09 août 2007

"A peu près deux gluttes"... Dax 2007


Ça resssemble à un pauvre ticket de tombola de l'école primaire Jules-Ferry de Tataouine-les-Bains. Un vulgaire petit bout de papelard jaune d'oeuf. Ils n'ont même pas pris la peine d'en imprimer de nouveaux cette année, ils ont conservé le stock de 2006. Olé ! C’est écrit sur l’affiche de la féria 2007 même si on a plutôt l’impression qu’un énorme zéro vous saute à la gueule quand on la voit. Bah ! Evitons ce genre de superstition. C’est donc un tout petit petit ticket jaune en bas duquel de biens piètres scribes ont recouvert le 2 de 2006 par un 3 spécial 2007. Eh oui ! L’an dernier, la visite des toros dans les corrales coûtait déjà 2 euros ce qui, traduit pour les dinosaures, correspond más o menos à 13 francs et 12 centimes de franc. Dans les troquets de petits villages, ça peut presque peser deux bières. Ça compte par ces chaleurs aoûtiennes ! Comme pour le Téléthon, cette année le record est battu et aller se coller le poil à des dizaines de personnes le long d’une passerelle aussi large que le frontal d’un Juan Pedro Domecq de Morón de la Frontera vous en coûtera 3 euros. Aux fêtes de Dax, ça doit approcher d’une pression mais dans un troquet PMU du fin fond de l’Ariège, il y a des chances que vous puissiez vous engloutir 2,5 voire 3 gluttes. Ça compte vous dis-je dans les fournaises estivales du piémont pyrénéen !

Pourquoi 3 euros ? Et pourquoi pas après tout ? N’allez pas demander pour quelle raison cette augmentation a vu le jour ; c’est comme ça, on fait péter le prix de 6 francs et 56 centimes de franc soit, au bas mot, une augmentation de 50 % par rapport au prix de 2006. Pas mal quand même en période de soldes d’été. Chaque année Dax remplit ses arènes grâce à une forte (très forte) livraison de curieux aguichés par l’encanaillement des fêtes et par le fait d’aller assister à une corrida dans une jolie arène. Dax est tranquille, elle remplira toujours ses gradins non pas grâce à une politique taurine digne de ce nom (il suffit de regarder les noms accablants de certains soi-disant élevages retenus : Los Bayones, Montalvo – Arrrrrgggghhh) mais parce que c’est le 15 août et que les touristes ne sont pas loin d’elle. Pour les passionnés, il est quasiment impossible de dénicher une place sans passer par la politique d’abonnement qui vous impose d’assister à des charlotades montées pour que les figuras acceptent de venir défiler sur les bords de l’Adour et pour remplir les caisses (ce que nous comprenons aisément toutefois). Tout ceci pour en arriver à ne pas comprendre pour quelle raison la ville n’ouvre pas les corrales des arènes gratuitement à ceux qui viennent bien remplir leurs caisses à l’heure des corridas et aux autres aussi après tout. Montrer les toros est une démarche intéressante et à pérenniser si elle n’équivaut pas, encore une fois, à l’allègement du porte-monnaie de monsieur lambda, pauvre amoureux de bête à cornes. Heureusement, c’est gratuit pour les bambins ! J’ai lu quelque part que cet argent récolté (à Dax je ne sais pas si tel est le cas) était parfois donné aux mayorales des élevages. Après tout pourquoi pas mais je ne suis pas sûr que les bénéfices engrangés par les corridas ne permettent pas tout de même de donner la pièce à ces conocedores. A moins que les cachets de certaines figuras sur le retour ou sur la pente ascendante n’imposent de faire la quête dans les corrales. Saint Tomás, priez pour nous et faites que les mayorales aient les moyens de se payer deux ou trois gluttes un soir de fête en "curougie"... Olé !

>>> Retrouvez la galerie des toros de Dax sur le site.