, peut-être du passé, les formes lourdes et anguleuses de chars d'assaut de l'armée espagnole. Ils sont exposés là, dans ce cimetière de ferraille bruyante, et, autour, pousse la vie d'une laide urbanización dans laquelle même des murs coulent les larmes de la monotonie d'une époque. Dans le creux des collines, deux traits noirs se débattent dans les volutes rosées d'un ciel urbain... Madrid est là, après, déjà ici.
Mais tant qu'il sera en vie, eux seront là, aussi... Il nous l'a dit.

>>> Retrouvez la galerie de photos sur Camposyruedos & la fiche de la ganadería sur Terre de toros.

Coplas flamencas


Quoi ? Comment ? Vous avez oublié de souhaiter la Saint Valentin à l’élue de votre cœur qui, soit dit en passant, ne s’appelle pas Valentine. Qu’importe, j’ai pour vous, incorrigibles étourdis, quelques mots doux andalous. Des coplas flamencas, des trucs du feu de Dieu que personne n’a jamais entendus, ni lus d’ailleurs. Pour cette séance de rattrapage, va falloir s’entraîner un peu (en français, ne tentez pas le diable), se mettre en condition, prendre son courage à deux mains et, surtout, choisir le bon moment — sans nul doute une des clés de la réussite.
Bon, c’est sûr, l’émotion passée, elle risque fort de vous demander où vous avez pêché ça ! Pas de panique, plusieurs solutions s’offrent à vous. Avant toute chose, gardez votre sang froid, même si ça bout "un peu beaucoup" à l’intérieur. Aussi, dans — presque — tous les cas, ne soyez pas ballots, assurez-vous que votre bien-aimée ne consulte pas régulièrement Campos y Ruedos ! :

1/
« Une feuille, un stylo, du temps, beaucoup de temps... » C’est un poil laborieux, ça manque un chouïa de poésie (bizarre ?), mais vous lui avez consacré du temps, alors...
2/ « L’inspiration, ça ne s’explique pas, tu sais, c’est comme l’amour... » Des qualités théâtrales et littéraires certaines, voire un gros sens de l’humour, ne seront pas de trop ! L’éclat de rire collectif devrait tout balayer... Restez malgré tout sur le qui-vive, on ne sait jamais avec elles... Popopopopop...
3/ « C’est en réécoutant Camarón de la Isla, l’autre jour à la médiathèque*. Je pensais à toi... » Bon, elle n’ira pas vérifier mais, en plus des conditions précédentes, vaut mieux être un très bon hispanisant plutôt qu’un piètre germaniste ; avoir la réputation de traîner souvent à la médiathèque, c’est bien, mais pas nécessaire d'en détenir la carte non plus. Si vous rentrez dans les critères, cette option a son charme.
* Existe aussi la variante du Supplément d'El País que tonton Roger a récupéré... Ça me paraît compliqué et hasardeux, n’est-ce pas ?
4/ « Euuhh... J’t’en pose des questions ? Chuis allé sur Campos y Ruedos au boulot ! » Non, non, non et non malheureux !!! On respire un grand coup, on se reprend et on oublie la 4, OK ? À moins que...

J'arrête là mes vulgaires palabres, place à ces coplas flamencas tan bonitas :

C’est sûr, ton père devait
Être un fameux confiseur
Pour donner à tes lèvres
Ce goût de caramel.
Sin duda tu padre / Fue confitero / Te hizo los labios / De caramelo

Écoute, tu es si belle
Que le croque-mort
En te voyant
Jette sa bêche en sanglotant.

Mira si tú eres bonita / Que hasta el mismo enterrador, / Al mirar aquella cara / Tiró la azada y lloró

Cet amour que nous vivons
Va faire un jour plus de boucan
Qu’un tremblement de terre.
Este queré de nosotros / Ha de meté más ruío / Que un día e terremoto

Coplas tirées de : La poesía flamenca lírica en andaluz, por J. M. Pérez Orozco y J. A. Fernández Bañuls, Ediciones del Ayuntamiento de Sevilla, 1983.
Coplas traduites de l’espagnol par Martine Joulia.

Image Le guitariste 'El Piyayo' 1866-1940 © Je me consume 2, Coplas flamencas, Traduction Martine Joulia, Présentation Jean-Yves Bériou, Collection Antoine Soriano, Paris-Barcelone, 2001.

Invitation


En cliquant sur l'image vous aurez tous les renseignements.

