31 août 2007

Betialai


C’est Bastonito dans son blog qui nous renvoie vers ce post : La torpeza, écrit par Betialai.

Ce papier est d’une telle pertinence que malgré sa longueur il nous faudra bien songer à la traduire pour ceux qui ne lisent pas la langue de Cervantes.

Il s’agit d’une critique du toreo de José Tomás tel qu’il le distille depuis son retour. Je ne l’ai vu qu’à Barcelone et serais donc bien en peine d’émettre un avis autorisé sur la question.

Voilà, en tout cas, qui mérite réflexion.

Le triomphe du vaincu


Toujours nos maintenant lointains souvenirs. Le maestro Rincón, après avoir croisé la route de Bastonito. Le triomphe du vaincu comme avait judicieusement titré Javier Villán. Photographie jamais publiée non plus. Me voilà à fouiner dans mes souvenirs...

Il nous reste nos souvenirs...


Le maestro Rincón n’aura donc pas droit à une despedida madrilène... Pfff... Trop dur, trop déçu. Bien sur qu’il est fatigué, au bout du rouleau, et qu’on ne peut lui en vouloir après tout ce qu’il nous a donné. Mais la déception est grande tout de même. Il nous reste nos souvenirs. Tiens, jamais publiée celle là. C’était avec 'Bastonito'...

30 août 2007

¡Eso es torear!


Nous allons bientôt reprendre le cours de notre hommage au maestro colombien ici à Madrid en octobre 1993, dans le vent et face à un Puerto de san Lorenzo...



Otoño 2007


Ce n’est pas encore officiel mais de source plutôt bien informée il semble que la despedida de César Rincón à Madrid se fera le samedi 6 octobre 2007. Le cartel ne sera pas un mano a mano comme déjà annoncé. César visiblement en très mauvaise forme aurait refusé la confrontation avec le Cid. Mais le cartel devrait être important. Le lendemain, le 7 octobre, corrida d’Adolfo Martín avec probablement Rafaelillo. A suivre et à confirmer.

Aux armes !!!


Suite aux réactions diverses stimulées par l'excellent article de Alain Léauthier, journaliste à Marianne, qui, sans toutefois démentir, brise enfin l'idée que deux pages du dit magazine furent récemment consacrées a la cause "anti" par conviction, on constate que décidément, le débat est bel et bien vif. Ainsi, si les antis sont toujours aussi virulents et corrosifs, les "pros", eux, entrent assez facilement dans la melée sans être certains de véritablement y défendre la cause. En gros, sommes-nous bien représentés, savons-nous nous défendre, et avons-nous de vrais arguments ?

Ce débat passionne, c'est un fait. On l'a vu partout, et souvent n'importe où, avec les antis d'un coté et les "pros" de l'autre qui se frottent lamentablement dès que le steak est jeté. La chose est connue, le spectacle fait recette et en langage "téloche" on parlerait de concept. Et bien, sur le Net, dites-vous que c'est la même configuration : un parti à gauche, l'autre à droite, et au milieu la confusion la plus totale d'où il en sort un vaste n'importe quoi avec des bribes d'arguments à peine sensés des 2 côtés, de la part d'antis plus avides de chair qu'un grand blanc dans un bac à viande, et des pro-corrida vaguement concernés qui n'ont que la poésie et la philo pour argumenter une cause dont ils n'osent même pas avouer la crauté. Et c'est bien souvent que je me dis : "Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?"

C'est-à-dire que face à une meute de pittbulls déchaînés, deux options s'offrent à vous : leur rentrer dedans armés comme un porte-avions ou partir en courant. C'est pareil face aux antis. Si vous n'êtes pas armés pour rétorquer autrement qu'en avançant le fait que la "corrida, c'est beau", préférez un large sourire et passez votre chemin, cela ne vous empêchera pas de garder vos convictions ou de vous regarder dans une glace. Car de débat, il n'y en a point. Pour preuve, jamais un aficionado convaincu n'est sorti anti d'une telle confrontation, et réciproquement. Pourquoi n'arrivons-nous pas à communiquer ? Parce que ni eux ni nous n'en n'éprouvons vraiment l'envie ou le besoin, chacun étant assis sur ses certitudes et souhaitant le rester. C'est mon cas. J'aime les toros et, paradoxalement, j'aime voir tuer des toros. C'est dur, abrupt mais vrai. Pourquoi ? J'en sais rien, c'est comme ça. C'est la corrida de toros. Ne cherchez pas à vous dissimuler derrière de sombres histoires d'esthétique ou de beauté du geste, mais appuyez plutôt là où ça fait mal : la corrida, ça pue le sang, la sueur, un peu la merde, aussi, et c'est cruel. Vous verrez qu'en partant de ce principe, vous ne vous ferez pas beaucoup d'amis chez les antis, mais si vous voulez parler "Toros", c'est en ces termes. A prendre ou a laisser. Alors bien sûr, vous pourrez toujours leur expliquer qu'un toro ça vit paisiblement dans un champ pendant 4 ou 5 ans, et qu'il ne sent rien à la pique, et que les banderilles c'est de la foutaise en terme de douleur et patati et patata... Rien n'y fera, d'ailleurs, moi-même, je n'en suis pas convaincu. Mais je m'en fous, parce que ce que j'aime chez le toro, c'est ce qu'il est : un combattant, une brute fière et farouche, avide de foin, de femelles et d'adversaires. Le ballet pour photographes, auquel beaucoup d'entre nous croient malheureusment aujourd'hui, n'est pas la corrida de toros. D'ailleurs, si le toro était un collaborateur avéré, quel serait l'argument d'un tel final ? Aucun. La mort ne se justifie que dans l'adversité.

Ainsi, si les sentiments sont aussi confus dans nos têtes d'aficionados, c'est que les avis divergent sur la façon d'appréhender la chose. C'est juste qu'on a la corrida qu'on mérite. Problèmes d'éducation des foules, de mundillo, de merchandising aussi. C'est notre époque et nous la subissons également en tauromachie. Mais cela ne justifie en rien ce complexe qui fige nos arguments, cette gêne publique qui nous empêche d'assumer pleinement notre passion et nous fait balbutier trois conneries sur la tradition ancestrale de la corrida et la parfaite plénitude du toro tel un roi dans son pré pendant la durée de sa merveilleuse vie. Stop !

Ainsi, mes biens chers frères, mes bien chères soeurs, ASSUMEZ-VOUS ENFIN ET REVENDIQUEZ OUVERTEMENT VOTRE PASSION POUR LA CORRIDA ! ARRETEZ DE LA SUBIR ET DE VOUS EN EXCUSER !!!

Moi, je n'aime pas les antis et je les trouve ras du front mais si je dois les affronter, je ne leur parlerai certainement pas de beauté du geste ou de tradition à la con mais de tíos terrifiants, de batacazos dantesques et de peleas d'un autre temps. Après ça, soit on se met sur la tronche, soit on se barre chacun de notre coté, mais pas de compromis.

29 août 2007

Calahorra et Madrid

Pour ceux qui n'iront ni à Bayonne ni à Rieumes voir combattre les Coquilla de Sánchez-Arjona ce week-end, restent les possibilités, plus lointaines et donc plus coûteuses, de faire le déplacement soit à Calahorra (Rioja) pour assister à la course de Dolores Aguirre Ybarra le samedi 1er septembre, soit à Madrid (tant qu'à faire) pour voir lidier six novillos de la ganadería santacolomeña de Francisco Madrazo, le dimanche 2 septembre 2007. Les Aguirre, tout le monde connaît, et, l'an dernier, la course de Calahorra est sortie très encastée et très puissante. L'élevage de Francisco Madrazo a moins de renommée mais son origine double peut susciter l'intérêt des aficonados de toros. En effet, la finca de Madrazo qui se situe dans le voisinage de celles de Justo Nieto (Vega-Villar par Encinas) et de Gutiérrez Lorenzo (Murube) voit pousser des bichos descendants d'une part de la ligne Santa Coloma-Graciliano (à dominante ibarreña) et d'autre part d'un croisement avec des La Quinta (Buendía). De toute façon, soyons heureux que la plaza de Las Ventas programme encore quelques Santa Coloma, fussent-ils novillos...

