04 août 2007

Isolés ? Isolés mais libres alors...


Parmi les arguments suprêmes avancés par certains aficionados bien contents de manger à la gamelle du taurinisme, il en est un qui ne manque pas de m’amuser. Lorsqu’il s’agit de tenter de ramener les brebis en voie d’égarement dans le droit chemin, on leur explique que leur comportement les isole, les met en marge. Mais de quoi ? Du mouvement perpétuel des invitations à la petite semaine, des mondanités taurines locales et autres subtilités dans le genre. Ce premier argument est généralement doublé d’un second, tout aussi puissant : « Vous faites le jeu des antis ! ». C’est bien connu, entre la langue bleue et les antis, il ne faut pas trop en faire, ne pas donner des armes à l’ennemi. Bien sûr l’afeitado c’est mal, bien sûr il y a des problèmes. Mais par intérêt pour la grande famille il faudrait taire ces problèmes, ou ces fraudes ou alors éventuellement les régler entre nous, dans l’intimité de réunions très restreintes et surtout ne pas les donner en pâture au grand public. Il faut donc taire la fraude, voire la cautionner, car nous savons tous où mène pareille vision du lavage du linge en famille. Il y a dans le dictionnaire une définition qui correspond assez bien à cette conception des choses. Voyez plutôt : « Coterie secrète servant des intérêts privés par des moyens plus ou moins illicites ». Il s’agit de la définition du mot « MAFIA » telle que donnée par Le Petit Robert de la langue française.

PS La photo qui illustre ce post, (re)trouvée sur le Net, nous montre Joaquín Vidal, isolé sur les tendidos de Las Ventas. C’était l’époque où qui vous savez, du côté de Salamanca, dénonçait justement la « tauromafia ».