13 février 2008

L'UBTF communique


La très docte et très sérieuse Union des Bibliophiles Taurins de France (UBTF), association type Loi 1901 créée à l'instigation de Pierre Dupuy et Auguste Lafront 'Paco Tolosa', dispose désormais d'un espace Internet que la Fédération des Sociétés Taurines de France (FSTF) met à sa disposition sur son site.

Pour les plus jeunes de nos lecteurs qui n'auraient pas encore eu l'occasion de prendre connaissance des ouvrages parus, et de façon générale des travaux de ces bibliophiles aussi passionnés que désintéressés (c'est si rare...), c'est sans doute le moment de faire connaissance.

L'espace présente le but et les activités de l'association, donne la liste des parutions encore disponibles (pour les autres, il faudra souvent s'armer de patience et courir les bouquinistes), organise une bourse aux livres (pas encore très fournie) et indique des liens fort utiles pour qui aime abreuver sa passion pour la chose taurine à la source du livre.

"Buenas tardes tristeza"


Elle est chaque année assez attendue car confiée aux soins d'artistes plus ou moins reconnus. Elle a été présentée hier par la Casa de Misericordia de Pamplona qui, rappelons-le, a en charge la gestion et l'organisation des corridas sanfermineras. L'oeuvre est attribuée à Ignacio Cia Iribarren qui, pour les néophytes du coso pamplonais, a été à la tête de la Casa de Misericordia pendant une trentaine d'années. De là à penser qu'on n'est jamais aussi bien servi que par ses anciens amis... il y a une frontière que je ne franchirai pas... L'affiche est cette année fortement colorée et particulièrement lumineuse dans sa partie haute donnant l'impression qu'un gros soleil de juillet "mange" le toro qui charge. De là à y voir un hommage quasi posthume à l'actuelle plaza de toros de Pamplona pour qui certains ont le projet d'une couverture dès 2009... il y a un pas que je ne franchirai pas... mais la coïncidence est trop évidente pour ne pas l'évoquer. Oui, les partis politiques pamplonais (il semble y avoir un certain consensus à ce sujet) souhaitent couvrir "La Meca" afin de la rendre utile et rentable hors du seul temps de la San Fermín (concerts, spectacles...). J'ai du mal à imaginer l'immense bordel navarrais étouffé dans le sombre d'un toit de fer. J'ai du mal mais ça arrivera... Décidement cette époque écrase tout... même le souffle solaire d'une fête.
Et quand on pense qu'ils veulent installer les barracas des forains dans le quartier de la Rochapea, là même où se court tous les soirs cet extraordinaire instant de silence qu'est l'encierrillo...

"Buenas tardes tristeza"...

A découvrir Le site non officiel de la Feria del Toro & un blog espagnol consacré aux Sanfermines et intitulé Diario de San Fermín.

"Joyas del Flamenco"


Depuis le 10 février 2008, le quotidien El País propose à ses lecteurs, en supplément de l'édition du jeudi et du vendredi, d'acheter un CD consacré aux grandes gloires du Flamenco. La série s'intitule "Joyas del Flamenco" et a débuté avec une brève compilation de chansons de Camarón de la Isla. Au-delà de la simple musique, le disque est accompagné d'un livret contenant photos et textes consacrés à l'artiste. Pour les néophytes, ce livret s'avère fort intéresssant et peut représenter une entrée intéressante dans l'univers flamenco. Cette série durera juqu'au 29 mai 2008 et prévoit de traiter (entre autres) de Paco de Lucia, la Niña de los Peines, Tomatito, Terremoto, José Mercé... Si vous avez des amis proches de la frontière...

12 février 2008

Le Taureau de Lysenko


Je n'ose imaginer le tumulte causé par la révolution russe, l'expansion soviétique et les guerres civiles au coeur de l'Asie Centrale à la fin des années 1910. Les changements brutaux ne constituaient pas franchement des nouveautés dans cette région : quelques décennies plus tôt, les royaumes (khanats) locaux dirigés pour certains par de grands mamamouchis enturbannés de soie, arborant des barbes aussi formidables que leurs bedaines et se distinguant par une cruauté toute antique, avaient été intégrés au Turkestan russe par les soldats du Tsar.
Vladimir Lysenko est un illustre inconnu qui a peint ce taureau quelque part vers Tashkent autour de 1920. On ne sait pas grand-chose de lui : il fut comme tous les peintres de l'époque arrêté dans les années 1930 par la démence stalinienne au prétexte de la non-conformité de son art avec les principes communistes et finit par être réhabilité en 1953. Je crois qu'il fut ensuite interné dans les années 1950 et disparut sans que la date de sa mort ne soit connue. Tashkent avait dans les années 1920 des ambitions de ville "à l'européenne" et s'y côtoyaient la rusticité de l'Asie Centrale avec le développement d'une ville moderne, puis les larges avenues soviétiques à l'ombre des minarets et des coupoles des médersas. Les milieux artistiques avaient, semble-t-il, eu vent des nouvelles tendances picturales européennes.