>>> Retrouvez sur le site la galerie des toros de Dolores Aguirre Ybarra prévus (en avril) pour le pueblo de Calahorra ainsi que celle des novillos de Madrazo retenus (en avril) pour Las Ventas.

L'apartado à Bilbao (III & fin)


Aux alentours de midi, c’est l’effervescence autour de la fosse. Non sans gravité, le président des Corridas Generales, Matías González, prend la parole :
« Agun deneri. Buenos días a todos. Vamos a proceder al apartado y enchiqueramiento de la corrida que va a celebrarse esta tarde en Vista Alegre. Los toros pertenecen a la ganadería de La Quinta, propriedad de don Álvaro Martínez Conradi que se encuentra con nosotros, y le damos la bienvenida. Serán lidiados por los siguientes matadores de toros : Juan José Padilla, Antonio Barrera y Salvador Cortés. »1
À sa droite, un membre de la Junta saisit le micro qu’on lui tend et assure que cette dernière s’est efforcée de monter les meilleurs carteles possibles, des carteles à la hauteur, bien évidemment, de la qualité de l’afición bilbaína... Un mot sur le micro antédiluvien qui, une fois la surprise passée, participe grandement au charme terrible de cette cérémonie en diffusant un son métallique insolite. Le politique de service ayant remercié son auditoire, il transmet le micro à l’aficionado (dont je n’ai point retenu le nom) chargé de présenter l’élevage du jour. Une présentation à l’image de la tenue vestimentaire du monsieur : très classique.

Drriiing !!! Aucun doute permis, il ne peut s’agir d’un portable qui, soit dit en passant, restera impérativement fermé. La sonnerie est aussi désuète que le microphone ! Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Tous les repères dans l’espace vont être donnés à partir de ma place, quasi idéale2, car elle permet de voir les trois ouvertures par lesquelles les toros seront successivement menés. Bang ! La porte de droite (non visible sur la photo et située en face des officiels) s’ouvre aussi violemment que celle d’en face à gauche (en haut à gauche sur la photo) est ouverte calmement et simultanément, à l’aide d’une corde, par l’homme en blanc voisin du président. Un cabestro muy tardo finit par pointer son mufle et traverser la fosse pour rejoindre le corral en face à gauche, puis par retourner (les deux portes étant maintenues ouvertes) d’où il vient, et ce, deux fois de suite. À la troisième, le voici accompagné de deux toros. Cette scène se répètera quatre fois, car quatre fois deux toros plus le sonnailler défileront sous vos yeux. Bang ! La porte de droite se referme, celle d’en face à gauche s’ouvre et, via un passage par la fosse, les trois cornus s’engouffrent dans le corral ainsi découvert et s’y retrouvent emprisonnés, car notre homme en blanc a repoussé, immédiatement mais sans empressement, la porte à l’aide d’une perche. Malgré la rapidité des bêtes et l’efficacité des hommes, j’ai pu apercevoir un toro, bien ingrat et un peu nerveux, charger notre cher et "brave" cabestro qui a, avec beaucoup d’expérience on l’imagine, prestement esquivé l’agression. Aussitôt, le corralero tire sur sa corde pour libérer un des toros dans la fosse. Ceux-ci, ne trouvant pas d’issue, sont instinctivement attirés par la seule sortie possible, à savoir la porte par laquelle ils sont arrivés. À ce moment-là, les deux toros convoitent la place dans la fosse qui n’en accueillera qu’un seul... Eh bien, il faut avoir assisté une fois dans sa vie d’aficionado à la faena del corralero vestido de blanco, consistant à manœuvrer la lourde porte du corral à l’aide d'une perche, pour (sa)voir comment il est possible d’empêcher, et avec quelle délicatesse, un taureau de combat de 540 et quelques kilogrammes d’aller où il veut !

La bête est là dans toute sa majesté, menaçante, inquiète et frémissante. Elle hume l’air, contient sa colère, agite les oreilles, bascule ses cornes en arrière et le morrillo enfle. Tandis que nous scrutons son armure fine et limpia, son dos fort et cárdeno, sa silhouette sèche et musculada, le chef d'orchestre Matías González nous donne son ordre de sortie (ou s’il est sobrero, son rang ; les sobreros, muy serios bien entendu, appartenant à la même ganadería : quel luxe !), le nom de son matador ainsi que sa carte d’identité (numéro, nom, date de naissance, pelage et poids). Une fois les mots envolés, la porte coulissante (en haut à droite sur la photo) glisse et invite le toro à rejoindre son chiquero. C’est au tour de son frère de pénétrer dans la fosse et de nous ravir du même spectacle. Une mise en scène précise, huit fois répétée, toujours différente.

L’impressionnant ballet terminé, don Álvaro Martínez Conradi reçut droit au cœur, en guise de félicitations et de remerciements, les applaudissements nourris de l’assistance. Cette dernière quitta les lieux pour se rendre massivement aux corrals — les lots que j'y ai vus, au travers de persiennes "tue-photos", me parurent bien fades, même à Bilbao, en comparaison de celui que je venais d’admirer. En effet, ce dimanche matin, huit cuajados et entipados toros Santa Coloma-Buendía de l’élevage de La Quinta éblouirent la fosse. Certes, la situation en hauteur écrase et permet très difficilement de juger de la juste stature des bêtes, mais quand la nette sensation d’avoir vu, comme ce fut précisément le cas, huit fois les mêmes toros vous étreint, quelque chose vous dit que l'on ne vous a pas servi des sardines de la ría voisine. La grande homogénéité de ce lot excellemment présenté et limpio valait à elle seule le déplacement. Dans le fond, qu'importe si l’après-midi la course ne fut "pas bonne"...

Enfin, et comme l’a si justement écrit Thierry Vignal dans son Petit guide du pèlerin de l’apartado à Bilbao, cet apartado « vous donne le sentiment que la tauromachie est tout de même autre chose qu’un divertissement ; que ce n’est ni du cirque, ni du cinéma, mais autre chose. Pour le reste, l’apartado se vit ; il ne se raconte pas. »

1 Discours rituel (les noms propres changeant) piqué dans Petit guide du pèlerin de l’apartado à Bilbao, de Thierry Vignal, TOROS n° ? (désolé, mais je n’ai qu’une photocopie à ma disposition).
2 Se placer à la gauche des officiels vous permettra certes plus sûrement de capter le regard des bêtes qui, lorsqu’elles viennent de pénétrer et d’être emprisonnées dans la fosse se retournent instinctivement vers la porte refermée ; mais il devient problématique et peu judicieux de prendre en photo les toros, particulièrement stressés (il n’est pas rare de les voir déféquer) et tous sens en éveil.

Épisodes précédents Cliquer sur L’apartado à Bilbao (I) & sur L’apartado à Bilbao (II) ; bien conscient du décalage existant entre la publication de ces lignes et la fin des Corridas Generales, je tâcherai pour l’année prochaine de rédiger un résumé...

