Yannick Olivier posait l'an dernier la question, ici même, "[...] mais après lui ? Après lui, la fin d’un monde". Antonio Peláez Lamamié de Clairac est décédé vendredi 15 février d'une "larga enfermedad" paraît-il. Ça arrive ces choses-là, c'est triste... Il avait les yeux bleux et les rondeurs joviales de l'âge qui avance. Il s'était levé tôt ce dimanche pour nous raconter ses toros et surtout ceux des autres, ceux de ce monde charro effondré depuis déjà des lustres. Il s'était levé tôt pour nous causer des Dionisio qui n'existent plus, des autres Santa Coloma qui s'évaporent un peu plus chaque jour et de ses Gamero Cívico construits tout devant comme des lions. Il avait dû se dire que nous aimions les cornes, les longues, les grandes, les qui foutent la frousse derrière un simple mur ou les côtelettes au chaud, l'été, sur les tendidos. Il s'était senti obligé de nous expliquer pourquoi les siens n'étaient pas des cornalones comme on en rencontre fréquemment chez les cousins de Samuel Flores. Ce n'était pas tout-à-fait ça pour lui le Gamero Cívico. C'était sa seule explication, elle en valait bien d'autres plus élaborées. Et puis, l'oeil de gosse en alerte, il avait seulement rajouté qu'après tout, les cornes des toros, ça ressemblait un peu à ce que les gars avaient entre les pattes, c'étaient pas nécessairement les plus grandes qui agissaient le mieux...
Belle définition du trapío...