Ce taureau est conservé au musée Savitsky de Nukus à 2 heures de route de Moynak, ancien port de la mer d'Aral, où l'on peut contempler (déplorer...) des carcasses de bateaux de pêche en train de rouiller dans le désert. La république autonome du Karakalpakstan qui abrite ces quelques lieux infiniment perdus fait partie de l'Ouzbékistan et c'est l'un des endroits les plus déprimants et tristes que j'ai visités au cours de ma vie. La disparition de la mer a rendu le climat encore plus continental, le vent charrie le sel et véhicule l'aridité, les usines partent en friches et les habitants au Kazakhstan, les maladies font des ravages et le spectacle de la ville de Nukus illustre parfaitement ces maux. Mais dans son musée miraculeux, des dizaines de toiles de l'avant-garde soviétique paressent devant de rares visiteurs.

Il me plaît d'imaginer à la vue de ce tableau la même inspiration taurine que sur les fresques du palais de Cnossos en Crète 3 500 ans plus tôt, la souple attitude d'un camarguais, le souffle du bicho face au premier burladero, la nuit face au soleil, le délice d'un détail de mauvais goût sur une toile de Klimt et toute la formidable énergie du désespoir.

Sur le musée de Nukus, lire le dossier de Télérama.fr.
Visiter également la page Web du musée.
Trouver le musée et quelques renseignements pratiques, c'est là.

11 février 2008

Vega Sicilia


L’Unico 1996 de Vega Sicilia est le dernier millésime de ce vin mythique qui vient d’être mis sur le marché, douze ans après le millésime. Aujourd’hui, j’ai eu le privilège d’y tremper mes lèvres. C’est encore très jeune, engoncé et trop à l’étroit dans la bouteille, mais porteur de tellement d’espoir, de tellement de promesses, de tellement de grandeur. Déjà l’émotion de quelque chose hors du temps, hors du commun. Ce vin est l’expression d’un savoir-faire, d’une ambition terrible et sans concession. Je m’étonne toujours que l’exigence d’excellence que l’on peut constater en matière vineuse ne trouve pas franchement son pendant en matière taurine.

Les femmes et les enfants d'abord


En titrant Tristes Curés, Solysombra ne s’est pas contenté d’appuyer là où ça fait mal ; il me permet de redécouvrir ces lignes sombres portées par la langue admirable de Pierre Bergounioux (Brive 1949). Sur un rude plateau au cœur du Limousin, il est question de silence et d’abandon, du désespoir des hommes seuls quand il n’y a plus rien à faire.
Dans un récent commentaire, un lecteur a évoqué un « campement de Roms » au sujet de l’élevage de Valverde. Mais quelque chose me dit qu’un campement de Roms doit vibrer des cris des femmes et des rires des enfants — ces « petites taches de couleur vive, mouvantes » (P. B.), libres interprètes de la petite musique de la vie. Et c’est bien pour cette raison que les Roms sont encore debout :