Image Un La Quinta dans la fosse aux toros © Campos y Ruedos

28 août 2007

"Un homme seul..." Bilbao 2007


En lui collant la bise au bas du tendido 8 (à chaque tour de piste du maestro), la minette blonde enrouleuse de tissu bleu a sans cesse soigneusement évité de le serrer de trop. Non par pudeur ni souci de courtoisie, mais tout simplement pour ne pas peindre de sang noir le haut de sa tenue vert pomme de midinette blonde. C’est ce ventre rouge noir, sali de toros et craint par une blondinette bien mise, qui fait de Manuel Jesús 'El Cid' ce qu’il fut ce samedi 25 août à Vista Alegre... un Maestro. L’affiche de l’ Aste Nagusia 2007 annonçait ; "6toros6 de la ganadería de Victorino Martín Andrés para El Cid, único espada". A 20h30 ou 40, il eut fallu taguer un erratum, en rouge noir comme son ventre peint : "6faenas6 de El Cid". Mais on ne sait jamais à l’avance ces détails essentiels...
Car pour se badigeonner ainsi un ventre sans relief, il faut être boucher et manier la tripaille ou être torero, comme on dit, « de verdad ». Lui est torero et maître en la matière. Unico espada à Bilbao, une solitude d’évidence torera l’habilla de 18 heures à 20h30. El Cid se chargea de tout dans le ruedo : il guida seul les pupilles du paleto vers les chevaux ; les reçut également seul ; les vit mourir seul, une fois encore. Les larmes creusaient encore plus des joues de fatigue, les bras vers la multitude, un chef d’orchestre sans orchestre, seul parmi les notes, le bas du ventre peint de sang noir. Au cœur de la mythique (quoique le mythe s’effrite fortement ces dernières années) et rude Afición bilbaína, il composa six faenas, de la sortie du toril au crochet de l’arrastre. Tout seul, comme un grand. De sobres gestes de la main (le plus souvent la gauche) suffisaient à réduire au silence les conseils discrets du péonage.
Il y eut donc six faenas, six leçons. Parfois, les circonstances de la vie font qu’un ami néophyte vous accompagne à une corrida. Les questions s’enchaînent et les réponses sont parfois difficiles à mettre en mot. « Ça veut dire quoi se croiser ? - Regarde le gars sur le gris, il est en train de t’apprendre, regarde, tu vas comprendre de toi-même ». Et tout le monde, des gosses buveurs de Coca-Cola aux pimpantes mamies de sortie, a compris ce que « se croiser » devant un toro signifiait, en quoi cela pouvait être essentiel pour combattre un taureau de combat. Aucun aficionado ne l’expliqua à son voisin, tous se turent car il fallait se contenter d’observer pour comprendre. Six leçons de lidia ! Point.

Evidemment la main gauche, évidemment et toujours... El Cid était chef d’orchestre, professeur, torero, peón de brega et simple mec ému de faire tout ça dans une bienheureuse solitude.
Face à lui, six Victorino Martín Andrés... Tout le monde le savait, nous venions aussi pour cela, finalement. Ils furent les Victorino que le mundillo espérait, Victorino d’aujourd’hui, sans poder, sans bravoure et incessamment à la limite de la faiblesse avérée. Au troisième tiers, ils furent bien-sûr les collaborateurs attendus avec ce soupçon de piquant qui les rend encore intéressants. Ils ne leur reste quasiment plus que cela pour se démarquer du commun médiocre des taureaux de combat. Un matin, Victorino Martín García, qui semble toujours très satisfait de ses bestiaux, se lèvera avec l’idée foireuse d’assassiner définitivement cette pointe sournoise de piment qui fait encore frissonner les figuras. Ce matin-là, il pourra pleuvoir, faire beau ou neiger à "Las Tiesas de Santa María", l’Afición pourra s’étreindre de noir et penser à l’ancien temps. Les Victorino n’ont peut-être jamais été au cours de leur histoire de grands braves aux piques (c’est la thèse de certains) mais nous sommes cependant contraints de constater à quel point il leur manque un élément fondamental dans la constitution comportementale du taureau de combat : la bravoure ! Ce qu’ils font au cheval (et je prends en compte les mauvaises et laides piques administrées toute l’après-midi = en arrière, cariocas, dans l’épaule...) est proprement insignifiant et relève actuellement de la plus pure statistique d’en-tête de reseña de critiques taurins « autorisés » et « dignes de foi »: « Le lot a reçu 12 piques » et point. Les Victorinos chargent le cheval et poussent sur deux mètres et…s’est terminé. ¡Nada más! Seconde mise en suerte et rebelote, mais cette fois-ci sans pousser pour recevoir un léger picotazo destiné à éviter qu’ils ne s’effondrent au troisième tiers. Ils leur restent donc ce fonds de caste un poil aigrelette qui les empêche encore de se mettre à genoux pour se confondre avec le sable. Mais de nos jours, et même à Bilbao, le public, debout, applaudit deux hommes qui fabriquent ces toros et il y a même une peña taurine landaise, parée de foulards roses, qui rêvait de vuelta au toro... Même les grandes corridas offrent leur lot d’étrangeté.
De cette course qualifiée d’« historique » à 20h40 ( out va trop vite de nos jours), les souvenirs de tous raconteront seulement, dans bien longtemps, qu’un homme seul a fait, du mieux qu’il a pu et du mieux que l’on pouvait l’espérer, son métier de torero, de matador et surtout de lidiador. Les toros seront oubliés malgré les prix et les léchouilles habituelles du mundillo admiratif d’un ganadero en perte de repères.
Main dans la main avec la solitude émue de Manuel Jesús 'El Cid', 20 000 personnes ont pour une fois ovationné celle, solennelle et bougonne, du président Matías à qui l’on doit attribuer le second grand geste taurin de la journée : l’octroi tout-à-fait justifié de la seconde oreille au 5ème toro, et ce, malgré une première entrée a matar conclue d’un pinchazo mais donné avec engagement et dans les canons. Ne boudons pas pourtant notre plaisir, El Cid nous a remis, pour un temps, les yeux vers l'espoir.

27 août 2007

Feria del Pilar 2007


Le 22 août dernier, les carteles de la prochaine Feria del Pilar ont été dévoilés officiellement au public. Ils se présentent de la façon suivante :
Vendredi 5 octobre : Toros de La Quinta (Santa Coloma-Buendía) pour Javier Castaño, Luis Vilches et Alberto Álvarez.
Samedi 6 octobre : Toros de Alcurrucén (Núñez) pour Antonio Gaspar 'Paulita', Alejandro Talavante et Daniel Luque.
Dimanche 7 octobre : Toros de Pedro y Verónica Gutiérrez Lorenzo (Murube) pour Andy Cartagena, Sergio Galán et Diego Ventura.
Lundi 8 octobre : Toros de Cebada Gago (Núñez-Domecq-Cebada Gago) pour López Chaves, Javier Valverde et Paúl Abadía 'Serranito'.
Mardi 9 octobre : Toros de Baltasar Ibán (Contreras-Domecq-Ibán) pour Uceda Leal, Curro Díaz et Morenito de Aranda.
Mercredi 10 octobre : Toros de Fuente Ymbro (Domecq-Jandilla) pour Juan Bautista, Salvador Vega et Matías Tejela.
Jeudi 11 octobre : Toros d'El Pilar (Domecq-Matías Bernardos) pour Finito de Córdoba, El Juli et El Fandi.
Vendredi 12 octobre : Toros de Marqués de Domecq (Domecq-Nuñez) pour Jesulín de Ubrique, El Cid et César Jiménez.
Samedi 13 octobre : Toros de Victoriano del Río (Domecq-Algarra) pour Enrique Ponce, Salvador Vega et José María Manzanares.
Dimanche 14 octobre : Toros de Miura pour El Fundi, Rafaelillo et Jesús Millán.

En consultant l'excellent site Internet de l'association culturelle La Cabaña Brava, de Zaragoza, vous pourrez lire l''éditorial consacré à cette féria.

26 août 2007

El Cid en Bilbao...


Avant de revenir sur la tarde du Cid à Bilbao le samedi 25 août 2007 face aux toros de Victorino Martín, retrouvez sur le site la galerie de cette corrida construite, dominée et menée de bout en bout par le dominio et la quiétude du maestro de Salteras.

L'apartado à Bilbao (II)


9h40 > 11h. C’est l’attente, voir L’apartado à Bilbao (I).

11h. Ouverture de la taquilla. Le prix d’entrée est fixé à 5 €. Cette information pourtant basique ne figure ni au guichet ni dans la plaquette officielle ni sur le site Internet bancal de la plaza ni nulle part ailleurs. Avant de débourser vos euros, il se peut que vous entendiez parler de numéro(s) entre le guichetier et un des aficionados vous précédant. Si comme moi, vous ne comprenez rien à cette histoire de numéro, n’en faites pas cas.