« Ce sont les femmes qui perpétuent les mondes, d’elles qu’ils naissent, par elles qu’ils périssent. Lorsque la sentence tomba, ce fut silencieusement, sans rien qui indique que les temps étaient accomplis, le pays parvenu au terme du voyage. Les hommes tiraient leur raison d’être, leur substance et leur nom, de la terre. Si peu qu’il y en eût, si ingrate, inclémente qu’elle fût, ils touchaient, avec elle, l’obligation de maintenir, le devoir de perpétuer la scène diluvienne, noyée de débris et de boue, que Fernand cultivait à l’écart du village et qui se répétait à l’identique à la sortie des virages, un peu partout.
Les grandes choses se font parfois sans bruit. Du temps passa, le même, en apparence, le fluide impalpable, inaltérable qui ne s’écoulait pas tant qu’il ne tournait sur lui-même, ramenant les heures, les personnages, le val et la hauteur, les saisons. Puis il fallut se rendre à l’évidence. Quelque chose manquait à l’image désastreuse, encombrée de carcasses métalliques, de bûches, saucée de fange, quelqu’un : la femme sans âge précis, presque sans visage, qu’on avait vu nourrir les poules à la volée, exécuter vingt et quelques chats. Et, par voie de conséquence, les petites taches de couleur vive, mouvantes, jetées dans l’immuable tableautin : les enfants.
Quelques célibataires d’un certain âge, déjà, n’ont pas voulu, pas pu suivre le mouvement, quitter les bois, partir. Ils tâchent désespérément à tuer le temps sans issue, sans relève, qu’il leur reste. Ils déboulent à toute heure au bistrot, le seul commerce à n’avoir pas fermé ses portes, bottés, en bourgeron, sales, mal rasés, les yeux flous. Ils s’assomment sans un mot de liqueurs avant de regagner, sous le soir, leur antre froid, leur cuisine vide. Parfois, ça ne va plus du tout. Ni l’abrutissement des gros travaux ni celui que procure le vin ne peuvent plus leur dissimuler ce qui se passe. Ils sont, ils le savent, les derniers. Alors l’ambulance glisse dans la nuit. Elle s’arrête, toute blanche, immaculée, insolite, dans la gadoue, devant le seuil, et les emporte vers les maisons de soins, dans la plaine ou alors du côté de l’Auvergne, au-delà des gorges du Chavanon. En leur absence, la forêt se rapproche, lance ses éclaireurs, masse ses pionniers. Le frêne, le sureau, l’alisier viennent tâter les fondations, effleurer les volets clos, se pencher sur les toitures. On en est là. Demain, tout sera terminé.
»

Fin du texte Sauvagerie, tiré de : Pierre Bergounioux, Un peu de bleu dans le paysage, Verdier, Lagrasse, 2001, pp. 26 & 27.

Image Valverde, une ganadería tant aimée, aujourd’hui mal en point. Quand le ballet des ambulances aura cessé... © Camposyruedos

Miletto se coupe la coleta


C'est étrange, il n'y a que sur Burladero.com que j'ai lu la nouvelle... Pas un site français d'information taurine ne me semble en avoir parlé, mais Julien Miletto a récemment annoncé qu'il mettait un terme à sa carrière de matador de toros "pour des raisons personnelles et non par manque de contrats".

Le lien, c'est par là...

08 février 2008

Mailing list


La mailing list de Camposyruedos est morte. Il s’agit d’un dégât collatéral de l’actuelle période de transition. Nous ne pouvons donc plus, pour l’instant, vous annoncer les nouveautés. Nous serons sans doute amenés à créer une nouvelle liste à laquelle il faudra vous abonner à nouveau, comme vous l’aviez fait pour la première. Tout cela sera sans doute mis en place début mars et nous vous tiendrons bien évidemment informés de sa création via le blog.
Sinon, une bonne nouvelle. Un de nos fidèles lecteurs assistera à la despedida colombienne de César Rincón et nous en aurons donc un récit averti et peut-être même quelques photographies.

07 février 2008

Inquiétude malgré tout


Je ne sais pas vous, mais ici, nous ne sommes pas franchement tranquilles au regard de la situation actuelle. C’est sur le site de la Fédération des Sociétés Taurines de France qu’il vous faut aller lire, voir et écouter ceci.



RDV au Secrétariat d'Etat à l'Ecologie envoyé par SPA75.

Tristes curés

Un de nos fidèles lecteurs vient de nous donner ce lien où l’on peut voir la corrida de Valverde qui sera lidiée à Vergèze début mars. Vous le constaterez par vous-même, c’est à pleurer. Les élevages toristas, ou ce qu’il en reste, traversent une très mauvaise passe. Et voir pareils animaux avec le fer du défunt curé, et même si c’est une arène de quatorzième catégorie, c’est à pleurer. Espérons au moins que ce soit un minimum encasté et puissant.

06 février 2008

Victimes du toreo


On oublie parfois du haut de nos tendidos le miracle que constitue le fait de parar, mandar y templar des toros bravos par un jeu de recortes y galleos et le danger qui rôde autour de chaque torero, vestido de oro o de plata. Les rares occasions qui me furent données d'aller chatouiller des bêtes cornues de moindre calibre armé de ma maladresse capote en mains me l'ont toujours rappelé...