Entre 11h02 et 11h05, il y a comme qui dirait un petit flottement dans l’air car la "grande porte" en bois de l’entrée principale, le véritable point de départ de la visite, est fermée ; le "groupe des six" s’est volatilisé ; les gens filent de tous côtés ; je me sens soudain un peu désorienté. Quelques minutes plus tôt, j’avais bien aperçu le ganadero et son mayoral pénétrer par cette porte dans Vista Alegre, mais moi je reste obstinément bloqué. Et puis, il se passe un truc... Après analyse de la situation, je dois vous avouer que le courage ou le culot n’avaient rien à voir dans l’affaire ; il suffisait de se réveiller, d’avancer, de sortir les mains des poches et de pousser la porte ! C’était ça, le truc.

11h05 > 11h10-15. Soulagé, au propre comme au figuré, je me sens pousser des ailes et j’en profite pour prendre quelques photos, notamment la tête de 'Carjutillo', un Samuel Flores muy cornalón estoqué par Enrique Ponce... J’accède au callejón le plus naturellement du monde et je vise le toril entre les vomitoires des tendidos 4 & 2. Libre d’aller où bon me semble (c’est une réalité incontestable), j’aurais pu faire plus court en traversant l’étonnant ruedo gris souris, ou plus long en me reposant au passage dans un des sièges bleu délavé qui habillent joliment et confortablement les lieux.

11h15 > 11h30-35. À droite et perpendiculairement à la porte du toril, il s’en trouve une petite bien curieuse, vraiment pas haute, vraiment pas large. Par précaution, je plie les genoux et me mets de profil — voilà comme ça, à la façon d’un Égyptien. J’arpente désormais un étroit couloir ainsi conçu qu'il permet de voir clairement celui de gauche que fouleront les toros en provenance de leurs chiqueros... Mmmh... Le fond de l’air est frais et les mains sont moites. Au bout, un patio nimbé d’une lumière quasi surnaturelle et sobrement fleuri m’accueille. Hop ! je gravis quelques marches, obéis à la flèche "Apartado" puis je tourne à droite, passe sous une arcade et me rallie, au pied d’un escalier et devant LA porte, aux quelques visiteurs déjà présents. Des six de tout à l’heure, il n’en reste plus qu’un ! C’est de nouveau l’attente, dans un silence relatif — les discussions reprenant — et une obscurité incomplète — la lumière naturelle de la fosse toute proche léchant nos visages. Sur injonction d'un employé de la plaza, nous laissons un passage libre où nous ne tardons pas à y voir défiler officiels et personnalités, dont Eduardo Miura en personne.

11h30-35 > 11h50. Des fourmis dans les jambes, je rentre fébrilement en oubliant de me munir de la fiche (pas vue, pas prise ; soyez vigilants) présentant les toros et les sobreros du jour. C’est un simple bout de feuille blanche comportant des informations erronées — reprises dans le programme officiel —, que je finirais par récupérer une fois l’apartado terminé auprès d’une veste bleue à col rouge — c’est l’uniforme du personnel de Vista Alegre. À cet instant, vous pouvez filer aux corrals jeter un œil aux toros mais sachez qu’il vous sera également possible de le faire un petit quart d'heure durant après la fin de l’enchiqueramiento de la course. Je fais le tour en obliquant à gauche (on peut aller tout droit) pour m’installer à la droite des officiels qui occupent un des côtés du carré sur le mur duquel on lit : "Junta Administrativa / Autoridades". Les trois autres côtés, réservés aux aficionados, sont pourvus d’adorables petits gradins en bois peints en rouge (voir photo). Les pieds posés sur la première planche, je m’assois sur la deuxième, celle du milieu, mais attention, celle-ci ne correspond nullement au premier rang ! Je m’explique. En effet, j’ai vu des personnes s’asseoir comme moi sur cette rangée du milieu et d’autres venir se poster debout devant elles, sans crier gare après un détour aux corrals, les pieds entre la première planche et le muret, les coudes appuyés sur le rebord numéroté (!?) de la fosse. Les indélicats (ou les habitués) occupaient dès lors le premier rang tandis que les dindons de la farce qui pensaient s’y trouver se voyaient relégués au second et ainsi de suite. Soyons clairs, les gradins offrent quatre rangs de spectateurs et aucune place assise vu l'affluence !
En bas, à l'écart du monde, on peaufine les derniers réglages, on graisse avec application le seuil de la porte coulissante et on vérifie la bonne marche des portes qui ne coulissent pas. Des portes choyées par les uns, maltraitées par les autres...

11h50 > 12h. Ça remue derrière, au-dessus — il y a du monde sur la galerie, peut-être des invités, à moins que l’on puisse y monter, je ne sais pas — et en-dessous de moi. Le sorteo a commencé, présidé par... le président Matías González. Tout ce petit monde s'agite en prenant bien soin de ne pas marcher dans la gadoue et Morenito d’Arles, l’inénarrable "lieutenant" de Juan José Padilla, n’en finit pas de se signer. Vous voulez que je vous dise ? Le sorteo, c’est chiant !

Ce constat personnel fait, je préfère rêvasser en admirant ce puits de lumière envoûtant ; je passe en revue les nombreux azulejos célébrant les élevages ayant obtenu le prix au lot le plus complet des Corridas Generales depuis plus de quarante ans ; j’observe du coin de l’œil les sourires crispés et la main droite tremblante du ganadero resté à nos côtés. Lentement, imperceptiblement, une sensation d’être hors du temps ou dans un ailleurs indéfini s’immisce, croît et vit en moi.

À suivre...

Image Le "carré" & la fosse aux toros © Campos y Ruedos

Féria de Béziers (II)


En guise d'adieux à la place biterroise, sur les gradins de laquelle je ne poserai à l'avenir mes fesses qu'avec grande parcimonie, j'ai décidé de me livrer à un exercice pas si aisé qu'il pourrait y paraître au premier abord, et dans lequel excellent pourtant la plupart de nos chers revisteros : extraire un élément positif de chacune des cinq courses (quatre corridas, dont une mixte, et une novillada) auxquelles j'ai assisté cette année, c'est-à-dire l'intégralité du cycle à l'exception des deux novilladas sans picadors matinales. Arrive un moment, dans une vie d'aficionado, où il faut agir en adéquation avec ses opinions et ses convictions. Or payer (très cher) pour assister à ce type de spectacles est devenu au fil du temps au-dessus de mes capacités.

Il eut sans doute été plus simple de détailler par le menu tous les aspects négatifs de cette féria (bétail des trois premiers jours, attribution des trophées pour le moins fantaisiste, décisions présidentielles - telles que le remplacement de toros mansos parfaitement valides - ahurissantes, diestros adaptant leur toreo aux exigences d'un public globalement sans le moindre critère, etc.) ; mais outre le caractère fastidieux et inutile de la démarche, cela n'eut renseigné ni intéressé personne. Alors une fois n'est pas coutume, avant de déserter, soyons beau joueur.

11 août : comme il le fit à Dax au cours de la même semaine, El Juli a fait montre de toute l'étendue de son talent face, certes, à une chèvre, qu'il réussit à mettre dans sa muleta puissante après deux réglages. Il se comporta en outre tout l'après-midi en chef de lidia impeccable, n'hésitant pas à dispenser des conseils à Julien Miletto qui, malgré une envie patente, en a encore énormément besoin. Encore une fois, quelle frustration de voir un tel maestro face à de tels toros.

12 août : en trois faenas, Sébastien Castella a enfin pu montrer au public de sa ville (et des plages environnantes) les progrès immenses qu'il a réalisés ces dernières années. On adhère ou pas à son projet tauromachique, mais du poignet, de la ceinture et de la classe, ce garçon en a à revendre ; ce n'est plus un secret pour personne. Personnellement, cela m'a laissé assez froid, et l'attribution des cinq oreilles et de la queue (sic), après trois mises à mort défectueuses, m'a franchement fait rigoler - c'est toujours mieux que d'en pleurer. Le régional de l'étape, mieux vaut le voir face à d'autres adversaires et devant un autre public.

13 août : étant peu sensible aux charmes équins du rejón, et surtout n'y connaissant rien, je laisse à d'autres le loisir de se réjouir de la prestation de P. H. de Mendoza. C'est plaisant à l'oeil, mais voir galoper des toros mutilés (disons plus visiblement mutilés que pour les piétons) comme des petits toutous derrière un canasson ne m'élève pas vers les hauteurs. Dommage, car les quatre combats menés à pieds aux bestioles destinées aux matadors avaient de quoi faire regretter la plage. Retenons donc le classicisme non dénué, parfois, de profondeur, de Juan Bautista. Malheureusement, cela manquait cruellement de transmission ; la faute aux toros ? Sans doute.

14 août : enfin des toros. Les deux derniers jours de la féria d'août étaient réservés ces dernières années aux deux corridas "toristas" du cycle (Cebada Gago et Miura bien souvent). Cette année, on prit deux élevages pas particulièrement réputés monstrueux, mais en sélectionnant des exemplaires charpentés et probablement, en allant faire son marché dans les familles les moins commodes. Résultat : des toros bien présentés mais parfois hors de type et formant des lots peu homogènes. Il y eut malgré tout de l'animation en piste et des tercios de piques (où les pupilles du Puerto de San Lorenzo ont davantage fait preuve de violence que de bravoure, mais avec un certain poder) animés. Malheureusement, les coletudos aptes et désireux de nous montrer leurs opposants étaient aux abonnés absents.

15 août (matin) : un lot intéressant de toros aux comportements variés a permis aux quelques spectateurs de prendre un peu de plaisir à cette novillada matinale. Pas des foudres de guerre, mais des novillos le plus souvent abordables, avec parfois du piquant mais manquant de force pour certains exemplaires. C'est Joselito Adame qui a permis de se régaler face à ces deux opposants. El Santo, mal remis de sa blessure, et J. A. Ferreira, décevant, n'ont à aucun moment réussi à se hisser à son niveau ; dommage car leurs adversaires méritaient mieux.
15 août (après-midi) : deux bons toros - les moins lourds, cf. remarque ci-dessus au sujet du type de l'encaste pas toujours respecté) et un El Fundi revenu au meilleur niveau ont sauvé cette tarde. Deux lidias à deux adversaires complètement différents nous ont montré toute sa maestria. La despedida de Denis Loré fut digne et, globalement, on ne s'est pas ennuyé.

Après cet exercice, que l'on ne vienne pas nous dire que nous ne voyons que le mauvais côté des choses !

Quelques autres photos sont toujours visibles sur le site. Bonne visite.

25 août 2007

José Ramón Lozano


Manon poursuit la série qu'il consacre à ses photographes favoris. Venant de lui, c'est un gage de qualité et ceux que la photographie en général et la photographie taurine en particulier passionnent prendront beaucoup de plaisir à parcourir son site et, à cette occasion, le travail de ceux de ses confrères qu'il présente.

Dans ce troisième article, daté du 23 août, c'est de José Ramón Lozano dont il s'agit. Vous connaissez nécessairement beaucoup de ses clichés puisqu'il exerce son métier au sein du portail Mundotoro et de la revue Aplausos. Ce n'est pas que nous soyons fans, ni de l'un ni de l'autre à Camposyruedos, mais quand le talent est là force est de le reconnaître ; rien ne nous empêche d'apprécier la qualité des photos sans lire la "littérature" qui les accompagne.

Après avoir entamé une carrière vite avortée de novillero, c'est donc désormais sans sortir du callejón qu'il se consacre à la tauromachie.

Si vous n'avez pas eu l'occasion d'admirer son exposition à Las Ventas, vous pouvez vous rattrapper en feuilletant les pages de son site Internet. Bonne visite.

Féria de Béziers

Y.O est un homme courageux ! Il vient se s'envoyer la quasi intégralité de la féria de Béziers pour vos chères mirettes, lecteurs d'ici ou d'ailleurs.

>>> Retrouvez les galeries de cette féria 2007 sur le site http://www.camposyruedos.com/. Un homme courageux vous dis-je !

24 août 2007

Cenicientos 2007


Remercions ici Mario de nous faire partager ses impressions ramenées directement de Cenicientos où il a assisté aux courses d'Adolfo Martín et de José Escolar Gil. Les photos qui accompagnent ce texte ont gentiment été prêtées par l'auteur. Merci...

Retour là-bas pour renouer avec les bons souvenirs et chose curieuse ma voisine d’il y a... onze ans est à la même place et on se reconnaît au bout de cinq minutes ! Elle a un peu empâté mais ce sont les mêmes yeux... Bon, vous vous en moquez.
Une douzaine de Français aux tronches sympathiques sont venus en cure et donc s’asseoir sur des gradins désormais en dur.
A mon avis, Cenicientos n’est pas à mettre entre toutes les mains mais entre dans bien des bourses. La tauromachie, si elle n’y est pas rigoureuse, a le mérite de la spontanéité. Difficile d’établir une comparaison avec une autre plaza mais c’est le genre d’endroit qui me réconcilie avec moi-même.
L’Afición y est bruyante, inexacte, enthousiaste et on est loin des snobismes français.
Ils veulent une pique, râlent quand il en faut deux, gueulent à la troisième. En même temps, ils se marrent, bouffent assez peu et sont fiers de voir débarquer la télé et des aficionados inconnus. Ils sentent les toros très naturellement comme dans tous les pueblos d’Espagne où le bétail fait partie du paysage. Ils ont commencé la semaine avec un lot d’Alcurrucén (bien), un autre de Prieto de la Cal (mal) et un d’Araúz de Robles (?).
Et à Lanzahíta, à trente minutes de route champêtre, vivent et s’épanouissent les toros de José Escolar Gil que vous connaissez .
Le 18 août 2007 donc, onze ans après la très sulfureuse mais passionnante novillada de Sánchez y Sánchez , est sorti un lot de cárdenos gratinés.
La veille déjà, les cuadrillas n’avaient pas goûté les joies du toro de cinq ans avec les Adolfo Martín, peu racés, parfois flacos et avec des problèmes de pattes, mais qui ont fait peur et donc furent mal piqués, très mal banderillés et tués souvent de louche manière.
Le 18 août à 10h, au sorteo, les Escolar Gil me sont passés sous les pieds et je les ai trouvés « Buendía bonitos » d’allure si vous permettez l’audace. L’altitude écrase, on le savait.
A 21 h, je venais de passer deux heures avec six toros très sérieux voire impressionnants.
Quatre toros de novembre et décembre 2002 et deux toros de février et mars 2003. C’est rassurant de savoir que chez ce ganadero les toros ne se compliquent pas la vie à naître en été.
Les toros les plus difficiles n’ont pas été les plus vieux et les cuadrillas étaient trop conditionnées par le trapío et l’âge des toros au point de ne vouloir les banderiller qu’en se cachant dans leur cul et en jetant souvent les palos. Aussi, les picadors, mêmement animés, ont piqué souvent méchamment au cours des treize rencontres qui, à Vic, auraient été vingt. Les deuxième, quatrième, cinquième et sixième étaient braves et très solides. Parfois nobles les cinq et six, armés à très armés et pourtant « touchés » de manière visible les 1, 2 et 6. Trois toros feront la vuelta.
Je prends le risque d’affirmer qu’ils étaient touchés et que ce fut une grande course et je ne sais pas ce que vous en penserez et moi non plus. Aussi n’ai-je pas bloqué sur cette difficulté.
Un de mes voisins du village et très mordu de toros partageait ce sentiment, nous étions en barrera ombre et la visibilité était bonne.
Le Fundi a été constamment présent et juste dans ses interventions. Pris par son premier, excellent aux banderilles et offrant un quite à la cape au dernier pour remercier le public.
Il a fait la brega au cinquième et coupe deux oreilles au quatrième. Une grosse estocade à son actif après une faena casera de qualité.
Sergio Martínez a écouté une bronca retentissant dans tout le Tiétar pour avoir laisser filer le formidable cinquième.
Sergio Aguilar, regular, coupe deux oreilles à son second et sort a hombros avec le Fundi, le ganadero et le mayoral.
Il aurait fallu tertulier avec les copains mais il fallait aussi partir et donc je n’ai pu confronter mes impressions qu’avec un vieil aficionado gersois de Mirande, chauve et moustachu, qui paraissait fort content le lendemain au sorteo à Las Ventas, de cette tarde de toros.
Mario Tisné