Les toreros ont payé un lourd tribut à leur afición et c'est le compte détaillé de ce tribut qu'André López Lorente, membre de la centenaire société taurine La Muleta d'Arles, a tenu l'an dernier à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Manolete avec la publication d'un fascicule intitulé Nomenclature en hommage aux victimes du toreo. Très franchement, l'idée m'est d'abord apparue incongrue, voire d'un goût douteux, lorsque j'en ai entendu parler lors d'une tertulia de la féria du Riz 2007, mais la démarche de l'auteur n'a rien de morbide ni de quoi que ce soit que l'on puisse assimiler à l'image sulpicienne d'une conception du toreo se caricaturant à la pointe de son seul tremendisme. A la lecture de la liste des 475 victimes, on est saisi par la nécessité de profond respect dû aux toreros et l'on ne peut s'empêcher de compatir avec le funeste sort des légendes et des anonymes qui remplissent les colonnes du tableau.

L'ouvrage établit la liste chronologique des victimes du toreo et précise dans l'immense majorité des cas le lieu et la date de l'accident, le nom du toro et sa ganadería ainsi que la date du décès. Quelques pages sont sobrement consacrées aux toreros connus qui trouvèrent la mort dans l'arène et viennent "aérer" les tableaux de statistiques. L'hommage est d'autant plus émouvant qu'il vient rappeler également les disparitions dans des lieux aussi lointains aujourd'hui de la planète des toros que le Brésil, le Chili, Cuba ou le Paraguay sans distinction de grade ou de renommée.

L'ensemble est joliment illustré et très bien documenté. On peut le commander à la boutique des Passionnés d'Arles.

Levante


J’avais oublié de vous en parler de ça… C’est à se demander si CyR n’est pas en train de devenir le premier site taurin du cosmos ! On nous écrit, de plus en plus régulièrement, de tous les coins de la planète des toros. Là, il s’agit d’une organisation du Levante. Voyez plutôt :

La Empresa Dehesa Taurina, S.L. recupera los festejos denominados como Tardes de Gloria de la localidad castellonense de Torreblanca. Una feria cuidada y organizada con esmero y donde se citarán las principales ganaderías de corro del panorama nacional, con toros de 7 provincias españolas.
Durante el mes de Abril de 2008, durante los días de 5, 12 y 19, además del día 3 de Mayo (fecha elegida para la final) se realizarán tres espectaculares sueltas y toreos de toros de las principales ganaderías del territorio nacional. Quedando la final para el día 3 de mayo con los 6 toros ganadores.
Ya están concluidos y contratados los carteles, con presencia de los principales toros bravos de las ganaderías de La Paloma, Paiportero, Carlos Doménech, Gregorio de Jesús, Germán Vidal, Fernando Machancoses, Vicente Machancoses, Hnos. Benavent, Hnos. Navarré, Fernando Mansilla, José Albert, Hnos. Orero Lecris, El Gallo, Jaume Doménech, José María Arnillas, El Charnego, Juan José Laparte, ….

También se organizarán un desafío Hnos. Orero Lecris-José María Arnillas, Exhibición de la ganadería de Gregorio de Jesús con los toros Guerrero y Ratón hasta un total de 16 reses de sus principales cabezas, Concurso Nacional de Emboladores con toros de José Marco (Pacoc)

Con esto la Empresa Dehesa Taurina, s.l. pretende afianzarse y abrirse camino entre las empresas punteras del Levante español, con la delegación de Dehesa Taurina-Levante, s.l., dirigida por José Luis Vilar. Para ello, ya se tienen concertadas tres ferias más, además de la venta de toros cerriles para comisiones de 6 localidades distintas del Levante.

Más información en http://www.ferrodex.com/.
Dehesa Taurina, S.L.
Somos el mundo de los toros.

Campo ! (II)


Malgré l'agaçante constatation de la généralisation des fundas, jusque et y compris au sein des élevages que nous chérissons, les pérégrinations camperas constituent encore la meilleure source de régénérescence de notre afición.

Comme Laurent l'annonçait dans son message ci-dessous, nous tenterons bientôt de vous faire partager nos joies et nos peines, nos coups de coeur et nos coups de gueule ; bref, nos sentiments et nos émotions.

En attendant, et pour rebondir sur le commentaire d'un lecteur, deux clichés sous la pluie de Castille : El Fundi et une magnifique cabeza... protégée. Les deux photographies ont été prises au même endroit.

La suite, très bientôt.