L'apartado à Bilbao (I)


Ce dimanche matin sur la Biscaye, il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille. En haut de la rue Santiago Brouard près du parc Ametzola, j’ai l’embarras du choix pour garer ma voiture — zone payante, en semaine tout au moins. Je marche en direction de la place Ametzola et j’aperçois l'imposant mur d’enceinte des corrals orné de fers prestigieux, puis je suis saisis par la masse de briques de Vista Alegre encadrée par des immeubles d’habitations franchement tristounets. Le contraste est grand entre les images de campo que les locataires des corrals ne manquent pas de faire surgir dans l’esprit de l’aficionado et ce paysage à l’urbanité si dense et morose qu’elle en est spectaculaire. Depuis la place, je choisis d’emprunter sur la droite l’escalier au fond à gauche afin de pouvoir profiter d’un point de vue intéressant sur les corrals et les dépendances de la plaza. Choisir cette option, c’est aussi se rallonger le chemin jusqu’à la taquilla en parcourant les deux tiers de la circonférence des arènes ; une taquilla que j'ai hâte d'atteindre — je perçois un murmure au loin.

L'escalier (attention, marches glissantes par temps humide) du virage de la rue Vista Alegre descendu sans dommage, je fais désormais face à la "grande porte" de la plaza et je rejoins à droite de celle-ci le groupe de six aficionados déjà en faction devant la taquilla de l’apartado, sise à l’extrême gauche de l’alignement de guichets. La pancarte "Apartado" ne sera accrochée que bien plus tard par un guichetier, peu avant 10h30, heure d’ouverture de la vente des places de corridas. Il est 9h40 du matin et avant de dérouler les différentes étapes de l’apartado à Bilbao, permettez-moi d'apporter quelques commentaires :
1/ La taille du store bleu (du bleu !) est telle qu’il protègera des intempéries seulement ceux arrivés avant moi, en l’occurence le "groupe des six". On tâchera donc de loger un parapluie dans son sac à dos ; le vêtement imperméable s’avérant vite sinon inopérant disons inconfortable lorsqu’on doit patienter plus d’une heure et quart sous une pluie parfois battante ;
2/ Il paraît que l’Espagnol est de plus en plus discipliné et respectueux de règles en tous genres (à l’exception de celles régissant la lidia mais je m’égare) ; bien vous placer dans le couloir formé par les barrières tubulaires vertes (du vert !) vous évitera ainsi quelques menues tracasseries lors de l’ouverture de la taquilla ;
3/ Au cours de votre attente, vous verrez pas mal d’agitations, d’allées et venues, un abrazo par ci, une poignée de mains par là, etc. Ne soyez pas inquiets et dites-vous que sans cela l’attente serait encore plus longue ;
4/ Vous entendrez sûrement parler français ; là, vous devrez vous méfier... Surtout si vous ne connaissez pas la ou les personne-s ! Personnellement, je ne connaissais pas ce charmant couple de Biarrots. Monsieur a cru bon de me vanter les mérites de l’indépendance de la placita dacquoise... À moi qui, quelques jours plus tôt, annonçait certes de façon quelque peu balourde le début de la foire aux bestiaux de Dax ! Remarquez bien que j’avais tendu la vara pour me faire "carioquer" en m’autorisant, dans un moment de solitude sans doute, une réflexion stupide sur un sujet qui l’était tout autant... Moralité : ne laissez pas vos oreilles traîner à proximité d’une arène ;
5/ Acheter un journal économique allemand ou apporter un livre de mécanique en serbo-croate, par exemple, devrait vous assurer un peu de tranquillité mais pourrait tout aussi bien attiser la curiosité, alors à vous de voir ;
6/ Si une envie pressante venait à vous comprimer la vessie, tenez bon et pensez aux toilettes impeccables qui vous attendent sous les tendidos, à droite dès "la grande porte" franchie.

À suivre...

Image En cliquant, vous localiserez aisément la "grande porte" ainsi que la taquilla de l'apartado, sur la droite sous le store © Campos y Ruedos

"Coquilla dream..." Rieumes 2007


Pour paraphraser l'édito de Terre de toros et au regard de leur comportement lors de la dernière féria de la Madeleine, l'annonce d'une course de Coquilla de Snchez-Arjona à Rieumes pourra faire frissonner le poil bien terni des aficionados de taureaux de combat encastés. Cela se passera le dimanche 2 septembre 2007 et, en attendant, je vous invite à aller faire un tour sur le site de la féria de Rieumes... Bon surf.

21 août 2007

"Peut mieux faire..." Bilbao 2007


La plaza de toros de Bilbao a souvent été louée pour le sérieux de son afición a los toros. Sous la bruine de fin d'été, on court ici des toros con trapío, bien armés et le plus souvent sélectionnés dans le type de l'encaste. Ce fut le cas ce dimanche 19 août 2007 quand déboulèrent sur le légendaire sable béton de Vista Alegre six exemplaires superbes de la ganadería santacolomeña de La Quinta. Avant la corrida, on vous distribue moult prospectus vous expliquant que ces toros sont d'origine Buendía et donc à forte dominante cárdenos. Pour le passionné un tant soit peu au jus de généalogie taurine, il va de soi que débusquer un toro de La Quinta "colorado bragado corrido axiblanco" requiert encore plus de difficulté que de tomber nez à nez avec le dahut au détour d'un col pyrénéen. Et pourtant, Bilbao l'a fait ! En lisant le sorteo de la course, la surprise fut de taille en découvrant que les deux premiers gris de la tarde étaient en vérité des "colorados" (ainsi que le 2ème sobrero annoncé de la même ganadería). Erreur de frappe ou d'impression on l'imagine mais toujours est-il que "ça la fout mal" pour une plaza d'une telle réputation. Peut mieux faire pour la suite de cette Aste Nagusia 2007, même si ce n'est pas le gros du public qui y trouvera grand-chose à redire, lui qui s'est emballé pour le toreo trémendiste et assez vulgaire du "cyclón de Jerez" (une oreille et une oreille). Il reste à Bilbao le sérieux de la présentation (non éléphantesque), le sable gris et M. Matías, grand président, ovni du monde taurin, qui prend sur lui de refuser une seconde oreille à Juan José Padilla pour un bajonazo bien laid au quatrième toro. Bravo et continuez ainsi...

>>> Retrouvez sur le site la galerie de la corrida de Jandilla à San Sebastián et celle des La Quinta de Bilbao.

17 août 2007

Novillada de Gallon à Roquefort


Sur le site, retrouvez la galerie de la novillada de Gallon lidiée à Roquefort mercredi 15 août 2007.

Bonne visite...

15 août 2007

"Nul ne connaît les limites de l'Homme en la matière" - Piperadère 2007

Un choix draconien le long de l’Adour. Dax, la féria où l’afición a été passée à la javel ultrapuissante ; Bayonne qui va certainement se draper dans le "génie" lourdement chorégraphié de Monsieur Javier Conde. Comme je le disais à un ami ce matin, le masochisme a ses limites qui pour moi sont largement dépassées depuis ce lundi noir peint au triomphalisme vulgaire de la cité thermale. Donc, pas de cornes, pas d’oreilles ni de queues aujourd’hui (au passage saluons ce pauvre président de la corrida d’hier à Dax - Montalvo/Juli - qui a été proprement descendu voire même insulté par la presse écrite et radiophonique régionale bien calée en callejón de complaisance pour avoir refusé la queue au Juli), seulement beaucoup de piments, mais ceux-là comestibles et appétissants.


Ici, deux événements majeurs guident les curieux. Sur les coups de 17h, le long d’une rue rayée de couleurs, s’affrontent les athlètes ultraentraînés d’un sport encore malheureusement inconnu qui en est à sa "préhistoire" et dont "nul ne connaît les limites de l’Homme en la matière" (c’est écrit sur l’affiche !). Le championnat du monde de lancer d’espadrille ! Génial, absolument génial de déconnade et de simplicité. On est loin des culs-pincés posés sur les gradins de la plaza dacquoise. Ce sport a son champion qui devant votre serviteur a réussi à battre son propre record du monde de lancer d’espadrille, 31,10 mètres. Epoustouflant !


Et pendant que volent les espadrilles le long des balcons, des dizaines d’autres grands déconneurs préparent par équipe vertement déguisées une piperade au final jugée et notée par un jury d’experts. Cette année, il y avait même deux cuadrillas de Britishs ! Une fois remis le bulletin de notes, tout ce petit monde s’ébranle vers la place du village au son de bandas locales. Les piments dansent en se réunissant et ce soir on mange sur la place… "de la piperade… Eh con !"
Tout cela n’a donc rien à voir avec le monde des toros mais franchement on s’en fout, il faut savoir saluer les quelques zigues qui savent encore déconner…
Ça se passe à Salies-de-Béarn...

14 août 2007

"Double zéro en curougie"... Dax 2007



Ne t'inquiète pas Batacazo, après le triomphalisme affiché hier soir lors de la corrida "non piquée" du Conde de Mayalde, la commission taurine de Dax a de beaux jours devant elle pour faire avaler n'importe quoi au public le plus abyssalement baba du Sud-Ouest. Ce soir, le fer de l'élevage sera en symbiose avec l'affiche de la féria, avec la géométrie du ruedo dacquois et avec le comportement du conclave, un double zéro !

13 août 2007

Luis de Pauloba (II)


Mauvaise, très mauvaise la corrida d’Hernández Pla lidiée hier à Madrid. Bastonito ne s’y attarde même pas et nous renvoie sur le site officiel de la plaza. Impossible de tirer de l’eau d’un caillou, ce n’est pas une nouveauté. Nous nous contenterons alors de cet émouvant portrait réalisé par Manon et « piqué » sur Las-Ventas-punto-com...

12 août 2007

Toros en Camargue


Juste pour le plaisir. Les Yonnet, hier...

Luis de Pauloba


Manon nous le rappelle sur son blog. Aujourd’hui, à Madrid, torée Luis de Pauloba, source de tellement d’espoir pour nombre d’entre nous mais au destin tellement tragique, trop sans doute. Luis Ortiz Valladares est natif d’Aznalcóllar, en Andalousie. Il nous a souvent régalés par la finesse de son interprétation d’un toreo classique et dépouillé. Jusqu’à ce qu’un jour, un tragique jour du mois de mars 1991, à Cuenca, le novillo «Intruso», du Comte de Mayalda ne le blesse, terriblement, au visage, la corne pénétrant par la bouche. Une cornada de espejo qui a fait perdre à Luis Ortiz Valladares la vision d’un œil. La photo ci-contre nous le montre à Madrid, face à un toraco de Joaquín Murteira Grave pour ce qui restera comme l’une des ses plus importantes faena. Ce jour là, à cet instant là, les deux oreilles semblaient acquises et la promesse d’un avenir enfin différent à portée de lame… Hélas, l’épée…

Aujourd’hui, à Madrid, torée Luis de Pauloba. Suerte.

11 août 2007

Matinée campera...


... Chez la famille Yonnet. En ce mois d'août pas trop chaud la Camargue est très agréable, idéale même. A gauche un toro cuatreño d'Hubert, à droite un novillo de Quinquin et Charlotte. On clique sur les photos pour les voir en grand. Les galeries, c'est pour plus tard.

Ça commence aujourd’hui...


— Quoi ?
— Ben, la foire aux bestiaux de Dax !
— Ah...

10 août 2007

"Sauver la crevette espagnole à la Fontaine Chaude..." Dax 2007

En orbite, perchés dans le cosmos, collés à la voûte céleste! Imaginez, demain samedi 11 août 2007, à l'heure où beaucoup quittent la plage, les Dacquois fêteront le come-back de celui qui les enchanta hier... j'ai nommé Antonio Bañuelos, évidemment accompagné de ses pupilles d'origine Domecq. Ça va être énorme, comme l'an dernier évidemment, surtout si pète un bon orage gascon à l'heure dite.

A noter que sera aussi présent au cartel un petit jeune talentueux qui s'est mis en tête depuis le 17 juin 207 de sauver la crevette espagnole, Monsieur José Tomás Román.

Pour fêter ce retour dignement, Camposyruedos vous propose en exclusivité cosmique cette caricature signée "El Batacazo". Merci à lui.

César Rincón - Derechazo


Simplement un petit rappel pour vous conseiller de cliquer sur les photos pour les voir en grand format. De même, en cliquant sur que vous trouvez au pied des messages consacrés à César vous ferez dérouler la totalité des posts consacrés à cet hommage.

"Rinconisme" - Deuxième Grande porte


Dans la foulée du succès de la veille, la direction des arènes de Madrid propose au Colombien la substitution d'un matador défaillant, pour le lendemain même. Et là ou légion de toreros auraient dit non et se seraient contentés de fructifier, sur leur lancée, leur premier exploit, César Rincón accepte la substitution, se représente au paseo, et double la mise. Là encore, pas besoin de s'étendre ni de philospher, simplement, encore une fois, replonger avec délice et se délecter de la prose de Joaquín Vidal.
La photographie ci-contre a été prise à Arles, pour le seul contre six je pense...

Rinconistas a tope
Joaquín VIDAL
ELPAIS.es > CULTURA - 23-05-1991.
Toros de Murteira Grave (1º devuelto a causa de un súbito y extraño descontrol de movimientos), en general bien presentados, 2º justo de trapío y sospechoso de pitones, mansos con el caballo en general, boyantes; sobrero de Alcurrucén, con gran trapío, flojo, manso y pastueño. Ruiz Miguel: estocada corta (gran ovación y salida al tercio);
estocada caída (Silencio). Espartaco: cuatro pinchazos, otro hondo caído y cuatro descabellos (pitos), pinchazo a toro arrancado y estocada corta baja (bronca). César Rincón: pinchazo -aviso con un minuto de retraso-, otro pinchazo y estocada corta (ovación y salida a los medios); estocada ladeada (dos orejas y dos clamorosas vueltas al ruedo a hombros); salió a hombros por la puerta grande entre aclamaciones de "¡torero!"
Plaza de Las Ventas, 22 de mayo. 13ª corrida de feria. Lleno de "no hay billetes".

El público que abarrotó ayer la plaza de Las Ventas tuvo el honor de asistir a la consagración del rinconismo, que había nacido el día anterior, no más. No sólo tuvo el honor de asistir, sino de afiliarse también, y ahora mismo es rinconista a tope.
El rinconismo ha surgido y se ha propagado con tanta rapidez, que en Madrid ya tiene mayoría absoluta y los militantes, por defender al titular de la causa, serían capaces de pegarse con su padre. A lo mejor, alguno se ha pegado ya.
Por segundo día consecutivo en la feria, César Rincón hizo la gran faena al sexto toro y salió a hombros por la puerta grande.
Pero en esta segunda ocasión el triunfo alcanzó una magnitud que, para encontrar parigual, deberíamos remontarnos a los ya lejanos tiempos de los grandes maestros de la tauromaquia. Porque en esta segunda ocasión -igual que acaecía entonces en los fastos de maestría y triunfo- aunaron sus pareceres aficionados de toda la vida y espectadores transeuntes, se abrazaban toristas y toreristas a pesar de que son enemigos irreconciliables, y todos a una prorrumpían en gritos de "¡torero!, torero!" que, convertidos en clamor, constituyen la expresión máxima de la apoteosis taurina y olé.
Y todo sucedió porque César Rincón había toreado un toro. Se dice pronto. En una época en la que a cualquier cosa se le llama torear, cuando aparece un torero y se lleva el toro al platillo, y le da distancia al objeto de que desarrolle la combatividad propia de su casta brava, y le adelanta la muleta, y el toro de casta brava, al verla allí, descarada y retadora, se tira a matarla, y el torero para la fogosa embestida templándola, y obliga al toro a que se reboce en la pañosa conduciéndolo en derredor de su cintura, y remata dejando adelante otra vez la muletilla para que el toro desahogue su codicia y continúe embistiendo sin solución de continuidad, al público que contempla semejantes lances le hace el efecto de que son magia pura, y se asombra, se enardece salta de sus asientos, corea oles, pierde la noción del tiempo y del espacio, conmocionado por extrañas sensaciones. Es lo que sucede siempre que un torero torea un toro y exactamente todo eso es lo que sucedió en la faena de César Rincón al sexto de la tarde.
No siempre. Porque los naturales, de impecable factura y marchosa pinturería uno a unio, César Rincón no los ligó. Al rematar cada pase, rectificaba terrenos. Algo similar, solo que corregido y aumentado, hizo en su primera faena, tan larga que descompuso al noble toro y acabó siendo un animal escarbador, reservón y violento. Pero el rinconismo ya había tomado cuerpo, la grandeza de la causa hacía irrelevantes estos pequeños detalles y, además, su titular había entrado en trance. Su titular, César Rincón, no tocado sino abrazado por las musas, concertaba con el maravilloso sexto toro la recreación de las más hermosas suertes de la tauromaquia, y eran allí los cambios de mano en distintas versiones, los ayudados por alto o por bajo, las trincherillas juguetonas o los trincherazos profundos, desplegando toda la grandeza del toreo verdadero, para pasmo del público transeunte y conmoción de los aficionados de toda la vida, alguno de los cuales se desmayó.
Lo otro que se vio en la tarde fue cualquier cosa. Ruiz Miguel muleteó valentón y desangelado al primer toro, y fuera de cacho, incluso aliviándose con el pico, al cuarto. Los mismos recursos empleó Espartaco en el segundo, a pesar de que se trataba de un borreguito inocente, y al quinto no lo supo ni parar, ni templar, ni mandar, y al oir que la gente le pitaba, fue y se enfadó. "Espartaco ha cogido un globo", decía un aficionado; y otro: "Espartaco s'ha cabreau ". Tenía motivos, Espartaco.
Pues mientras fracasaba sin paliativos, un rinconismo a tope expulsaba del templo al espartaquismo y sus espartaquistas, encumbrando lider a quien 48 horas antes era más o menos un desconocido. Ya lo decía en la grada don Mariano: sic transit loria mundi. Que, como todo el mundo sabe, significa eso pasa por meter el pico o no meterlo, ya ves.

09 août 2007

Le prix de l'authenticité 2007 de la Peña Escalier 6


La Féria de la Madeleine 2007 n'a pas été un grand cru, loin s'en faut. Une fois de plus, comme souvent ces dernières années d'ailleurs, c'est la novillada matinale qui a offert aux aficionados les moments les plus intéressants. Malgré les stupidités aberrantes qu'a pu écrire un chroniqueur taurin du journal Sud Ouest au lendemain de cette course (toujours le jeune sobrero corralero de service), le choix de Coquilla de Sánchez-Arjona était parfaitement bien vu pour qui suit quelque peu la vie des ganaderías de toros de lidia. Manquant généralement de bravoure, les novillos de monsieur Javier Sánchez-Arjona ont montré une fort belle mobilité et surtout une véritable envie d'en découdre tout au long de leur combat. Devant un public trop clairsemé, ils ont chèrement vendu leur peau noire. Saluons donc la peña Escalier 6 de Mont-de-Marsan d'avoir décerner à cet élevage trop méconnu son prix de l'authenticité 2007 ; prix plus particulièrement dévolu au superbe cinquième novillo, un vrai taureau de combat. Pour ceux que cela intéresse (mais comme l'écrit justement l'Escalier 6, ils sont de moins en moins nombreux malheureusement), les Coquilla de Sánchez-Arjona seront présents à Rieumes en septembre.

"A peu près deux gluttes"... Dax 2007


Ça resssemble à un pauvre ticket de tombola de l'école primaire Jules-Ferry de Tataouine-les-Bains. Un vulgaire petit bout de papelard jaune d'oeuf. Ils n'ont même pas pris la peine d'en imprimer de nouveaux cette année, ils ont conservé le stock de 2006. Olé ! C’est écrit sur l’affiche de la féria 2007 même si on a plutôt l’impression qu’un énorme zéro vous saute à la gueule quand on la voit. Bah ! Evitons ce genre de superstition. C’est donc un tout petit petit ticket jaune en bas duquel de biens piètres scribes ont recouvert le 2 de 2006 par un 3 spécial 2007. Eh oui ! L’an dernier, la visite des toros dans les corrales coûtait déjà 2 euros ce qui, traduit pour les dinosaures, correspond más o menos à 13 francs et 12 centimes de franc. Dans les troquets de petits villages, ça peut presque peser deux bières. Ça compte par ces chaleurs aoûtiennes ! Comme pour le Téléthon, cette année le record est battu et aller se coller le poil à des dizaines de personnes le long d’une passerelle aussi large que le frontal d’un Juan Pedro Domecq de Morón de la Frontera vous en coûtera 3 euros. Aux fêtes de Dax, ça doit approcher d’une pression mais dans un troquet PMU du fin fond de l’Ariège, il y a des chances que vous puissiez vous engloutir 2,5 voire 3 gluttes. Ça compte vous dis-je dans les fournaises estivales du piémont pyrénéen !

Pourquoi 3 euros ? Et pourquoi pas après tout ? N’allez pas demander pour quelle raison cette augmentation a vu le jour ; c’est comme ça, on fait péter le prix de 6 francs et 56 centimes de franc soit, au bas mot, une augmentation de 50 % par rapport au prix de 2006. Pas mal quand même en période de soldes d’été. Chaque année Dax remplit ses arènes grâce à une forte (très forte) livraison de curieux aguichés par l’encanaillement des fêtes et par le fait d’aller assister à une corrida dans une jolie arène. Dax est tranquille, elle remplira toujours ses gradins non pas grâce à une politique taurine digne de ce nom (il suffit de regarder les noms accablants de certains soi-disant élevages retenus : Los Bayones, Montalvo – Arrrrrgggghhh) mais parce que c’est le 15 août et que les touristes ne sont pas loin d’elle. Pour les passionnés, il est quasiment impossible de dénicher une place sans passer par la politique d’abonnement qui vous impose d’assister à des charlotades montées pour que les figuras acceptent de venir défiler sur les bords de l’Adour et pour remplir les caisses (ce que nous comprenons aisément toutefois). Tout ceci pour en arriver à ne pas comprendre pour quelle raison la ville n’ouvre pas les corrales des arènes gratuitement à ceux qui viennent bien remplir leurs caisses à l’heure des corridas et aux autres aussi après tout. Montrer les toros est une démarche intéressante et à pérenniser si elle n’équivaut pas, encore une fois, à l’allègement du porte-monnaie de monsieur lambda, pauvre amoureux de bête à cornes. Heureusement, c’est gratuit pour les bambins ! J’ai lu quelque part que cet argent récolté (à Dax je ne sais pas si tel est le cas) était parfois donné aux mayorales des élevages. Après tout pourquoi pas mais je ne suis pas sûr que les bénéfices engrangés par les corridas ne permettent pas tout de même de donner la pièce à ces conocedores. A moins que les cachets de certaines figuras sur le retour ou sur la pente ascendante n’imposent de faire la quête dans les corrales. Saint Tomás, priez pour nous et faites que les mayorales aient les moyens de se payer deux ou trois gluttes un soir de fête en "curougie"... Olé !

>>> Retrouvez la galerie des toros de Dax sur le site.